El Grito de la Tierra (Le cri de la terre)  : Samedi 7 décembre à 19h à Tolhuin !

El Grito de la Tierra (Le cri de la terre) : Samedi 7 décembre à 19h à Tolhuin !

El grito de la tierra (le cri de la terre) se réunira la semaine prochaine à Tolhuin : le samedi 7 décembre à 19h au resto bar « Punto de Encuentro ».

Le programme de cet événement artistique comptera avec la présence de la Dr. Soledad Finck et de la Communauté Côtière de Terre de Feu (Grande Île de Tierra del Fuego) qui présenteront une table de conscientisation relative à l’environnement.

Ensuite, plusieurs artistes fuéguiens, musiciens (Freddy Gallardo, Karina Valdéz, No Hay Sistema) et poètes (Franco Riquelme, Sol Rodríguez, Sol Araujo, Jere  Maumary, Joaquín Rizzuti et Alejandro Pinto), présenteront leurs créations, en parallèle des expositions de Lioren Burgo Wallner et Jesu Gómez et des présentations d’entreprises locales (Soma, Kau Kren Artesanías, HI-CA, Punto de Encuentro, Klóketen Tintea).

Un rendez-vous à ne pas manquer si vous êtes en Terre de Feu !

Des progrès sont réalisés dans le procès du génocide de la « Conquête du désert » (21/11/2024, CTA Autonoma)

Le juge fédéral Rafecas estime que le procès pour la vérité initié par Lamngen Ivana Huenelaf contre la politique d’extermination impliquée par la campagne « Conquête du désert » doit être traité devant la Justice Fédérale de Neuquén.

Source : https://ctaa.org.ar/se-avanza-en-el-juicio-al-genocidio-conquista-del-desierto/ Traduit de l’espagnol par l’association Karukinka

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La plainte a été déposée par Ivana Noemi Huenelaf, une femme indigène Mapuche Tehuelche, de son propre chef et conjointement avec son avocat parrain, l’avocat Fernando Cabaleiro. Dans sa présentation, elle demande qu’un procès pour la vérité soit initié pour enquêter sur la commission d’événements qui entreraient dans le cadre légal du « génocide », commis par l’État argentin au cours des années 1878 et 1890, durant ce qui a été appelé la politique d’État « Conquête du Désert », définissant ledit processus comme un objectif systématique, planifié et prémédité d’extermination de tous les membres des peuples indigènes Mapuche, Tehuelche, Pampa et Ranquel qui habitaient les territoires de la région bio patagonienne-pampéenne.

Il y est indiqué que ce plan « comprenait des fusillades, des disparitions et des abandons de populations indigènes, la coercition illégale, la torture, des actes cruels et inhumains visant à causer la mort ou des atteintes graves à l’intégrité physique et mentale, le recrutement de femmes, de personnes âgées, de garçons, de filles et d’adolescents avec transferts et déplacements forcés vers des camps de concentration, discipline, dépersonnalisation et annulation de la langue, de la culture et des croyances, vol de leur identité ancestrale, désintégration et séparation des communautés pour éviter les naissances au sein des familles indigènes, appropriation des mineurs puis soumission à la servitude, traite des êtres humains, voire esclavage.

Elle affirme également que « Bien que les auteurs intellectuels et matériels de tous les crimes commis dans le cadre de la campagne de « Conquête du désert » soient morts, l’État argentin est responsable des conséquences néfastes, atroces, perverses et sanguinaires qu’il a représentées et représente dans la mémoire vivante de chaque membre des peuples Mapuche, Tehuelche, Ranquel et Pampa, une situation qui s’aggrave inévitablement car il n’y a pas eu de justice ni même de reconnaissance explicite par l’État argentin du génocide. Cette campagne a signifié, avec la politique négationniste constante des droits des peuples indigènes à la vérité et à la réparation historique, à leur propre identité, à la récupération de leurs territoires ancestraux et au développement de la personnalité et de la vision du monde indigènes, des droits de l’homme dont la violation persiste malgré le texte constitutionnel.

En ce sens, elle demande qu’un jugement déclaratoire soit rendu en référence à l’ensemble du processus appelé «Conquête du Désert» comme génocide et que la juridiction soit ordonnée par les mesures ordonnatoires et les actes réparateurs qui correspondent à la loi.

Ensuite, elle met en lumière divers travaux de recherche qui documentent le génocide que représente la « conquête du désert », impliquant des recherches et des thèses de doctorat réalisées par des historiens, des anthropologues, des sociologues, des politologues, qui abordent la question indigène dans notre pays, « qui ont fait il est possible d’analyser, de réviser et de systématiser les données et les documents qui se réfèrent audit sujet, permettant ainsi de reconstruire et de révéler fidèlement et objectivement des faits qui font partie des processus historiques qui ont été intégrés, réduits au silence, non racontés devant la suprématie des récits officiels émanant des institutions étatiques elles-mêmes, dans le but inacceptable de présenter la conquête du désert comme un projet civilisationnel (y compris dans les contenus curriculaires des niveaux moyen et universitaire du système éducatif public) ), et qu’à la lumière de la pleine validité des droits de l’homme, la Constitution nationale de l’Argentine elle-même, en vigueur depuis 1853, a une entité génocidaire claire et incontestable.

Ensuite, comme toile de fond, elle se réfère au massacre de Napalpí, qui, dans le procès pour la vérité, a déclaré la responsabilité de l’État national argentin « dans le processus de planification, d’exécution et de dissimulation dans la commission du crime d’homicide aggravé de cruauté » « avec pulsions de perversité brutale » (art. 80, inc. 2 du C.P-selon la rédaction de 1921-) dans la réitération de faits qui se concurrencent et la réduction à la servitude (art. 140 CP) en réitération d’événements qui se font concurrence, tous deux en compétition réelle (art. 55 du CP.) -, par lesquels entre 400 et 500 personnes des peuples Moqovit et Qom ont été assassinées lors de la concentration d’Indiens Napalpí situés sur le territoire national du Chaco.

Concernant la compétence territoriale, elle souligne que « bien que nous soyons confrontés à la présence de plusieurs événements atroces survenus dans plusieurs juridictions (dont la Ville autonome de Buenos Aires), nous considérons qu’ils font partie d’un plan génocidaire systématique, formant un plexus d’action qui a pour origine les actes de l’État émanant du Pouvoir Exécutif National, c’est-à-dire les instructions données par le Président de la Nation Nicolás Avellaneda lui-même et par le Ministre de la Guerre de la Nation Julio Argentino Roca avec siège à la ville de Buenos Aires pour l’exécution des expéditions qui faisaient partie de la Conquête du Désert”, en sollicitant l’unification de l’enquête des faits devant cette juridiction.

« L’événement signalé a atteint un point où il n’y a aucun élément dans cette juridiction qui justifie la poursuite de l’enquête dans la ville autonome de Buenos Aires, étant entendu que c’est la Justice fédérale de la province de Neuquén qui doit se concentrer sur l’étude de cette affaire. Je considère que toute preuve qui pourrait être développée dans ces archives (telles que les archives appartenant à la province où auraient eu lieu les événements, la vérification des antécédents des archives des peuples indigènes à travers un système de recensement effectué avant ladite province, les actes de naissance (et certificats qui prouvent ces liens, entre autres) auront leur épicentre dans la province de Neuquén », a déclaré le juge Rafecas.

[Cap au Sud #5] Stage haute mer de Radazul (Tenerife, Canaries) à Praia (Cap Vert)

[Cap au Sud #5] Stage haute mer de Radazul (Tenerife, Canaries) à Praia (Cap Vert)

Nous ne vous parlerons pas du beurre qui était en rupture de stock à bord, >3kg ont été écoulés depuis St Nazaire et nous sommes passés à deux doigts d’aborder des navires que nous croisions sur la route pour récupérer une plaquette !

Nous sommes partis des Canaries tout début novembre après avoir laissé à quai nos 2 p’tits suisses et Laurent qui s’en sont retournés à leurs mères patries et Juliane, une étudiante de 21 ans, est venue compléter l’équipage jusqu’au Brésil. L’équipage qui était jusqu’alors majoritairement masculin est devenu féminin.

SY Milagro Canaries Cap Vert Karukinka
[Cap au Sud #5] Stage haute mer de Radazul (Tenerife, Canaries) à Praia (Cap Vert) 14

Après un départ au moteur faute de vent, nous avons récupéré la veine de vent (n’y voyez pas un manque du métier de Aude, c’est bien le terme technique). Nous marchons au portant; c’est à dire avec un vent arrière ou de travers, ce qui rend le bateau relativement plat en dépit d’un roulis persistant. La houle est d’1-1,5m ce qui rend la vie à bord plus confortable que les semaines précédentes. Et le soleil continue d’égayer nos journées!! On est bien bien bien comme le dit l’expression !

Sailing Milagro Juliane
[Cap au Sud #5] Stage haute mer de Radazul (Tenerife, Canaries) à Praia (Cap Vert) 15

La meilleure preuve que nous allons bien est la consistance de nos assiettes. Du poulet riz nous passons au poulpe à la galicienne et aux empanadas préparés par Lauriane, un maigre à la cuisson parfaite concocté par Damien, des fajitas végétariennes et pancakes à la banane réalisés par Juliane… bref, les présentations et richesses des menus sont bien visibles ! Et nous profitons de la faible zone de trafic pour prendre nos repas tous ensemble, tout en gardant un œil attentif à la veille.

Poulpe Milagro
Poulpe à la galicienne
Empanadas Milagro4
Empanadas banane-chocolat
Empanadas Milagro3
Empanadas aux encornets et empanadas au fromage

Le manque de beurre aux cristaux de sel, qui pourrait faire sourire voire même rire, est en soit un véritable problème : nous ne pouvons plus faire de crêpes, de gâteaux ou de scones! Mais surtout, retrouver du beurre salé sous les tropiques est peu probable ! Allons-nous pouvoir continuer… ?

Le vent étant bien stable, nous sortons le spinnaker. Pour tous ceux qui ont eu à gréer cette voile, vous en connaissez la signification : beau temps, belle mer et surtout, surtout elle doit être hissée pour longtemps ! Pari réussi car nous faisons de longs bords sous spi, dépassant même les 180mn en 24h. (10-15 nœuds de vent) Il faut préciser que les empannages demandent un peu de logistique et de forces dans les bras! 90 kg de voile à hisser sur chaque bord (il y a 1 drisse par bord), et repasser le bras (il est unique car il n’est pas possible de faire passer la voile devant les 2 voiles d’avant à poste).

Spinnaker Milagro 1
Hisse la chaussette !
Spinnaker Milagro3
Spinnaker du voilier Milagro

Après avoir passé la barre des 300 milles nautiques nous séparant de l’arrivée, au petit matin, durant le quart qui ouvre le jour, un grand POUM est entendu et le bateau ralentit brusquement, passant de 8,5 à 4 nœuds. Juliane, Lauriane et Aude qui étaient de quart se regardent pour donner une signification à ce bruit totalement inhabituel. Lauriane monte sur le pont et un : « Damien, on n’a plus de spi ! » résonne dans le carré. À notre grande surprise le spi est à l’eau, le long de la coque de Milagro ! Nous voici lancés dans une manœuvre qui durera moins d’une heure. Ne pas se précipiter, chercher comment récupérer ce spi encore retenu par les points d’amure et d’écoute. Un peu de réflexion est nécessaire; l’artimon est affalé, il nous faut empanner pour ne pas que le bateau passe sur le spi, ce qui rendrait la récupération sérieusement plus complexe. Ce serait une très mauvaise idée d’allumer le moteur, au risque d’ajouter des problèmes au problème en coinçant par exemple un bout ou la voile dans l’hélice… Il faut donc barrer avec la houle et le vent, sans voile à poste, pour maintenir une certaine distance entre le franc bord et la voile. Décision est prise de larguer l’écoute pour récupérer la voile par l’avant du navire. Après des efforts assez intenses (180m² de voile, quand même…), le spi est dans son sac et l’ensemble des bouts sont à bord, l’artimon est de nouveau hissé, le yankee et la trinquette déroulés et la route reprend, un peu moins vite certes mais elle reprend. Un café coule, nous sommes tous les quatre contents de la tournure des événements : une leçon de voile grandeur nature ! Il est certain que garder son calme est d’une grande aide dans ce genre de situation.

Une quarantaine de grands dauphins viennent jouer à l’étrave, quelques poissons volants sont visibles et d’autres s’échouent sur le bateau, une Océanite du Cap Vert vient aussi jouer les passagères clandestines plusieurs heures sur le pont durant la nuit du samedi au dimanche 10 novembre… mais toujours pas de baleine, ceci malgré nos demandes répétées au capitaine !

Oceanite Juliane
Océanite du Cap Vert – Juliane Goninet
Dauphins Juliane
Grand dauphin – Juliane Goninet


La nuit reste une partie de plaisir, les constellations égayent toujours nos quarts. Parfois, le ciel est plus voilé mais les étoiles filantes restent bien visibles. C’est aussi l’occasion de croiser des cargos qui laisse Milagro pensif. En effet, nous croisons des navires de 300 m de long et cela nous invite à réfléchir à ce qu’ils transportent pour notre consommation: gaz, pétrole et objets de pacotille; les écolos nombreux à bord se sentent un peu dépassés par cette vision.
Inutile de préciser qu’une collision avec ce type de navire nous laisserait aucune chance! La vielle est donc bien nécessaire d’autant plus qu’ils apparaissent à l’AIS parfois bien après que leurs nombreuses lumières soient visibles. En revanche, les équipiers de quart hallucinent avec les sons improbables qui sortent de la VHF en veille sur le canal 16 ! Miaulements, rires,… tout y passe !

coucher soleil Milagro
[Cap au Sud #5] Stage haute mer de Radazul (Tenerife, Canaries) à Praia (Cap Vert) 16

François, qui nous rejoint au Cap Vert, apporte un livre sur l’astronomie et sur la navigation de secours : nous allons comprendre le cycle de la Lune qui nous laisse encore pensifs : de rapide apparition et pas de logique dans la progression des quarts et de la position. Ce quart est aussi l’occasion de constater la chance que nous avons d’être là où nous sommes, présents à nous. C’est de la régalade! Avancer sous spi à 7 – 8 nœuds dans le clair de lune et avec une chaleur qui s’améliore est une réelle chance. Les quarts de nuits sont aussi propices aux discussions de fond et les échanges sont plus profonds. Chanceuses durant leur quart nocturne en commun, Juliane et Lauriane ont pu voir les voiles de Milagro illuminées par une chute de météorite !

Quant au quart du matin, après un passage « froid », nous assistons au lever du jour : petit à petit mais assez rapidement la lueur du jour devient clarté et enfin jour. Les couleurs sont changeantes : d’une nuit sombre jaillit doucement un éclat de lumière, le gris s’éclaircit devenant jaune orangé puis enfin jaune… et le soleil fait son apparition. Les premiers rayons du soleil réchauffent : cela veut aussi dire qu’il est l’heure du petit dej sur le pont en admirant ce spectacle.

Il faut tout de même faire un point poisse dans ce décor de rêve :
– D’abord l’humidité de nuit qui transperce. Nous devenons poisseux! Ça passe ce n’est pas très grave puisque le teck du bateau n’est mouillé que jusqu’à 11h le matin. Les planches de natations sont d’excellents sous fesses pour ne pas mouiller notre séant dans cette humidité! En passant sous le 20ème degré nord, cela s’arrange, nous pouvons faire les quarts en shorts.
– Le toilette avant qui était bouché! Nous vous avions passé ce détail dans les précédents récits mais pour qui a navigué, une histoire « toilette » est obligatoire. Toujours est-il que Damien a eu le courage, à défaut du plaisir, d’aller déboucher pour la 4ème fois la pompe dans lequel se coinçait les tampons de la lunette des wc. Les tampons sont aujourd’hui vissés et nous avons mission de veiller à ce que les 4 restent bien en place!!

Arrivée de nuit dans la baie de Praia, le réveil se fait au son de la ville : voitures, chiens et coqs se relaient… entendus depuis le mouillage pour un retour en douceur à terre. Rapidement nous nous mettons à l’ouvrage pour pouvoir repartir dans les prochains jours : Milagro se transforme en laverie et l’avitaillement en produits frais fait le bonheur de nos papilles avides de découverte de nouvelles saveurs.

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Le voilier Milagro dans la baie de Praia (Cap Vert)

PS : On nous demande dans l’oreillette l’origine de notre équipier à antennes : Parebat’. C’est un escargot écossais (un petit gris des îles Hébrides s’il vous plaît) arrivé tout seul en juillet dernier, sur le pont du bateau qui était pourtant au mouillage. Découvert un soir, il était prévu qu’il retrouve la terre ferme le lendemain matin… Sauf qu’entre-temps, Toupie a eu la bonne idée de se coucher sur lui dans le cockpit… lui rompant la coquille. En conséquence, Lauriane a pris en pitié ce gastéropode voué à une fin sans suspense si remis à terre… et elle lui a fourni le régime alimentaire visant à la réparation de sa coquille avant de le libérer (farine, coquille d’œuf broyée et verdure variée). La convalescence étant finalement assez longue, il a lui aussi embarqué pour la Patagonie où il ne sera pas possible de le relâcher faute de congénères dans ces contrées…

Parebat Karukinka
Parebat’, le gastéropode du bord !
[Cap au Sud #4] Stage haute mer de Vigo (Galice) à Radazul (Tenerife, Canaries)

[Cap au Sud #4] Stage haute mer de Vigo (Galice) à Radazul (Tenerife, Canaries)

Après le départ de Vigo nous traçons notre route direction les Canaries, et plus précisément l’île de Tenerife. Les prévisions de l’AEMET (agence météorologique espagnole) pour les zones qui nous concernent ces prochaines 48h sont :

  • FINISTERRE : Ouest – Nord Ouest 5 à 6 occasionnellement 7 la nuit au Sud Ouest de la zone. Mer forte à très forte, augmentant à l’aube à l’extrême nord de la zone. Houle Nord Ouest 3 à 4m, localement 5m. Averses et orages localement.
  • PORTO : Nord Ouest 5 à 6, temporairement 7 à l’aube. Mer forte à très forte durant la nuit. Houle Nord Ouest 3 à 4m. Averses occasionnelles.
  • JOSEPHINE : Nord – Nord Est 5 à 6 tournant Nord Ouest 6 au nord. Mer très agitée augmentant forte au nord est de la zone. Averses occasionnelles.

Nous partons très vite au large de l’Espagne puis du Portugal. Il faut nous éloigner d’une petite zone sans vent située à la côte au sud de Vigo, tout en nous préservant d’atteindre une zone de gros temps située plus à l’ouest. Par conséquent, nous voguons avec comme points de repère 2 longitudes : entre 9°30 et 10°30 Ouest. La houle est toujours très forte. Sauf imprévu, nous garderons les 4m de creux pendant quelques jours ! Cette fois-ci, contrairement au golfe de Gascogne, elle est mieux supportée! Bonne nouvelle pour nous :)

Sous artimon, yankee et trinquette, la vitesse de Milagro oscille entre 5,5 et 7 nœuds, avant que le vent s’installe avant la tombée de la nuit, nous faisant réduire un peu le yankee pour filer à plus de 8 nœuds, cap au 210°. L’absence de la Grand Voile nous permet de gagner en stabilité tout en gardant une bonne vitesse. Nous actualisons nos infos météo sur le site de l’Organisation Météorologique Mondiale (WMO) pour plusieurs zones de la METAREA II, dont voici la teneur :

  • PORTO : Nord – Nord Ouest 4 à 6, virant Nord ensuite. Mer forte à très forte. Houle Nord Ouest
  • SAO VICENTE : Nord Ouest 5 à 6, virant Nord ensuite. Mer forte à très forte. Houle Nord Ouest.

En fin de nuit le samedi 26 octobre le vent devient variable et nous oblige à manœuvrer à plusieurs reprises avant que, passé le petit-déjeuner les premiers grains pointent le bout de leurs nez à l’étrave… avec des rafales à 35-40 nœuds, nous varions régulièrement la surface de voile pour garder un confort relatif par mer très forte. Le trafic à l’approche du rail de Lisbonne (DST : Dispositif de Séparation du Trafic) augmente, nous obligeant à accentuer la veille sur le pont et à l’AIS. Les averses s’enchaînent en milieu de nuit… « Alors, heureuse ? » Deux mots prononcés dans le cockpit sous des seaux d’eau suffiront à nous faire rire un bon moment… Au petit matin le rail est derrière nous et un vent régulier de 25-30 nœuds nous fait évoluer au portant et réaliser plusieurs empannages dans la journée, sous artimon et yankee. L’après-midi le beau temps revient et les BN au chocolat sont de sortie dans le cockpit !

La météo pour les prochaines 24h (même source que précédemment) sont:

  • SAO VICENTE: Nord 4 à 5, localement 6 à l’ouest de la zone, tournant Nord – Nord Est à l’aube. Mer forte. Houle Nord Ouest.
  • CASABLANCA: à l’ouest de la zone Nord 5 à 6, tournant Nord Est ensuite. Mer forte au nord ouest.
  • MADEIRA: Nord – Nord Est 5 à 6. Mer forte. Houle Nord.
coucher de soleil Milagro Karukinka2
[Cap au Sud #4] Stage haute mer de Vigo (Galice) à Radazul (Tenerife, Canaries) 24

La fin de journée et la nuit se déroulent donc avec 20-30 nœuds de vent, à une vitesse de 8-9 nœuds, avec de jolies pointes à 11 nœuds, cap au 215°. Quelques éclairs lointains illuminent le ciel étoilé. La Voie Lactée, en l’absence de pollution lumineuse autre que le traceur du poste de barre et nos feux de navigation, nous semble par moment à portée de main ! Nous repérons les constellations principales : Orion, le Taureau, les Pléiades, le Cygne, Draco, Delfinus, Cassiopée… tout en restant très vigilants car le trafic de cargo reste bien visible au loin sur notre bâbord. Dans les échanges entre les équipiers, c’est toujours les nuits sous les étoiles qui reviennent dans le top des activités. La voûte étoilée, le coucher de soleil et le lever de Lune en berceau, la contemplation de la création pour les croyants, de la beauté fascinante de ce qui nous entoure pour les autres, et savoir que nous sommes les seuls à voir que nous voyons à cet instant. La journée c’est plutôt s’émerveiller des poissons et cétacés qui accompagnent notre sillage. Tout cela contrebalance bien « l’inconfort » du bateau. Le prix à payer est faible et la joie est grande et profonde. En début de matinée la houle diminue et avec 15-20 nœuds de vent chacun sent revenir le calme… temporairement !

De nouveau les prévisions nous promettent du vent :

  • CASABLANCA : Nord – Nord Est 5 à 6, tournant Ouest 5 à 6 à la fin. Mer forte et visibilité temporairement mauvaise sous averses orageuses.
  • MADEIRA : Nord – Nord Est 5 à 6 diminuant 4 à 5 à la fin. Rafales. Mer forte. Houle Nord.

Le lundi 28 octobre ressemble donc pour beaucoup au jour précédent, avec en prime des rafales plus fortes dépassant par moment les 35 nœuds. Durant la nuit nous passons sous la barre es 400mn nous séparant de Santa Cruz de Tenerife et la diminution de la houle se trouvant désormais derrière nous rend la navigation vraiment plus confortable. En milieu de matinée les conditions sont vraiment idylliques : 17-23 nœuds de vent et 7,5 nœuds de vitesse, sous un grand ciel bleu.

sieste au soleil Milagro Karukinka
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En fin d’après-midi c’est sous le seuil des 300mn que nous passons, le 2ème ris de l’artimon est largué et les prévisions laissent présager que ces conditions vont perdurer.

La vie reprend à bord. Certains trouvent le temps long, d’autres se réjouissent de ces parenthèses offertes car il est rare d’avoir autant de temps pour soi. Nous en profitons pour lire, contempler la mer et les nuages, regarder les étoiles et la lune, combler certaines lacunes en astronomie, prendre le temps d’être présent à soi en respectant son rythme, sa fatigue et ses envies tout en faisant attention à la vie en collectivité. Il faut bien avoir en tête que toutes les actions prennent plus de temps en mer. Un simple riz – poulet – poireaux qui prend maximum 1h à terre demande au moins 2h en mer. Alors ralentir et anticiper devient une nécessité. Le temps s’écoule autrement à bord, « au temps suspend ton envol ».

Les journées du 30 et 31 octobre se suivent et se ressemblent, les sourires sont sur tous les visages et la navigation de « plaisance » est cette fois bien illustrée par les conditions qui nous entourent. Nous fêtons l’anniversaire d’une équipière : petit buffet et crème au chocolat maison, avec « LA » bougie évidemment! En fin de journée nous déduisons la présence de la terre à l’horizon grâce aux nuages qui la surplombe et à 21h30 ce 31/10 nous sommes à 75 milles nautiques de Santa Cruz de Tenerife. Le vent faiblit drastiquement (<5 nœuds), nous obligeant à mettre en route le moteur. Celle que nous avons devinée une nuit entière guidés par son phare prend forme. La chaleur de la terre s’en ressent, le vent se fait plus faible. Ce lever du jour, dans la pétole et escortés par plusieurs globicéphales, s’accompagne de nuages lenticulaires sur les sommets et de magnifiques couleurs sur le massif montagneux du nord de l’île (Anaga) et le sommet du Teide, volcan et point culminant de l’île (~3700m). Toupie hume l’air, truffe pointée vers la Terre, de nouvelles odeurs synonymes du retour de ballades différentes que le tour du pont de Milagro.

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[Cap au Sud #4] Stage haute mer de Vigo (Galice) à Radazul (Tenerife, Canaries) 27
Arrivee Tenerife Teide Milagro Karukinka
[Cap au Sud #4] Stage haute mer de Vigo (Galice) à Radazul (Tenerife, Canaries) 28

A l’arrivée au port, d’un coup, les bruits semblent intenses, vifs, agressifs. Le large manque déjà. Le temps de passer à l’heure espagnole (nous étions restés sur l’heure française de manière à garder le rythme les quarts) et le rangement du bateau s’amorce; nettoyage du pont, frotter les tapis, faire la lessive, faire les courses (chou blanc, nous sommes le 1er novembre dans un pays catholique).

Milagro Radazul Tenerife Karukinka
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Quelques heures plus tard, nous voici autour d’une belle tablée pour fêter le départ de 3 joyeux lurons (les deux petits suisses qui s’en retournent à leurs montagnes, Philippe et Jean-Michel, et Laurent l’alsacien). Tous trois laissent place à Juliane, venue des Alpes, et à François, qui nous attend sous peu au Cap Vert, et qui nous accompagneront tous deux jusqu’au Brésil.

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[Cap au Sud #4] Stage haute mer de Vigo (Galice) à Radazul (Tenerife, Canaries) 30

Si vous voulez nous rejoindre à bord, il reste deux places du Brésil à l’Argentine !

Grande première pour le chantier le plus extrême de la planète où l’hiver s’accompagne de journées de 24H dans le noir et de températures jusqu’à -20° (Media24, 06/11/2024)

Grande première pour le chantier le plus extrême de la planète où l’hiver s’accompagne de journées de 24H dans le noir et de températures jusqu’à -20° (Media24, 06/11/2024)

Avancées majeures dans la modernisation de la station antarctique de Rothera.

Alors que la saison d’été 2023/24 se termine, la British Antarctic Survey (BAS) a annoncé que son chantier de modernisation des infrastructures de sa principale base antarctique était en bonne voie. Les équipes de construction ont rejoint le personnel hivernal pour la première fois, marquant un tournant dans l’évolution future de la science et des opérations à Rothera, la plus grande station de recherche polaire du Royaume-Uni en Antarctique.

Publié par Guillaume AIGRON (source : https://media24.fr/2024/11/06/grande-premiere-pour-le-chantier-le-plus-extreme-de-la-planete-ou-lhiver-saccompagne-de-journees-de-24h-dans-le-noir-et-de-temperatures-jusqua-20/)

Le Discovery Building : Un nouveau pôle scientifique en Antarctique

Le projet phare de cette saison a été la poursuite des travaux sur le Discovery Building, un centre de soutien scientifique et opérationnel dont la livraison est prévue pour 2025. Avec ses 90 mètres de long et 30 mètres de large, ce bâtiment s’organise désormais en différents espaces comprenant des bureaux, un centre médical, une salle des machines et des zones de stockage. L’installation de vitres sur toutes les fenêtres et de panneaux solaires contribuera à électrifier la station.

Des innovations durables pour la station de Rothera

Au cours de la saison, d’importantes améliorations ont été apportées, notamment la resurfaçage de la piste d’atterrissage de Rothera pour la première fois en plus de trente ans, malgré les défis posés par les conditions météorologiques extrêmes. Les nouveaux éclairages plus efficaces, un meilleur drainage et une aire de rotation pour les avions ont également été finalisés. Ces améliorations, réalisées principalement par BAM et conseillées techniquement par Ramboll, sont essentielles pour permettre la continuité des opérations aériennes et le soutien des scientifiques sur le terrain.

Travaux hivernaux et préparations pour l’avenir

Pour la première fois, des membres de l’équipe de projet de construction travailleront à la progression du Discovery Building pendant l’hiver antarctique, une période connue sous le nom de “surhivernage”. Ils rejoignent l’équipe de la station qui maintient les opérations annuelles, travaillant dans des conditions extrêmes où les températures sont en moyenne à – 9,7° (et jusqu’à -20°) et mois entiers sans voir la lumière du soleil. L’équipe de modernisation hivernale se concentre sur l’aménagement intérieur du Discovery Building, y compris la tour des opérations.

Pour la première fois, des membres de l'équipe de projet de construction travailleront à la progression du Discovery Building pendant l'hiver antarctique.
Pour la première fois, des membres de l’équipe de projet de construction travailleront à la progression du Discovery Building pendant l’hiver antarctique. (source BAM (https://www.bas.ac.uk/media-post/new-construction-season-drives-antarctic-modernisation-forward/))

Réactions des principaux intervenants

Elen Jones, directrice du programme de modernisation des infrastructures antarctiques chez BAS, s’est dite très satisfaite de l’avancement des travaux et a exprimé toute sa gratitude envers les membres du projet pour leur engagement durant cette saison. Huw Jones, directeur exécutif chez BAM, souligne la complexité de la mise à niveau de la piste d’atterrissage qui assure l’accès à l’Antarctique pour la communauté scientifique internationale, tandis que Natalie Wathen de Ramboll met en avant la collaboration qui a permis d’atteindre ces résultats remarquables.

The Antarctic Infrastructure Modernisation Programme  |  British Antarctic Survey

Engagement envers un avenir durable

Le projet incarne l’engagement de la BAS en faveur de la durabilité, visant à réduire les émissions de carbone de 25% d’ici 2030, contribuant ainsi à l’objectif global de décarbonation des activités opérationnelles à Rothera.

Source en anglais, sur le site du British Antarctic Survey : https://www.bas.ac.uk/media-post/new-construction-season-drives-antarctic-modernisation-forward/