Comme nous le mentionnions dans notre précédent extrait du journal de bord se trouvent au large de la côte brésilienne des îles. Les rochers Sao Pedro et Sao Paulo étant suffisamment exposés et succinctement hydrographiés, nous avons laissé tomber l’idée d’y faire un stop et continué notre route vers le continent.
Nous passons une journée de plus au près, avec panneaux de pont et hublots fermés (pour éviter de répéter certains incidents sur les couchettes supérieures des cabines avant…) et la chaleur à bord est intense. Lorsque le soleil se couche, la silhouette caractéristique de l’archipel de Fernando de Noronha se dévoile à l’horizon. Damien et Lauriane décident de contourner l’archipel par le nord. Un peu avant minuit, tout le monde est encore sur le pont, l’idée étant de s’approcher brièvement de la baie principale avant de reprendre notre route. La présence de Lauriane et Damien à cette heure surprend, ceux-ci étant normalement en alternance toutes les trois heures. Les voiles sont affalées et la veille est constante pour éviter les navires de plongée présents sur la zone.
Une équipière, ne comprenant pas l’agitation sur le pont, finit par interroger Lauriane sur le but de la manœuvre. Elle lui répond qu’ils s’approchent simplement pour visiter la baie. De nuit l’intérêt paraît bien moindre et Damien n’aime pas mouiller dans l’obscurité dans des endroits qu’il ne connait pas. Au bout d’un moment, Lauriane s’avance pourtant avec le bout de mouillage et sa clé à molette, signe que nous allons finalement jeter l’ancre. La manoeuvre de mouillage terminée, Damien et Lauriane nous annoncent que surprise : nous faisons escale dans cette grande réserve naturelle placée sous l’égide de l’UNESCO depuis 2001, en plein Atlantique Sud. Ils nous apprennent que cet archipel se situe sur une immense base volcanique et qu’il s’agit d’un paradis pour les dauphins à long bec, tortues, frégates, paille-en-queues, pétrels et autres espèces protégées. Quelques minutes après, Étienne est réveillé par le tintement de verres et de bouteilles qui s’entrechoquent dans le carré pour fêter notre entrée au Brésil et cette escale surprise (et improvisée!), promesse d’une bonne nuit réparatrice et de visites.
Au petit matin, nous voilà en annexe escortés par les dauphins jouant à l’étrave et sautant hors de l’eau avant de retomber avec fracas en tournoyant. Nous nous rendons tous au bureau du port, avec Toupie, pour réaliser les démarches d’entrée sur le territoire brésilien. Contrairement au Cap Vert où il nous fallait la journée pour trois démarches, tout est fait dans un seul bureau et en 5 minutes grâce à Marcus ! Devant le bureau nous rencontrons l’équipage argentin que nous avions tenu en respect en plein océan Atlantique et qui ne nous avait pas répondu à la VHF. Lauriane et Damien se présentent à eux en tant qu’équipage du Milagro. Passé les regards soupçonneux et grâce à l’accent argentin de Lauriane le dialogue se détend pour devenir très sympathique. Eux aussi avaient pris leur concurrent en photo ! Nous échangeons les contacts car il y a de fortes chances de se recroiser puisqu’eux aussi font route vers le sud avec leur navire tout neuf, vers Punta del Este (Uruguay).
Une partie de l’équipage part faire une petite marche proche de la baie. En passant de l’autre côté de l’île, le paysage est plus sauvage et plus venteux. La côte est découpée et le ressac y est puissant, faisant un excellent terrain de jeu pour les requins auxquels plusieurs équipes de plongée rendent visite. Une chapelle surplombe une colline jouxtant une base militaire. L’intérêt stratégique de l’île ne date pas d’hier. Découverte au XVIème siècle lors de l’expédition portugaise de Cabral (qui comprenait également la découverte du Brésil par les Occidentaux). Tout autour de nous des arbres et plein de fleurs, dont celles du frangipanier !
Située entre l’Afrique et l’Amérique du Sud, cet archipel sera pour la première fois décrit par Amerigo Vespucci. Il passera aux mains de plusieurs pays dont le Portugal, les Pays-Bas,… et la France ! Les français l’ont occupé de 1705 à 1737, l’intégrant au domaine colonial français, et rebaptisée île Delphine. Au niveau architectural, c’est surtout la présence portugaise, de 1737 à 1938, qui s’affiche avec par exemple pour l’illustrer l’église Saint Michel dont l’acoustique est assez géniale selon Lauriane. L’île principale de cet archipel appartenant à l’état du Pernambouc (aussi le nom d’une essence de bois très recherchée qui se trouve sur l’île) comporte également la route nationale la plus petite du Brésil (moins de 10km!) et il lui faut produire son eau douce grâce à un grand déssalinisateur.
Le lendemain, réveil tôt pour partir! Mais en fait, il y a plein de choses à faire avant: vidange du générateur, refaire le plein d’eau avec le déssalinisateur, un coup de ménage…. et comme la journée d’hier nous donnait déjà envie de rester plus, l’équipage décide de rester encore une journée. En fin de matinée, les dauphins se sont approchés du bateau et Lauriane, qui est acousticienne, a à bord une panoplie de matériels pour écouter les sons. L’hydrophone est de sortie et nous voici partis pour une heure à regarder les dauphins tout en les écoutant communiquer sous l’eau. Une riche expérience!
Nous retournons à terre pour déjeuner et partons ensuite vers l’ouest de l’île pour rejoindre une série de plages. La houle s’étant levée, les vagues sont conséquentes. Parfois nous voyons les deux bômes de Milagro disparaître derrière la crête. Une partie de l’équipage part se baigner dans les vagues, et même Toupie aura droit à ses petites sensations lorsque la profondeur dépassera la hauteur des pattes, soit une petite vingtaine de centimètres! Passée la baignade, ce sera le tour d’une série de lancés-ramenés avec une balle improvisée : une noix de coco ! Elle aussi revit grâce à la fraîcheur et savoure de se rouler trempée et bruyamment dans le sable…
Nous poussons ensuite jusqu’à la plage suivante pour le coucher de soleil : l’endroit est magnifique ! Un bar assez sélect, dans lequel nous dénotons clairement avec nos tenues short/t-shirt, permet de profiter de la vue sur le piton rocheux que nous avions vu au loin lors de l’approche de l’île. Autour de nous défilent des jeunes femmes aux tenues parfois franchement surprenantes : complet filet de pêche sur maillot de bain.
Nous repartons à la nuit tombée dans le quartier de l’église Saint Michel pour un dernier resto, savourant le plaisir de choisir son plat et de se faire servir sans avoir à cuisiner ! Le retour se fait en annexe sous un ciel étoilé, guidés par le feu de mouillage de Milagro qui, contrairement à ses voisins plus petits et légers, roule bien peu.
Pour les derniers jours après l’escale, les équipiers (hormis Damien et Lauriane) font des quarts de deux heures seuls, profitant ainsi de 6h de sommeil en continu au lieu de 5! Niveau météo, nous sommes bien dans les alizés qui défilent tranquillement d’est en ouest. Dans un près débridé (aussi dit « océanique »), nous naviguons tranquillement, avec une moyenne basse de 160 milles nautiques par jour.
Nous rencontrons régulièrement des nuages annonciateurs de pluie. De jour, c’est super car passées les premières minutes où il faut s’assurer qu’un vent trop important pour la voilure n’accompagne pas les précipitations, nous profitons de la pluie pour prendre une douche en maillots sur le pont ! De nuit l’anticipation se fait plus difficile et l’expérience de la casse du spinnaker nous stresse toujours un peu, nous faisant parfois réduire inutilement la voilure au cas où le temps du grain.
Les journées sont de temps en temps agrémentées de cours de voile lors desquels Damien nous divulgue quelques secrets de navigateur expérimenté : point météo, réglages des voiles, explication de la formation de la houle et du vent, usage du pilote, cartographie…
La dernière nuit sera aussi celle d’une rencontre avec une quarantaine de passagers clandestins arrivés de la terre et perchés aux quatre coins du pont : les noddis bruns ! Amateurs des Oiseaux de Hitchcock, vous auriez adoré ! Ils se poussent, se piquent du bec pour obtenir la place du voisin toujours meilleure que la leur et discutent d’on ne sait quoi pendant toute la nuit, faisant penser à une communication entre batraciens. La crainte d’une nouvelle peinture de pont à l’issue de la nuit sera vite balayée car ces oiseaux sont d’une propreté vraiment surprenante !
À l’approche de Noël, un calendrier de l’avent est créé pour le bateau. Nous qui sommes habitués à de froids hivers, difficile de se dire que Noël est si proche. Juliane et Aude ne manquent pas d’idées, complétées par celles du capitaine ! De la crèche en pâte à sel, à l’invention de légende en passant par appeler une journée entière Lauriane et Damien Mère et Père Noël, le mois de décembre a bien démarré!
La transatlantique touche à sa fin, la terre se dévoile à l’horizon et nous retrouvons peu à peu la civilisation : l’étendue urbaine de Salvador de Bahía, les immeubles, le bruit fait de la cacophonie de musiques à fond et une chaleur étouffante. Henri nous attend sur le quai, c’est parti pour trois jours intenses pour préparer Milagro pour la descente vers l’Argentine : maintenance, avitaillement, gros ménage et découverte, sur le temps restant, des proches environs et des décorations de Noël de Salvador de Bahia.
Il s’agit d’espaces marins délimités dont l’administration est confiée à des communautés autochtones ou à des associations de celles-ci qui ont exercé un usage coutumier dudit espace tel que vérifié par la CONADI.
Source (en espagnol): https://www.subpesca.cl/portal/616/w3-propertyvalue-50834.html. Traduit de l’espagnol par l’association Karukinka
Les communautés autochtones inscrites à la CONADI (Corporation Nationale des Droits Indigènes) peuvent postuler pour ces espaces.
La délimitation nécessaire est déterminée par la surface qui assure l’exercice de l’usage traditionnel. Cet espace côtier sera cédé par le Sous-secrétariat aux Forces Armées au Sous-secrétariat aux Pêches et à l’Aquaculture, qui signera un accord d’utilisation avec l’association des communautés ou la communauté affectée une fois que la commission intersectorielle aura approuvé le plan d’administration présenté par la communauté ou association de communautés.
L’utilisation et l’administration de l’ECMPO seront la responsabilité de l’association ou de la communauté pour laquelle le plan d’administration a été approuvé. Ce plan détaille les activités à réaliser, les utilisateurs et les autres exigences établies par la réglementation. La durée de l’administration d’un espace côtier est indéterminée, sauf en cas de non-respect ou de violation.
Le droit coutumier désigne les pratiques ou comportements réalisés par les communautés de manière régulière et qui font partie de leur culture, tels que les pratiques religieuses, économiques, récréatives, entre autres.
Les autorités de l’entité se sont déclarées satisfaites du soutien apporté à la communauté tout au long de l’année 2024, soulignant qu’au cours de cette période, une formation a été dispensée à « plus de 10 mille Fuégiens ».
La présidente de l’Agence provinciale d’innovation, Analía Cubino, a exprimé son accord avec la tâche accomplie par l’organisation au cours de la première année de vie, et a assuré qu’au cours de cette période « plus de 10 000 personnes ont obtenu leur diplôme d’une de nos propositions de formation ». .
La responsable a annoncé que « d’ici 2025, l’objectif est d’atteindre 20 mille Fuégiens » avec les différentes propositions de formation proposées par l’Agence.
Cubino a souligné que « dans un contexte national très difficile, dans lequel la science et la technologie ne sont pas considérées comme nous comprenons qu’elles devraient l’être, le gouverneur et le vice-gouverneur ont la ferme décision d’avancer sur ces aspects pour la Terre de Feu ».
Le chef de l’Agence pour l’innovation a soutenu que la création de l’entité constituait « un engagement et un investissement budgétaire très important de la part du gouvernement, compte tenu des administrations précédentes dans lesquelles il y avait un manque de vision par rapport à ces questions liées à la sécurité de l’environnement ». structure de l’État en matière informatique.
Il a rappelé, par exemple, la création récente de « l’Institut de la transition énergétique et hydrogène » comme l’un des objectifs les plus importants atteints cette année.
D’autre part, il a commenté que depuis l’organisation dont il a la charge « nous travaillons à une simplification des procédures très importantes dans différents domaines de l’État provincial, que nous annoncerons lorsque les citoyens pourront les utiliser efficacement ».
Une autre des tâches qu’il a énumérées était ce qu’ils accomplissent « pour améliorer le système de règlement des salaires », ainsi que « dans un nouveau système pour l’état civil de la province ; avec la Direction Provinciale des Travaux Sanitaires ; avec la Police provinciale; ainsi que de nouveaux systèmes de règlement des subventions dans le secteur de l’enseignement, parmi de nombreuses questions qui seront finalisées l’année prochaine.
« Pour l’éducation, nous faisons tout ce qui est de l’actualité concernant les agents pour qu’ils puissent ensuite s’installer automatiquement l’année prochaine », a-t-il ajouté.
La responsable a également souligné « l’appréciation des familles de la Province pour le travail réalisé dans les Pôles Créatifs », assurant que cette année « nous avons formé plus de 10 mille personnes diplômées d’une de nos propositions de formation et d’ici 2025 le » L’objectif est d’atteindre 20 mille Fuégiens.
D’autre part, elle a souligné que « nous avons déjà 200 étudiants en Intelligence Artificielle qui ont terminé leur parcours de formation et il y en a actuellement 900 qui étudient activement avec la société Digital House et des entreprises comme Amazon Web Services, avec qui nous travaillons sur la sensorisation des forêts de la Province. »
Amnesty International a présenté un rapport sur les reculs en matière de droits humains promus par le gouvernement Milei. Pauvreté, retraités, répression des manifestations, cybersurveillance, femmes et peuples indigènes, sont parmi les domaines les plus touchés.
Fuente : https://ctaa.org.ar/un-ano-de-gobierno-12-derechos-perdidos/ Traduit de l’espagnol par l’association Karukinka
Le bureau argentin d’Amnesty International vient de publier un rapport qui décrit les droits perdus ou menacés au cours de la première année du gouvernement de Javier Milei et Victoria Villarruel.
« Tout au long de cette année, les politiques d’ajustement économique et les réformes promues par le gouvernement ont eu un impact négatif sur la vie de millions de personnes, en particulier les plus vulnérables, exacerbant les inégalités et restreignant les libertés fondamentales », indique l’introduction.
Le sommaire de l’enquête indique les éléments suivants : Pauvreté ; Retraités ; Liberté d’expression ; Liberté de réunion et d’association ; Cybersurveillance ; Transparence et accès à l’information publique ; Droit des femmes à une vie sans violence ; Droits sexuels et reproductifs ; Éducation sexuelle complète ; Diversité : Collectif LGBTIQ+ ; Crise climatique et peuples indigènes. Par ailleurs, l’organisation internationale consacre une annexe à la politique étrangère en matière de droits de l’homme.
Ces travaux s’ajoutent à ceux déjà publiés par le Réseau fédéral pour la démocratie et les droits de l’homme et la Commission provinciale pour la mémoire, qui mettent également en garde contre la gravité de la situation.
« Ce qui précède ne sont que quelques exemples du climat de polarisation et de violence que la gestion du gouvernement a généré au cours de ces 12 mois. L’appel est clair : il est impératif de protéger et de promouvoir les droits de tous les peuples en Argentine », indiquent les conclusions.
Canal Abierto reproduit un résumé de chacun des droits concernés
1- Pauvreté : Le taux de pauvreté est passé de 41,7 % à 52,9 %, laissant plus de 15 millions de personnes sous le seuil de pauvreté et plus d’un million d’enfants sans accès à un repas quotidien. Les politiques d’ajustement économique ont touché de manière disproportionnée les femmes et les secteurs à faibles revenus.
2- Retraités : Les pensions minimales ne suffisent pas à couvrir le panier de base, laissant des millions de personnes âgées dans une situation d’extrême vulnérabilité. Le veto présidentiel à une loi d’actualisation des retraites a aggravé la crise dans ce secteur.
3- Liberté d’expression : L’hostilité envers les journalistes, le recours à des discours conflictuels et la désinformation ont généré un climat d’intimidation et de censure, affectant gravement le débat démocratique. Une section spéciale revient sur l’impact de la violence numérique sur les femmes journalistes.
4- Liberté de réunion et de manifestation : le droit de manifester pacifiquement est menacé par des mesures telles que le Protocole pour le maintien de l’ordre public et par les actions des forces de l’ordre qui ont inclus l’utilisation disproportionnée de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes, causant de graves blessures. Des arrestations arbitraires, la criminalisation de manifestants et des attaques contre des journalistes, même ceux clairement identifiés comme étant des journalistes, sont également signalées.
5- Cybersurveillance et vie privée : la création de l’Unité d’Intelligence Artificielle Appliquée à la Sécurité (UIAAS) présente des risques de surveillance de masse et de profilage discriminatoire. Ces pratiques affectent les droits fondamentaux tels que la vie privée, l’égalité et la liberté d’expression, conditionnant le débat public et générant des discriminations.
6- Restriction de l’accès aux informations publiques : le décret 780/2024 élargit l’opacité de l’État en classant davantage de données comme secrètes, en limitant la divulgation d’informations publiques et en augmentant le pouvoir discrétionnaire des fonctionnaires. Cette mesure viole la transparence, porte atteinte aux droits fondamentaux et rend difficile la responsabilisation.
7- Droits des femmes et diversité : Des reculs sont signalés dans les politiques d’égalité des sexes, les droits reproductifs et la protection contre la violence contre les femmes et les personnes de la communauté LGBTIQ+.
8- Droits sexuels et reproductifs : Trois ans après la promulgation de la loi sur l’interruption de grossesse (loi 27.610), il existe de nombreuses preuves de son impact positif sur la santé des femmes, des filles et des adolescentes. De 2021 à octobre 2023, 245 015 personnes ont eu accès à un avortement sécurisé dans le système de santé publique. De plus, les décès dus à l’avortement ont diminué de 53 % entre 2020 et 2022. L’accès rapide à l’information, aux fournitures et à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité contribue à leur survenue au cours du premier trimestre de la grossesse. Cependant, depuis l’entrée en fonction de la nouvelle administration, la mise en œuvre de cette politique a été reportée et l’accès complet et effectif à l’avortement pour les filles, les adolescentes, les femmes et les personnes capables de tomber enceintes en Argentine a été menacé.
9- Diversité : Les personnes LGBTI+ ont fait de grands progrès en termes de reconnaissance des droits, résultat de la lutte collective du mouvement pour la diversité en Argentine. Cependant, malgré le fait que le pays ait avancé des lois, la discrimination systémique et l’expulsion de l’accès au logement, à l’éducation, à la santé ou au travail auxquelles la population LGTBI+ doit faire face ont un impact profond sur leurs conditions de vie. En raison de la même bataille culturelle, ces derniers temps, les discours discriminatoires qui pathologisent et déshumanisent les personnes LGBTIQ+ ont été exacerbés, incitant à la violence et aux crimes de haine.
10- Éducation sexuelle complète : La durabilité de l’éducation sexuelle complète (ECS) est une autre des batailles auxquelles ce gouvernement semble être confronté.
Depuis décembre, les ateliers de formation et de formation des enseignants à l’ESI à travers l’INFOD (Institut National de Formation des Enseignants) sont paralysés, malgré le fait que 7 enseignants sur 10 affirment avoir besoin de plus de formation dans les domaines de la violence de genre, des abus sexuels sur les enfants, de la diversité sexuelle et de l’identité de genre.
En outre, il existe un profond sous-financement des équipes provinciales d’ESI, ce qui pourrait conduire au démantèlement du Programme national intégral d’éducation sexuelle au niveau fédéral, ce qui impliquerait un énorme recul pour l’exercice des droits des enfants et des adolescents.
11- Crise climatique : La position du gouvernement actuel a été de nier le changement climatique.
Cependant, les données scientifiques montrent clairement que le temps presse pour éviter les pires impacts du changement climatique sur les droits de l’homme et les catastrophes non naturelles qu’il provoque ou auxquelles il contribue, qui affectent de manière disproportionnée les populations les plus marginalisées. Le monde entier a besoin d’engagements et d’actions urgents, concrets, audacieux et cohérents pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, ce qui nécessite une élimination progressive, complète, rapide, équitable et financée des combustibles fossiles dans tous les secteurs, sans compter sur des solutions risquées, des technologies non éprouvées ou des compensations qui ne conduisent pas à de véritables réductions d’émissions.
Menaces sur les lois environnementales :
Le projet de loi Omnibus a inclus dans ses multiples articles des réformes régressives de lois clés pour la protection de l’environnement, avec un impact direct sur la population.
Loi forestière : permettre la déforestation dans les zones actuellement protégées.
Loi Glacier : réduction de la définition large actuelle accordée par la législation en vigueur avec l’autorisation potentielle de l’activité minière dans la zone périglaciaire.
Loi sur les budgets minimaux de protection de l’environnement pour le contrôle des activités de brûlage : autorisant le « brûlage tacite » après une période de 90 jours sans autorisation de l’État et supprimant le financement du Service national de gestion des incendies.
Loi sur les hydrocarbures : priorité aux revenus par rapport aux besoins du marché intérieur et à la protection de la durabilité des réserves, absence de garde-fous environnementaux.
12- Peuples autochtones : L’absence de politiques efficaces contre le changement climatique et les conflits territoriaux a laissé les communautés autochtones exposées et sans protection.
Un autre des axes relégués de cette gestion a été celui des peuples autochtones.
L’Institut National des Affaires Indigènes (INAI), un organisme décentralisé dépendant du Pouvoir Exécutif National, a ordonné par une résolution l’abrogation du Registre National des Communautés Indigènes (RENACI), l’organisme chargé de reconnaître le statut juridique des communautés indigènes en Argentine. .
Cette résolution a également suspendu toutes les demandes en cours d’enregistrement des communautés autochtones au RENACI, et a invité les provinces à conclure des accords pour standardiser les critères d’enregistrement, d’adaptation et de transfert de statut juridique, sans établir de méthodologies de travail, de procédures ou de délais pour ces réunions. générant un scénario d’insécurité juridique et d’impuissance.
Nous avons quitté la baie de Tantum, sur l’île Brava (Cap Vert) le mardi 19 novembre à midi. Le waypoint est mis sur le traceur et nous annonce la couleur : 1858mn de Salvador de Bahia, en route directe et sans contourner la bosse de Natal. En réalité il faut prévoir 2000mn. Il fait beau et chaud : depuis notre arrivée au Cap Vert nous vivons en short et t-shirt, et il en sera de même jusqu’à l’autre bout de l’Atlantique. Les prévisions nous poussent à faire route au Sud/Sud-Ouest pour éviter la grande zone sans vent s’étendant depuis le sud de l’île volcanique Fogo. Nous hissons Grand-Voile et artimon et déroulons le yankee. Milagro roule et nous nous trainons un peu à 4,5 noeuds… Nous décidons quelques heures plus tard de sortir le spinnaker, passant cette fois à une vitesse moyenne de 8 noeuds.
En fin de journée nous prenons la météo sur le site de l’Organisation Météorologique Mondiale pour la zone nous concernant : CAPE VERDE de la Metarea II. Est/Nord-Est 3/4, parfois 5 près des îles et mer peu agitée. Les milles défilent, nous faisant passer de la zone du Cap Vert à la zone SIERRA LEONE, les conditions restent les mêmes, nous croisons rarement de gros navires au loin, comme le tanker Abdias Nascimentos, et le calme n’est troublé que par le générateur qu’il nous faut parfois mettre en route pour recharger les batteries.
Le surlendemain du départ, nouvelle avarie : la poulie de la drisse du spinnaker se rompt et fait un grand plongeon. il nous faut agir vite pour affaler, le risque étant que la drisse s’use rapidement et se coupe à la sortie de tête de mât. Autrement dit, faute de réa pour la guider, le spi tire la drisse vers le bas et elle rague dans la fente du mât. Nous affalons donc la voile et déroulons le yankee. Faute de l’appui du spi par petit temps (8-10 noeuds de vent) et avec la houle sur le travers nous nous traînons et Milagro roule. Ce n’est que le lendemain matin que la situation s’améliore, avec plus de vent (12-20 noeuds). Les prévisions météo ne changent pas pour la zone SIERRA LEONE, hormis de gros orages au sud de la zone mais qui ne nous concernent pas. En début d’après-midi la houle ayant diminué, Etienne grimpe au mât pour remplacer la poulie de spi et nous rapporte ensuite ce qu’il reste de la poulie précédente : le support en inox du réa… A 17h nous voilà de nouveau spi en tête, à 7 noeuds et la vie à bord redevient très confortable.
Depuis notre départ la température du bateau est rapidement montée à 29 degrés (et plus…) à bord… Autant dire que cuisiner se révèle une idée aussi peu motivante que de préparer une fondue sous 35 degrés! Adieu gâteaux, pain maison, pâte à tarte… bref : tout ce qui nécessite un four. L’objectif principal est de ne pas réchauffer le bateau plus qu’il ne l’est déjà. A défaut de pouvoir cuire longuement des aliments au four, nous nous lançons dans des essais de cuisine « locale ». Parmis ceux-ci des foufous à base de farine de manioc (pour le façonnage il nous manque encore quelques transat pour que ce soit maîtrisé), accompagnés de choux rouge cuit à la noix de coco avec une sauce crémeuse au citron vert parfumée à la noix de muscade. Nous improvisons !
À notre grand désarroi, les fruits et légumes que nous avions acheté au marché de Praia se sont révélés d’une piètre capacité de conservation. Ils ont très vite pourri et pour en jeter le moins possible, nous avons cuisiné ce que nous avons pu. Nous avons tout de même dû faire quelques entorses au bannissement du four et des cuissons longues pour écouler l’équivalent de deux régimes de bananes ! François s’est retrouvé à passer un saladier de pâte à pancakes bananes, soit une petite activité hammam d’une heure de bon matin! Et Lauriane s’est chargée de faire un fondant banane-chocolat version famille nombreuse qui aura duré une journée. Nous avons transpiré mais nous nous sommes régalés ! Toupie et Parebat souffrent eux aussi de la chaleur et ont de fait le droit à plusieurs trempages par jour.
Malgré un frigo conséquent, nous avons du faire très attention à cuisiner la juste quantité afin qu’il n’y ait pas restes. La chaleur fait très vite passer les denrées. Aucun risque pour le scorbut, les cales de Milagro étant richement fournies en conserves de légumes, fruits et pâté Hénaff. Seules les quelques provisions fraîches supplémentaires de Brava résisteront, avec un premier prix difficile à décerner entre le chou frisé, les carottes et les betteraves.
La vie à bord est rythmée par les quarts : 3h chacun avec 2h en commun, l’heure seul.e est au milieu du quart. Damien et Lauriane continuent quant à eux leur alternance toutes les trois heures. La journée, il y a souvent quelqu’un qui est sur le pont en plus, à lire ou contempler l’horizon. La nuit, cette heure seul.e est un cadeau. Joie de la partager parfois avec Damien ou Lauriane. Durant ces périodes il nous faut rester éveillés puisque nous assurons la sécurité du bord pendant que les équipiers se reposent, vaquent à de multiples occupations, profitent de l’ombre et révisent le matelotage de base.
Régulièrement se fait entendre un : « dauphins !! » et tout le monde sort à la hâte, enfile un gilet de sauvetage et s’avance à la proue du navire pour les voir jouer à l’étrave. C’est toujours magique de les voir glisser, se croiser, plonger après avoir frôlé le bateau et parfois sauter hors de l’eau en se laissant retomber sur le côté. Nous avons aussi quelques visites de poissons volants (des exocets) qui malheureusement pour certains s’échouent sur le pont. Nous admirons régulièrement leurs dextérité en vol pour échapper aux prédateurs. Des fous de bassan viennent également nourrir leur curiosité en jouant dans les voiles et nous accompagnent durant tout le trajet. L’un d’eux nous gratifiera d’ailleurs d’un bel autographe sur la grand voile! Pas très grave en général mais, à 4m de haut, impossible à nettoyer!
Depuis le port de Saint Nazaire jusqu’à l’équateur, ce sont 44 degrés de latitude qui ont été franchis. Si au début le décompte ne semble pas important, à l’approche de LA ligne nous nous réjouissons de cette avancée vers ce passage symbolique. Un changement majeur a eu lieu pendant ce trajet, nous sommes passé du Nord au Sud. Dans un premier temps, nous avons passé l’équateur météorologique plus au nord que l’équateur géographique. C’est, pour simplifier les choses, la zone de changement des vents avec, entre les deux zones nord et sud une zone appelée le pot au noir (ou convergence inter-tropicale) et connue pour son absence de vent et pour jouer avec la patience des voileux qui le traverse. Pour notre part, nous aurons du vent tout du long grâce à un routage bien mené par Damien !
Au petit matin, Lauriane est venue réveiller les derniers endormis : la ligne sera franchie dans quelques minutes! Le temps d’enfiler une tenue adéquate et nous voilà tous sur le pont pour regarder le GPS afficher 00’00.000. C’est court, c’est éphémère et c’est joyeux. Ça y est nous sommes dans l’hémisphère sud! Dans la mer, pas de ligne pour indiquer le passage mais notre skipper voulait tout de même marquer le coup. Donc nous voilà à 7h30 tous en maillot de bain sur le pont, Toupie et Parebat aussi (sans maillot de bain…). Le baptême consiste alors à remplir chacun son tour un seau d’eau et à se le verser sur la tête. Entre la température de l’eau et celle de l’air, nous ne nous sommes pas fait prier pour passer à l’action! Toupie et Parebat ont aussi eu le droit à la douche, avec le contenant adapté à leurs tailles !
S’en est suivi un petit dej de fête et le soir nous avons débouché le champagne de Papy Bernard, offert spécialement pour le passage de la ligne, avec un apéro délicieux, le tout au milieu de l’océan Atlantique, la joie simple d’un moment rien qu’à nous.
Au départ de Brava, nous avons eu l’espoir de croiser les Vendée globistes, ce sera peine perdue à quelques heures près pour le Roi Jean Le Cam. Milagro était à la hauteur de Charal mais les coureurs sont passés bien plus à l’ouest de nous et les deux passant à l’Est du Cap Vert sont partis sans prendre le temps de nous attendre !
Pour notre part, et pour passer au plus vite ce mauvais épisode du résumé de notre transat, abordons tout de suite le sujet du spinnaker, pour bien vite passer à autre chose. C’était pendant une belle nuit de novembre, après les réparations à Praia, nous étions heureux d’avancer grâce à cette belle voile blanche et bleue, à plus de 8 noeuds de moyenne. Les milles s’enchaînaient et le confort à bord était parfait (i e pas de roulis). Tout allait bien jusqu’à l’arrivée de cet affreux nuage que l’équipière de quart n’a pas vu arriver, à l’abri sous le bimini. Tout est allée très vite. D’un coup le vent a changé de sens, 180°. Le spi a commencé à se deventer puisque les changements brusques sur un navire de 45 tonnes mettent du temps à changer sa direction. Damien et Lauriane ont sauté de leurs couchettes pour intervenir et, à la vue de ce nuage très menaçant, le premier de la sorte depuis le départ, affaler au plus vite. Les premières gouttes de pluie arrivant, Lauriane interpelle tout le monde pour qu’un équipier se charge de fermer tous les hublots et panneaux de pont, et que les autres viennent au plus vite sur le pont pour aider à affaler le spi, la chaussette bloquant, il fallait une personne à la barre, une à l’écoute et deux à la proue pour tirer sur le va-et-vient de la chaussette. Le renfort tardant, impossible à deux de tirer sur cette fichue chaussette qui reste bloquer en tête de mât et de gérer en même temps l’écoute, une dizaine de mètres séparant les deux postes. La force du grain augmente et tous les efforts pour débloquer la chaussette restent vains. D’un coup le spi s’éventre au moment où le renfort arrive sur le pont, une partie de la voile tombe à l’eau, et l’autre partie part s’emmêler dans les haubans, la faute à un vent changeant continuellement de direction sous une violente pluie. Nous récupérons l’intégralité du spi à bord et l’amarrons sur le pont, contre le filet des filières. Tout le monde va bien, l’essentiel est là. Malgré cela, l’ambiance est pesante. Faute de pouvoir dérouler le yankee, nous mettons en marche le moteur et attendons le lever du jour pour retirer les morceaux restés coincés en haut du mât. Au petit matin, nous sommes tous encore sous le poids de ce qui ressemble à un mauvais rêve. Nous rangeons le coeur lourd cette voile dans son sac, quasi convaincus qu’elle est irréparable et qu’il faudra lui inventer une nouvelle histoire pour qu’elle serve à autre chose qu’à nous faire glisser au portant. Fermons le sujet, nous le réouvrirons une fois l’avenir de cette voile décidé.
À défaut de concurrence avec les navires de course ou les cargos, Damien s’est remit dans la peau d’un régatier à la première occasion venue, au milieu de nulle part. Après des jours sans autre navire à l’horizon que de rares porte containers et tankers au loin, nous voyons en fin de journée apparaître un voilier à la poupe de Milagro. Son cap nous faisait redouter l’innacceptable : il veut nous passer au vent ! Diantre ce ne sont pas des manières ! Branle bas de combat sur Milagro, tous dans le cockpit, toutes voiles dehors et réglages aux petits oignons pendant près d’une heure pour obliger ce concurrent à terriblement lofer (serrer le vent), jusqu’à ce qu’il se résigne à abattre pour nous passer sous le vent. Non mais ! Le navire en question, un voilier tout neuf sorti des Sables d’Olonne (France) et mené par un équipage argentin, ne joue pas dans la même catégorie (52 pieds et beaucoup plus léger) mais notre Milagro n’a pas démérité, à 9 noeuds, Après notre petite victoire, nous avons essayé de les joindre à la VHF mais, vexés, personne ne nous a répondu!
La nuit suivante nous approchons des îlots (pour ne pas dire rochers) de Saint Pierre et Saint Paul. Situés à environ 500mn de Natal (côte brésilienne), ils se composent de plusieurs îlots et récifs. Le plus grand d’entre eux, Belmonte, ne dépasse pas les 5500m². Découverts le 20 avril 1511 par le portugais Garcia de Noronha, ces îlots ont aussi été visités quelques siècles plus tard par Charles Darwin, lors de son voyage sur le HMS Beagle. Depuis 1988 ils sont rattachés à l’état du Pernambouc et, dix ans plus tard est inaugurée la Estação Científica do Arquipélago de São Pedro e São Paulo, un bâtiment de 40m² occupé par 4 chercheurs/militaires qui se relaient tous les 15 jours. D’un point de vue biologique, la végétation y est rare et plusieurs colonies d’oiseaux y habitent, dont des fous bruns et des noddis (bruns et noirs). Ces derniers seront à partir de là nos compagnons de route nocturnes, jusqu’à Salvador ! Amateurs des oiseaux de Hitchcock, les voici : https://karukinka.eu/wp-content/uploads/2024/12/Noddis-bruns_Milagro_karukinka_122024.wav
Après étude des cartes et données hydrographiques disponibles, nous laissons franchement tomber l’idée de s’en approcher de nuit et encore plus pour mouiller. Pour vous faire une idée de la morphologie des lieux, voici les cartes du service hydrographique brésilien que nous avons pu consulter :