Krèeh Chinen continue de grandir. Pour cette édition, la première de l’année dans la ville d’Ushuaia, nous proposerons un spectacle coloré de marionnettes pour les plus petits avec la présentation de Títeres del Bosque. Nous accueillerons également le théâtre de marionnettes Mono Rojo, pour des éclats de rire garantis.
Le reste ne change pas : une aventure artistique, un voyage à travers le temps culturel, une expédition poétique, des retrouvailles indispensables dans l’agenda indépendant.
Aux tables littéraires, nous retrouverons des écrivains, enseignants et poètes de différentes générations, dont les voix feront vibrer l’esprit de la poésie fuéguienne. Il s’agit de Nicolás Romano, Alejandro Ogando, Andrea Jofre, Sol Araujo, Roberto Santana et Angel Herrera Prado.
Dans cette merveilleuse aventure, nous sommes accompagnés par diverses associations, initiatives et groupes indépendants qui, grâce à leurs propositions, contribuent à la croissance et à la consolidation permanente de l’identité culturelle fuéguienne.
Dans le domaine de la communication, inauguré cette année, nous compterons sur une équipe d’étudiants en audiovisuel de l’UNTdF d’Ushuaia, dirigée par Ange. Ainsi, cette quatrième rencontre sera diffusée en direct pour toute la galaxie.
L’art fuéguien est une création constante, une quête qui n’a pas commencé aujourd’hui, ni ne s’arrêtera demain.
Un immense merci, du fond du cœur, à toute la commission organisatrice qui porte ce projet à bout de bras : María, Lauriane, Flor, Ignacio, Facu, Ange et Joaquín ! Quelle équipe formidable !!
Voici Krèeh Chinen, et nous sommes Accrochés à la Lune.
Karukinka est partenaire de cette réunion d’artistes indépendants de Terre de Feu argentine, depuis ses débuts. En adéquation complète avec nos valeurs et engagements, Kreeh Chinen est un mouvement totalement indépendant qui réunit des bénévoles engagés et des artistes de toute la province.
Si vous êtes à Ushuaia le 3 mai, vous savez donc ce qu’il faut faire : nous rejoindre !
[Les Kawésqar et les Yagan sont des groupes nomades. La navigation en canoë se faisait pour la subsistance et dans les fjords, canaux et îles de Patagonie]
Selon les registres de la Corporation nationale indigène (Conadi) au niveau national, 3 213 communautés et 1 843 associations indigènes ont été créées à ce jour [au Chili]. La loi Lafkenche a comblé une lacune dans l’accès des peuples autochtones côtiers aux ressources et à la protection de leurs usages traditionnels. De cette manière, différents peuples autochtones pourront accéder à ce nouveau statut, selon leurs coutumes ancestrales. Le peuple Mapuche, entre les huitième et onzième régions, les peuples Chango et Diaguita au nord. Quant au peuple Kawésqar, l’extension s’applique du golfe de Penas au détroit de Magellan.
Contrairement à d’autres peuples, les Kawésqar et les Yagan se caractérisent par le fait qu’ils vivent en canoë et sont des groupes nomades. La navigation se faisait en canoë, avec un feu allumé au centre, pour la subsistance et dans chacun des fjords, canaux et îles explorés par nos Taiwaselok hoyok (ancêtres). Ces anciennes coutumes sont devenues illégales et impraticables dans le monde actuel et ses lois modernes.
Le voyage pour les Kawésqar servait également de moyen d’enseignement par transmission orale, des adultes aux enfants, en leur faisant découvrir les noms des différents lieux, la flore et la faune, ainsi que les techniques de navigation, de chasse, de pêche et de cueillette. Le territoire qu’ils parcouraient comprenait deux grands secteurs, divisés d’est en ouest : jáutok et málte, qui étaient occupés selon les saisons de chasse, de pêche et de cueillette. Jáutok est le nom donné à la zone des canaux intérieurs, où les eaux sont plus calmes ; tandis que Malte était le nom donné à la côte extérieure faisant face au Pacifique et au détroit de Magellan aujourd’hui.
Cela dit, compte tenu du vaste territoire parcouru par nos ancêtres et celui que nous parcourons aujourd’hui, où nous pouvons légitimement revendiquer, protégés par la loi, les usages et la protection de la mer, ce serait une erreur de le considérer comme exclusif d’activités telles que la pêche artisanale. Le peuple Kawésqar avait un régime alimentaire basé principalement sur les fruits de mer, consommant de la viande de mammifères marins et terrestres, du poisson et des crustacés, complétés par des fruits sauvages, des plantes et des champignons.
La loi Lafkenche vise à harmoniser et à rendre compatibles les usages coutumiers du littoral avec les autres activités exercées dans les mêmes zones. Par rapport à la vision du monde des anciens, des activités telles que la voile, la plongée, la pêche ou, aujourd’hui, la cinématographie, le tourisme et la recherche, sont compatibles avec l’environnement maritime. L’objectif ultime est d’assurer la protection des écosystèmes, et tant que ces activités ne perturbent pas l’équilibre naturel des eaux, elles ne constitueront pas un obstacle.
Cette vision du territoire maritime est fréquemment déformée par des discours de désinformation qui cherchent à aliéner les peuples autochtones d’autres secteurs, afin de désinformer sur les demandes d’espaces marins côtiers des peuples autochtones (ECMPO), afin qu’elles soient rejetées par les autorités de l’État chilien. Le lobbying intense derrière les décisions prises a déjà été évoqué dans des chroniques précédentes, qui est loin de respecter les normes minimales de transparence et, au contraire, stigmatise et promeut les discours racistes et haineux contre les peuples autochtones du territoire.
Nous, les Kawésqar, ne réclamons pas l’exclusivité, ni ne voulons posséder quoi que ce soit, mais plutôt le droit d’exister sur notre territoire sans être étiquetés comme des obstacles au développement. La loi Lafkenche doit être considérée comme un pont, et non une barrière, entre la vie de nos ancêtres qui ont navigué sur les eaux et la vie d’un pays qui doit apprendre à coexister sans effacer leur mémoire. Face au lobbying et à la désinformation, tout ce que nous pouvons faire est de continuer à naviguer avec la vérité au premier plan, jusqu’à ce que notre droit devienne une réalité.
Groupes familiaux de nomades marins de la communauté de Kawésqar
Cristina Zarraga est une écrivaine et chercheuse chilienne, née à Concepción, reconnue comme une nouvelle gardienne de la langue yagan, langue autochtone du sud de la Patagonie.
Petite-fille de Cristina Calderón (connue comme la dernière locutrice native du yagán), elle s’est engagée dans la préservation et la transmission de ce patrimoine linguistique et culturel.
[Portrait] Cristina Zarraga, la "ikamanakipa" (femme qui écrit) 2
Avec le linguiste Oliver Vogel, elle a publié en 2010 un dictionnaire yagán utilisé aujourd’hui dans certaines écoles pour enseigner la langue aux nouvelles générations. Elle est également l’auteure de plusieurs livres sur sa grand-mère et sur les légendes et traditions yagánes, contribuant ainsi à la sauvegarde de la mémoire et de l’identité de ce peuple autochtone réparti entre le Chili et l’Argentine. Cristina Zárraga se définit comme ikamanakipa (femme qui écrit) et joue un rôle central dans la valorisation et la revitalisation de la culture yagán, notamment à travers l’adaptation et la traduction de récits oraux transmis par sa famille.
Elle anime des ateliers de langue yagan au sein de la communauté, participe à la transcription et à la documentation de récits oraux, et collabore avec des linguistes pour créer des ressources pédagogiques et de revitalisation linguistique essentielle de cette langue en péril.
Voici quelques écrits majeurs de Cristina ayant joué un rôle central dans la préservation et la valorisation de la langue et de la culture yagán :
Yágankuta – Pequeño Diccionario Yagán (2010) Co-écrit avec le linguiste Oliver Vogel, ce dictionnaire illustré, accompagné d’un CD audio, est l’un des premiers outils pédagogiques modernes pour l’apprentissage du yagán. Il est utilisé dans certaines écoles pour enseigner la langue aux jeunes générations et comprend des explications sur la prononciation, des activités de lecture, ainsi que des légendes racontées en yagán et en espagnol par Cristina Calderón. (lien vers les éditions PIX)
Cristina Calderón. Memorias de mi abuela Yagán (2017) Biographie de sa grand-mère, Cristina Calderón, dernière locutrice native du yagán, ce livre retrace l’histoire familiale et la transmission des savoirs et traditions. Il contribue à la mémoire collective et à la reconnaissance de l’importance de la culture yagán.
Hai kur Mamashu shis (Je veux vous raconter une histoire, 2005) Recueil de contes, récits et histoires de vie recueillis auprès de sa grand-mère, destiné à préserver l’oralité et la richesse narrative du yagán.
La cérémonie de clôture de l’ “EMUSH 2025” [Rencontre internationale de Muralistes à Ushuaia, Terre de Feu] a eu lieu dans la salle Niní Marshall de la Maison de la Culture. Les onze artistes qui ont participé ont ajouté leurs œuvres aux plus de 350 fresques murales que compte actuellement la ville.
Le Secrétariat à la Culture et à l’Éducation de la Municipalité d’Ushuaia a organisé la cérémonie de clôture de la 6e Rencontre Internationale de Muralistes du Bout du Monde “EMUSH 2025”, dans la salle Niní Marshall de la Maison de la Culture.
Lors de l’événement, auquel a assisté le maire de la ville, Walter Vuoto, les travaux réalisés par les 11 artistes sélectionnés ont été présentés, et un certificat de participation à la Rencontre leur a été remis.
À cette occasion, on a pu découvrir le travail d’Antonela Gualla et Rodrigo Crespo d’Ushuaia, Enrique Jorge Bernard et Sofía Hst de Río Grande, Julia Anahí Tiscornia de Río Negro, Adrián Cola et Martín Agazzi de Buenos Aires, Agustina Cantoni de San Juan, Soledad Moisas d’Ayacucho, Lucas Artola de La Plata, ainsi que l’artiste invité Sebastián Daels, aux côtés des participants incluant des muralistes et artistes de la ville, des diplômés du Polivalente de Arte et Agustín, un jeune en situation de handicap qui se consacre à l’aquarelle et a accompagné les travaux à divers endroits de la ville.
« Nous sommes fiers de partager cette cérémonie de clôture avec la communauté, en poursuivant ce grand défi d’une politique publique culturelle intégrale que nous a confiée le maire Walter Vuoto », a déclaré la secrétaire à la Culture et à l’Éducation d’Ushuaia, Belén Molina, qui a confirmé que « l’Emush compte aujourd’hui 60 interventions artistiques à son actif, représentant sur nos murs des aspects de notre identité ».
La responsable a remercié « tous ceux qui ont rendu possible cette nouvelle édition de l’Emush, les artistes et les habitants qui ont offert leurs murs, les participants qui ont collaboré et accompagné le processus, ainsi que l’ambassadrice et l’ambassadeur d’Ushuaia, María José Pazos et Omar Lemul, qui ont soutenu tout le processus »
Outre les incendies de forêt qui ont détruit depuis deux mois plus de 30.000 hectares en Patagonie (sud), l’Argentine s’alarme pour les feux de prairie ou pâturages du nord, qui selon les autorités ont affecté des centaines de milliers d’hectares cette année. #forêts de patagonie
Dans la province de Corrientes (nord-est), a peu près de la taille de l’Autriche, entre 200.000 et 250.000 hectares ont été touchés par le feu depuis le début 2025, selon les estimations mardi de Bruno Lovinson, de la Défense civile, et de l’Association des sociétés rurales de Corrientes.
Les divers foyers actifs chaque jour sont, à Corrientes, moins spectaculaires que les feux affectant les forêts patagoniennes – dont des parcs naturels – et n’ont pas engendré d’évacuations importantes (une trentaine), car touchant surtout des champs, cultures, et quelques pinèdes, peu densément peuplées.
Incendies en Patagonie argentine (AFP – Gustavo IZUS, Gabriela VAZ)
Mais une femme de 30 est décédée il y a huit jours à Mariano I. Loza (600 km de Buenos Aires), en aidant son père à lutter contre le feu dans son champ, a révélé la maire du village Zulema Fernandez sur la radio locale Radio Sudamericana.
Une sécheresse liée au phénomène El Nino, des températures avoisinant les 40 degrés ces derniers jours, mais aussi selon l’organisation Greenpeace des « défrichements qui pour la moitié sont illégaux » sont le panorama des incendies au nord argentin.
Des pluies orageuses importantes y étaient toutefois attendues à partir de mercredi.
A 2.200 km au sud, la Patagonie connaît « ses pires incendies de forêt » depuis trois décennies, estime Greenpeace, avec environ 37.000 hectares touchés depuis le début de l’été austral il y a deux mois, soit déjà plus de quatre fois plus que l’été dernier.
Les provinces de Rio Negro, Chubut et Neuquen — a peu près entre elle la superficie de la France — restent aux prises quotidiennement avec des incendies, dont le bilan humain est à ce jour d’un mort — il y a dix jours,– de 120 habitations détruites, et un millier de personnes évacuées.
En l’absence de statistiques nationales, les zones les plus affectées, selon les données provinciales collectées par Greenpeace, sont le vaste Parc national Lanin (216.000 ha) où plus de 15.000 ha ont brûlé, et l’immense (717.000 ha) Nahuel Hualpi, où 10.000 ha ont été détruits.
Au Bolson (1.700 km de Buenos Aires), zone d’une victime et de la plupart des évacuations, selon le chef des pompiers locaux Alejandro Namor, le danger est désormais circonscrit aux zones forestières. Mais sur la radio AM 1350, il a prédit mardi un « travail de fourmi » et « jusqu’à mars-avril » pour éteindre totalement le feu.