La construction d’une route au milieu de la plus grande colonie de manchots de Magellan avait tué des centaines de ces oiseaux et détruit autant de nids en 2021, choquant profondément le pays. L’accusé pourrait être condamné à de la prison ferme.
Pour la première fois en Argentine se tient un procès pour dégâts à l’environnement et cruauté envers les animaux. Les faits remontent à l’automne 2021 lorsqu’un éleveur de bétail, propriétaire d’un terrain situé à côté de la plus grande colonie au monde de manchots de Magellan, a tracé une piste au milieu de la réserve, détruisant près de 200 nids et tuant des centaines d’œufs et d’animaux. L’homme vient d’être reconnu coupable, la sentence sera prononcée lundi.
C’est le neveu de l’éleveur qui avait découvert le carnage et alerté les autorités. En pleine période de reproduction, des manchots ont été enterrés vivants dans leurs nids avec leurs poussins. Selon les biologistes qui se sont rendus dans la réserve après la découverte des faits, les adultes survivants, totalement déboussolés, essayaient en vain de réanimer leurs petits.
Après le départ de Vigo nous traçons notre route direction les Canaries, et plus précisément l’île de Tenerife. Les prévisions de l’AEMET (agence météorologique espagnole) pour les zones qui nous concernent ces prochaines 48h sont :
FINISTERRE : Ouest – Nord Ouest 5 à 6 occasionnellement 7 la nuit au Sud Ouest de la zone. Mer forte à très forte, augmentant à l’aube à l’extrême nord de la zone. Houle Nord Ouest 3 à 4m, localement 5m. Averses et orages localement.
PORTO : Nord Ouest 5 à 6, temporairement 7 à l’aube. Mer forte à très forte durant la nuit. Houle Nord Ouest 3 à 4m. Averses occasionnelles.
JOSEPHINE : Nord – Nord Est 5 à 6 tournant Nord Ouest 6 au nord. Mer très agitée augmentant forte au nord est de la zone. Averses occasionnelles.
Nous partons très vite au large de l’Espagne puis du Portugal. Il faut nous éloigner d’une petite zone sans vent située à la côte au sud de Vigo, tout en nous préservant d’atteindre une zone de gros temps située plus à l’ouest. Par conséquent, nous voguons avec comme points de repère 2 longitudes : entre 9°30 et 10°30 Ouest. La houle est toujours très forte. Sauf imprévu, nous garderons les 4m de creux pendant quelques jours ! Cette fois-ci, contrairement au golfe de Gascogne, elle est mieux supportée! Bonne nouvelle pour nous :)
Sous artimon, yankee et trinquette, la vitesse de Milagro oscille entre 5,5 et 7 nœuds, avant que le vent s’installe avant la tombée de la nuit, nous faisant réduire un peu le yankee pour filer à plus de 8 nœuds, cap au 210°. L’absence de la Grand Voile nous permet de gagner en stabilité tout en gardant une bonne vitesse. Nous actualisons nos infos météo sur le site de l’Organisation Météorologique Mondiale (WMO) pour plusieurs zones de la METAREA II, dont voici la teneur :
PORTO : Nord – Nord Ouest 4 à 6, virant Nord ensuite. Mer forte à très forte. Houle Nord Ouest
SAO VICENTE : Nord Ouest 5 à 6, virant Nord ensuite. Mer forte à très forte. Houle Nord Ouest.
En fin de nuit le samedi 26 octobre le vent devient variable et nous oblige à manœuvrer à plusieurs reprises avant que, passé le petit-déjeuner les premiers grains pointent le bout de leurs nez à l’étrave… avec des rafales à 35-40 nœuds, nous varions régulièrement la surface de voile pour garder un confort relatif par mer très forte. Le trafic à l’approche du rail de Lisbonne (DST : Dispositif de Séparation du Trafic) augmente, nous obligeant à accentuer la veille sur le pont et à l’AIS. Les averses s’enchaînent en milieu de nuit… “Alors, heureuse ?” Deux mots prononcés dans le cockpit sous des seaux d’eau suffiront à nous faire rire un bon moment… Au petit matin le rail est derrière nous et un vent régulier de 25-30 nœuds nous fait évoluer au portant et réaliser plusieurs empannages dans la journée, sous artimon et yankee. L’après-midi le beau temps revient et les BN au chocolat sont de sortie dans le cockpit !
La météo pour les prochaines 24h (même source que précédemment) sont:
SAO VICENTE: Nord 4 à 5, localement 6 à l’ouest de la zone, tournant Nord – Nord Est à l’aube. Mer forte. Houle Nord Ouest.
CASABLANCA: à l’ouest de la zone Nord 5 à 6, tournant Nord Est ensuite. Mer forte au nord ouest.
MADEIRA: Nord – Nord Est 5 à 6. Mer forte. Houle Nord.
La fin de journée et la nuit se déroulent donc avec 20-30 nœuds de vent, à une vitesse de 8-9 nœuds, avec de jolies pointes à 11 nœuds, cap au 215°. Quelques éclairs lointains illuminent le ciel étoilé. La Voie Lactée, en l’absence de pollution lumineuse autre que le traceur du poste de barre et nos feux de navigation, nous semble par moment à portée de main ! Nous repérons les constellations principales : Orion, le Taureau, les Pléiades, le Cygne, Draco, Delfinus, Cassiopée… tout en restant très vigilants car le trafic de cargo reste bien visible au loin sur notre bâbord. Dans les échanges entre les équipiers, c’est toujours les nuits sous les étoiles qui reviennent dans le top des activités. La voûte étoilée, le coucher de soleil et le lever de Lune en berceau, la contemplation de la création pour les croyants, de la beauté fascinante de ce qui nous entoure pour les autres, et savoir que nous sommes les seuls à voir que nous voyons à cet instant. La journée c’est plutôt s’émerveiller des poissons et cétacés qui accompagnent notre sillage. Tout cela contrebalance bien « l’inconfort » du bateau. Le prix à payer est faible et la joie est grande et profonde. En début de matinée la houle diminue et avec 15-20 nœuds de vent chacun sent revenir le calme… temporairement !
De nouveau les prévisions nous promettent du vent :
CASABLANCA : Nord – Nord Est 5 à 6, tournant Ouest 5 à 6 à la fin. Mer forte et visibilité temporairement mauvaise sous averses orageuses.
MADEIRA : Nord – Nord Est 5 à 6 diminuant 4 à 5 à la fin. Rafales. Mer forte. Houle Nord.
Le lundi 28 octobre ressemble donc pour beaucoup au jour précédent, avec en prime des rafales plus fortes dépassant par moment les 35 nœuds. Durant la nuit nous passons sous la barre es 400mn nous séparant de Santa Cruz de Tenerife et la diminution de la houle se trouvant désormais derrière nous rend la navigation vraiment plus confortable. En milieu de matinée les conditions sont vraiment idylliques : 17-23 nœuds de vent et 7,5 nœuds de vitesse, sous un grand ciel bleu.
En fin d’après-midi c’est sous le seuil des 300mn que nous passons, le 2ème ris de l’artimon est largué et les prévisions laissent présager que ces conditions vont perdurer.
La vie reprend à bord. Certains trouvent le temps long, d’autres se réjouissent de ces parenthèses offertes car il est rare d’avoir autant de temps pour soi. Nous en profitons pour lire, contempler la mer et les nuages, regarder les étoiles et la lune, combler certaines lacunes en astronomie, prendre le temps d’être présent à soi en respectant son rythme, sa fatigue et ses envies tout en faisant attention à la vie en collectivité. Il faut bien avoir en tête que toutes les actions prennent plus de temps en mer. Un simple riz – poulet – poireaux qui prend maximum 1h à terre demande au moins 2h en mer. Alors ralentir et anticiper devient une nécessité. Le temps s’écoule autrement à bord, « au temps suspend ton envol ».
Les journées du 30 et 31 octobre se suivent et se ressemblent, les sourires sont sur tous les visages et la navigation de “plaisance” est cette fois bien illustrée par les conditions qui nous entourent. Nous fêtons l’anniversaire d’une équipière : petit buffet et crème au chocolat maison, avec “LA” bougie évidemment! En fin de journée nous déduisons la présence de la terre à l’horizon grâce aux nuages qui la surplombe et à 21h30 ce 31/10 nous sommes à 75 milles nautiques de Santa Cruz de Tenerife. Le vent faiblit drastiquement (<5 nœuds), nous obligeant à mettre en route le moteur. Celle que nous avons devinée une nuit entière guidés par son phare prend forme. La chaleur de la terre s’en ressent, le vent se fait plus faible. Ce lever du jour, dans la pétole et escortés par plusieurs globicéphales, s’accompagne de nuages lenticulaires sur les sommets et de magnifiques couleurs sur le massif montagneux du nord de l’île (Anaga) et le sommet du Teide, volcan et point culminant de l’île (~3700m). Toupie hume l’air, truffe pointée vers la Terre, de nouvelles odeurs synonymes du retour de ballades différentes que le tour du pont de Milagro.
A l’arrivée au port, d’un coup, les bruits semblent intenses, vifs, agressifs. Le large manque déjà. Le temps de passer à l’heure espagnole (nous étions restés sur l’heure française de manière à garder le rythme les quarts) et le rangement du bateau s’amorce; nettoyage du pont, frotter les tapis, faire la lessive, faire les courses (chou blanc, nous sommes le 1er novembre dans un pays catholique).
Quelques heures plus tard, nous voici autour d’une belle tablée pour fêter le départ de 3 joyeux lurons (les deux petits suisses qui s’en retournent à leurs montagnes, Philippe et Jean-Michel, et Laurent l’alsacien). Tous trois laissent place à Juliane, venue des Alpes, et à François, qui nous attend sous peu au Cap Vert, et qui nous accompagneront tous deux jusqu’au Brésil.
Avancées majeures dans la modernisation de la station antarctique de Rothera.
Alors que la saison d’été 2023/24 se termine, la British Antarctic Survey (BAS) a annoncé que son chantier de modernisation des infrastructures de sa principale base antarctique était en bonne voie. Les équipes de construction ont rejoint le personnel hivernal pour la première fois, marquant un tournant dans l’évolution future de la science et des opérations à Rothera, la plus grande station de recherche polaire du Royaume-Uni en Antarctique.
Publié par Guillaume AIGRON (source : https://media24.fr/2024/11/06/grande-premiere-pour-le-chantier-le-plus-extreme-de-la-planete-ou-lhiver-saccompagne-de-journees-de-24h-dans-le-noir-et-de-temperatures-jusqua-20/)
Le Discovery Building : Un nouveau pôle scientifique en Antarctique
Le projet phare de cette saison a été la poursuite des travaux sur le Discovery Building, un centre de soutien scientifique et opérationnel dont la livraison est prévue pour 2025. Avec ses 90 mètres de long et 30 mètres de large, ce bâtiment s’organise désormais en différents espaces comprenant des bureaux, un centre médical, une salle des machines et des zones de stockage. L’installation de vitres sur toutes les fenêtres et de panneaux solaires contribuera à électrifier la station.
Des innovations durables pour la station de Rothera
Au cours de la saison, d’importantes améliorations ont été apportées, notamment la resurfaçage de la piste d’atterrissage de Rothera pour la première fois en plus de trente ans, malgré les défis posés par les conditions météorologiques extrêmes. Les nouveaux éclairages plus efficaces, un meilleur drainage et une aire de rotation pour les avions ont également été finalisés. Ces améliorations, réalisées principalement par BAM et conseillées techniquement par Ramboll, sont essentielles pour permettre la continuité des opérations aériennes et le soutien des scientifiques sur le terrain.
Travaux hivernaux et préparations pour l’avenir
Pour la première fois, des membres de l’équipe de projet de construction travailleront à la progression du Discovery Building pendant l’hiver antarctique, une période connue sous le nom de “surhivernage”. Ils rejoignent l’équipe de la station qui maintient les opérations annuelles, travaillant dans des conditions extrêmes où les températures sont en moyenne à – 9,7° (et jusqu’à -20°) et mois entiers sans voir la lumière du soleil. L’équipe de modernisation hivernale se concentre sur l’aménagement intérieur du Discovery Building, y compris la tour des opérations.
Pour la première fois, des membres de l’équipe de projet de construction travailleront à la progression du Discovery Building pendant l’hiver antarctique. (source BAM (https://www.bas.ac.uk/media-post/new-construction-season-drives-antarctic-modernisation-forward/))
Réactions des principaux intervenants
Elen Jones, directrice du programme de modernisation des infrastructures antarctiques chez BAS, s’est dite très satisfaite de l’avancement des travaux et a exprimé toute sa gratitude envers les membres du projet pour leur engagement durant cette saison. Huw Jones, directeur exécutif chez BAM, souligne la complexité de la mise à niveau de la piste d’atterrissage qui assure l’accès à l’Antarctique pour la communauté scientifique internationale, tandis que Natalie Wathen de Ramboll met en avant la collaboration qui a permis d’atteindre ces résultats remarquables.
Engagement envers un avenir durable
Le projet incarne l’engagement de la BAS en faveur de la durabilité, visant à réduire les émissions de carbone de 25% d’ici 2030, contribuant ainsi à l’objectif global de décarbonation des activités opérationnelles à Rothera.
Source en anglais, sur le site du British Antarctic Survey : https://www.bas.ac.uk/media-post/new-construction-season-drives-antarctic-modernisation-forward/
Le lundi 21/10, nous quittons la Corogne. Peu de temps après avoir quitté la place du port, plus de sondeur, plus d’anémomètre et plus de pilote ! Un peu fâcheux pour naviguer…
Après des tentatives de réparation pendant que le bateau sortait de la rade avec pas mal de houle, la sagesse nous fait faire demi tour pour régler ça au calme. Nous prenons une place au Club Nautico de Sada où l’accueil y est absolument génial. Lauriane, formée à l’électronique, finit par trouver l’élément déclencheur de la panne et part en quête d’une solution en remuant le réseau local et son réseau d’amis espagnols. 2h après une solution est trouvée grâce à la solidarité des gens de mer et la menace de la fermeture de la fenêtre météo! Un grand drame pour tous les marins! Il faudra aller à Vigo demain chercher le boiter qui fait tout bugger!
Aude et Lauriane partent de bon matin en direction de Vigo, autant vous dire que le trajet fut joyeux! A 12h30 le boîtier était récupéré, accompagné des précieux et généreux conseils de José Luis (Stay Center – Vigo). Merci à lui ! Damien anticipe certains entretiens : générateur, pompe eau de mer de la cuisine,… et répare la pompe électrique des WC…
Vers 17h30, de retour au bateau avec la pièce, Lauriane s’y remet, lampe frontale vissée sur le front et pince à sertir et tournevis à la main. C’est reparti pour un tour en fond de cale… Le lendemain matin, après un petit tour dans un restaurant du port et une Estrella Galicia bien fraîche la veille, la nuit porte conseil et la panne qui s’avérait être double est terminée, des modifications sur l’installation sont faites pour empêcher la répétition ce genre de déconvenue et tout a retrouvé sa place pour un départ à 17h, non sans un au revoir préalable à Rafa, le chargé du port, qui nous apporte des polos offerts par le club pour chacun de nous.
Cap sur Vigo (Marina Davila Sport) où nous attend le lendemain José Luis, le charmant technicien rencontré la veille, pour faire un point sur l’installation avec Lauriane, en vue d’améliorer la fiabilité et la simplicité de l’ensemble pour la suite des aventures. Il faut dire que l’association Karukinka est la 5ème propriétaire de Milagro et que ce dernier est passé entre plusieurs mains, dans différents pays… faisant que les diagnostics ne sont pas toujours facilités par des étiquettes en suédois, danois, espagnol et allemand !
Le départ se fait dans une brume sur la côte, le paysage apparaît au fur et à mesure. Quant à la nuit, une lune en berceau vient nous éclairer; les pêcheurs font de même. Il faut rester vigilant avec les navires non présents à l’AIS, les pêcheurs avancent très vite (plus de 8 nœuds), font des ronds avec des sennes ou déploient leurs chaluts ou casiers.
Une nuit au moteur et une arrivée à Vigo. Nous nous rapprochons de la frontière portugaise et ça c’est une bonne nouvelle !
Nous sommes partis de bon matin mardi 15/10 pour une traversée plutôt « calme » du golfe de Gascogne; dégolfer est le terme technique.
Les prévisions pour la zone IROISE – YEU nous promettent un vent d’Ouest à Sud-Ouest, 2 à 4 virant Est à Sud-Est 3 à 4, avant de fraîchir 4 à 5 en tournant plus Sud.
Très vite, la terre disparaît, le champs d’éoliennes en mer de St Nazaire s’efface et nous voici seuls face à l’océan avec une route la plus directe possible vers la Galice. Le planning des quarts se met en place : Damien et Lauriane alterneront toutes les trois heures, et le reste de l’équipage se relaiera. Chaque équipier sera de veille et à la manœuvre pendant 3h, en binôme avec un autre équipier et avec un changement par tranche d’1h30.
Si le début du trajet nous permet une route relativement directe, la suite est moins directe. Un besoin de moteur pour combler une pénurie de vent et après c’est le début d’une route beaucoup moins droite! La mer est assez formée avec heureusement une houle longue ce qui rend le bateau plutôt stable; à défaut de nos estomacs! S’amariner disent les marins!!
Grand-Voile, Artimon, Yankee et Trinquette, avec 15 -18 nœuds de vent nous font avancer à 7 nœuds sur une mer peu agitée. Dans l’après-midi, passée la latitude de l’île d’Yeu, le vent forcit et Milagro évolue dès lors à 8,5 nœuds. La houle augmente et les estomacs commencent à douter de leur capacité à garder leur contenu… La nuit tombée, nous prenons 1 ris dans la Grand Voile et 1 ris dans l’artimon afin de pouvoir jouer des voiles d’avant selon l’évolution des conditions. Les prévisions météo, en incluant les zones suivantes de notre périple pour la soirée du 15/10 et la journée du 16/10 sont :
YEU et ROCHEBONNE : Sud-Est 4 à 5, parfois 6, s’orientant Ouest 3 à 5 à la fin de journée. Mer peu agitée à agitée, devenant agitée à forte en soirée. Longue houle d’Ouest 3m à la fin.
PAZENN : Sud 3 à 5 virant Ouest 4 à 5 en fin de nuit. Mer peu agitée à agitée, devenant forte à très forte le matin. Longue houle d’Ouest 3-4m le matin.
Il faut profiter des quarts pour barrer, regarder fous de Bassan, pétrels, thons et dauphins, voir la mer se lever et s’abattre sur le bateau, éviter les embruns et les paquets d’eau qui rincent le pont, essayer d’avaler de quoi se substanter; heureusement que Lauriane est une experte en cuisine dans ces conditions car nous ne sommes pas d’une grande aide! Et le soir, profiter d’une lune pleine pour un quart de nuit sous la voûte étoilée : tourner les yeux vers le ciel devient une évidence. Nos pensées sont évidement tournées vers les marins qui nous précèdent et veillent sur nous depuis les astres lumineux de la nuit. Puis, aller se coucher du mieux qu’on peut en entendant la mer frapper sur la coque. S’habiller s’avère tout aussi rocambolesque!
Vers minuit le 16/10, le vent variable s’accompagne de bancs de brume. Progressivement le vent diminue pour passer sous la barre des 6-7 nœuds, nous contraignant à s’appuyer sur le moteur (1500tr/min) pour retrouver une vitesse convenable de 5,5 nœuds. Malgré plusieurs tentatives de l’arrêter, il nous faudra compter sur lui jusqu’à 13h30, peu de temps après avoir croisé un objet flottant, un baril. La journée durant nous nous faisons littéralement doucher par de grosses averses.
Deux virements de bord ponctuent la journée, avec un vent de 15-20 nœuds, forcissant ponctuellement 25-30, nous obligeant à sortir de notre torpeur de temps en temps pour réduire ou augmenter la surface de voilure de Milagro. En fin de journée, le vent est plus stable, 18-20 nœuds avec rafales à 25, nous faisant alors avancer à 7 nœuds. et nous passons sous la barre des 200 milles nautiques nous séparant du cap Finisterre.
La météo du bulletin Large de Météo France nous promet pour la nuit suivante et le lendemain (17/10) :
PAZENN : Ouest 4 à 5, virant Ouest à Nord-Ouest la nuit, temporairement 6 à l’ouest de la zone en fin de nuit, puis redevenant Ouest dans l’après-midi. Mer forte à très forte. Longue houle d’Ouest s’atténuant 3,5-4m. Pluie et averses, parfois orageuses, s’atténuant dans l’après-midi.
Peu avant l’aube, la longue houle arrive et nous avançons à 8 nœuds, avec 16-18 nœuds de vent. Progressivement le vent forcit pour atteindre 25-30 nœuds constants dans la matinée : on enroule le yankee et 1 ris supplémentaire est pris dans la GV. Vers 11h30, un gros grain vient à notre rencontre, les 40 nœuds sont dépassés et Damien et Lauriane sont à la manœuvre pour affaler la Grand Voile et attendre le retour au “calme” avec artimon 2 ris et la trinquette. Passée ce petit coup d’adrénaline, nous changeons la garde robe de Milagro : GV 2 ris, artimon 1 ris, 1/2 yankee et 2/3 de trinquette. La panoplie fonctionne : 8,5 nœuds. La journée s’enchaîne avec de rares moments passés à moins de 7 nœuds ! Nous entrons dans les eaux espagnoles et le risotto de crevettes et haricots verts fait du bien aux estomacs peu à peu rétablis.
La nuit tombée, petit point météo pour la nouvelle zone de navigation du 17/10 à 18h au 18/10 à 18h:
FINISTERRE : Ouest 3 à 5, revenant Sud-Ouest 5 à 6 demain matin, fraîchissant localement 6 à 7 en fin d’après-midi au nord de la zone. Mer forte, localement très forte au nord au début, s’amplifiant forte à très forte en fin d’après-midi. Houle d’Ouest 3,5-4m, diminuant demain matin avant de s’amplifier 4-4,5m à la fin.
Le vendredi matin, force est de constater que la douche de la Corogne s’est bien éloignée suite aux virements de bord qui ponctuèrent la nuit! Vers 9h30, après avoir croisé deux bateaux de pêche, la côte galicienne se dévoile à l’horizon.
Le bateau fait des virements de bord à 120-130 degrés (sur de petits bateaux, c’est plutôt 90 degrés) et MILAGRO ne peut pas remonter à plus de 50-60 degrés du vent! La douche attendra, on profite du soleil revenu et d’une mer plus clémente pour enfin prendre l’air! Les virements de bord s’enchaînent… Doucement mais sûrement, nous atteignons le Cabo Prioriño Chico, porte d’entrée vers la baie de la Corogne. A 21h30, nous voilà amarrés au Real Club Nautico pour un week-end sur le plancher des vaches en attendant la bascule de vent. Après un dîner au restaurant pour fêter notre “dégolfage”, c’est au tour d’une bonne douche bien méritée!
Au programme de ces deux jours d’escale, du repos et une visite rapide de la Corogne, la plus grosse ville de la province et lieu où se trouve la tour d’Hercule, le plus vieux phare au monde.