Le studio Delight Lab réalise une intervention lumineuse contre les élevages de saumon en Patagonie (Estudio Delight hace intervención lumínica contra salmoneras en la Patagonia (El Desconcierto, 20/2/2023)

Par: Maria del Mar Parra | Publié le 20.02.2023

Estudio Delight Lab hace intervención lumínica contra salmoneras en la PatagoniaPatagonia sin salmoneras, Delight Lab / Patagonia sin salmoneras, Delight Lab

Le groupe Delight Lab, qui projetait des phrases avec de la lumière sur la Tour Téléphonique de Santiago durant le mouvement social populaire, a réalisé une intervention lumineuse à Puerto Natales appelant à prohiber la salmoniculture en Patagonie chilienne, comme cela s’est fait en Patagonie Argentine.

La nuit du dimanche 19 février, à la colline Dorotea de Puerto Natales dans la région de Magallanes, a été projeté un message lumineux qui disait : “Patagonie chilienne libre de salmonicultures. (l’Argentine l’a déjà fait)”. 

L’intervention a été réalisée par le groupe Delight Lab, qui s’est rendue célèbre pour son activisme lumineux en projetant des phrases lumineuses sur la Tour Téléphonique durant les protestations du mouvement social populaire à Santiago. 

La seconde partie de la phrase se réfère à la loi historique en vigueur en Argentine depuis 2021 et qui interdit l’élevage de saumons en Patagonie. Des organisations territoriales de Magallanes qui ont travaillé pendant des années dans la campagne pour une Patagonie sans salmonicultures ont remercié l’intervention et la diffusion de leur message.

Il s’agit d’une intervention de plus qu’ont réalisé les membres de ce studio audiovisuel lors de sa tournée au sud du Chili, durant laquelle ils ont participé à des conversations et réalisé des projections, annonçant les localisations de ces évènements sur les réseaux sociaux.

Les interventions du Delight Lab durant le mouvement social populaire sont celles qui leur a donné une notoriété massive, mais les créateurs du studio n’étaient pas éloignés de l’activisme social et environnemental. Ils ont réalisé depuis 2019 au moins des interventions notoires comme la projection de la phrase “Zone de sacrifice” sur la fumée d’une des entreprises thermoélectriques de la baie Quintero, ou celle du visage de Camilo Catrillanca sur la façade du Congrès à Valparaiso.

https://www.eldesconcierto.cl/bienes-comunes/2023/02/20/grupo-que-ilumino-estallido-social-hace-intervencion-de-luz-contra-salmoneras-en-patagonia.html

Patagonie : l’autre poumon de la planète se refait une santé (L’Obs, 26/12/2022)

Les dix-sept parcs nationaux de la route des Parcs, au sud du Chili, constituent l’un des plus ambitieux efforts de conservation jamais entrepris : des dizaines d’espèces se réapproprient des territoires dévastés par l’homme. En bonne partie grâce aux dons de millionnaires américains, qui ont racheté puis donné ces terres à l’Etat.

Par Philippe Boulet-Gercourt publié le 26 décembre 2022 à 07h00

On ne prend pas rendez-vous avec Alejandra Saavedra. Elle n’a ni internet ni téléphone. Pour la rencontrer, une seule solution : monter dans son 4×4, rouler une bonne heure sur une route de gravier dans l’une des plus belles vallées du monde, et chercher l’entrée d’un chemin au pied des Andes, juste avant la frontière avec l’Argentine. Au bout de ce bout du monde, une vieille bicoque. Et juste à côté, le motif de notre visite : des enclos remplis de nandous de Darwin.

Alejandra est garde forestière, et coordinatrice du centre de reproduction de ces petites autruches d’Amérique latine que le jeune Charles Darwin avait cherché sans succès à capturer, avant de réaliser, un soir de janvier 1834, qu’on venait de lui en servir une à dîner. Alejandra vit là, le plus souvent seule dans ce coin sublime mais battu par les vents, relayée toutes les deux semaines pour un break de quelques jours. La solitude ? Elle adore.

La suite de cet article est réservée aux abonnés : https://www.nouvelobs.com/ecologie/20221226.OBS67564/patagonie-l-autre-poumon-de-la-planete-se-refait-une-sante.html

Parlement des Liens : conférence, «Le nom du lieu est le premier son qu’on associe à notre lieu de vie» (Libération)

Lauriane Lemasson, musicienne et ethnomusicologue, va réaliser un «portrait sonore de région» dans le cadre du forum du Parlement des Liens organisé à Uzès.

par Didier Arnaud publié le 11 octobre 2022 à 15h43. Lien : https://www.liberation.fr/forums/le-nom-du-lieu-est-le-premier-son-quon-associe-a-notre-lieu-de-vie-20221011_VXFMHZ6WK5DUZPURZ2X6GWWPYM/

Avec quels mots répondre aux grands défis de notre temps ? Pour y répondre, trois jours de débats à Uzès (Gard), du 14 au 16 octobre 2022, organisés par le Parlement des Liens et Libération.

Lauriane Lemasson est musicienne, photographe et… ethnomusicologue, spécialiste de l’étude des musiques du monde, des sons et de leur signification. Dans le cadre du Parlement des Liens à Uzès, avec son collègue Antonin-Tri Hoang, elle va réaliser un «portrait sonore de la région» en captant la musicalité des paysages, des rivières, de certains bois ou forêts avec des espèces remarquables… Dans un second temps, elle travaillera sur le patrimoine historique. Il s’agit de comprendre la vie à Uzès ces vingt dernières années, en récoltant des témoignages autour des projets en cours, passés et à venir. Ici, la région est vallonnée, la roche calcaire. Il y a des vignes et de l’olive. On y pratique des métiers comme la taille de pierre ou la céramique. La région est un gros vivier d’artistes et d’artisans céramistes, détaille Lauriane Lemasson qui ajoute : «L’intérêt d’un portrait sonore de région, c’est aussi d’y inclure les langues locales. On n’obtiendrait pas les mêmes résultats ailleurs.»

Si la musicologue note la «diminution drastique du nombre de locuteurs», elle insiste aussi sur cette revendication nouvelle qui «passe par la langue». «Les gens n’ont plus cette honte du parler rural vis-à-vis du parler urbain, comme le basque et le breton. Il existe un intérêt toujours plus grand pour la préservation et l’enseignement de ces dialectes, qui vont nous expliquer les lieux dans lesquels on vit. Le nom du lieu est le premier son qu’on associe à notre lieu de vie. On arrive à comprendre pourquoi tel nom est associé à tel endroit. La carte et la manière dont on nomme le lieu font partie de notre héritage et sont des éléments qui restent.»

La musicologue a longtemps travaillé en Patagonie, où l’une des premières volontés des colons a été d’empêcher la sauvegarde de la langue autochtone. «On ne s’exprime pas de la même manière si on retire cette richesse-là en vous imposant un autre système de pensée.» L’uniformisation et appauvrissement linguistique, «ce sont des savoirs qui se perdent».

Au Chili, la folle croissance de l’industrie du saumon, visée pour ses conséquences sur l’environnement (Le Monde, 7/2/2022)

Salmon cages in San Rafel Bajo, Calbuco On Thursday, September 8th. 2022. Puerto Montt. Chile. Cristóbal Olivares pour Le Monde
CRISTOBAL OLIVARES POUR « LE MONDE »

Par Flora Genoux (Cabulco, Pargua, Puerto Varas (Chili), envoyée spéciale) Publié le 07 octobre 2022 à 06h12, modifié le 07 octobre 2022 à 09h09

Le Chili est le deuxième producteur mondial de saumon, après la Norvège. Ses exportations ont bondi ces dix dernières années.

Sur l’océan gris, lisse comme un drap, quatorze enclos verts : des cages submergées où les saumons sont engraissés. De nouveau, après un bras de mer, sur une eau rendue bleue, cette fois, par un ciel patagonique aux revirements capricieux : dix, puis douze enclos, plus au large. Le long de la même côte, toujours, une usine de fabrication d’aliments pour poissons d’où émane une odeur âcre. Dans la région de Los Lagos (Les Lacs, 1 000 kilomètres au sud de Santiago), l’industrie du saumon d’élevage est omniprésente : la porte d’entrée de la Patagonie chilienne constitue son cœur historique et, en quête d’eaux pour asseoir sa croissance, elle a continué de s’étaler jusqu’à l’extrême sud, dans la région de Magallanes.

Colossal, le secteur représente près de la moitié des exportations alimentaires du pays, selon un rapport du Consejo del salmon (Conseil du saumon, l’une des organisations patronales du saumon). Il s’agit même du deuxième produit d’exportation, après le cuivre, la locomotive d’une économie chilienne aujourd’hui en perte de vitesse (la croissance est attendue à 1,8 % cette année puis 0 % en 2023, sur fond d’inflation). Le marché est florissant : les ventes à l’étranger de saumons et de truites ont bondi de 33 % entre 2012 et 2021, représentant près de 650 000 tonnes et plus de 5 milliards de dollars en 2021, selon Salmon Chile (Saumon Chili, l’autre organisation patronale du secteur, rassemblant 60 % de la production).

Une usine de saumon Aquachile, près du village de Pargua, le 8 septembre 2022.

La suite de l’article est réservée aux abonnés : https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/10/07/au-chili-la-folle-croissance-de-l-industrie-du-saumon-visee-pour-ses-consequences-sur-l-environnement_6144772_3234.html

Chilenos y argentinos extendieron el reclamo de protección del Beagle contra las salmoneras (InfoTDF, 5/7/2022)

El pasado sábado 2 de julio por la mañana chilenos y argentinos, navegantes, kayakistas, activistas, referentes de organizaciones sociales y miembros de las comunidades Yagán y Kawesqar se reunieron en el centro de la ciudad de Ushuaia para celebrar el aniversario de la sanción de la Ley 1.355, que reguló la salmonicultura en Tierra del Fuego e Islas del Atlántico Sur, prohibiendo el desarrollo de esta industria en el mar posicionando al país como el primero en tomar una decisión de tal magnitud en cuanto al cuidado del ambiente e  incorporando a la creación de políticas públicas la participación ciudadana y la visión de los pueblos originarios sobre el cuidado de la naturaleza.

De la jornada participaron el Club Náutico AFASyN y embarcaciones de la comunidad náutica de Tierra del Fuego, el programa marino Sin Azul No Hay Verde, Canal Fun, Patagonia,  el chef Lino Adillon, Greenpeace Andino, la Sociedad Civil por la Acción Climática de Magallanes, representantes de la Comunidad Yagán de Ushuaia y Navarino y representantes de la Comunidad Kawesqar.

David Alday, representante de la comunidad Yagán de Navarino, afirmó “En esta parte del planeta hemos demostrado que límites no existen si de mantener y cuidar nuestros entornos y lo que en ello habita se trata, la conexión con nuestra cosmovisión es tan imprescindible que no dudamos en activarnos y actuar, en protección de lo que es nuestra vida, nuestros ecosistemas, cargados de una mirada patrimonial ancestral única en el planeta, por ello nuestro trabajo debe estar a la altura en zonas de cuidado como es el extremo austral, tanto de Chile, cómo Argentina. Al celebrar este año de la ley que prohíbe la salmonicultura en el lado argentino da señas que el trabajo realizado no es en vano, que las convicciones y esfuerzo social es potente y verídico, con sólidos argumentos que llevan a manifestar el sentido común que nos comunica la protección de nuestros espacios y entornos rebosantes de vida y vírgen naturaleza.”

En un evento sin precedentes, en mayo del 2021 argentinos y chilenos unieron el Canal Beagle desplegando una bandera, para pedir por la sanción de la ley que reguló la salmonicultura en Argentina y fortalecer el reclamo común de proteger el Canal y los ecosistemas marinos del fin del mundo. Este año, para celebrar aquella decisión y seguir sumando esfuerzos para la protección de ambos lados del Canal, la comunidad volvió  a unirse. ya que la industria estaría intentando reactivarse en Puerto Williams y, por otro lado, apoyar la causa de los hermanos chilenos que solicitan al gobierno que frene el avance de la salmonicultura.

«Es muy emocionante revivir el enorme triunfo alcanzado en Tierra del Fuego, donde gracias a las organizaciones , comunidad local y legisladores, se logró de manera unánime proteger el Canal de Beagle, ícono de la provincia. Es un verdadero ejemplo sobre cómo hacer las cosas correctamente, con un debate abierto y participativo y comprendiendo que al proteger el medioambiente protegemos también a la sociedad en su conjunto. El canal de Beagle debe ser protegido de manera integral, y es por ello que hoy, a un año de esta histórica ley, le exigimos al gobierno chileno que rechace todas las concesiones en trámite en Puerto Williams, la información técnica ya está disponible para fundamentar la decisión. Se debe seguir el ejemplo del lado argentino que puede celebrar sus buenas decisiones» declaró Estefanía González, Coordinadora de Océanos de Greenpeace Andino.

Las salmoneras amenazan la biodiversidad, la salud de los habitantes y el desarrollo económico. En 2019 el pueblo chileno Puerto Williams, frente a la ciudad Ushuaia, fue pionero en proteger el Beagle y expulsando a las salmoneras de su región.

A diferencia de Chile donde la industria ha ocupado muchos territorios, la provincia fueguina es el único lugar del país donde la industria podría instalarse. Con la aprobación de la Ley el año pasado, Tierra del Fuego fue en el primer lugar del mundo en prohibir la industria antes de que se instale y de esta manera se convirtió en un ejemplo del cuidado de un modelo económico y productivo sostenible, que respeta tradiciones culturales y prácticas artesanales que generan puestos de trabajo genuinos e ingresos por turismo y por la comercialización de productos locales. Esta decisión tuvo impacto a nivel global, ya que muchas comunidades costeras en todo el mundo que sufren los impactos de la industria, también están pidiendo que se retiren las jaulas del mar. 

“La división entre Chile y Argentina está lejos de ser una realidad, se evidencia en los territorios desde el NOA hasta la Patagonia. Las regiones tienen una dinámica que va más allá de los límites políticos. La naturaleza y la cultura están íntimamente relacionadas y el tema de las Salmoneras en el Canal Beagle funcionó como resaltador. En en los últimos años la postura quedó más que clara con acciones que se hicieron en conjunto; no queremos industrias destructivas, queremos trabajar cada vez más unidos en pos de un futuro sostenible, hermanado con la dinámica de la naturaleza, a través de la revalorización de la cultura de los pueblos indígenas, actividades como el turismo de naturaleza y todo lo que la región ofrece. En 2021 esta unión le permitió al gobierno Argentino entender qué significan las salmoneras para su pueblo, hoy lo tiene que entender el Estado chileno” declaró David Lopez Katz, integrante del programa marino Sin Azul No Hay Verde.

Hoy las comunidades chilenas piden que las salmoneras salgan de áreas protegidas y de dónde habitan las comunidades indígenas que ven afectada su forma y desarrollo de vida. Exigen también que se frene toda expansión de la industria a través del rechazo a nuevos proyectos y el freno a los aumentos de los niveles de producción. Que se retiren progresivamente de las zonas frágiles como los fiordos y canales y por último que se sancionen con la pérdida de concesiones a las empresas y centros que hayan provocado o cuenten con desastres ambientales.

Desde que empezaron a reclamar por un Canal Beagle libre de salmoneras, los chilenos lograron que la Corte de Apelaciones de Punta Arenas detuviera el inicio de las labores de producción de la empresa salmonera Nova Austral en el Canal Beagle, ubicado en la región de Magallanes. También sacaron jaulas que ya estaban instaladas y listas para la producción y consiguieron que se le diera caducidad a las concesiones acuícolas otorgadas hasta ese momento. Además, detuvieron la expansión de la industria en la región de Magallanes a través de distintas acciones legales. En el caso de Puerto Williams, el reclamo es poder avanzar con el Espacio Costero Marino para Pueblos Originarios (ECMPO) de la comunidad Yagán, que es una forma efectiva y concreta de poder proteger esta zona de las distintas amenazas como la salmonicultura.

Chile está desde el año 2018 en alerta por la constante amenaza de las concesiones que aún se encuentran activas administrativamente en el Beagle . Cuatro fueron removidas, pero quedan ocho, detenidas por acción de la comunidad indígena a través de la presentación de solicitud ECMPO, que permite solicitar la administración y a la vez paraliza todo proyecto existente.

Esta historia no se termina con la sanción de la Ley 1.355. La visión colectiva y global del lugar que ocupamos en el mundo y la necesidad de protegerlo se vio fortalecida frente a su inminente amenaza. El mar es un solo y la comunidad de Argentina y Chile seguirán unidas en pos de su conservación. Tierra del Fuego tomó una decisión pionera que hoy es celebrada por aquellos que la viven y por el resto del mundo que quiere seguir su camino.

Fuente: https://infotdf.com/provinciales/chilenos-y-argentinos-extendieron-el-reclamo-de-proteccion-del-beagle-contra-las-salmoneras/ (Crítica Sur)

En Argentine, le combat d’un vétéran des Malouines pour récupérer sa carte militaire (Le Monde, 11/5/2022)

Le document appartenant à Edgardo Esteban, fait prisonnier par les Britanniques en 1982 à l’issue de la capitulation de Buenos Aires, une blessure toujours à vif dans le pays, avait été repéré sur un site de vente aux enchères au Royaume-Uni.

Par Flora Genoux (Buenos Aires, correspondante) Publié le 11 mai 2022 à 03h20, modifié le 11 mai 2022 à 09h43

Read in English

Edgardo Esteban, ému, brandit sa carte militaire, à l’issue d’une cérémonie de remise officielle, organisée au ministère des affaires étrangères, à Buenos Aires, le 21 avril 2022.
Edgardo Esteban, ému, brandit sa carte militaire, à l’issue d’une cérémonie de remise officielle, organisée au ministère des affaires étrangères, à Buenos Aires, le 21 avril 2022. INSTAGRAM @EDGARDOJESTEBAN

LETTRE DE BUENOS AIRES

Les yeux brillants, Edgardo Esteban, 59 ans, brandit sa carte d’identité militaire, le point final à « un puzzle de quarante ans », selon ses déclarations, à l’issue de cette cérémonie filmée, organisée au ministère des affaires étrangères, à Buenos Aires, le 21 avril. Sur le précieux papier, une photo de lui en noir et blanc, en tenue de soldat. Il a 18 ans et les cheveux coupés à ras, à son grand dam – ce fan de Queen préférait les porter longs, comme la jeunesse de cette époque. Le tampon de l’armée est apposé, au-dessus de la mention de son groupe sanguin, A +, et de la date de la délivrance du document, le 2 juin 1981.

L’Argentine est alors en pleine dictature militaire, depuis le coup d’Etat de 1976, et c’est cette pièce d’identité que le jeune Edgardo Esteban porte sur lui quand il décide de rejoindre, comme soldat, l’archipel des Malouines, en avril 1982, à environ 500 km des côtes de la Patagonie argentine, un peu « comme une aventure », comme « s’[il allait] sur la Lune ». Avant de découvrir, à même pas 20 ans, « le mot mort », durant cette guerre qui oppose pendant soixante-quatorze jours, du 2 avril au 14 juin, l’Argentine au Royaume-Uni. Sous contrôle britannique depuis 1833, auparavant argentines, ces îles ont toujours été revendiquées par Buenos Aires. En 1982, la junte militaire, alors malmenée par une économie moribonde, voit là l’occasion de fédérer le pays autour d’une cause commune. Bilan : 649 morts côté argentin, 254 côté britannique. Une défaite qui accélère la chute de la dictature et le retour à la démocratie, en 1983.

« Je suis un homme qui aime la vie, mais cette blessure de la guerre, que je pensais fermée, s’est ouverte de nouveau avec intensité. [Ce document] me ramène à son souvenir », confie Edgardo Esteban, journaliste, actuellement directeur du Musée des Malouines et de l’Atlantique Sud, à Buenos Aires. Une carte d’identité volatilisée pendant des décennies, qui a voyagé à son insu depuis cet archipel situé à 12 000 km de Londres jusqu’au Royaume-Uni, avant de…

La suite de cet article est réservée aux abonnés : https://www.lemonde.fr/international/article/2022/05/11/en-argentine-le-combat-d-un-veteran-des-malouines-pour-recuperer-sa-carte-militaire_6125556_3210.html