Des glaces du Perito Moreno à l’océan et ses cris de baleines, le parcours d’un fleuve de Patagonie nourrit un album ainsi qu’un spectacle et une exposition présentés au Théâtre du Crochetan, à Monthey. #création artistique patagonie
Inmerso, ce terme espagnol convient à merveille au projet artistique présenté ce jeudi 19 décembre au Théâtre du Crochetan, à Monthey. Le musicien Dimitri Güdemann, alias Vouipe, et le vidéaste et photographe Nils Martenet proposent une expérience artistique immersive dans les paysages aquatiques de la Patagonie. Le spectacle, mêlant musique et images, revient sur l’aventure des deux artistes partis en novembre 2022 capter les multiples vies du fleuve Santa Cruz, de la fonte des glaces à son large estuaire au sud de l’Atlantique.
La passion pour la nature et pour l’eau anime depuis toujours Dimitri Güdemann: «C’est un élément mystérieux qui m’est pourtant familier. Je pratique beaucoup de sports aquatiques. Dans ce projet, je voulais saisir tout l’environnement lié à l’eau, pas uniquement l’élément liquide, mais aussi le vent, les oiseaux, les coquillages, les baleines, les manchots et les orques.» Si le musicien a choisi la Patagonie, c’est par passion pour les grands espaces, pour la pureté et l’aspect brut et sauvage qui caractérisent cette contrée. A cela s’ajoute la particularité de pouvoir suivre et saisir en sons et en images tout le cycle de l’eau, de la glace à l’océan.
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Création d’un Parc naturel protégeant les glaciers près de Santiago, au Chili / Le Journal horaire / 17 sec. / le 7 mars 2022 (AFP – Marcelo Segura / Chilean Presidency)
Le président du Chili, Sebastian Piñera, a annoncé samedi la création d’un parc national de 75’000 hectares dans la zone montagneuse de Santiago afin de protéger 368 glaciers touchés par le réchauffement climatique, et qui représentent un important réservoir d’eau.
“Nous parvenons à protéger 368 glaciers”, a déclaré le chef de l’Etat, lors de l’annonce de la création du parc. “Dans les glaciers, il y a 32 fois plus d’eau que dans le lac de barrage d’El Yeso”, qui alimente Santiago, a souligné Sebastian Piñera.
Une vue aérienne du Parc national des Glaciers, Cajon de Maipo, dans la région métropolitaine de Santiago. Chili, le 5 mars 2022. [AFP – Marcelo Segura/Chilean Presidency]
Le Parc national des glaciers, situé à soixante kilomètres de Santiago, dans la cordillère des Andes, protégera environ 46% de la superficie glacée de la région de la capitale et contiendra 56% de l’eau emmagasinée dans les glaciers de la région où vivent plus de sept des dix-huit millions de Chiliennes et Chiliens.
“Au Chili, la catégorie de parc national représente le plus haut degré de protection en surface terrestre, ce qui implique que sous ce label de protection, les glaciers ne seront pas altérés ni touchés”, a ajouté un communiqué officiel.
Lutter contre la destruction de la nature
Le parc “est une mesure fondamentale prise par notre pays pour lutter contre la destruction de notre nature, la fonte des glaciers et, d’une certaine manière, pour lutter également contre la sécheresse qui nous frappe depuis treize ans”, a déclaré Sebastian Piñera.
Le Chili est l’un des dix pays possédant la plus grande masse glaciaire au monde, avec notamment le Canada, les Etats-Unis, la Chine et la Russie.
Les glaciers de Patagonie reculent plus vite que partout ailleurs
La fonte des glaciers est un phénomène naturel que le changement climatique accélère de manière “significative”, explique Jorge O’Kuinghttons, chef de l’Unité régionale de glaciologie à la Direction générale des eaux du Chili.
“Les glaciers sont un indicateur par excellence du changement climatique”, selon Alexis Segovia, un autre chercheur de cette unité. Il rappelle que le phénomène constaté dans la région d’Aysen, à 1700 kilomètres au sud de Santiago, est visible dans la quasi-totalité des 26’000 glaciers du Chili: seuls deux ont augmenté de surface.
Des données confirmées par l’Agence spatiale européenne, selon laquelle les glaciers de la Patagonie, à la fois au Chili et en Argentine, reculent plus vite que n’importe où ailleurs dans le monde.
Alexis Segovia souligne aussi qu’il s’agit d’un cercle vicieux car les surfaces glacées “renvoient une grande quantité des radiations qui arrivent sur la Terre”. Si cette surface continue à se réduire, la planète “va se réchauffer plus vite”.
La barrière de Ross, en Antarctique, le 18 avril 2009. Michael Van Woert, NOAA/FLICKR CC 2.0
Des fréquences sonores émises par la barrière de Ross, une plateforme de glace en Antarctique, ont été enregistrées par des scientifiques américains qui ont publié le 16 octobre le résultat de leurs recherches.
“Les fréquences [des sons enregistrés] sont trop basses pour être perçues naturellement par l’homme mais, quand on les accélère, on croirait entendre le son sinistre qui annonce l’arrivée d’un monstre dans un film d’horreur.” Ainsi le site Quartz décrit-il les curieuses plaintes d’un plateau de glace de l’Antarctique.
La barrière de Ross, d’une taille comparable à celle de l’Espagne, a livré de nouveaux secrets à des scientifiques de l’université d’État du Colorado. Équipés de sismographes, ils ont repéré par hasard puis étudié, pendant deux ans, “la fréquence sonore émise par la neige alors qu’elle vibre sous les effets du vent et de la fonte”, détaille Quartz. Ces sons pourraient même permettre d’établir des prévisions sur de possibles ruptures d’iceberg liées à la fonte des glaces. Devant les perspectives inquiétantes du réchauffement climatique, particulièrement pour la hausse du niveau des océans, “peut-être le son de la vibration de la neige est-il un sinistre augure tout à fait approprié”, conclut le site d’information.