Avancées majeures dans la modernisation de la station antarctique de Rothera.
Alors que la saison d’été 2023/24 se termine, la British Antarctic Survey (BAS) a annoncé que son chantier de modernisation des infrastructures de sa principale base antarctique était en bonne voie. Les équipes de construction ont rejoint le personnel hivernal pour la première fois, marquant un tournant dans l’évolution future de la science et des opérations à Rothera, la plus grande station de recherche polaire du Royaume-Uni en Antarctique.
Publié par Guillaume AIGRON (source : https://media24.fr/2024/11/06/grande-premiere-pour-le-chantier-le-plus-extreme-de-la-planete-ou-lhiver-saccompagne-de-journees-de-24h-dans-le-noir-et-de-temperatures-jusqua-20/)
Le Discovery Building : Un nouveau pôle scientifique en Antarctique
Le projet phare de cette saison a été la poursuite des travaux sur le Discovery Building, un centre de soutien scientifique et opérationnel dont la livraison est prévue pour 2025. Avec ses 90 mètres de long et 30 mètres de large, ce bâtiment s’organise désormais en différents espaces comprenant des bureaux, un centre médical, une salle des machines et des zones de stockage. L’installation de vitres sur toutes les fenêtres et de panneaux solaires contribuera à électrifier la station.
Des innovations durables pour la station de Rothera
Au cours de la saison, d’importantes améliorations ont été apportées, notamment la resurfaçage de la piste d’atterrissage de Rothera pour la première fois en plus de trente ans, malgré les défis posés par les conditions météorologiques extrêmes. Les nouveaux éclairages plus efficaces, un meilleur drainage et une aire de rotation pour les avions ont également été finalisés. Ces améliorations, réalisées principalement par BAM et conseillées techniquement par Ramboll, sont essentielles pour permettre la continuité des opérations aériennes et le soutien des scientifiques sur le terrain.
Travaux hivernaux et préparations pour l’avenir
Pour la première fois, des membres de l’équipe de projet de construction travailleront à la progression du Discovery Building pendant l’hiver antarctique, une période connue sous le nom de “surhivernage”. Ils rejoignent l’équipe de la station qui maintient les opérations annuelles, travaillant dans des conditions extrêmes où les températures sont en moyenne à – 9,7° (et jusqu’à -20°) et mois entiers sans voir la lumière du soleil. L’équipe de modernisation hivernale se concentre sur l’aménagement intérieur du Discovery Building, y compris la tour des opérations.
Pour la première fois, des membres de l’équipe de projet de construction travailleront à la progression du Discovery Building pendant l’hiver antarctique. (source BAM (https://www.bas.ac.uk/media-post/new-construction-season-drives-antarctic-modernisation-forward/))
Réactions des principaux intervenants
Elen Jones, directrice du programme de modernisation des infrastructures antarctiques chez BAS, s’est dite très satisfaite de l’avancement des travaux et a exprimé toute sa gratitude envers les membres du projet pour leur engagement durant cette saison. Huw Jones, directeur exécutif chez BAM, souligne la complexité de la mise à niveau de la piste d’atterrissage qui assure l’accès à l’Antarctique pour la communauté scientifique internationale, tandis que Natalie Wathen de Ramboll met en avant la collaboration qui a permis d’atteindre ces résultats remarquables.
Engagement envers un avenir durable
Le projet incarne l’engagement de la BAS en faveur de la durabilité, visant à réduire les émissions de carbone de 25% d’ici 2030, contribuant ainsi à l’objectif global de décarbonation des activités opérationnelles à Rothera.
Source en anglais, sur le site du British Antarctic Survey : https://www.bas.ac.uk/media-post/new-construction-season-drives-antarctic-modernisation-forward/
Le lundi 21/10, nous quittons la Corogne. Peu de temps après avoir quitté la place du port, plus de sondeur, plus d’anémomètre et plus de pilote ! Un peu fâcheux pour naviguer…
Après des tentatives de réparation pendant que le bateau sortait de la rade avec pas mal de houle, la sagesse nous fait faire demi tour pour régler ça au calme. Nous prenons une place au Club Nautico de Sada où l’accueil y est absolument génial. Lauriane, formée à l’électronique, finit par trouver l’élément déclencheur de la panne et part en quête d’une solution en remuant le réseau local et son réseau d’amis espagnols. 2h après une solution est trouvée grâce à la solidarité des gens de mer et la menace de la fermeture de la fenêtre météo! Un grand drame pour tous les marins! Il faudra aller à Vigo demain chercher le boiter qui fait tout bugger!
Aude et Lauriane partent de bon matin en direction de Vigo, autant vous dire que le trajet fut joyeux! A 12h30 le boîtier était récupéré, accompagné des précieux et généreux conseils de José Luis (Stay Center – Vigo). Merci à lui ! Damien anticipe certains entretiens : générateur, pompe eau de mer de la cuisine,… et répare la pompe électrique des WC…
Vers 17h30, de retour au bateau avec la pièce, Lauriane s’y remet, lampe frontale vissée sur le front et pince à sertir et tournevis à la main. C’est reparti pour un tour en fond de cale… Le lendemain matin, après un petit tour dans un restaurant du port et une Estrella Galicia bien fraîche la veille, la nuit porte conseil et la panne qui s’avérait être double est terminée, des modifications sur l’installation sont faites pour empêcher la répétition ce genre de déconvenue et tout a retrouvé sa place pour un départ à 17h, non sans un au revoir préalable à Rafa, le chargé du port, qui nous apporte des polos offerts par le club pour chacun de nous.
[Cap au Sud #3] Stage haute mer de La Corogne (Galice, Espagne) à… Vigo 4
Cap sur Vigo (Marina Davila Sport) où nous attend le lendemain José Luis, le charmant technicien rencontré la veille, pour faire un point sur l’installation avec Lauriane, en vue d’améliorer la fiabilité et la simplicité de l’ensemble pour la suite des aventures. Il faut dire que l’association Karukinka est la 5ème propriétaire de Milagro et que ce dernier est passé entre plusieurs mains, dans différents pays… faisant que les diagnostics ne sont pas toujours facilités par des étiquettes en suédois, danois, espagnol et allemand !
Le départ se fait dans une brume sur la côte, le paysage apparaît au fur et à mesure. Quant à la nuit, une lune en berceau vient nous éclairer; les pêcheurs font de même. Il faut rester vigilant avec les navires non présents à l’AIS, les pêcheurs avancent très vite (plus de 8 nœuds), font des ronds avec des sennes ou déploient leurs chaluts ou casiers.
Une nuit au moteur et une arrivée à Vigo. Nous nous rapprochons de la frontière portugaise et ça c’est une bonne nouvelle !
Nous sommes partis de bon matin mardi 15/10 pour une traversée plutôt « calme » du golfe de Gascogne; dégolfer est le terme technique.
Les prévisions pour la zone IROISE – YEU nous promettent un vent d’Ouest à Sud-Ouest, 2 à 4 virant Est à Sud-Est 3 à 4, avant de fraîchir 4 à 5 en tournant plus Sud.
Très vite, la terre disparaît, le champs d’éoliennes en mer de St Nazaire s’efface et nous voici seuls face à l’océan avec une route la plus directe possible vers la Galice. Le planning des quarts se met en place : Damien et Lauriane alterneront toutes les trois heures, et le reste de l’équipage se relaiera. Chaque équipier sera de veille et à la manœuvre pendant 3h, en binôme avec un autre équipier et avec un changement par tranche d’1h30.
[Cap au Sud #2] Stage haute mer de Saint Nazaire (Loire Atlantique, France) à La Corogne (Galice, Espagne) - traversée du Golfe de Gascogne 8
Si le début du trajet nous permet une route relativement directe, la suite est moins directe. Un besoin de moteur pour combler une pénurie de vent et après c’est le début d’une route beaucoup moins droite! La mer est assez formée avec heureusement une houle longue ce qui rend le bateau plutôt stable; à défaut de nos estomacs! S’amariner disent les marins!!
Grand-Voile, Artimon, Yankee et Trinquette, avec 15 -18 nœuds de vent nous font avancer à 7 nœuds sur une mer peu agitée. Dans l’après-midi, passée la latitude de l’île d’Yeu, le vent forcit et Milagro évolue dès lors à 8,5 nœuds. La houle augmente et les estomacs commencent à douter de leur capacité à garder leur contenu… La nuit tombée, nous prenons 1 ris dans la Grand Voile et 1 ris dans l’artimon afin de pouvoir jouer des voiles d’avant selon l’évolution des conditions. Les prévisions météo, en incluant les zones suivantes de notre périple pour la soirée du 15/10 et la journée du 16/10 sont :
YEU et ROCHEBONNE : Sud-Est 4 à 5, parfois 6, s’orientant Ouest 3 à 5 à la fin de journée. Mer peu agitée à agitée, devenant agitée à forte en soirée. Longue houle d’Ouest 3m à la fin.
PAZENN : Sud 3 à 5 virant Ouest 4 à 5 en fin de nuit. Mer peu agitée à agitée, devenant forte à très forte le matin. Longue houle d’Ouest 3-4m le matin.
Il faut profiter des quarts pour barrer, regarder fous de Bassan, pétrels, thons et dauphins, voir la mer se lever et s’abattre sur le bateau, éviter les embruns et les paquets d’eau qui rincent le pont, essayer d’avaler de quoi se substanter; heureusement que Lauriane est une experte en cuisine dans ces conditions car nous ne sommes pas d’une grande aide! Et le soir, profiter d’une lune pleine pour un quart de nuit sous la voûte étoilée : tourner les yeux vers le ciel devient une évidence. Nos pensées sont évidement tournées vers les marins qui nous précèdent et veillent sur nous depuis les astres lumineux de la nuit. Puis, aller se coucher du mieux qu’on peut en entendant la mer frapper sur la coque. S’habiller s’avère tout aussi rocambolesque!
Vers minuit le 16/10, le vent variable s’accompagne de bancs de brume. Progressivement le vent diminue pour passer sous la barre des 6-7 nœuds, nous contraignant à s’appuyer sur le moteur (1500tr/min) pour retrouver une vitesse convenable de 5,5 nœuds. Malgré plusieurs tentatives de l’arrêter, il nous faudra compter sur lui jusqu’à 13h30, peu de temps après avoir croisé un objet flottant, un baril. La journée durant nous nous faisons littéralement doucher par de grosses averses.
[Cap au Sud #2] Stage haute mer de Saint Nazaire (Loire Atlantique, France) à La Corogne (Galice, Espagne) - traversée du Golfe de Gascogne 9
Deux virements de bord ponctuent la journée, avec un vent de 15-20 nœuds, forcissant ponctuellement 25-30, nous obligeant à sortir de notre torpeur de temps en temps pour réduire ou augmenter la surface de voilure de Milagro. En fin de journée, le vent est plus stable, 18-20 nœuds avec rafales à 25, nous faisant alors avancer à 7 nœuds. et nous passons sous la barre des 200 milles nautiques nous séparant du cap Finisterre.
La météo du bulletin Large de Météo France nous promet pour la nuit suivante et le lendemain (17/10) :
PAZENN : Ouest 4 à 5, virant Ouest à Nord-Ouest la nuit, temporairement 6 à l’ouest de la zone en fin de nuit, puis redevenant Ouest dans l’après-midi. Mer forte à très forte. Longue houle d’Ouest s’atténuant 3,5-4m. Pluie et averses, parfois orageuses, s’atténuant dans l’après-midi.
Peu avant l’aube, la longue houle arrive et nous avançons à 8 nœuds, avec 16-18 nœuds de vent. Progressivement le vent forcit pour atteindre 25-30 nœuds constants dans la matinée : on enroule le yankee et 1 ris supplémentaire est pris dans la GV. Vers 11h30, un gros grain vient à notre rencontre, les 40 nœuds sont dépassés et Damien et Lauriane sont à la manœuvre pour affaler la Grand Voile et attendre le retour au « calme » avec artimon 2 ris et la trinquette. Passée ce petit coup d’adrénaline, nous changeons la garde robe de Milagro : GV 2 ris, artimon 1 ris, 1/2 yankee et 2/3 de trinquette. La panoplie fonctionne : 8,5 nœuds. La journée s’enchaîne avec de rares moments passés à moins de 7 nœuds ! Nous entrons dans les eaux espagnoles et le risotto de crevettes et haricots verts fait du bien aux estomacs peu à peu rétablis.
[Cap au Sud #2] Stage haute mer de Saint Nazaire (Loire Atlantique, France) à La Corogne (Galice, Espagne) - traversée du Golfe de Gascogne 10
La nuit tombée, petit point météo pour la nouvelle zone de navigation du 17/10 à 18h au 18/10 à 18h:
FINISTERRE : Ouest 3 à 5, revenant Sud-Ouest 5 à 6 demain matin, fraîchissant localement 6 à 7 en fin d’après-midi au nord de la zone. Mer forte, localement très forte au nord au début, s’amplifiant forte à très forte en fin d’après-midi. Houle d’Ouest 3,5-4m, diminuant demain matin avant de s’amplifier 4-4,5m à la fin.
Le vendredi matin, force est de constater que la douche de la Corogne s’est bien éloignée suite aux virements de bord qui ponctuèrent la nuit! Vers 9h30, après avoir croisé deux bateaux de pêche, la côte galicienne se dévoile à l’horizon.
Le bateau fait des virements de bord à 120-130 degrés (sur de petits bateaux, c’est plutôt 90 degrés) et MILAGRO ne peut pas remonter à plus de 50-60 degrés du vent! La douche attendra, on profite du soleil revenu et d’une mer plus clémente pour enfin prendre l’air! Les virements de bord s’enchaînent… Doucement mais sûrement, nous atteignons le Cabo Prioriño Chico, porte d’entrée vers la baie de la Corogne. A 21h30, nous voilà amarrés au Real Club Nautico pour un week-end sur le plancher des vaches en attendant la bascule de vent. Après un dîner au restaurant pour fêter notre « dégolfage », c’est au tour d’une bonne douche bien méritée!
Au programme de ces deux jours d’escale, du repos et une visite rapide de la Corogne, la plus grosse ville de la province et lieu où se trouve la tour d’Hercule, le plus vieux phare au monde.
Cette semaine nous vous invitons à découvrir l’Antarctique sous toutes ses facettes grâce à une riche publication de l’Institut Polaire français Paul-Emile Victor.
L’Antarctique est un continent recouvert de glace situé à l’extrême sud de notre planète. Entouré par l’océan Austral, c’est la région la plus froide, la plus sèche, et la plus élevée du monde.
Depuis 1959 et la signature du Traité sur l’Antarctique, ce continent est dédié à la paix et à la science. La France y maintient deux stations : Dumont d’Urville et Concordia.
Bien avant sa découverte, l’existence de l’Antarctique est présupposée dès l’Antiquité sous l’hypothèse que la Terre étant une sphère symétrique, il fallait un continent au sud pour contrebalancer les terres de l’hémisphère Nord. Aristote lui-même évoque la nécessité de cet équilibre et de l’existence d’une Terra Australis.
Pour approfondir différents sujets, rdv sur cette page :
[Cap au Sud #1] C'est partiii! Milagro, le voilier de l'association, a quitté la base sous marine de Saint Nazaire ! (14/10/2024) 13
Milagro quitte le bassin de la base sous marine de Saint Nazaire (14/10/2024) (c)Association Karukinka
Le moment tant attendu a eu lieu, avec l’intensité des grands départs : avitaillement, derniers détails techniques et surtout les « au revoir » pleins d’émotion avec la famille et les amis venus saluer l’équipage de la première étape vers les Canaries (8 personnes).
A 16h Milagro était dans l’écluse Est, laissant dans son sillage le bassin de la base sous marine où les autorités portuaires lui avait fait la faveur exceptionnelle de rester quelques jours. Cette autorisation aura été vraiment géniale pour les derniers préparatifs de la seconde étape « plein sud » de notre projet « Cap Nord – Cap Horn« , soit plusieurs mois de navigation de Bretagne à la Terre de Feu et aux canaux de Patagonie, en passant par la Galice, les Canaries, le Cap Vert, le Brésil et l’Argentine.
[Cap au Sud #1] C'est partiii! Milagro, le voilier de l'association, a quitté la base sous marine de Saint Nazaire ! (14/10/2024) 14
Après un bref arrêt au port de Pornichet pour le plein de gasoil, c’est au mouillage aux Events que se déroule la nuit suivant ce départ, avant la traversée du Golfe de Gascogne prévue demain et qui s’annonce propice (et houleuse).
PS: pour ceux qui le souhaitent, il reste 2 places pour traverser l’Atlantique ensemble et 2 places de Salvador de Bahia à Buenos Aires! Et pour ceux qui souhaiteraient nous rejoindre encore plus au sud, il reste des places pour explorer les canaux de Patagonie.
La présidente de la Commission 3 du Parlement Provincial, la législatrice Laura Colazo, a dirigé une réunion avec les communautés de peuples indigènes. Il s’agit d’une initiative de la députée verte elle-même de les inclure dans la prise de décision au sein de la Commission Consultative des Forêts Indigènes (CCBN). « Nous avons l’opportunité de reconnaître et de rendre visibles les peuples autochtones de notre Province, qui ont vécu et vivent encore sur ces terres, et de proposer une réparation historique », a-t-elle déclaré. Elle a également évoqué la nécessité d’élargir la matrice énergétique de la province pour soutenir un processus de production viable.
Source : https://www.radiouniversidad.com.ar/2024/08/26/dictamen-para-que-pueblos-originarios-participen-en-el-consejo-consultivo-provincial-de-bosques-nativos/ Traduit de l’espagnol au français par l’association Karukinka.
Río Grande.- La législatrice María Laura Colazo (Parti Vert) a participé jeudi dernier à une nouvelle réunion de la Commission des Ressources Naturelles n°3, qu’elle préside, une occasion au cours de laquelle a été évoquée son initiative dédiée à « l’Affaire No. 109/24 », dans le but de promouvoir la participation permanente des représentants des peuples autochtones à la Commission consultative des forêts indigènes (CCBN).
En ce sens, le parlementaire a apprécié que les membres des communautés soient présents à la réunion : Rafaela Ishton et Paiakoala. « Nous avons l’opportunité de reconnaître et de rendre visibles les peuples autochtones de notre province, qui ont vécu et vivent encore sur ces terres, et de proposer une réparation historique », a déclaré Colazo.
Le parlementaire a également soutenu qu’il est de la plus haute importance que la voix des peuples Selk’nam et Yagán fasse partie du CCBN et qu’ils aient leur place dans cet organe consultatif. « C’est pourquoi nous les avons invités, nous voulions avoir leur soutien. »
Elle a également ajouté qu’ils sont ainsi « intégrés » aux processus de discussion et de planification territoriale. Le peuple Selk’nam est le seul peuple autochtone qui possède son titre de propriété communautaire », a-t-elle précisé.
Il convient de noter que l’initiative incorpore des modifications à la loi provinciale n°869. À l’article quatorze de la norme susmentionnée, on ajoute le paragraphe «q», qui indique l’incorporation d’un représentant pour chaque communauté indigène originaire de la province avec un statut juridique enregistré au niveau national.
De son côté, Eleonora Anderson Varela, de la communauté Rafaela Ishton, a remercié cet espace : « Nous sommes très heureux d’avoir une place au CCBN, c’est un événement historique pour nous. La communauté possède environ trente-six mille hectares, dont quatre-vingts pour cent sont constitués de forêts », a-t-elle déclaré.
Un autre membre de la communauté, Alexis González Palma, leur a dit que « c’est très important pour nous car ils nous redonnent notre dignité et la possibilité d’aborder les questions qui nous concernent en tant que peuples autochtones de ces terres », a-t-il déclaré.
Il convient de noter que Tarcisio Vargas et Damián Nenes Vargas, du peuple Yagán, ont également participé à la réunion de la Commission, en tant que représentants de la communauté Paiakoala.
« Aujourd’hui, les peuples autochtones commencent à être respectés. Prendre soin des forêts est bon non seulement pour les communautés, mais pour l’ensemble de la population. Nous risquons de perdre le canelo et nous devons en prendre soin ensemble », a déclaré Vargas, un référent Yagán.
Les législateurs Raúl Von Der Ensuren et Jorge Lechman (SF), Juan Carlos Pino (PJ), Federico Greve et Federico Sciurano (FORJA), ainsi que la législatrice Gisela Dos Santos (SF) étaient présents.
Deux millions de dollars pour les Forêts Natives
Il convient de rappeler que la législatrice María Laura Colazo a participé à la deuxième réunion annuelle de la Commission consultative des forêts indigènes, dont elle est également membre, et qui s’est tenue au Secrétariat du Tourisme de Tolhuin début août.
Là, les axes de travail qui seront suivis ont été analysés, après avoir appris l’arrivée du programme « Fonds vert pour le climat », qui sera exécuté à travers l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et qui naît d’une initiative menée par le gouvernement national et la province appelée Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD).
Le programme arrive en Terre de Feu, avec une composante qui sera affectée au travail de conservation des forêts avec les communautés autochtones, notamment le Plan communautaire global avec la communauté Selk’nam Rafaela Ishton ; également au développement productif du bassin forestier de Tolhuin et l’autre composante sera également utilisée dans la prévention des incendies de forêt à l’interface d’Ushuaia. Il convient de noter que, selon le programme de prévention des incendies à l’interface forêt – zone urbaine, on entend par « incendie qui se développe dans les zones de transition entre les zones urbaines et rurales ou forestières, où les structures des bâtiments se mêlent à la végétation ».
Environ deux millions de dollars sont affectés pour la province de Terre de Feu « et le projet en général, comme l’a mentionné l’ingénieur Francisco Jofré qui est le représentant de la FAO qui était dans la province, est d’environ 85 millions de dollars pour l’ensemble du pays dans ce programme nommé RedMás, qui est un programme spécifique également lié au changement climatique.
Des membres de l’équipe de la Direction Nationale des Forêts et de la FAO pour le projet Paiement aux Résultats étaient présents à la réunion, ainsi que des responsables du gouvernement provincial et des représentants des institutions qui composent le CCBN.
Il convient de mentionner que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture ou mieux connue sous le nom de FAO, est une agence spécialisée de l’ONU qui dirige les activités internationales visant à éradiquer la faim.
L’organisation exécute divers projets mis en œuvre dans tout le pays. Elle joue un rôle fondamental dans l’avancement de la sécurité alimentaire, le renforcement de l’agriculture familiale, la transformation des systèmes agroalimentaires et le développement durable.
“Beaucoup de familles vivent du secteur forestier”
Dans un dialogue avec « La Mañana de Tecno », diffusée sur Radio Universidad 93,5 MHz, la parlementaire Vert a rappelé que la commission consultative forestière « se déroule dans le cadre de la loi provinciale 869, qui est un espace composé de divers acteurs ». qui ont un lien avec tout ce qui concerne l’utilisation de l’ensemble du secteur forestier, ce qui est actif dans notre province. Donc, en tant que représentante de l’Assemblée législative, je dois participer à cet espace. »
Laura Colazo a expliqué que « les membres de la FAO, qui est une organisation internationale dans le cadre des Nations Unies, disposent de programmes de financement spécifiques qui servent à gérer divers projets dans notre pays. Et dans ce projet, qui est vraiment très important, qui est en cours de réalisation dans 23 provinces, dans notre province nous travaillons sur ces trois points, qui sont ceux dont nous avons discuté au sein de la commission pour donner l’approbation à tous les membres, pour faire des progrès dans ce domaine, en étant en mesure d’accompagner les plans d’intégration communautaire que la Direction Générale des Forêts travaille très bien avec les personnes Selk’nam qui ont formé leurs autorités très récemment, qui ont tenu des élections, et la vérité est qu’ils ont des projets très intéressants à réaliser dans notre province, en particulier dans leur propriété communautaire, qui représente 35 000 hectares qu’ils possèdent dans la région de Tolhuín, et il nous semble très important qu’une utilisation durable puisse être réalisée, et la vérité est que nous pensons aussi qu’il est important de les accompagner car il faut aussi des moyens pour mettre en œuvre ces projets. »
« Nous trouvons très intéressant d’accompagner, tout cela passe par des étapes ; Le travail de conseil technique sera effectué par l’intermédiaire d’organisations telles que le CIEFAP (Centre andin de recherche et de vulgarisation forestière de Patagonie), qui est une organisation qui travaille également dans notre province depuis de nombreuses années, qui fournira tous les conseils techniques. Et il semble également important de le faire. Je dis que le maire de Tolhuin (Daniel Harrington) est présent dans l’espace parce qu’il s’agit de stimuler le développement productif de ce secteur afin qu’il continue à générer des sources de travail comme c’est le cas aujourd’hui dans la ville de Tolhuin.
À cet égard, la législatrice Laura Colazo a observé que « de nombreuses familles vivent du travail dans le secteur forestier et il lui semble important d’ajouter de la valeur, de pouvoir générer de la formation, de pouvoir utiliser de manière durable ces ressources et tout au long de la chaîne de production, non seulement dans le bois brut mais aussi dans l’utilisation des résidus forestiers.
Elle a compris qu’« il existe une grande opportunité de générer des entreprises plus productives et de générer plus de travail tout en prenant soin de l’environnement, car nous parlons de résidus forestiers qui, dans certains cas, sont brûlés et qui pourraient générer un produit, une matière première à transformer », capable de générer de nouveaux produits qui « peuvent s’inscrire dans le paradigme de l’économie circulaire, pour pouvoir les récupérer et les réinsérer dans le secteur productif ».
« Matrice productive et matrice énergétique vont de pair »
La parlementaire Vert a compris qu’« il faut se concentrer sur l’économie que nous offre le secteur forestier ; Il ne s’agit pas de générer un produit de manière linéaire, les déchets vont à la décharge, mais il s’agit plutôt de pouvoir prendre ces déchets comme une ressource et les renvoyer comme matière première pour pouvoir générer de nouveaux produits compétitifs dans le secteur marchant et qui génèrent du travail ».
Interrogée sur le déficit énergétique dont dispose Tolhuin pour soutenir un processus industriel, elle a rappelé que « fin 2022, nous avons voté pour une autorisation pour que la province puisse accéder à un crédit qui a été accordé par la CAF, la Confédération andine de développement et par d’autres fonds qui pourraient parvenir à la province. En 2022 déjà, nous avons constaté la nécessité d’investir dans l’ensemble de l’expansion de la matrice énergétique de la Terre de Feu. Il y a quelques jours, on a appris que l’autorisation du gouvernement national était en train d’être obtenue pour pouvoir contracter des crédits et investir dans des équipements. Je pense que c’est fondamental pour le développement et, surtout, pour réfléchir à la transition énergétique que notre province doit faire. Aujourd’hui, nous nous approvisionnons en gaz. Le gaz est un carburant de transition. Ainsi, toutes les ressources générées par les redevances, du fait d’être l’une des premières provinces productrices de gaz d’Argentine, peuvent utiliser ces ressources générées par les redevances pour pouvoir développer une nouvelle matrice énergétique largement alimentée par des énergies renouvelables. . Et ce projet de financement, que nous avons approuvé en 2022 à la Législature et qui avance maintenant avec l’autorisation de la Nation, le montre un peu.
« C’est une question centrale, si nous voulons parler d’expansion de la matrice productive, cela doit aller de pair avec une expansion de la matrice énergétique de la province », a-t-elle finalement déclaré.
Superbes escale et rencontres à Wicklow, avec un accueil chaleureux des habitants et du Wicklow Sailing Club ! Quoi de mieux que de rencontrer d’autres passionnés de voile en Irlande autour d’une Guinness ?
Bientôt nous publierons un petit résumé de cette escale à Wicklow qui est le port de départ de la régate du tour de l’Irlande (Round Ireland).
Escale à Wicklow – 1Escale à Wicklow – 2Escale à Wicklow – 3
« It was a delight to host Milagro & Karukinka Sailing School in WSC this week on route from North Cape to Cape of Horn – check out their great project in the southern hemisphere. »
Irlande, Ecosse, traversée de l’Atlantique et expéditions dans les canaux de Patagonie et au cap Horn !
Milagro est actuellement en Irlande et Ecosse pour des stages côtiers au départ de Dublin jusqu’à mi-septembre, puis ce sera au tour des navigations hauturières avec deux aller-retour entre Dublin et la Loire Atlantique en septembre et octobre, avant de faire franchement cap au sud, sur la Patagonie, le bout du monde auquel est dédiée Karukinka depuis ses débuts.
Karukinka est le nom de la Terre de Feu en selk’nam, peuple vivant entre le sud du détroit de Magellan et le canal Beagle. Certains travaux indiquent qu’il signifierait aussi « la dernière terre des hommes » ce qui dans l’histoire des migrations prend tout son sens puisqu’il s’agit de la dernière terre atteinte à pied de l’histoire des migrations humaines.
Nous retournerons donc cette année dans les canaux de Patagonie de la réserve de biosphère du cap Horn pour compléter les travaux de Lauriane dans le cadre du projet « Cap Nord – Cap Horn » débuté en 2022. Nous proposons également quatre stages de voile de 18 jours au départ d’Ushuaia ou Puerto Williams entre février et avril 2025 pour explorer ensemble ces îles, fjords, montagnes et glaciers aussi beaux que passionnants.
Une baie des canaux de Patagonie photographiée depuis un voilier, hiver 2018 (L. Lemasson)
Et avant cela, entre octobre 2024 et janvier 2025, nous vous proposons une série de stages haute mer durant les plus de 7000mn qui composent ce voyage, avec de belles escales en perspectives : Bretagne – Canaries (14 jours), Canaries – Cap Vert (9 jours), transatlantique Cap Vert – Brésil (20 jours), Brésil – Argentine (15 jours) et Buenos Aires – Terre de Feu (21 jours).
Pour toute question nous sommes comme toujours joignables par mail (contact@karukinka.eu) téléphone et messagerie WhatsApp (+33 6 72 83 03 94). Et pour renouveler votre adhésion ou adhérer pour la première fois, le formulaire est dispo ici : https://karukinka.eu/fr/contact/devenir-membre/
Au plaisir de naviguer ensemble « ici », « là » ou « là-bas », nous comptons toujours sur vous pour que le bouche à oreille et la soif d’aventure continuent de nous composer de belles équipes à bord, voire que de nouveaux membres nous rejoignent !
Damien
PS: nous prévoyons de caréner Milagro à la Turballe la deuxième quinzaine de septembre: avis aux amateurs de dépense d’huile de coude pour nous filer un coup de main !
Voyage au bout du monde, en Patagonie, depuis la Rochelle !
Si vous prévoyez de passer à la Rochelle cet été, ne manquez pas ce voyage au bout du monde ! Créée par Sébastien Laurier et en partenariat avec l’association du phare du bout du monde et la ville de la Rochelle, cette fiction sonore et immersive vous transporte pendant une heure à l’extrême sud de la Patagonie, au départ du bureau du port de la pointe des Minimes.
Un projet avec plusieurs de nos membres : Mirtha Salamanca (selk’nam), Marie-Pierre Lemasson et Lauriane Lemasson
Plusieurs membres de l’association Karukinka ont participé à ce projet, dont Mirtha Salamanca (femme selk’nam membre du conseil participatif indigène d’Argentine) et confiant sa voix française à Marie-Pierre Lemasson, trésorière de l’association et que Mirtha connaît depuis 2019, lors de sa première venue en France, dans le cadre du projet Haizebegi. Et oui, le personnage principal, Lauriane, n’est pas sans faire écho à la fondatrice de Karukinka…
De bon matin nous levons l’ancre au moment de l’étale et à quelques encablures du château Moy, dans le Loch Buie (île Mull). La nuit dans ce loch ouvert au sud-ouest a été moyennement agréable : en cause une petite houle du sud arrivée avant le vent prévu dans la même direction et qui fait que Milagro a eu la fâcheuse tendance à se maintenir travers à cette houle (et à nous bercer, certes, mais nous nous en serions passé!).
Entre le démarrage moteur, la levée du mouillage, le nettoyage du lot de graviers et vase qui maculait la chaîne et l’ancre, et l’envoi des voiles pour n’avancer que grâce à elles, nous établissons un nouveau record du temps d’utilisation minimale du moteur : 20 minutes ! C’est sous artimon et yankee que nous sortons du loch, au près à 5,5 noeuds : à quoi bon forcer ?
Les prévisions sont bonnes (Sud 3 à 5 évoluant 2 à 4 durant quelques heures, avant de passer 3 à 5 puis de changer de direction pour Nord-Ouest 4 à 6 au sud de l’île Mull. Nous profitons de la marée descendante pour rester à bonne distance de la côte sud malgré une allure travers. Cette partie de l’île située entre le Loch Scridain (au nord) et la fin du Firth of Lorn (au sud) forme une péninsule appelée Ross of Mull. Plus nous nous dirigeons vers l’ouest plus les fonds deviennent complexes, avec de nombreux récifs entre lesquels passer pour atteindre notre objectif : Iona.
Les falaises de basalte (encore des orgues!) ont par endroit pris la forme de grottes et d’arches sculptées par l’érosion, et sont entrecoupées de magnifiques cascades et de criques de couleur turquoise. Abstraction faite de la température de l’eau (14 dégrés), cette couleur nous inciterait à la baignade ! Interpelés par la beauté du paysage, nous changeons de cap pour nous approcher au portant de la cascade de Malcolm’s Point, avant de reprendre notre route vers l’ouest.
[#8 – Irlande – Ecosse 2024] de Loch Buie à l’île sacrée Iona 25[#8 – Irlande – Ecosse 2024] de Loch Buie à l’île sacrée Iona 26
Progressivement apparaissent les passages plus exigeants, dont ceux des Torran Rocks signalés par la cardinale Bogha nan Ramfhear et l’entrée vers le sud du Sound of Iona. Une fois encore, de nombreux moments de solitude (et de rire évidemment) ponctuent nos indications de noms des rochers, baies, écueils, îles et caps ! Nos rencontres avec des locaux ne parlant pas gaélique nous ont tout de suite rassurés quand nous avons évoqué ce point avec eux : ils bredouillent eux aussi ! Pour vous faire une petite idée, nous vous invitons à jeter un oeil à la carte de cette zone!
Carte extraite de la 3e édition du guide du Clyde Cruising Club, du Kintyre à Ardnamurchan (p.180)
Nous entrons dans le chenal séparant le Ross of Mull de Iona à la voile (au portant, 5,5 noeuds). Seul voilier à la voile dans le chenal en cette fin d’après-midi, nous nous refusons de gagner le nord à l’aide du moteur. Nous préférons prendre le temps de bien étudier la carte et de chercher les repères visuels à terre pour réaliser la traversée du chenal en nous basant exclusivement sur les alignements (cathédrale, Bull Hole,…) et indications du sondeur, plutôt que de suivre les écrans. Nous réalisons plusieurs relèvements au compas et manoeuvres d’empannage dans des passages relativement étroits pour contourner des sondes d’un grand banc de sable et rochers comprises entre 10cm et 1m60, puis l’île Eilean nam Ban et ses couleurs incroyables sur notre tribord. A la sortie l’espace s’ouvre à nouveau et nous rejoignons le mouillage de Port na Fraing et sa plage de sable blanc, rien que pour nous et sur 7m de fond ! (ceux de Martyrs’ Bay ou de Bull Hole sont plus fréquentés). Les 4 à 6 Beaufort prévus arrivent en fin de journée et nous sommes bien à l’abri dans le chenal, sous le vent d’Iona.
[#8 – Irlande – Ecosse 2024] de Loch Buie à l’île sacrée Iona 27[#8 – Irlande – Ecosse 2024] de Loch Buie à l’île sacrée Iona 28
Après une nuit reposante, nous partons en annexe vers le quai du ferry de Martyrs’ Bay pour visiter ce lieu sacré de l’histoire écossaise dont nous avait parlé Vicky Gunn, chercheuse en histoire médiévale que nous avions rencontré à Loch Melfort.
Iona est une petite île ouverte sur l’Atlantique avec pour seul terre émergée vers l’ouest à cette latitude les dangereux parages de Skerryvore (après eux c’est le Canada). Elle est bordée de récifs dont les noirs rochers contrastent avec des plages de sable blanc. Dotée d’un petit village comprenant tous les services essentiels (dont une petite école primaire) et plusieurs artisans (potiers, sculpteurs sur bois, joaillers, vanniers, tisseurs…), Iona est considérée comme l’un des principaux lieux spirituels d’Ecosse. Nombreux sont ceux qui y viennent en pèlerinage et/ou pour trouver le calme lors de retraites spirituelles.
Pourquoi cette petite île est-elle donc si importante ? C’est ce que nous allons vous partager plus en détails grâce aux informations transmises par Vicky, lors de notre visite puis des lectures et recherches qui s’en sont suivies.
Le premier constat est que l’importance culturelle et historique d’Iona est complètement disproportionnelle à sa taille. Habitée au moins depuis l’Âge du Bronze comme le montrent le site de Blàr Buidhe, ce n’est qu’à partir du VIe siècle que l’importance d’Iona est documentée. Plusieurs toponymes lui sont associés, dont “Ì”, “Ì Challuim Chille” (Iona de St Columba pour éviter les confusions), “Eilean Idhe” (l’île de Iona) et “Ì nam ban bòidheach” (Iona de la belle femme en gaélique), et ses habitants s’appellent les Idheach.
En 563 arrivèrent du nord de l’Irlande et à la voile Columba et ses douze disciples. Ils fondèrent la deuxième mission de christianisation de l’Ecosse, un siècle et demi après la précédente menée par Ninian sur l’île Whithorn en 397 et dont les préceptes auraient été diffusés jusqu’aux îles Shetlands. Le choix d’établir une église et un monastère sur Iona était stratégique puisque cette île était située sur une voie navigable permettant de relier Inverness et l’Irlande, mais aussi tout le monde celte. Comme Holy Island et Portmahomack, Iona devint rapidement un pôle de diffusion de la version celte de la religion chrétienne et de nouvelles idées et créations (dont enluminure/calligraphie, musique, peinture et artisanat d’art). Le faire depuis cet endroit était très efficace car il était situé sur un axe d’échanges culturels et commerciaux principal de l’époque. La petite communauté installée là développa également une économie de subsistance avec une importante activité agricole (cultures céréalières et élevage), de pêche et de construction. Ils n’étaient pas non plus complètement autonomes puisque pour un usage liturgique ils faisaient venir du vin, des pigments et des huiles du sud de la France ! Durant 34 ans, Columba développa des liens étroits avec la royauté, convertissant par exemple le roi Bruce et les Picts au christianisme, à la suite d’un combat spirituel qu’il gagna contre le référent de leur royaume. Columba aida également, jusqu’à sa mort en 597, à l’établissement d’un royaume indépendant en Ecosse de l’ouest : l’Argyll. La plupart de ces informations est parvenue jusqu’à nous grâce à Adomnàn, diplomate, successeur et biographe de St Columba ayant dirigé la mission durant 25 ans, au VIIe siècle. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages majeurs pour comprendre cette époque dont La Vie de Saint Columba (“Vita Sancti Columbae”, env. 690) et La Loi des Innocents (“Lex Innocentium” de 697).
Aux VIIIe et IXe siècles, les Vikings attaquèrent à plusieurs reprises Iona, attirés par les trésors du monastère. En 825 eu lieu l’un des pires raids viking : l’abbé Blathmac et les moines l’accompagnant furent torturés dans le but de leur faire avouer le lieu où étaient cachées les reliques de St Columba, un poème indiquant qu’ils reposeraient dans un coffre recouvert d’or et d’argent. Suite à l’absence d’aveux, ils furent massacrés dans une baie nommée ensuite Martyrs’ Bay. La peur de ces raids et leur répétition étaient telles que s’en était déjà suivit un exode de nombreux religieux qui avaient pris le soin d’emporter avec eux les plus importantes reliques (dont les os de St Columba) et un autre trésor: le Livre de Kells (créé à Iona 200 ans après la mort de St Columba, ce livre est considéré comme l’un des plus remarquables ouvrages religieux de l’époque et est désormais visible au Trinity College de Dublin). Malgré ces attaques continues, le monastère resta actif et ce n’est qu’au Xe siècle que la fréquence des raids diminua, lorsque les Vikings installés dans les Hébrides se convertirent au christianisme, adoptant St Columba comme leur saint patron. Plusieurs pierres tombales gravées et conservées dans le musée montrent l’influence viking avec des inscriptions runiques.
Au XIe siècle Iona et la plupart des îles de l’ouest écossais étaient sous le pouvoir du roi de Norvège. La distance compliquant grandement les possibilités de gouverner la région, ce dernier confia cette tâche à un guerrier gaélico-norvégien : Somerled. Ce dernier devint le premier Seigneur des Îles, prenant le contrôle d’une région s’étendant du Kintyre aux Hébrides extérieures et ayant pour descendants les MacDougalls of Lorn, MacDonalds of Islay et MacRuairis of Garmoran, plusieurs d’entre eux ayant joué un rôle essentiel dans les manoeuvres politiques et guerres d’indépendance du XIVe siècle.
Lors de notre excursion à terre et pour nous rendre à l’abbaye, nous avons traversé les ruines d’un couvent et suivi la rue des morts (“Sràid nam marbh”), une rue pavée de granit rose reliant la baie des Martyrs avec le tombeau de St Columba situé au centre de l’abbaye bénédictine construite au XVe siècle. Cet itinéraire n’est autre que celui emprunté par les pélerins et lors des processions dédiées aux sépultures d’acteurs importants du monde gaélique dans le cimetière Reilig Odhrain entourant la chapelle St Oran construite au XIIe siècle (la plus vieille structure intacte de l’île). Dans ce cimetière reposeraient 48 rois d’Ecosse (dont Macbeth / Mac Bethad), des membres du clan MacDonald Seigneur des Îles ayant pour certains des ascendants Norse (MacKinnons, MacLeans et Macleods) et, dans la petite chapelle d’une simplicité déconcertante, les corps des plus importants seigneurs et chefs de guerre des îles de l’ouest écossais. De nombreuses pierres tombales anciennes sculptées sont encore dans ce cimetière et d’autres ont été déplacées pour mieux les préserver dans le musée ou le cloître de l’abbaye. Les premières croix sur les tombes, assez conventionnelles aujourd’hui, seraient apparues à Iona aux environs de l’an 600, comme le montre les plus anciennes croix ornées de symboles sophistiqués et aux designs variés, comme le montrent les différents exemples vus dans le musée adjacent à l’abbaye.
Nous sortons ensuite de ce cimetière pour nous rendre sur le promontoire rocheux (“Torr an aba”) faisant face à l’abbaye et d’où Columba travaillait. Cet emplacement offre une vue imprenable sur le Sound of Iona, l’extrémité du Ross of Mull et la petite chapelle abritant le tombeau de St Columba située juste derrière la réplique d’une imposante croix en granit sculptée et dédiée à St Jean (l’originale est dans le musée). Cette abbaye a été construite après l’arrivée au XIIIe siècle de moines bénédictins et de soeurs augustiniennes invités par Ranald, Seigneur des Îles et descendant de Somerled, pour revitaliser la vie religieuse sur l’île et moyennant des moyens de subsistances plus conséquents. Plusieurs attaques armées vinrent saboter ce nouveau monastère, plusieurs chefs religieux irlandais n’acceptant pas de perdre leur connexion et leur influence sur Iona. A la suite du traité de Perth (1266) entre la Norvège et l’Ecosse, Iona revint au royaume d’Ecosse et devint progressivement un important lieu de pèlerinage, jusqu’à la Réformation de 1560 qui signa la fin des monastères en Ecosse.
[#8 – Irlande – Ecosse 2024] de Loch Buie à l’île sacrée Iona 29
Plusieurs tentatives de restauration ont ensuite été menées, sans succès, conduisant progressivement les bâtiments à l’état de ruines à la fin du XIXe siècle, comme l’attestent plusieurs photographies prises avant d’importants travaux. Le 8e Duc d’Argyll, propriétaire de l’île, commissionna un architecte pour consolider les ruines puis céda l’abbaye, le cimetière et le couvent au Iona Cathedral Trust en 1899. D’importants travaux de rénovation furent lancés et 6 ans plus tard, un premier office pu déjà être réalisé dans l’église partiellement rénovée. Les décennies suivantes furent dédiées à la restauration du monastère et de toute la partie ouest du cloître, sous l’impulsion de la Iona Community, une communauté chrétienne travaillant pour la paix et la justice sociale et ayant des membres dispersés dans le monde entier. En 2000 le Iona Cathedral Trust finit par céder l’abbaye, le cimetière, l’église Saint Ronan et le couvent au monuments historiques d’Ecosse. La cathédrale est aujourd’hui en bon état et entretenue grâce aux fonds issus des visites et de dons.
Bref, vous l’aurez compris, Iona est le lieu à ne pas manquer lorsque vous vous rendez aux Hébrides, c’est un peu le “St Jacques de Compostelle” écossais et quitte à faire le pèlerinage, celui-ci se fait selon nous plutôt à la voile qu’à pieds. Même si vous n’êtes pas passionné.e d’histoire, la beauté du monument et de ses environs sont marquants, ils ouvrent une parenthèse qui vous transporte à différentes époques et permettent de porter ensuite un autre regard sur ces îles. Iona crée un véritable espace pour l’imaginaire, faisant finalement écho à ce que nous recherchons aussi dans la navigation et les longues déconnexion du tumulte qu’elle procure, en harmonie avec car dépendants des éléments. Cette sensation se retrouve aussi résumée dans les mots du compositeurs Felix Mendelssohn, en 1829, mentionnés sur l’un des murs de la sortie du cloître : “When in some future time I shall sit in a madly crowded assembly with music and dancing round me, and the wish arises to retire into the loneliest loneliness, I shall think of Iona.” (traduction : “Quand dans le futur je serai assis au sein d’une assemblée follement bondée, avec de la musique et des danses autour de moi, et que se fera sentir le désir de me retirer dans la solitude la plus solitaire, je penserai à Iona.”)
[#8 – Irlande – Ecosse 2024] de Loch Buie à l’île sacrée Iona 30
N’ayant pas vu le temps passer, ce n’est que tard dans l’après-midi que nous rejoignons Milagro, grignotant rapidement quelque chose avant de lever l’ancre pour profiter des bonnes conditions pour rejoindre Staffa puis Ulva avant la tombée de la nuit.
Petit bonus : les lumières du couchant sur les récifs et embruns au sud de Iona quelques semaines plus tard, au retour des îles Treshnish.
Vous aimez nous lire nos projets ? Donnez nous un coup de pouce :