Quand l’expédition Terra Nova explorait le pôle Sud entre 1910 et 1913

En 1910, une ambitieuse expédition se met en route pour l’Antarctique. Objectif ? Atteindre pour la première fois le pôle Sud.

En 1910, une ambitieuse expédition se met en route pour l’Antarctique. Objectif ? Atteindre pour la première fois le pôle Sud.

L’explorateur britannique Robert Falcon Scott, en 1910, se met en tête d’entreprendre une ambitieuse expédition en Antarctique. Son rêve : mettre le pied sur des terres inconnues, mener des études scientifiques et surtout devenir par là même occasion le premier homme à atteindre le pôle Sud.

Cette mission avait donc tout d’un énorme challenge. L’année d’avant, un certain Ernest Shackleton avait déjà approché le pôle à moins de 200 kilomètres. Un autre explorateur, le Norvégien Roald Amundsen, avait également des vues sur ce record à battre.

Alors, immédiatement après avoir obtenu des fonds publics et privés, l’expédition britannique (plus populairement appelée l’expédition de Terra Nova, du nom du navire d’approvisionnement) n’a pas perdu de temps et s’est mise en route pour l’Antarctique.

En janvier 1911, le navire atteint la dépendance de Ross, une région glacée située au sud de la Nouvelle-Zélande et dominée par la barrière de Ross, la plus grande barrière de glace de la région. C’est au bord de cette barrière, sur les rives volcaniques de l’île de Ross, que l’expédition a déchargé ses chiens de traîneau, ses poneys, ses traîneaux motorisés ainsi qu’une cabane en bois préfabriquée et isolée grâce à des algues matelassées.

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Le Terra Nova, dans toute sa splendeur, 1910.
UNIVERSAL HISTORY ARCHIVE/UIG VIA GETTY IMAGES
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Des hommes et des chiens, à bord du Terra Nova, 1910.
LIBRARY OF CONGRESS/CORBIS/VCG VIA GETTY IMAGES

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Le matelot Mortimer McCarthy, aux commandes du Terra Nova, 1910.
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Le médecin de bord George Murray Levick écorche un pingouin, en 1910.
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Le 28 décembre 1910, un pingouin traverse une plaque de glace de la dépendance de Ross.
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5 janvier 1911 : le géologue Thomas Griffith Taylor et le météorologue Charles Wright observent leTerra Nova depuis l’intérieur d’une grotte de glace.
IMAGE: HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

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Le 23 janvier 1911, des hommes montent le campement sur le cap Evans. À l’arrière plan de la photo, on aperçoit le volcan du mont Erebus.
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En décembre 1910, le capitaine Lawrence Oates se tient près des poneys dans leur étable, à bord du Terra Nova.
HERBERT PONTING/PUBLIC DOMAIN

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En 1911, le docteur Edward Wilson en compagnie de Nobby le poney.
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Quelques chiens se reposent près d’un iceberg.
HERBERT G. PONTING/LIBRARY OF CONGRESS/CORBIS/VCG VIA GETTY IMAGES
Le Terra Nova, au loin, en 1911.
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Le Terra Nova, au loin, en 1911.
THE PRINT COLLECTOR/PRINT COLLECTOR/GETTY IMAGES

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Un pingouin empêche le photographe Herbert Ponting de s’approcher de son nid sur l’île de Ross, en 1911.
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Chris le chien à traîneau écoute de la musique, planté devant le gramophone.
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Le sous-officier Edgar Evans, en 1911.
PETTY OFFICER EDGAR EVANS.IMAGE: HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

C’est une fois le camp installé que les membres de l’expédition ont pu poursuivre leurs explorations.

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7 février 1911 : les hommes réchauffent leurs repas au campement.
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Le docteur Edward Wilson en tenue de traîneau, en avril 1911.
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Un membre de l’expédition en train de manger une boîte de conserve de haricots, en janvier 1912.
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Le commandant de bord Victor Campbell avait choisi six hommes pour l’accompagner sur le Terra Nova, dans l’espoir de mener des travaux scientifiques sur la terre du Roi-Édouard-VII. Un jour, sur le chemin du retour à leur campement, ils ont été surpris de tomber sur une autre expédition arrivée entre temps : celle de Roald Amundsen, qui avait posé ses valises dans la baie des Baleines.

Encore plus près du pôle

Les deux expéditions ont échangé quelques plaisanteries cordiales, puis Campbell s’est empressé de revenir au camp pour informer Scott de l’arrivée des rivaux. Un peu abasourdi par la nouvelle, Scott a choisi de poursuivre la mission comme prévu et a ordonné le déplacement des cargaisons plus près du pôle.

La manœuvre n’a pas été une partie de plaisir. Presque immédiatement, les complications sont arrivées : violents blizzards, fatigue des chevaux commençant à s’affamer… Seuls deux des huit présents au début de la mission ont d’ailleurs pu survivre.

tn10.jpgLe maître-chien Cecil Meares et le capitaine Lawrence Oates cuisinent de la graisse de baleine pour les chiens, en mai 1911. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

Pendant ce temps-là, des groupes de géologues exploraient les régions avoisinantes.

Les 25 hommes de la fête se sont installés dans la hutte, au début de l’hiver en Antarctique, en avril 1911, tuant le temps à lire, étudier et parfois jouer quelques matchs de foot. Scott poursuit, au même moment, ses calculs et ses plans pour organiser le voyage vers le pôle.

Au cours de l’hiver, le docteur Edward Wilson, scientifique en chef, a mené plusieurs hommes dans une sortie pour récupérer des œufs de manchots empereurs dans une colonie de rochers, situé à plus de 100 kilomètres du campement.

tn11.jpgLe capitaine Scott, en bout de table, célèbre son 43e anniversaire, le 6 juin 1911. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

tn12.jpg12 juillet 1911 : le géologue Frank Debenham écrase des bouts de pierre. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

tn13.jpg22 juillet 1911 : le photographe Herbert Ponting dans sa chambre noire. IMAGE: HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

tn14.jpgUn traîneau, en 1912. HULTON-DEUTSCH COLLECTION/CORBIS/CORBIS VIA GETTY IMAGES

tn15.jpgApsley Cherry-Garrard, en octobre 1911. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

tn16.jpg7 octobre 1911 : le capitaine Scott écrit dans son journal intime. Il a accroché des photos de sa femme et de son fils sur le mur derrière lui. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

tn17.jpg8 octobre 1911 : un homme se tient en haut du Matterhorn, avec le volcan Erebus en arrière plan. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

tn18.jpg9 octobre 1911 : Henry Robertson Bowers, Lawrence Oates, Cecil Meares, Edward L. Atkinson et Apsley Cherry-Garrard se reposent. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

tn19.jpg2 décembre 1911 : Anton Omelchenko se trouve sur le glacier Barne, sur l’île de Ross. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

tn20.jpgJanvier 1912, Cecil Meares joue du piano. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

tn21.jpgNovembre 1911 : le capitaine Scott prêt à aller vers le pôle Sud. IMAGE: HULTON ARCHIVE/GETTY IMAGES

À l’arrivée du printemps, Scott a établi son plan pour atteindre le pôle Sud. Une première troupe de 16 hommes s’est mise en marche pour la grande barrière de glace, transportant des fournitures et des traîneaux à moteur, des poneys ainsi que des chiens.

tn22.jpgJanvier 1912 : le capitaine Scott mène un convoi vers le pôle Sud. HULTON ARCHIVE/GETTY IMAGES

tn23.jpgJanvier 1912, un plutôt gelé Charles Wright est revenu au campement après avoir atteint la barrière de Ross. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

Le 4 décembre, la mission a atteint le bord le plus éloigné de la barrière de Ross et a commencé à grimper le glacier Beardmore.

Le 20 décembre, les hommes atteignent enfin le début du vaste plateau vide qui se trouvait entre eux et le pôle. Les chiens sont alors renvoyés à la base, et le 3 janvier 1912, Scott choisit les quatre hommes qui le rejoindraient dans la partie polaire : le scientifique en chef Edward Wilson, Lawrence Oates, Henry Bowers et Edgar Evans.

Arrivés un mois trop tard

Les cinq derniers hommes poussent alors vers le sud. Le 16 janvier, au milieu d’une immense étendue de néant blanc autour d’eux, ils aperçoivent quelque chose – un drapeau noir flottant sur un traîneau. Une note a été jointe. Amundsen les avait battus d’un mois. Crestfallen, Scott et ses compagnons atteignirent le pôle Sud le lendemain et découvrirent le camp qu’Amundsen avait laissé derrière lui le lendemain.

tn24.jpgLe docteur Wilson, les capitaines Scott et Oates, Henry Bowers ainsi que Edgar Evans posent au pôle Sud, le 18 janvier 1912. DOMAINE PUBLIC

tn25.jpg18 janvier 1912 : le capitaine Scott trouve une tente noire derrière Amundsen, plantée là un mois plus tôt. HULTON-DEUTSCH COLLECTION/CORBIS/CORBIS VIA GETTY IMAGES

Bien que n’étant pas le triomphe qu’ils avaient imaginé, leur mission avait enfin été menée à bien. Sur cette satisfaction, le groupe décide de retourner au campement. Mais Evans, souffrant de gelures sévères et d’autres blessures, s’effondre et meurt au bord du glacier le 17 février. Les quatre hommes survivants traversent alors la barrière de Ross pour retrouver leurs chiens.

Ceux-ci ne sont pas présents au rendez-vous. Or, les pieds gelés d’Oates ne lui permettent plus de marcher plus d’une dizaine de kilomètres par jour. Le 17 mars, à l’âge de 32 ans, il perd l’usage de ses mains. Conscient d’être un frein pour le groupe, un jour, il assure à ses partenaires sous leurs tentes qu’il sort juste prendre l’air un moment. Il ne reviendra jamais.

“Dehors, la tempête gronde. Je n’ai plus beaucoup d’espoir”

Scott, Bowers et Wilson ont continué, devenant plus faibles et malades tout au long du voyage. Le 20 mars, à seulement une vingtaine de kilomètres du grand campement, ils sont immobilisés par une féroce tempête de neige.

“Nous tentons de rejoindre notre grand campement, mais dehors, la tempête gronde. Je n’ai plus beaucoup d’espoir. Bien sûr, nous allons tout faire pour tenir le choc, mais il faut faire face à l’évidence : nous sommes de plus en plus faibles. Même si le grand campement n’est plus bien loin. Je n’ai pas l’énergie d’écrire davantage. R. Scott. Pour l’amour de Dieu, prenez soin de nos hommes”, peut-on lire dans le journal de Robert Falcon Scott, à la date du 23 mars 1912. Ce sera la dernière entrée de son carnet.

Deux semaines tard, les corps de Scott, Wilson et Bowers ont été retrouvés par les hommes restés au campement.

tn26.jpgLes membres de l’expédition retournent en Nouvelle Zélande, à bord du Terra Nova, après avoir retrouvé les corps de Scott et de ses coéquipiers. HULTON-DEUTSCH COLLECTION/CORBIS/CORBIS VIA GETTY IMAGES

Source : Quand l’expédition Terra Nova explorait le pôle Sud entre 1910 et 1913

« Zona Franca » : en Patagonie aussi, le tourisme gomme l’histoire et la géographie (Le Monde, 14/2/2017)

Un documentaire fait résonner des siècles de luttes sociales oblitérées.

Par Mathieu Macheret Publié le 14 février 2017 à 08h40, modifié le 14 février 2017 à 08h40

« Zona Franca », un documentaire français consacré à la Patagonie.
« Zona Franca », un documentaire français consacré à la Patagonie. GEORGI LAZAREVSKI/ZEUGMA FILMS

L’avis du  « Monde » – à voir 

Existe-t-il dans notre monde surquadrillé une idée du « lointain » où l’aventure et la découverte seraient encore envisageables ? En explorant les paysages surréels de la Patagonie chilienne, à l’extrémité du monde, le photographe et chef opérateur Georgi Lazarevski, d’origine yougoslave, apporte une réponse sceptique et teintée de mélancolie : la société moderne à son stade le plus avancé, celui du tourisme, foule du pied toute terre existante et réécrit l’histoire à l’aune de ses itinéraires tout tracés.

Son beau documentaire Zona Franca, situé dans la province délaissée du détroit de Magellan, s’enroule autour de trois personnages. Le premier, Gaspar, est un vieil orpailleur vivant loin de tout dans son rancho rafistolé. L’or ne faisant plus recette, il propose aux touristes de passage de l’observer dans ses activités. Edgardo, routier très engagé politiquement, participe au blocage d’un axe touristique, en guise de manifestation contre la hausse des prix du gaz. Enfin, Patricia, gardienne silencieuse, surveille les parages de la « Zona Franca », le plus gros centre commercial de la région et espace commercial défiscalisé, où affluent les visiteurs locaux et étrangers. Chacun ouvre un point de vue différent sur les évolutions historiques, sociales, économiques de la région, mais surtout sur l’indécrottable isolement de sa population à travers les âges.

Splendeur terrible

Lors d’une visite dans un ancien abattoir réhabilité en hôtel de luxe, Edgardo rappelle que sous la domination anglaise, à la fin du XIXe siècle, les ouvriers travaillaient 14 heures par jour sans aucun droit. Un passage dans la riche demeure du pionnier et industriel Mauricio Braun, devenue musée, fait ressurgir le souvenir enfoui du génocide des aborigènes, de la spoliation des terres, de l’exploitation à tous crins – désolantes annales qu’une guide réunit sous le terme de « Patagonie tragique ».

A travers les trois personnages suivis dans son reportage, Georgi Lazarevski donne une vision de la Patagonie réaliste et humaine.

La suite de l’article est réservée aux abonnés : https://www.lemonde.fr/cinema/article/2017/02/14/zona-franca-en-patagonie-le-tourisme-gomme-l-histoire-et-la-geographie_5079303_3476.html

Expédition Antarctica : sur les traces du manchot empereur

Expédition Antarctica : sur les traces du manchot empereur

Dix ans après La Marche de l’Empereur, Oscar du meilleur documentaire en 2006, Luc Jacquet est retourné sur la base de Dumont d’Urville en Antarctique accompagné de photographes, afin de mesurer l’impact du bouleversement climatique sur les régions polaires et d’attirer l’attention du grand public sur cette problématique. Après avoir suivi l’expédition en décembre 2015 (voir les vidéos), découvrez les coulisses de ce tournage exceptionnel grâce aux vidéos VR 360 d’Expédition Antarctica (disponibles sur l’appli 360° d’ARTE via iOS et Android).

Également à venir en janvier, deux documentaires de Jérôme Bouvier : 

1. Antarctica, sur les traces de l’empereur, 90′, diffusé sur ARTE le 28 janvier 2017 à 20h50

Chef de l’expédition, Luc Jacquet revient sur la manchotière de “La Marche de l’Empereur” pour témoigner de la fragilité de ces symboles de l’Antarctique, continent qui subit aujourd’hui l’impact du dérèglement climatique. Les photographes Vincent Munier et Laurent Ballesta embarquent avec l’expédition « Wild-Touch Antarctica ! » pour la base de Dumont d’Urville en Antarctique, afin de découvrir les trésors de cette immense réserve naturelle. Mêlant les points de vue sous-marins et terrestres, ils apportent leurs regards artistiques sur ce continent en pleine mutation et ses habitants, confrontés aux effets du changement climatique. Des images uniques où la douceur de la banquise s’oppose à la densité des fonds marins sous la glace. 

Un film écrit par Jérôme Bouvier et Marianne Cramer, en collaboration avec Gil Gébaïli. Réalisé par Jérôme Bouvier. Narrateur : Aurélien Recoing; Coproduction : Arte France, Paprika Films, Wild-Touch Production, Andromède Océanologie, CNRS Images, avec le soutien de la région Ile de France, avec la participation du CNC, avec le soutien institutionnel des TAAF et de l’IPEV, en partenariat avec Blancpain (France, 2016, 1h30)

2. Les secrets des animaux des glaces, 52′diffusé sur ARTE le 28 janvier 2017 à 22h20

Au coeur des glaces de l’Antarctique se cache une faune et une flore d’une richesse étonnante. Sur la banquise ou sur le continent comme dans l’océan qui entoure le continent, tels des super héros, les habitants de l’Antarctique sont les gardiens de la frontière du vivant.  Au delà des conditions climatiques auxquelles ils font face, toute vie semble impossible. En cela, ils sont un formidable laboratoire de connaissance et de compréhension du vivant que nous vous proposons de découvrir. Comment ces espèces peuvent-elles survivre au milieu de ce désert hostile ? Quelles sont les mécaniques d’adaptation à l’oeuvre qui leur permettent de maintenir la vie au sud du sud de nôtre planète ? Que nous apprennent-elles de notre monde et de son évolution ?

Un film écrit et réalisé par Jérôme Bouvier et Marianne Cramer, avec Christophe Barbaud, chercheur au CNRS, spécialiste de la faune antarctique. Coproduction : Arte France, Paprika Films, Wild-Touch Production, Andromède Océanologie, CNRS Images, avec le soutien de la région Auvergne-Rhône Alpes, la participation du CNC, le soutien institutionnel des TAAF et de l’IPEV et en partenariat avec Blancpain (France, 2016, 52 mn).

Source : Expédition Antarctica : sur les traces du manchot empereur

Le Cap Horn, ce bout du monde qui fascine (France Inter, 18/12/2016)

Le Cap Horn est une falaise au sud de l'archipel de la Terre de Feu, au Chili
Le Cap Horn est une falaise au sud de l’archipel de la Terre de Feu, au Chili © Maxppp – MaxPPP

Étape mythique des grandes traversées, le célèbre Cap Horn. Un lieu chargé en histoire maritime… et en mystères.

Par Julien Baldacchino, source : https://www.radiofrance.fr/franceinter/le-cap-horn-ce-bout-du-monde-qui-fascine-5448157

Le Cap Horn, qui marque le début de la remontée des navires vers la France est le dernier des trois caps que passent les skippers de la célèbre course, après les caps de Bonne-Espérance (au sud de l’Afrique) et Leeuwin (au sud de l’Australie). Il est le point le plus au sud de l’Amérique, à l’extrême sud de l’archipel chilien de la Terre de Feu.

Et c’est, pour tous les skippers, et au-delà, pour tous les navigateurs depuis plusieurs siècles, l’un des passages les plus compliqués du monde entier en mer. Et c’est ce qui fait la renommée du Cap Horn : de nombreux bateaux y ont fait naufrage, et des dizaines de marins y ont perdu la vie.

Vents et vagues

Franchi pour la première fois par Jacob Le Maire et Willem Schouten (qui avaient été financés par la ville hollandaise de Hoorn, qui lui a donné son nom) il y a 400 ans, en 1616, le cap Horn a la particularité de se situer à une latitude de 56° sud.

Soit bien en-dessous de la latitude de 40° au-delà de laquelle les vents sont particulièrement violents (les fameux “Quarantièmes rugissants”). Plus exactement, avec sa latitude, le cap Horn se situe entre les “cinquantièmes hurlants” et les “soixantièmes stridents”.

Et les vents violents donnent lieu, en plus, à des vagues très fortes et des courants importants. Les plus hautes vagues dans la zone peuvent atteindre 30 mètres de haut.

Un cap incontournable jusqu’au XXe siècle

Mais si ce cap est si compliqué à franchir, pourquoi tant de navigateurs s’y sont-ils frottés pendant des siècles ? Parce qu’il n’y avait pas le choix ! Avant la construction du canal de Panama, inauguré en 1914, le sud du Chili était le seul passage entre l’océan Atlantique et le Pacifique. Il existe deux routes : le détroit de Magellan, qui passe entre le sud du continent américain et la Terre de Feu, et le passage de Drake, entre la Terre de Feu et l’Antarctique, près du Cap Horn donc.

Ainsi, l’année 1982, quelque 1.200 voiliers sont par le Cap Horn, essentiellement des navires de commerce. Après 1914 et l’ouverture du canal de Panama, ce nombre n’a cessé de décroître : en 1949, le Cap Horn a vu passer son dernier bateau commercial, le Pamir, un navire allemand.

Aujourd’hui, ce célèbre cap n’est plus franchi que par des navigateurs sportifs qui veulent défier leurs limites. Et il reste une épreuve compliquée : en 2009 par exemple sur le Vendée Globe, le skipper Jean Le Cam a chaviré peu avant d’arriver au Cap Horn, obligeant deux de ses concurrents, Vincent Riou et Armel Le Cléac’h, à se détourner Vendée Globe pour aller à son secours.

Chansons et littérature

Bien qu’il ne soit plus aussi emprunté, le Cap Horn reste un lieu fort pour la culture populaire. Plusieurs chants de marins l’évoquent, et de nombreux ouvrages littéraires, dont beaucoup de récits de voyage (comme Jean Raspail qui a consacré plusieurs livres à la Patagonie et à la Terre de feu).

Enfin, le Cap Horn a aussi laissé sa trace dans l’histoire scientifique : pour écrire son fameux “De l’origine des espèces”, Charles Darwin a fait un tour du monde en bateau pendant cinq ans qui l’a conduit notamment sur la Terre du Feu. Dans Le voyage du Beagle”, il raconte lui aussi son passage épique du Cap Horn.

La première expédition au pôle Sud a 105 ans

Roald Amundsen plantait le drapeau norvégien sur le point le plus austral de la Terre le 14 décembre 1911.

Ce fut une victoire inespérée. Le 14 décembre 1911, à l’époque ou les explorateurs se livrent une bataille sans merci pour parcourir les coins les plus reculés de la planète jamais encore atteint, l’Antarctique reste la dernière terre à conquérir. Deux équipes s’affrontent : d’un côté, celle du Norvégien Roald Amundsen, de l’autre celle menée par Robert Falcon Scott, engagé par la couronne britannique. Le premier, que l’on surnomme “le dernier des Vikings” crée la surprise en plantant le drapeau de la Norvège au pôle Sud. Il double sur la ligne d’arrivée les Anglais, ses principaux adversaires dans la conquête des pôles.

Les Britanniques étaient pourtant partis favoris. Ils sont les premiers à prendre la mer. Pendant ce temps, en Norvège, Roald Amundsen prépare officiellement une expédition vers le pôle Nord. Mais impossible pour lui de laisser les Britanniques lui arracher son rêve.

Il part à l’assaut du Sud à bord du Fram, dans le plus grand secret. Les deux équipes arrivent à quelques kilomètres de l’Antarctique et organisent leur camp. L’explorateur norvégien réussit l’exploit en premier. Quelques jours plus tard, Scott retrouve une tente enfouie sous la neige. À l’intérieur, une lettre signée Amundsen, leur indiquant qu’ils sont passés ici même, et avant eux.

Rien ne se passera décidément comme prévu pour les Anglais. Acharnement du sort, alors que le bateau de Roald Amundsen rentrera en vainqueur en Norvège, tout l’équipage de Scott trouvera la mort sur le chemin du retour.

Source : La première expédition au pôle Sud a 105 ans

Le Grand Orchestre des Animaux – Bernie Krause – Ecoute en ligne

Explorez depuis votre ordinateur les paysages sonores de Bernie Krause actuellement en exposition à la Fondation Cartier. Laissez vous guider par la voix française de l’artiste Camille ! Une expérience enrichissante, pour ceux qui n’auraient pas l’opportunité de se rendre à la Fondation Cartier avant le 17 janvier 2017.

Belle découverte à tous !

 

Source : Le Grand Orchestre des Animaux

A l’écoute de la beauté du monde sonore animale – France Inter “La Tête au carré”

À l’occasion de l’ exposition “Le grand orchestre des animaux” (Fondation Cartier), plongée dans l’univers sonore animal avec deux bio acousticiens : Bernie Krause et Thierry Aubin

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Victoria’s riflebird © Getty / Auscape

Bernie Krause est un musicien , ingénieur du son et scientifique de l’écoute.Il consacre sa vie à connaitre et à faire connaitre la diversité , la complexité et l’extrême beauté du monde sonore animale qu’il a appelé la biophonie. Ses travaux nous enseignent quechaque espèce animale possède sa propose signature acoustique qui, à l’instar d’un instrument de musique dans un orchestre, vient s’inscrire avec précision et subtilité dans la trame de la grande partition du paysage sonore de l’écosystème où elle vit. Il est l’auteur de « Chansons animales et cacophonie humaines, Manifeste pour la sauvegarde des paysages sonores naturels » Ed Actes Sud et Fondation Cartier pour l’art contemporain.

Il participera le mardi 29 novembre à 20h aux Nuits des animaux et s’entretiendra avec le biologiste Jean Claude Ameisen

“Le Grand orchestre des animaux” à écouter et voir à la Fondation Cartier pour l’art contemporain jusqu’au 8 janvier 2017

Thierry Aubin, est bio acousticien et directeur de recherche au Cnrs et responsable de l’équipe ” communication acoustique “à l’Institut des Neuroscience Paris Saclay. Il s’intéresse à l’adaptation des systèmes de communication acoustiques aux contraintes environnementales, à la sélection sexuelle liée aux communications acoustiques ou encore au rôle des communications acoustiques dans la structuration des groupes animaux.

Source : A l’écoute de la beauté du monde sonore animale

Des milliers de castors exterminés en Patagonie pour protéger la forêt (RTS, 15/11/2016)

2012. Le doc nature. Castors les architectes de l'eau [RTS/Leine Stikkel]
Les castors occasionnent des dégâts en abattant des arbres et en obstruant les rivières (illustration). – [RTS/Leine Stikkel]

L’Argentine et le Chili ont opté pour un plan d’extermination face à une invasion de castors dans la région d’Ushuaïa, en Patagonie. Quelque 100’000 rongeurs seront tués pour protéger la forêt.

Dix chasseurs trappeurs entraînés pour opérer dans des conditions extrêmes ont été chargés de la mission dans la province de la Terre de feu, à la pointe sud du continent américain, ont annoncé lundi les autorités argentines. L’opération devrait durer plusieurs années.

Ils attireront les castors dans des pièges et les tueront d’un coup sur la tête. L’initiative a le soutien des Nations unies et d’organisations de défense de l’environnement, précise le gouvernement provincial.

Rivières obstruées

L’accord de coopération entre le Chili et l’Argentine cible ces animaux, car “ils coupent un petit arbre en quelques heures et un arbre plus grand en quelques jours. On parle d’arbre vieux de 100 à 150 ans”.

La prolifération de castors en Terre de feu endommage la forêt et obstrue les rivières. [Biophoto - Sylvain Cordier]
La prolifération de castors en Terre de feu endommage la forêt et obstrue les rivières. [Biophoto – Sylvain Cordier]

Ils abattent notamment des hêtres de Terre de feu, qui peuvent atteindre 30 mètres de haut, “provoquant des inondations car ils obstruent des rivières”, précise le directeur des zones protégées de la province la plus australe de l’Argentine.

ats/jvia

Publié le 15 novembre 2016 à 08:43

L’espèce de castors aujourd’hui indésirable avait été introduite en Terre de feu en 1946, une cinquantaine de rongeurs venant du Canada, pour alimenter les tanneries locales. Les castors se sont ensuite reproduits de manière incontrôlée. Les autorités estiment que les castors ont détruit 400 km2 de forêt.

Dans un documentaire, Claudio Bertonatti, un scientifique argentin, compare la vue de cette zone à un paysage de guerre. “Quand j’ai vu cela, cela m’a fait penser à la Pologne durant la seconde guerre mondiale, où les grandes forêts avaient été bombardées, incendiées”.

Source : https://www.rts.ch/info/monde/8167034-des-milliers-de-castors-extermines-en-patagonie-pour-proteger-la-foret.html

Création du plus grand sanctuaire marin en Antarctique

Le plus grand sanctuaire marin au monde va être créé en Antarctique, aux termes d’un accord obtenu après des années de négociations. Il s’étendra sur une superficie de plus de 1,55 million de kilomètres carrés, dont 1,12 million km2 interdits à la pêche.

Vendredi 28 octobre, après des années de négociations, les 25 membres de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) ont approuvé à l’unanimité un accord « historique ». Après quelques modifications apportées au texte d’origine présenté par les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande, «l’ accord final tient en équilibre la protection marine, la pêche durable et les intérêts scientifiques », a détaillé Murray McCully, le ministre des affaires étrangères néo-zélandais.

Ce sanctuaire exceptionnel est destiné à protéger la zone immaculée de la mer de Ross en Antarctique ; une immense baie côté pacifique, sous juridiction néo-zélandaise. Du nom de l’explorateur britannique James Clark Ross qui l’a découverte en 1841, elle fait office de zone vierge de toute pollution, de  surpêche et d’espèces invasives. On la surnomme « le dernier océan », abritant une très riche biodiversité dont un tiers des manchots Adélie et d’innombrables krills (petites crevettes nourrissants poissons, phoques, baleines et oiseaux marins).

Ce projet porte sur une zone de 1,57 million de kilomètres carrés dont 1,12 million seront totalement protégés de tout prélèvement, pêche comprise. L’équivalent en surface de l’Angleterre, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie réunies.

Jusqu’en 2015, le gouvernement chinois y était réticent, avant de s’incliner. Ne manquait plus que l’accord de la Russie, qui s’opposait au projet en raison des droits de pêche. Désormais, l’accord est signé, courant sur 35 ans.

« Une avancée majeure pour la protection de la vie sauvage », saluée par le WWF France. Sa présidente et ancienne navigatrice Isabelle Autissier ajoute : « l’accord qui a été trouvé est un moment décisif pour l’avenir et la protection de l’Antarctique et de l’océan Austral […] Après des années d’impasse lors des réunions annuelles de la CCAMLR, cette décision va donner un nouvel élan au sein de la Commission qui nous permettra, nous l’espérons, d’atteindre un statut de protection permanent pour la mer de Ross au cours des prochaines années et d’obtenir par ailleurs un statut d’Aire Marine Protégée en Antarctique Est et dans la mer de Weddell ».

Photo : NASA/GSFC/Michael Studinger

Source : http://www.greenweez-magazine.com/environnement/creation-du-plus-grand-sanctuaire-marin-en-antarctique_a-43-461.html

Mois du film documentaire : Yamana, retour en Patagonie

Projection de Yamana, retour en Patagonie, un film de Fabrice Marquat (2008 – 80 min) Jeudi 10 novembre de 18h30 à 20h30 à la Médiathèque Aimé Césaire 61 rue Mirabeau, 25000 Besançon

D’où nous vient le désir d’ailleurs, de voyages et d’aventures ? Qu’attend-on de ces exils définitifs ou momentanés ? Pendant un voyage à moto en Patagonie, le réalisateur se penche sur son histoire familiale et part à la rencontre de femmes et d’hommes qui ont tout quitté pour le mythe patagon. Venus des quatre coins du monde, ils vivent la Patagonie à leur façon, entre fascination et désillusion. Carnet de route intimiste, Yamana est avant totu un regard sensible posé sur l’autre et son parcours.
Projection suivie d’une discussion avec le réalisateur

Entrée libre et gratuite

https://www.facebook.com/events/550535581816494/