« Voyage au bout du monde » depuis la Rochelle !

« Voyage au bout du monde » depuis la Rochelle !

Si vous prévoyez de passer à la Rochelle cet été, ne manquez pas ce voyage au bout du monde ! Créée par Sébastien Laurier et en partenariat avec l’association du phare du bout du monde et la ville de la Rochelle, cette fiction sonore et immersive vous transporte pendant une heure à l’extrême sud de la Patagonie, au départ du bureau du port de la pointe des Minimes.

Plusieurs membres de l’association Karukinka ont participé à ce projet, dont Mirtha Salamanca (femme selk’nam membre du conseil participatif indigène d’Argentine) et confiant sa voix française à Marie-Pierre Lemasson, trésorière de l’association et que Mirtha connaît depuis 2019, lors de sa première venue en France, dans le cadre du projet Haizebegi. Et oui, le personnage principal, Lauriane, n’est pas sans faire écho à la fondatrice de Karukinka…

Pour en savoir plus et préparer votre téléportation en Terre de Feu et dans les canaux du sud du détroit de Magellan, rendez-vous sur la page dédiée de l’office du tourisme de la Rochelle (https://www.larochelle-tourisme.com/a-faire/activites-de-loisirs/activites-de-loisirs-outdoor/voyage-au-bout-du-monde-une-fiction-sonore) et sur le site de l’association du phare du bout du monde (https://lephareduboutdumonde.com).

Et si vous voulez aller encore plus loin, venez avec nous visiter le « vrai » phare du bout du monde avec nous l’hiver et le printemps (du nord!) prochains (février-avril 2025) à bord du voilier de l’association : Milagro. Plus d’informations sur : https://karukinka-exploration.com/patagonie-2025/

Des micros dans les fonds de l’Antarctique, pour comprendre la vie marine (Le Progrès – AFP, 18/02/2024)

Des micros dans les fonds de l’Antarctique, pour comprendre la vie marine (Le Progrès – AFP, 18/02/2024)

Une équipe de scientifiques écoute la faune marine du continent blanc en immergeant des micros dans ses profondeurs. Une aventure fascinante.

Dans les profondeurs de l’Antarctique, des microphones immergés recueillent des sons de « vaisseaux spatiaux » et une variété de bourdonnements « impressionnants », explique la scientifique colombienne Andrea Bonilla, à l’écoute de la vie sous-marine lors d’une expédition aux confins du continent blanc.

À 500 mètres de profondeur

La biologiste de l’université Cornell de New York immerge à 500 mètres de profondeur des hydrophones enveloppés de titane qui enregistreront une année entière ces ondes sonores des profondeurs.

Une fois déchiffrées, elles permettront de comprendre le comportement des mammifères marins et leurs déplacements pendant l’hiver austral, lorsque l’Antarctique devient presque inhabitable.

« Il y a ici des espèces dont le son est impressionnant, littéralement comme dans Star Wars, on dirait des vaisseaux spatiaux. Très peu d’oreilles ont le privilège de les entendre », déclare la scientifique de 32 ans à bord de l’ARC Simon Bolivar, un navire de la marine colombienne.

Tension et excitation

Titulaire d’un doctorat en acoustique marine, Andrea Bonilla et les autres scientifiques à bord de la 10e expédition colombienne dans l’Antarctique récupèrent également les micros déposés l’an passé lors d’une mission opérée par la marine turque.

Guidé par des coordonnées GPS, le bateau entre dans la zone de rencontre. Pour remonter l’hydrophone à la surface, Andrea Bonilla déclenche la libération de l’ancre qui le retenait immergé. Toute l’équipe scrute alors longuement pendant huit minutes de tension palpable les eaux calmes jusqu’à l’apparition, dans la joie, d’un petit drapeau déployé en surface.

Ses collègues la félicitent chaleureusement et elle se dit soulagée. « Je suis super excitée parce que c’était la première fois que nous faisions cette manœuvre dans ces eaux. […] Tout s’est super bien passé », se réjouit la scientifique colombienne.

Mesurer l’impact de l’activité humaine

Une fois sur la terre ferme, elle analysera un an d’enregistrements. « Dans un environnement marin, le son est fondamental », affirme-t-elle. Car le bruit ou les perturbations auditives peuvent affecter la communication des espèces ou entraver le déroulement normal d’activités naturelles telles que la chasse.

Photo d'illustration Sipa/Chine Nouvelle
Photo d’illustration Sipa/Chine Nouvelle

Ces recherches entendent également mesurer l’impact de l’activité humaine et de la pollution auxquelles sont exposés les mammifères dans un des endroits les mieux préservés de la planète.

« Zone marine protégée »

Un autre objectif est de soutenir la proposition, promue par le Chili et l’Argentine depuis 2012, de faire de la péninsule Antarctique « une zone marine protégée ». Andrea Bonilla travaille avec des spectrographes qui représentent visuellement les fréquences sonores. Les moyennes et hautes fréquences enregistrent des animaux de différentes tailles.

Ses découvertes ne serviront pas seulement à surveiller les mammifères marins, mais aussi à la recherche géophysique : les micros captent les basses fréquences émises par les mouvements telluriques et la fonte des glaces.

Manchots et baleine

Non loin du navire, une colonie de manchots marche sur un bloc de glace géant en forme de toboggan tandis qu’au-dessus des eaux profondes, les chercheurs observent une baleine à bosse qui prend une de ses dernières respirations avant que l’hiver ne la fasse fuir vers les eaux plus chaudes de l’océan Pacifique.

Photo d'illustration Sipa/Chine Nouvelle
Photo d’illustration Sipa/Chine Nouvelle

« Ma première rencontre avec une baleine a été avec une baleine qui chantait, et je pense que cela a changé ma vie », se souvient la scientifique.

Après s’être nourries pendant des mois dans la péninsule Antarctique et dans le détroit de Magellan au Chili, des milliers de ces grands mammifères se retrouvent pour se reproduire entre juin et octobre dans un corridor marin qui s’étend du sud du Costa Rica au nord du Pérou.

Des chants harmonieux

Mais « il y a aussi des espèces qui ne vivent qu’ici », souligne-t-elle, comme les phoques de Weddell et les léopards de mer, qui émettent des chants aigus de différentes tonalités, des compositions harmonieuses qui fournissent des informations sur leur comportement.

Andrea Bonilla se prépare à un nouveau largage d’hydrophone et attache le drapeau rouge au sommet de la bonbonne de titane qui servira à la repérer au milieu des eaux à son retour l’année prochaine. Au cours de l’expédition, trois microphones ont été immergés, deux dans le détroit de Bransfield et un dans le passage de Drake.

Source : https://www.leprogres.fr/environnement/2024/02/18/des-micros-dans-les-fonds-de-l-antarctique-pour-comprendre-la-vie-marine#Echobox=1708238993

[PARTENARIAT] UZÈS Le Parlement des liens, au croisement des enquêtes et des idées (Objectif Gard)

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Ce samedi matin, lors de la table ronde sur le thème « quand les savoirs entrent en résistance », à Uzès- Photo : Thierry Allard

La deuxième édition du Parlement des liens s’est tenue vendredi et samedi à Uzès. En deux temps, le vendredi étant réservé à la restitution des enquêtes en cours sur le territoire, et le samedi à des temps d’échanges avec des intellectuels de renom.

« Il y a des idées qui amincissent le monde et d’autres qui l’épaississent » : la citation du philosophe américain William James, choisie par l’éditeur de la maison Les Liens qui libèrent Henri Trubert, à l’initiative du Parlement des liens avec l’agence Comuna en partenariat avec entre autres la Région, le Département et la CCPU, pour ouvrir cette deuxième édition, sonnait comme un manifeste. Car sur deux jours, « le but de ce Parlement des liens, c’est de l’épaissir », annonce-t-il. L’épaissir en prenant en compte « les interdépendances » dans la manière d’aborder les problématiques et les remèdes à y apporter.

Alors le Parlement des liens a entrepris, il y a désormais plus d’un an, un vaste travail d’enquêtes sur le territoire du Pays d’Uzès, sur la perma-économie, la pleine santé, l’eau ou encore le portrait sonore du territoire et de ses habitants. Cette dernière, moins attendue, est menée par l’ethnomusicologue Lauriane Lemasson et le musicien Antonin Tri-Hoang, a pour but de « réaliser un portrait sonore de l’Uzège », résume la première citée. De captations sonores en entretiens avec les élus et associations du territoire, il en ressort le bruit des cours d’eau, les sons de la nature en général, des cigales aux chouettes, les coups de fusil de chasse, les moteurs des tracteurs, un « parler local » en lent déclin, mais aussi et surtout les clochers, emblèmes des villages ruraux.

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L’ethnomusicologue Lauriane Lemasson, vendredi au parlement des liens, à Uzès • Photo : Thierry Allard

Et tout ça « soulève beaucoup plus de questions que le son en lui-même, il y a tout ce qui se trouve derrière : le changement climatique, l’identité des territoires, la perte de certains sons, aussi pour prendre conscience de ce qu’on perd, et de ce qu’on pourrait sauver », développe Lauriane Lemasson. Le travail continue, et s’est provisoirement achevé ce samedi soir par une restitution des premiers travaux sonores.

Parmi les autres thèmes abordés, l’eau et les bassins versants. L’enjeu : « Comprendre d’où vient et où part l’eau du robinet », résume l’équipe du collectif Hydromondes, qui conduit cette enquête. Les questions du tourisme, des piscines privées, de l’irrigation des cultures ou encore du transfert de la compétence eau et assainissement à la Communauté de communes à l’horizon 2026 sont revenus dans les divers échanges. « L’année prochaine, nous voulons approfondir ce qu’on a compris cette année, la garrigue et sa complexité », avance François Guerroué d’Hydromondes. Et une nouvelle Fête des lavoirs devrait se tenir en juin, pour poursuivre la restitution et le partage du travail mené.

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Le collectif Hydromondes, vendredi au Parlement des liens, à Uzès • Photo : Thierry Allard

Les savoirs en résistance

Ce samedi, place au Forum, co-organisé par le journal Libération. Un forum ouvert par une table ronde sur le thème « Quand les savoirs entrent en résistance », car « il y a une scission de plus en plus forte entre les institutions et les savoirs », estime Henri Trubert. Pour en débattre, trois philosophes, Isabelle Stengers, Dominique Bourg et Vinciane Despret, et un historien, Johann Chapoutot.

Une discussion où il a été question de désobéissance civile, bridée par « un délaissement de la démocratie participative extrêmement dangereux » de la part des militants écologistes, selon Dominique Bourg, spécialiste du domaine. Une invitation à l’engagement, notamment des scientifiques, invités à sortir de leur réserve. « Déjà, choisir sa spécialité est une prise de position », pose Johann Chapoutot, spécialiste de l’histoire du nazisme et de l’Allemagne.

Des prises de position de plus en plus indispensables pour l’historien, face à un pouvoir « d’idéologues, de forcenés, de fossiles aux présupposés d’avant-hier. » Le point défendu est que le politique et le droit ont un temps de retard considérable sur l’état des savoirs notamment sur la question climatique. Or, « il y a une difficulté chez beaucoup de scientifiques à penser la mise en politique des sciences », estime Isabelle Stengers. Pas forcément à politiser les sciences, mais « à considérer que les activités scientifiques ont des comptes à rendre au collectif », précise-t-elle.

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Ce samedi matin, lors de la table ronde sur le thème « quand les savoirs entrent en résistance », à Uzès • Photo : Thierry Allard

Ce fut le cas il y a une vingtaine d’années avec les OGM. « Là, il y a eu une mise en politique des sciences », affirme la philosophe, qui regrette que cet épisode n’ait pas eu de véritables suites : « On n’a pas tiré les leçons des OGM, mais on a empêché que cette mise en politique se reproduise. »

« Ne vous étonnez pas qu’on soit tous devenus cons »

Aussi du fait des scientifiques eux-mêmes. La philosophe Vinciane Despret, qui a travaillé sur les scientifiques, dénonce « une mise à distance » de l’opinion publique de certaines sciences, comme les sciences humaines. Un constat nourri par certains dispositifs utilisés dans les protocoles, « qui mettent les gens en position d’être bêtes, dans une grande impuissance. » Le manque de moyens des chercheurs revient aussi, avec des universités « où on privilégie le quantitatif sur le qualitatif, on alimente une surchauffe dans le champ scientifique qui nous rend stupides », lance Johann Chapoutot.

Dominique Bourg dénonce pour sa part une « hyper-spécialisation », qui serait issue d’une « organisation néolibérale du savoir. » Cette spécialisation à outrance donnerait donc des prismes forts : « Ne vous étonnez pas qu’on soit tous devenus cons, et que face au danger il n’y ait rien », tonne le philosophe. Se rajoute « un glissement majeur dans les universités françaises, d’une logique structurelle à une logique de projets », affirme Johann Chapoutot.

Parfois, ce sont les méthodes employées qui sont en cause. Sur la question climatique, « le GIEC s’est adressé aux États et pas aux populations, et c’est une catastrophe », estime Dominique Bourg. Un ratage qui ouvre la porte à l’opinion « sur un objet scientifique et pas un objet d’opinion », poursuit-il. Les derniers sondages dans de nombreux pays démontrent « qu’une partie non-négligeable de la population refuse d’entendre » et se réfugie dans le déni, diagnostique Dominique Bourg.

En même temps, « on sort d’une période de lessivage intense des cerveaux, affirme Isabelle Stengers. On sort d’un moment où on nous a demandé d’être bêtes et croyants. » La solution, pour Vinciane Despret, serait de « réapprendre à raconter des histoires contre les grands récits, nous sommes découragés car nous n’imaginons plus la victoire possible. » 

Thierry Allard

https://www.objectifgard.com/gard/bagnols-uzes/uzes-le-parlement-des-liens-au-croisement-des-enquetes-et-des-idees-116185.php

[PARTENARIAT] Parlement des Liens : Uzès réalise la « carte postale sonore » de son territoire (France Bleu Gard Lozère)

Une expérience poétique et scientifique à Uzès, dans le Gard : des passionnés viennent de réaliser un « portrait sonore » du Pays d’Uzès. Sons de la nature, témoignages : une réflexion sur l’histoire de nos villages et de nos territoires.

De Tony Selliez et Hervé Sallafranque

Samedi 30 septembre 2023 à 12:41 – Mis à jour le lundi 2 octobre 2023 à 9:08

Par France Bleu Gard Lozère

C’est une expérience étonnante à vivre ou plutôt à écouter. Un portrait sonore du pays d’Uzès présenté ce week-end dans le cadre de la deuxième édition du « Parlement des liens« , qui a pour « ambition de participer à une réflexion sur les enjeux à affronter en partant du territoire du Pays d’Uzès et de la Région Occitanie pour mettre en œuvre des idées et des pratiques qui répondent aux immenses défis de notre temps ».

Lauriane Lemasson une ethnomusicologue et Antonin Tri Hoang, musicien-compositeur ont compilé des centaines d’heures de sons de la nature, mais aussi de témoignages d’élus et d’habitants des villages de l’Uzège. Une performance qu’ils vont présenter au public au centre culturel de l’Ombrière à Uzès ce samedi soir. Au delà de la carte postale sonore, une véritable réflexion sur la vie des villages, leur histoire, leur présent, mais aussi leur avenir.

Les auteurs ont notamment demandé aux élus quels étaient les bruits qui, selon eux, caractérisaient le mieux leur commune.

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Les bruits qui rythment la vie d’un village font partie intégrante de son identité souligne Lauriane Lemasson, ethnomusicologue.

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Tout le programme ici.

Henri Trubert  est l’organisateur du « parlement des liens » : « Ce qui est intéressant, c’est que beaucoup des sons que les personnes aiment sont en train de disparaître,. les cours d’écoles, les oiseaux, les coqs, les clochers. Or ils racontent notre propre histoire, nos émotions, notre façon de vivre ».

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La deuxième édition du « Parlement des liens » se poursuit ce samedi au centre culturel de l’Ombrière à Uzès avec plusieurs forums.

À partir de 19h, pour la clôture, une performance unique est prévue avec la diffusion de ce « portrait sonore du Pays d’Uzès » .

https://www.francebleu.fr/infos/culture-loisirs/insolite-uzes-realise-la-carte-postale-sonore-de-son-territoire-9497518

[PARTENARIAT] Libération : Apprendre à écouter les nuisances sonores d’un territoire (le Parlement des Liens 2023)

https://www.liberation.fr/forums/apprendre-a-ecouter-les-luisances-sonores-dun-territoire-20230929_743XYPB5AVD2LHUKNAF4MLKACY/

Entre la mélodie des cloches et le hululement des oiseaux, une ethnomusicologue et un compositeur ont sillonné le Pays d’Uzès pour en dresser une carte d’identité sonore.

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L’église Saint-Etienne, à Uzès. (René Mattes/Hemis. AFP)

par Anne-Laure Pineau, publié le 29 septembre 2023 à 1h54

Lauriane Lemasson ne connaissait pas Uzès et sa région, et ne savait pas à quoi s’attendre en débarquant au printemps 2022 avec ses micros et ses carnets de notes. D’ordinaire, l’ethnomusicologue et audio-naturaliste originaire de Loire-Atlantique travaille à l’autre bout du monde. Elle mène des recherches sur les liens qui se tissent entre l’homme et les sons de la nature et a fondé l’association Karukinka signifiant «la dernière terre des hommes»en langue selk’nam, un peuple indien de l’extrême sud du continent américain.

Il y a un monde entre Uzès et la Patagonie, mais depuis plus d’un an, accompagnée du musicien compositeur parisien Antonin-Tri Hoang, elle enquête dans les vallées et la garrigue de l’Uzège pour dresser un portrait sonore du territoire sur chaque saison. Armés de leurs micros bisoniques (pour faire des enregistrements 3D), les deux partenaires enregistrent les derniers mots d’occitan dans les villages, le bruit du tour du céramiste, les ceps que l’on coupe au sécateur, les fusils des chasseurs et les hululements du petit duc.

«Cour de récréation»

Le Parlement des liens leur a donné carte blanche pour dessiner une carte d’identité sonore. «On a sillonné les routes à partir des cartes IGN et ce qu’on pouvait y repérer d’intéressant : des lavoirs, d’anciens fours utilisés pour cuire les poteries… On a essayé d’être les plus ouverts et exhaustifs possible. Antonin a travaillé sur une partie liée à la musique en retrouvant une mélodie perdue puis retrouvée, la “fadaise d’Uzès”, une chanson des maçons uzétiens. On a également fait une grande enquête sur les clochers de 34 communes… Des clochers perçus soit comme du patrimoine soit comme une nuisance sonore.»

Les deux compères ont aussi condensé des récits d’habitants du territoire. «J’ai enfilé ma panoplie d’ethnologue, souligne Lauriane Lemasson. Les maires de plusieurs petites communes par exemple, quand je leur demandais quel était le son qu’ils préféraient, me répondaient que c’était le celui de la cour de récréation de leur école… Car cela signifiait que le village continuerait à vivre longtemps. C’était synonyme d’avenir.»

Le travail des deux musiciens fera l’objet d’un fascicule d’une cinquantaine de pages (publié par Les liens qui libèrent) qui sera mis à disposition lors du forum, les morceaux créés lors de cette expérience seront accessibles sur Internet.

[PARTENARIAT] Le Parlement des Liens en Uzège : Libération publie un dossier dédié à la 3e édition

https://www.liberation.fr/dossier/parlement-des-liens/

Comment agir dans un monde fini ? Que faire pour répondre aux grands défis de notre temps ? Venez en débattre lors de notre forum à Uzès le 30 septembre 2023. Un événement coorganisé par Libération et les éditions Les Liens qui Libèrent avec le concours de la région Occitanie.