Avis pour que les peuples autochtones participent au Conseil consultatif provincial des forêts natives (Radio Universidad, le 26/8/2024)

Avis pour que les peuples autochtones participent au Conseil consultatif provincial des forêts natives (Radio Universidad, le 26/8/2024)

La présidente de la Commission 3 du Parlement Provincial, la législatrice Laura Colazo, a dirigé une réunion avec les communautés de peuples indigènes. Il s’agit d’une initiative de la députée verte elle-même de les inclure dans la prise de décision au sein de la Commission Consultative des Forêts Indigènes (CCBN). « Nous avons l’opportunité de reconnaître et de rendre visibles les peuples autochtones de notre Province, qui ont vécu et vivent encore sur ces terres, et de proposer une réparation historique », a-t-elle déclaré. Elle a également évoqué la nécessité d’élargir la matrice énergétique de la province pour soutenir un processus de production viable.

Source : https://www.radiouniversidad.com.ar/2024/08/26/dictamen-para-que-pueblos-originarios-participen-en-el-consejo-consultivo-provincial-de-bosques-nativos/ Traduit de l’espagnol au français par l’association Karukinka.

Río Grande.- La législatrice María Laura Colazo (Parti Vert) a participé jeudi dernier à une nouvelle réunion de la Commission des Ressources Naturelles n°3, qu’elle préside, une occasion au cours de laquelle a été évoquée son initiative dédiée à « l’Affaire No. 109/24 », dans le but de promouvoir la participation permanente des représentants des peuples autochtones à la Commission consultative des forêts indigènes (CCBN).

En ce sens, le parlementaire a apprécié que les membres des communautés soient présents à la réunion : Rafaela Ishton et Paiakoala. « Nous avons l’opportunité de reconnaître et de rendre visibles les peuples autochtones de notre province, qui ont vécu et vivent encore sur ces terres, et de proposer une réparation historique », a déclaré Colazo.

Le parlementaire a également soutenu qu’il est de la plus haute importance que la voix des peuples Selk’nam et Yagán fasse partie du CCBN et qu’ils aient leur place dans cet organe consultatif. « C’est pourquoi nous les avons invités, nous voulions avoir leur soutien. »

Elle a également ajouté qu’ils sont ainsi « intégrés » aux processus de discussion et de planification territoriale. Le peuple Selk’nam est le seul peuple autochtone qui possède son titre de propriété communautaire », a-t-elle précisé.

Il convient de noter que l’initiative incorpore des modifications à la loi provinciale n°869. À l’article quatorze de la norme susmentionnée, on ajoute le paragraphe «q», qui indique l’incorporation d’un représentant pour chaque communauté indigène originaire de la province avec un statut juridique enregistré au niveau national.

De son côté, Eleonora Anderson Varela, de la communauté Rafaela Ishton, a remercié cet espace : « Nous sommes très heureux d’avoir une place au CCBN, c’est un événement historique pour nous. La communauté possède environ trente-six mille hectares, dont quatre-vingts pour cent sont constitués de forêts », a-t-elle déclaré.

Un autre membre de la communauté, Alexis González Palma, leur a dit que « c’est très important pour nous car ils nous redonnent notre dignité et la possibilité d’aborder les questions qui nous concernent en tant que peuples autochtones de ces terres », a-t-il déclaré.

Il convient de noter que Tarcisio Vargas et Damián Nenes Vargas, du peuple Yagán, ont également participé à la réunion de la Commission, en tant que représentants de la communauté Paiakoala.

« Aujourd’hui, les peuples autochtones commencent à être respectés. Prendre soin des forêts est bon non seulement pour les communautés, mais pour l’ensemble de la population. Nous risquons de perdre le canelo et nous devons en prendre soin ensemble », a déclaré Vargas, un référent Yagán.

Les législateurs Raúl Von Der Ensuren et Jorge Lechman (SF), Juan Carlos Pino (PJ), Federico Greve et Federico Sciurano (FORJA), ainsi que la législatrice Gisela Dos Santos (SF) étaient présents.

Deux millions de dollars pour les Forêts Natives

Il convient de rappeler que la législatrice María Laura Colazo a participé à la deuxième réunion annuelle de la Commission consultative des forêts indigènes, dont elle est également membre, et qui s’est tenue au Secrétariat du Tourisme de Tolhuin début août.

Là, les axes de travail qui seront suivis ont été analysés, après avoir appris l’arrivée du programme « Fonds vert pour le climat », qui sera exécuté à travers l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et qui naît d’une initiative menée par le gouvernement national et la province appelée Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD).

Le programme arrive en Terre de Feu, avec une composante qui sera affectée au travail de conservation des forêts avec les communautés autochtones, notamment le Plan communautaire global avec la communauté Selk’nam Rafaela Ishton ; également au développement productif du bassin forestier de Tolhuin et l’autre composante sera également utilisée dans la prévention des incendies de forêt à l’interface d’Ushuaia. Il convient de noter que, selon le programme de prévention des incendies à l’interface forêt – zone urbaine, on entend par « incendie qui se développe dans les zones de transition entre les zones urbaines et rurales ou forestières, où les structures des bâtiments se mêlent à la végétation ».

Environ deux millions de dollars sont affectés pour la province de Terre de Feu « et le projet en général, comme l’a mentionné l’ingénieur Francisco Jofré qui est le représentant de la FAO qui était dans la province, est d’environ 85 millions de dollars pour l’ensemble du pays dans ce programme nommé RedMás, qui est un programme spécifique également lié au changement climatique.

Des membres de l’équipe de la Direction Nationale des Forêts et de la FAO pour le projet Paiement aux Résultats étaient présents à la réunion, ainsi que des responsables du gouvernement provincial et des représentants des institutions qui composent le CCBN.

Il convient de mentionner que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture ou mieux connue sous le nom de FAO, est une agence spécialisée de l’ONU qui dirige les activités internationales visant à éradiquer la faim.

L’organisation exécute divers projets mis en œuvre dans tout le pays. Elle joue un rôle fondamental dans l’avancement de la sécurité alimentaire, le renforcement de l’agriculture familiale, la transformation des systèmes agroalimentaires et le développement durable.

“Beaucoup de familles vivent du secteur forestier”

Dans un dialogue avec « La Mañana de Tecno », diffusée sur Radio Universidad 93,5 MHz, la parlementaire Vert a rappelé que la commission consultative forestière « se déroule dans le cadre de la loi provinciale 869, qui est un espace composé de divers acteurs ». qui ont un lien avec tout ce qui concerne l’utilisation de l’ensemble du secteur forestier, ce qui est actif dans notre province. Donc, en tant que représentante de l’Assemblée législative, je dois participer à cet espace. »

Laura Colazo a expliqué que « les membres de la FAO, qui est une organisation internationale dans le cadre des Nations Unies, disposent de programmes de financement spécifiques qui servent à gérer divers projets dans notre pays. Et dans ce projet, qui est vraiment très important, qui est en cours de réalisation dans 23 provinces, dans notre province nous travaillons sur ces trois points, qui sont ceux dont nous avons discuté au sein de la commission pour donner l’approbation à tous les membres, pour faire des progrès dans ce domaine, en étant en mesure d’accompagner les plans d’intégration communautaire que la Direction Générale des Forêts travaille très bien avec les personnes Selk’nam qui ont formé leurs autorités très récemment, qui ont tenu des élections, et la vérité est qu’ils ont des projets très intéressants à réaliser dans notre province, en particulier dans leur propriété communautaire, qui représente 35 000 hectares qu’ils possèdent dans la région de Tolhuín, et il nous semble très important qu’une utilisation durable puisse être réalisée, et la vérité est que nous pensons aussi qu’il est important de les accompagner car il faut aussi des moyens pour mettre en œuvre ces projets. »

« Nous trouvons très intéressant d’accompagner, tout cela passe par des étapes ; Le travail de conseil technique sera effectué par l’intermédiaire d’organisations telles que le CIEFAP (Centre andin de recherche et de vulgarisation forestière de Patagonie), qui est une organisation qui travaille également dans notre province depuis de nombreuses années, qui fournira tous les conseils techniques. Et il semble également important de le faire. Je dis que le maire de Tolhuin (Daniel Harrington) est présent dans l’espace parce qu’il s’agit de stimuler le développement productif de ce secteur afin qu’il continue à générer des sources de travail comme c’est le cas aujourd’hui dans la ville de Tolhuin.

À cet égard, la législatrice Laura Colazo a observé que « de nombreuses familles vivent du travail dans le secteur forestier et il lui semble important d’ajouter de la valeur, de pouvoir générer de la formation, de pouvoir utiliser de manière durable ces ressources et tout au long de la chaîne de production, non seulement dans le bois brut mais aussi dans l’utilisation des résidus forestiers.

Elle a compris qu’« il existe une grande opportunité de générer des entreprises plus productives et de générer plus de travail tout en prenant soin de l’environnement, car nous parlons de résidus forestiers qui, dans certains cas, sont brûlés et qui pourraient générer un produit, une matière première à transformer », capable de générer de nouveaux produits qui « peuvent s’inscrire dans le paradigme de l’économie circulaire, pour pouvoir les récupérer et les réinsérer dans le secteur productif ».

« Matrice productive et matrice énergétique vont de pair »

La parlementaire Vert a compris qu’« il faut se concentrer sur l’économie que nous offre le secteur forestier ; Il ne s’agit pas de générer un produit de manière linéaire, les déchets vont à la décharge, mais il s’agit plutôt de pouvoir prendre ces déchets comme une ressource et les renvoyer comme matière première pour pouvoir générer de nouveaux produits compétitifs dans le secteur marchant et qui génèrent du travail ».

Interrogée sur le déficit énergétique dont dispose Tolhuin pour soutenir un processus industriel, elle a rappelé que « fin 2022, nous avons voté pour une autorisation pour que la province puisse accéder à un crédit qui a été accordé par la CAF, la Confédération andine de développement et par d’autres fonds qui pourraient parvenir à la province. En 2022 déjà, nous avons constaté la nécessité d’investir dans l’ensemble de l’expansion de la matrice énergétique de la Terre de Feu. Il y a quelques jours, on a appris que l’autorisation du gouvernement national était en train d’être obtenue pour pouvoir contracter des crédits et investir dans des équipements. Je pense que c’est fondamental pour le développement et, surtout, pour réfléchir à la transition énergétique que notre province doit faire. Aujourd’hui, nous nous approvisionnons en gaz. Le gaz est un carburant de transition. Ainsi, toutes les ressources générées par les redevances, du fait d’être l’une des premières provinces productrices de gaz d’Argentine, peuvent utiliser ces ressources générées par les redevances pour pouvoir développer une nouvelle matrice énergétique largement alimentée par des énergies renouvelables. . Et ce projet de financement, que nous avons approuvé en 2022 à la Législature et qui avance maintenant avec l’autorisation de la Nation, le montre un peu.

« C’est une question centrale, si nous voulons parler d’expansion de la matrice productive, cela doit aller de pair avec une expansion de la matrice énergétique de la province », a-t-elle finalement déclaré.

[Partenariat] “KRÉEH CHINEN” Le théâtre, la poésie et la musique s’entremêlent à Tolhuin (“ KRÉEH CHINEN” El drama, la poesía y la música entramados en Tolhuin, La Mirada, 15/04/2024)

[Partenariat] “KRÉEH CHINEN” Le théâtre, la poésie et la musique s’entremêlent à Tolhuin (“ KRÉEH CHINEN” El drama, la poesía y la música entramados en Tolhuin, La Mirada, 15/04/2024)

Le théâtre, la poésie et la musique se sont entremêlés à Tolhuin pour fournir la sensation nécessaire d’être vivants, pour démontrer le potentiel créatif de notre groupe au milieu de tant d’indifférence et de la folie des lois du marché.

La Mirada, 15/04/2024
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Le week-end dernier s’est dérouler à Tolhuin la première cérémonie artistique fuégienne nommée “ Krèeh Chinen”, terme Selk’nam qui signifie « saisir la Lune [“Agarrado de la Luna”].

Ce fût une rencontre d’artistes à l’échelle de la province argentine de Terre de Feu, organisée par l’écrivain et poète Alejandro Pinto, lequel a été accompagné par plusieurs artistes d’Ushuaia, Río Grande et Tolhuin.

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“L’idée était, au départ, de réunir les artistes de l’île avec la proposition de montrer au public leurs créations » dit Alejandro, celui qui fût le moteur de cette rencontre en présentiel, sachant que: “nous nous voyons toujours sur différents flyers d’événements qui se font à Ushuaia ou ici [Rio Grande] mais finalement nous ne partageons jamais ensemble et il me semble qu’il est nécessaire que nous nous réunissions, nous connaissions, nous écoutions, partagions ».

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La Morada del Lago (la Demeure du Lac) fût le lieu de la rencontre, avec l’appui logistique du Flaco Tony, la Casa Refugio (la maison refuge) s’est retrouvée pleine et cela a été possible grâce à la collaboration et à la participation de : “Kau kren Artesanías de Tolhuin; Kloketen Cartonera, qui est une maison d’édition cartonera de Río Grande; la Ratonera, qui est un espace musical indépendant de Río Grande;  Neurona de Ushuaia, qui est une association qui réalise des produits locaux; et une association de France qui s’appelle Karukinka, avec laquelle nous avons le projet de réaliser une prochaine rencontre en octobre-novembre prochain, avec des artistes de Nantes, une ville française”, commenta satisfait Alejandro.

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L’événement a été d’un tel impact émotionnel que déjà sont dans les pensées de tous de nouvelles éditions. “Bon… tout a été génial et la prochaine fois nous pensons le faire à Ushuaia, et la troisième serait à Rio Grande, avec la même méthodologie : réunir des artistes de la province pour qu’ils se connaissent, puissent partager et montrer au public en général les créations qui se réalisent artistiquement dans la province”.

Les artistes qui apportèrent leurs productions furent : Yanina Fracalossi; Francisco Martínez; Jason Cuello; Mailén Safanchik; Freddy Gallardo; Diego del Estal; Nadia Rojo; Sol Alhelí; Millacura Sur; Alejandro Pinto; Florencia Lobo et Ignacio Boreal.

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Le théâtre, la poésie et la musique se sont entremêlés à Tolhuin pour fournir la sensation nécessaire d’être vivants, pour démontrer le potentiel créatif de notre groupe au milieu de tant d’indifférence et de la folie des lois du marché.

Source : “Krèeh Chinen” / Alejandro Pinto., https://lamirada.com.ar/87441-kreeh-chinen-el-drama-la-poesia-y-la-musica-entramados-en-tolhuin.html

La mystérieuse découverte archéologique de Tolhuin : la municipalité n’a pas expliqué ce qui a été trouvé (InfoTDF, 19/2/2024 « El misterioso hallazgo arqueológico en Tolhuin: el Municipio no explicó que encontraron »)

Sur le chemin menant au Cerro Michi, une équipe d’archéologues du GIATMA de CADIC CONICET a fait une découverte significative : pendant les travaux de terrain, elle a trouvé des matériaux anciens et un nouveau site archéologique sur lequel se retrouvent d’ores et déjà les professionnels pour y travailler.

Cette découverte a eu lieu dans le cadre du projet Impact.AR, défi 2, « Patrimoine Culturel Archéologique de Tolhuin » soutenu par la municipalité et accompagné depuis la première gouvernance de Daniel Harrington, et a pour objectif principal l’identification et la protection du patrimoine culturel archéologique de la région.

L’équipe de chercheurs a réalisé des travaux de terrain, incluant explorations et fouilles sur les terrains communaux urbains de Tolhuin, dans le but d’élaborer une carte de risque archéologique qui permette de définir des zones sensibles, en fournissant aux autorités municipales des informations indispensables pour la protection et la préservation du patrimoine archéologique lors du développement de projets d’infrastructure.

Le projet ImpaCT.AR porte non seulement sur l’identification de sites archéologiques, mais aussi sur la formation des personnels qui travaillent directement ou non sur les modifications du paysage urbain. Les travailleurs sont formés quant à l’importance du patrimoine archéologique et à la nécessité d’être précautionneux lors des activités impliquant des mouvements du sol.

La découverte faite sur le Chemin menant au Cerro Michi s’ajoute à des découvertes antérieures en divers lieux de Tolhuin, comme le chemin menant à la jetée, la Laguna Varela, la descente vers le lac Fagnano et la zone résidentielle de Laderas del Kamuk. La stratégie centrale de ce travail articulé entre CADIC-CONICET et la municipalité de Tolhuin est la prévention, à travers la garantie que les travaux et le développement d’infrastructures se réalisent de manière minutieuse et respectueuse vis-à-vis du patrimoine partagé par la communauté.

Qu’est-ce qu’une découverte archéologique ?

Selon le Manuel pour la Formulation du Protocole de Découvertes Fortuites de Patrimoine Archéologique et d’Archéologie Publique, une découverte archéologique est le fait de trouver de manière inattendue des éléments archéologiques tels que des vases entiers ou des fragments, des lithiques (pierres ou roches), des os d’animaux ou humains, des statuettes, des ustensiles en bois ou  en métal, ou tout autre élément archéologique (ancien). A cet égard, on attendait que la municipalité de Tolhuin informe sur le type d’éléments qui avaient été trouvés, afin de replacer la nouvelle dans son contexte, cependant la communauté va devoir attendre un prochain communiqué pour en savoir plus.

F:CT

Source : https://infotdf.com/tolhuin/el-misterioso-hallazgo-arqueologico-en-tolhuin-el-municipio-no-explico-que-encontraron/

Nouvelle inauguration du musée le plus austral du monde, avec un nouveau nom et une nouvelle muséographie ( source: Service National du Patrimoine Culturel chilien, 10 janvier 2024)

Nouvelle inauguration du musée le plus austral du monde, avec un nouveau nom et une nouvelle muséographie ( source: Service National du Patrimoine Culturel chilien, 10 janvier 2024)

Publié hier, l’article suivant témoigne d’une étape fondamentale pour la communauté yagan et le musée dédié à leur culture situé à Puerto Williams.

Traduction de l’espagnol par l’association Karukinka

Le Musée Anthropologique Martin Gusinde de Puerto Williams initie une nouvelle étape avec une nouvelle présentation et un nouveau nom: à partir d’aujourd’hui il s’appelle le Musée Territorial Yagan Usi – Martín González Calderón, et sa muséographie se centre sur cette culture ancestrale et sur l’établissement de ponts entre la vision du passée et la communauté actuelle.

Une nouvelle vision du musée et du travail communautaire a été le marqueur de la ré inauguration à Puerto Williams du musée le plus austral du monde, avec un nouveau nom et une exposition permanente renouvelée. A partir d’aujourd’hui, l’espace connu initialement comme Musée Anthropologique Martin Gusinde s’appellera Musée Territorial Yagan Usi – Martín González Calderón, dénomination en cohérence avec la nouvelle exposition, centrée sur la culture de ce peuple ancestral qui habite l’extrême austral du Chili et de l’Argentine depuis sept mille ans.

La cérémonie a été dirigée par la déléguée présidentielle de Puerto Williams, María Luisa Muñoz; la secrétaire du Patrimoine Carolina Pérez Dattari; la directrice nationale du Service du Patrimoine Culturel (Serpat) Nélida Pozo Kudo; le maire de Cabo de Hornos Patricio Fernández, et plusieurs familles de la Communauté Indigène Yagan de la Baie Mejillones, avec leur représentant Luis Gómez Zarraga.

Le directeur du musée, Alberto Serrano, a fait remarqué que cette transformation relève de la dimension territoriale, comme Martín González Calderón, membre de la Communauté Indigène Yagan de la Baie Mejillones à Villa Ukika et référent de l’art de la navigation ancestrale en canoë et de la culture traditionnelle Yagan. Martín González Calderón a réalisé maints efforts et initiatives orientées vers la diffusion de son savoir ancestral et a collaboré étroitement avec le musée. Résultat de la pandémie de Covid-19, il est décédé le 18 octobre 2020, victime, comme beaucoup de ses ancêtres, des maladies introduites.

La secrétaire Carolina Pérez a fait remarqué que « nous sommes très heureux de pouvoir faire partie de cette étape qui permettra de reconnaître la communauté Yagan et dans laquelle se réouvre un espace patrimonial pour les citoyens. Nous espérons que le projet muséographique qui a été travaillé pendant deux ans par l’équipe de la Sous-Direction Nationale des Musées, et qui incorpore une présentation avec une vision territoriale, se convertira en un espace de rencontre pour les habitants et habitantes de la région ».

Pour sa part, la directrice nationale du Serpat, Nélida Pozo, a jouté que « cet espace est maintenant imprégné d’une vision surgie du territoire lui-même, de la main de la communauté Yagan de la Baie Mejillones, en pleine conscience et avec la certitude que nous sommes en présence d’une culturel ancestrale vivante, qui se pense, se projette et revitalise, et, en même temps, qui nous parle d’une nouvelle manière de penser les musées, comme des institutions accessibles et inclusives, qui encouragent la diversité et la durabilité avec la participation des communautés ».

La vision territoriale et culturelle de la nouvelle exposition

La proposition de rénovation muséographique a involucré un long processus de dialogue et de recherche avec les communautés résidentes et avec la Communauté Indigène Yagan de la Baie Mejillones, dans le but de préserver la mémoire locale et tous les éléments qui la compose historiquement et contemporainement. De ce fait, ce fût la communauté elle-même qui sollicita le changement du nom de cet espace.

Le nouveau parcours muséographique a pour protagoniste le peuple Yagan, et rend compte des modes de vie et des processus historiques, sociaux et culturels expérimentés par la communauté, étant aussi étudié l’apport culturel de l’archipel, et l’objectif de contribuer aux processus de revitalisation de la communauté, tout en dédiant des espaces de réflexion et de dialogue au sujet des processus de colonisation par la culture occidentale et l’Etat chilien à l’extrême sud du pays.

La nouvelle narration crée constamment des ponts entre l’ancestral et le contemporain, pour connecter les traditions avec les nouvelles générations. En outre, durant toute la présentation, sont utilisés des mots de yagankuta [langue yagan] pour revitaliser la langue et le patrimoine immatériel. De plus, elle incorpore la perspective du genre pour donner de la visibilité aux barrières que la communauté indigène et les kipayamalim [les femmes yagan] ont affronté.

Au premier étage se déploie un tour par le Yagan Usi (le territoire yagan) durant lequel les collections arquéologiques et ethnographiques abordent le peuplement de l’Archipel du Cap Horn, situé durant l’Holocène Moyen il y a approximativement 6500 ans BP. Les caractéristiques du territoire dialoguent avec l’existence humaine à travers les vestiges arquéologiques, la navigation, la chasse, la vannerie, l’artisanat, les rituels et la présence du yagankuta, une langue qui refuse de disparaître.

Parmi les différents objets, la muséographie fait remarquer la restitution de 29 objets de la collection Martin Gusinde provenant du Musée National d’Histoire Naturelle et de 32 pièces de vannerie yagan comme des paniers, cordages et filets de pêche élaborés en jonc par Cristina Calderón Harbán, Julia González Calderón, Claudia González Vidal, Marta Balfor Clemente, et beaucoup d’autres femmes et artisanes qui ont cultivé cette technique ancestrale. La vannerie, élément de la culture matériel et immatérielle, reflète une importante connexion entre les savoirs de la nature, le climat, la récolte de matières premières et les points de tressage qui ont été transmis durant des générations.

Le public des visiteurs, en plus de voir ces objets, pourra observer une infographie qui expose différents type de paniers et de techniques de fabrication, écouter un enregistrement audiovisuelle et apprendre les mots de la yagankuta [la langue yagan] qui renforcent la mémoire collective.

Au deuxième étage continue le récit avec Poluaóala Shanatara (les étrangers arrivent) dont les collections de caractère historiques présentent les transformations et vicissitudes qui ont été vécues dans la région depuis le XVIème siècle et jusqu’à présent. Les processus d’immigration des expéditions européennes, nord-américaines et le peuplement impulsé par les états argentin et chilien installent un contexte de rencontres, conflits et conséquences pour la culture indigène locale. Dans cette salle, en plus de comprendre les processus de contact (découverte, exploration et colonisation) il est aussi possible de s’approcher de la biodiversité magallanique avec la présentation de plus de 30 espèces de taxidermie qui illustrent la faune et le paysage le plus austral du Chili.

L’exposition est aussi remarquable de par ses caractéristiques technologiques et son design, comptant avec des plateformes interactives, des espaces audiovisuelles et des espaces d’écoute.

Source : https://www.museoyaganusi.gob.cl/noticias/reinaugurado-museo-mas-austral-del-mundo-con-nuevo-nombre-y-museografia

La province de Terre de Feu autorise l’incorporation de l’identité indigène dans les actes de naissance – InfoFueguina, 12 octobre 2023

Le Pouvoir Exécutif Provincial considère qu’il s’agit d’un « fait historique dans le pays », puisque le province de « Terre de feu est la première province qui reconnaît et élargit le droit à l’identité des peuples indigènes, donnant la possibilité d’indiquer dans les actes de naissance l’appartenance à une communauté indigène.

https://www.infofueguina.com/tu-ciudad/2023/10/12/tdf-habilito-incorporacion-de-identidad-indigena-en-partidas-de-nacimiento-74118.html

Traduction en français de l’article paru en espagnol sur le site du journal InfoFueguina le 12 octobre 2023.

Le gouvernement provincial a habilité – via une Résolution – l’incorporation de l’identité indigène dans les actes de naissance émis par le Registre Civil, à travers le Secrétariat de la Justice et le Secrétariat des Droits Humains et de la Diversité.

Le document a été remis à des représentants de peuples indigènes, durant la marche du 11 octobre à Ushuaia, en présence du Secrétaire à la Justice, Gonzalo Carrillon et de la sous-secrétaire des Peuples Autochtones, Pamela Altamirando.

Depuis le Pouvoir Exécutif Provincial il a d’ores et déjà été indiqué que la semaine prochaine sera réalisée la présentation officielle et protocolaire devant les communautés invitées.

La résolution pour l’incorporation de l’identité indigène dans les actes de naissance se base sur un solide engagement pour les droits humains et la diversité culturelle, soulignant la reconnaissance constitutionnelle de la préexistence ethnique et culturelle des peuples indigènes argentins (article 75, sous-section 17 de la Constitution Nationale).

De plus, cet engagement se démarque de traités internationaux, comme la Convention sur la Protection et la Promotion de la Diversité des Expressions Culturelles, la Loi Nationale 26.994 et la Loi Provinciale 235, qui soulignent l’obligation de l’Etat Provincial à fortifier les identités indigènes.

« Cette initiative représente un acte de reconnaissance, de renforcement de la diversité culturelle et une action de réparation historique pour une partie de la population qui a été marginalisée et discriminée durant très longtemps », dit Carrillo.

Le fonctionnaire a considéré « important, dans le cadre du « Dernier jour de Liberté des Peuples Autochtones », que cette résolution soit envoyée aujourd’hui, le 11 octobre, reconnaissant et respectant l’identité indigène et la diversité culturelle » ajouta-t-il.

Pour sa part, Pamela Altamirando a rappelé que « la gestation de cette initiative a eu lieu un 9 septembre, coïncidant avec le Jour de la Femme Indigène, et c’est en cette journée significative qu’a été soulevée la nécessité de réaffirmer l’identité, et aujourd’hui, le 11 octobre, nous célébrons une avancée importante pour la reconnaissance des droits, qui se résonnera au niveau provincial et national. »

« Il est crucial de souligner que notre province a toujours marqué des lignes directrices au niveau normatif, et compter maintenant sur cette reconnaissance dans une résolution est un pas significatif. Cet exploit, inscrit dans un document officiel, marquera sûrement un précédent exemplaire pour d’autres juridictions du pais », a fait remarquer la fonctionnaire.

A partir de cette nouvelle norme, toute personne née dans la province peut être inscrite ou solliciter que soit inscrite son identité indigène dans son acte de naissance. La demande doit être accompagnée par un Acte-aval de la Communauté Indigène inscrite dans le Registre National des Communautés Indigènes (ReNaCi) à laquelle il ou elle appartient. »

Le Chili intègre le peuple selk’nam à la liste des peuples indigènes reconnus par l’Etat (source: site internet de la chambre des députés chiliens, le 4 septembre 2023)

https://www.camara.cl/cms/noticias/2023/09/04/pueblo-selknam-es-incluido-entre-las-etnias-indigenas-reconocidas-por-el-estado/

Traduit de l’espagnol

« L’assemblée a approuvé dans une troisième procédure un projet issus de députées et députés qui permet d’incorporer ce peuple dans la liste des ethnies reconnues par l’Etat.

Selk’nam: Patagon Journal
Le Chili intègre le peuple selk'nam à la liste des peuples indigènes reconnus par l'Etat (source: site internet de la chambre des députés chiliens, le 4 septembre 2023) 8

Pour pouvoir passer à l’Exécutif pour sa promulgation en tant que loi, il restait un projet (bulletin 12862) qui incorpore le peuple Selk’nam aux ethnies indigènes reconnues par l’Etat.

Ceci a été rendu possible grâce à l’approbation par l’assemblée de la Chambre des modifications de la proposition demandées par le Sénat. Les amendements en question étaient surtout de caractère formel plutôt que de contenu.

Lors de la première procédure, la Chambre avait opté pour un texte qui spécifiait l’inclusion de ce peuple dans la norme de la loi 19.253, au sujet de la Protection, de la Promotion et du Développement des Indigènes. Le Sénat a préféré se référer à cette norme et reformuler sa rédaction en incluant dedans les Selk’nam.

Sur ce plan, la disposition est devenue ainsi :

« L’Etat reconnaît comme principaux peuples ou ethnies indigènes du Chili les Mapuches, Aimara, Rapa Nui ou Pascuense; Atacameño, Quechua, Colla, Diaguita, Chango du nord du pays, Kawashkar ou Alacalufe, Yámana ou Yagán des canaux australs, et les Selk’nam. L’Etat valorise leur existence comme part essentielle des racines de la Nation chilienne, tout comme son intégrité et son développement, en accord avec leurs coutumes et valeurs. »

L’initiative est née d’une motion présentée en août 2019. L’ont apportée Claudia Mix (Comunes), Emilia Nuyado (PS), Camila Rojas (Comunes), Andrés Longton (RN), Jorge Rathgeb (RN) et Cristóbal Urruticoechea (PREP). S’y ajoutèrent également les ex-députés Jaime Bellolio, Gabriel Boric, Amaro Labra et Gabriel Silber.

Justice pour les Selk’nam

Durant le débat, la motion originale a été présentée par trois de ses auteurs : Claudia Mix, Cristóbal Urruticoechea et Emilia Nuyado. De plus, sont intervenus les indépendants Hernan Palma et Carlos Bianchi.

De manière unanime, les députés ont donné leur soutien à la proposition. Ils firent remarquer l’importance de faire un geste de justice et de restitution des droits aux survivants d’une ethnie qui s’est retrouvée au bord de l’extermination.

Dans ce cadre, plusieurs ont dirigé leurs propos et leurs regards vers les tribunes pour valoriser le travail des dirigeants des communautés Selk’nam qui ont lutté durant des années pour concrétiser cette reconnaissance légale.

Il a aussi été mis en lumière la particularité de ce peuple, avec un mode de vie unique à l’extrême sud de notre pays. Dans le même temps, a été déplorée la complicité de l’Etat chilien, entre la deuxième moitié du XIXe siècle et les débuts du XXe siècle, lors de la chasse acharnée des indigènes de ce groupe ethnique. Parmi les raisons de ce génocide il y a celle de l’appropriation de terres pour l’élevage ovin.

De plus, est intervenue la ministre du Développement Social, Javiera Toro, qui a souligné qu’aujourd’hui se répare une dette historique avec ce peuple. Elle a aussi valorisé le fait que soit inclue dans la norme le concept de peuple et non seulement d’ethnie.