L’association Karukinka, l’une des “belles initiatives” mise à l’honneur par France Bleu (6 février 2024)

L’association Karukinka, l’une des “belles initiatives” mise à l’honneur par France Bleu (6 février 2024)

Depuis 2014, l’association Karukinka se dédie à l’exploration, à la recherche scientifique et à la création artistique en régions polaires et subpolaires…

L’association fête ses 10 ans cette année… C’est Lauriane qui a fondé cette asso au retour d’une expédition en Terre de Feu argentine, dans le cadre d’un master… Sur place elle doit étudier en quoi le paysage sonore a un impact sur le peuplement d’un territoire…Quand elle arrive en terre de feu elle pense que le peuple indigène étudié n’existe plus, d’ailleurs c’est ce qu’indique différents travaux scientifiques sauf qu’une fois sur place, elle se rend compte que le peuple indigène n’a pas du tout disparu…

C’est donc avec détermination qu’elle entreprend de rétablir la vérité… en créant Karukinka qui regroupe des membres d’univers différents autour d’un même objectif : explorer pour mieux comprendre, documenter, sensibiliser, soutenir, défendre et créer…

Un grand projet est de reconstituer des cartes dans la langue d’un peuple indigène car cela n’existe pas mais ce travail  ne peut pas se faire qu’avec des archives, il faut se rendre sur place avec eux, pour s’assurer que tel plan d’eau telle montagne existe toujours, noter son nom et l’intégrer dans une base de données…

Et en ce moment vous pouvez découvrir le travail et une partie de l’équipe au ponton Belem sur le voilier Milagro

Milagro, ça veut dire “miracle” en espagnol, Le voilier et son équipage se préparent avant de mettre le cap sur l’Ecosse et la Norvège…Au programme, plusieurs explorations mêlant navigations à la voile et randonnées… Si vous souhaitez rejoindre l’aventure à bord, c’est possible, pour contacter l’association : 06 72 83 03 94

Mail : karukinka@outlook.com

S’engager avec Karukinka c’est participer à la réalisation de projets de recherches scientifiques et créations artistiques ayant un impact social

https://www.francebleu.fr/emissions/la-belle-initiative-du-jour-en-loire-atlantique-et-vendee/rejoindre-des-expeditions-scientifiques-c-est-possible-avec-karukinka-8463110

Jean Malaurie, monument de la recherche scientifique en Arctique et membre d’honneur de notre association, est décédé hier

Jean Malaurie, monument de la recherche scientifique en Arctique et membre d’honneur de notre association, est décédé hier

C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris hier le décès de Jean Malaurie, de celui qui a soutenu mes premiers pas de chercheuse et avec qui j’ai eu l’honneur de travailler pendant sept ans, sur différents projets.

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Monsieur Malaurie,

Vous aviez tant à transmettre et vous avez tant fait en 101 ans d’existence qu’il paraît invraisemblable que cela puisse avoir une fin.

Je me souviendrais toujours de votre esprit brillant, de votre exigence et de votre énergie qui me semblait intarissable quand il était question de défendre les opprimés, de s’indigner et de combattre l’injustice sous toutes ses formes. Le colonialisme et ses multiples expressions en tête de liste.

Je pourrais m’étendre sur votre parcours sans pareil, sur les innombrables projets, missions et distinctions qui ont jalonné votre vie, mais ce que je garderais surtout c’est le souvenir de votre générosité, de tout ce que vous m’avez appris de la vie grâce à la vôtre et de l’Homme au-delà des théories, de votre humour, et enfin de tous ces moments simples de la vie de tous les jours, hors du temps de la recherche et ses exigences, en compagnie de votre épouse à Dieppe, en tête à tête à Paris dans votre cuisine ou dans le petit studio où vous stockiez non sans mal des décennies d’archives.

S’il ne fallait retenir qu’un seul de vos innombrables conseils, transmis droit dans les yeux un jour où le doute cherchait à me faire vaciller, ce serait celui-ci, résumant finalement assez bien votre chemin parmi nous : “Face à l’injustice, n’abandonnez jamais !”.

Il s’impose désormais avec encore plus de force qu’hier, pour continuer le chemin que vous nous avez ouvert sans compromis toute votre vie, avec dignité, détermination et courage.

A l’heure où les premiers rayons du soleil réapparaissent au-delà du cercle arctique, il est enfin venu pour vous l’heure de retrouver votre épouse, Uutaaq et tous ceux qui vous ont précédé pour ce voyage au-delà de l’horizon.

Bon sillage vers les retrouvailles Monsieur Malaurie, mes remerciements infinis vous accompagnent.

Lauriane

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Et pour l’écouter parler de son parcours, je vous recommande cette émission “Visages” enregistrée en 2916 en compagnie de Thierry Lyonnet (RCF Radio) : https://youtu.be/7InErN0A1nE?feature=shared

On a vu un paysage vieux de millions d’années sous l’Antarctique (Sciences & Vie, 20/1/2024)

Sous l’épaisse glace de l’Antarctique, un immense paysage figé depuis près de 34 millions d’années vient d’être découvert. Ce relief composé de vallées et de crêtes sculptées par des rivières témoigne d’une ancienne nature luxuriante.

Les géographes connaissaient l’existence du socle rocheux sur lequel reposent ces étendues glacées familières.

La terre sous la calotte de glace de l’Antarctique est moins connue que la surface de Mars, lance Stewart Jamieson, professeur de géographie à l’université de Durham, au Royaume-Uni. Personne n’avait jamais posé les yeux sur le paysage qui se trouve dessous. Avec une équipe internationale de glaciologues et d’océanographes, le chercheur en réalise pourtant une esquisse dans une récente étude.

La suite de l’article d’Olivier Donnars ici : https://www.science-et-vie.com/article-magazine/on-a-vu-un-paysage-vieux-de-millions-dannees-sous-lantarctique

Milagro, le navire de Karukinka, est en escale à Nantes, ponton Belem au premier trimestre 2024

Milagro, le navire de Karukinka, est en escale à Nantes, ponton Belem au premier trimestre 2024

Après convoyage depuis la Grande Motte en décembre/janvier, le voilier Milagro et son équipage sont arrivés à Nantes, ponton Belem, pour une escale mêlant préparation technique et rencontres avec le public jusqu’à fin mars 2024.

Sont au programme :

  • une exposition mêlant sons et photographies;
  • des conférences et rencontres dédiées à la Patagonie et au Finnmark
  • L’installation d’un nouveau chauffage, la réfection de quelques hublots, la révision du matériel de sécurité et quelques optimisations des manœuvres, en vue d’un départ fin mars vers l’Ecosse (Hébrides, Orcades et Shetlands) et la Norvège (Troms et Finnmark).

Informations pratiques : https://karukinka-exploration.com

Au plaisir de vous rencontrer à bord (+33 6 72 83 03 94, contact@karukinka.eu) !

Nouvelle inauguration du musée le plus austral du monde, avec un nouveau nom et une nouvelle muséographie ( source: Service National du Patrimoine Culturel chilien, 10 janvier 2023)

Nouvelle inauguration du musée le plus austral du monde, avec un nouveau nom et une nouvelle muséographie ( source: Service National du Patrimoine Culturel chilien, 10 janvier 2023)

Publié hier, l’article suivant témoigne d’une étape fondamentale pour la communauté yagan et le musée dédié à leur culture situé à Puerto Williams.

Traduction de l’espagnol :

Le Musée Anthropologique Martin Gusinde de Puerto Williams initie une nouvelle étape avec une nouvelle présentation et un nouveau nom: à partir d’aujourd’hui il s’appelle le Musée Territorial Yagan Usi – Martín González Calderón, et sa muséographie se centre sur cette culture ancestrale et sur l’établissement de ponts entre la vision du passée et la communauté actuelle.

Une nouvelle vision du musée et du travail communautaire a été le marqueur de la ré inauguration à Puerto Williams du musée le plus austral du monde, avec un nouveau nom et une exposition permanente renouvelée. A partir d’aujourd’hui, l’espace connu initialement comme Musée Anthropologique Martin Gusinde s’appellera Musée Territorial Yagan Usi – Martín González Calderón, dénomination en cohérence avec la nouvelle exposition, centrée sur la culture de ce peuple ancestral qui habite l’extrême austral du Chili et de l’Argentine depuis sept mille ans.

La cérémonie a été dirigée par la déléguée présidentielle de Puerto Williams, María Luisa Muñoz; la secrétaire du Patrimoine Carolina Pérez Dattari; la directrice nationale du Service du Patrimoine Culturel (Serpat) Nélida Pozo Kudo; le maire de Cabo de Hornos Patricio Fernández, et plusieurs familles de la Communauté Indigène Yagan de la Baie Mejillones, avec leur représentant Luis Gómez Zarraga.

Le directeur du musée, Alberto Serrano, a fait remarqué que cette transformation relève de la dimension territoriale, comme Martín González Calderón, membre de la Communauté Indigène Yagan de la Baie Mejillones à Villa Ukika et référent de l’art de la navigation ancestrale en canoë et de la culture traditionnelle Yagan. Martín González Calderón a réalisé maints efforts et initiatives orientées vers la diffusion de son savoir ancestral et a collaboré étroitement avec le musée. Résultat de la pandémie de Covid-19, il est décédé le 18 octobre 2020, victime, comme beaucoup de ses ancêtres, des maladies introduites.

La secrétaire Carolina Pérez a fait remarqué que “nous sommes très heureux de pouvoir faire partie de cette étape qui permettra de reconnaître la communauté Yagan et dans laquelle se réouvre un espace patrimonial pour les citoyens. Nous espérons que le projet muséographique qui a été travaillé pendant deux ans par l’équipe de la Sous-Direction Nationale des Musées, et qui incorpore une présentation avec une vision territoriale, se convertira en un espace de rencontre pour les habitants et habitantes de la région”.

Pour sa part, la directrice nationale du Serpat, Nélida Pozo, a jouté que “cet espace est maintenant imprégné d’une vision surgie du territoire lui-même, de la main de la communauté Yagan de la Baie Mejillones, en pleine conscience et avec la certitude que nous sommes en présence d’une culturel ancestrale vivante, qui se pense, se projette et revitalise, et, en même temps, qui nous parle d’une nouvelle manière de penser les musées, comme des institutions accessibles et inclusives, qui encouragent la diversité et la durabilité avec la participation des communautés”.

La vision territoriale et culturelle de la nouvelle exposition

La proposition de rénovation muséographique a involucré un long processus de dialogue et de recherche avec les communautés résidentes et avec la Communauté Indigène Yagan de la Baie Mejillones, dans le but de préserver la mémoire locale et tous les éléments qui la compose historiquement et contemporainement. De ce fait, ce fût la communauté elle-même qui sollicita le changement du nom de cet espace.

Le nouveau parcours muséographique a pour protagoniste le peuple Yagan, et rend compte des modes de vie et des processus historiques, sociaux et culturels expérimentés par la communauté, étant aussi étudié l’apport culturel de l’archipel, et l’objectif de contribuer aux processus de revitalisation de la communauté, tout en dédiant des espaces de réflexion et de dialogue au sujet des processus de colonisation par la culture occidentale et l’Etat chilien à l’extrême sud du pays.

La nouvelle narration crée constamment des ponts entre l’ancestral et le contemporain, pour connecter les traditions avec les nouvelles générations. En outre, durant toute la présentation, sont utilisés des mots de yagankuta [langue yagan] pour revitaliser la langue et le patrimoine immatériel. De plus, elle incorpore la perspective du genre pour donner de la visibilité aux barrières que la communauté indigène et les kipayamalim [les femmes yagan] ont affronté.

Au premier étage se déploie un tour par le Yagan Usi (le territoire yagan) durant lequel les collections arquéologiques et ethnographiques abordent le peuplement de l’Archipel du Cap Horn, situé durant l’Holocène Moyen il y a approximativement 6500 ans BP. Les caractéristiques du territoire dialoguent avec l’existence humaine à travers les vestiges arquéologiques, la navigation, la chasse, la vannerie, l’artisanat, les rituels et la présence du yagankuta, une langue qui refuse de disparaître.

Parmi les différents objets, la muséographie fait remarquer la restitution de 29 objets de la collection Martin Gusinde provenant du Musée National d’Histoire Naturelle et de 32 pièces de vannerie yagan comme des paniers, cordages et filets de pêche élaborés en jonc par Cristina Calderón Harbán, Julia González Calderón, Claudia González Vidal, Marta Balfor Clemente, et beaucoup d’autres femmes et artisanes qui ont cultivé cette technique ancestrale. La vannerie, élément de la culture matériel et immatérielle, reflète une importante connexion entre les savoirs de la nature, le climat, la récolte de matières premières et les points de tressage qui ont été transmis durant des générations.

Le public des visiteurs, en plus de voir ces objets, pourra observer une infographie qui expose différents type de paniers et de techniques de fabrication, écouter un enregistrement audiovisuelle et apprendre les mots de la yagankuta [la langue yagan] qui renforcent la mémoire collective.

Au deuxième étage continue le récit avec Poluaóala Shanatara (les étrangers arrivent) dont les collections de caractère historiques présentent les transformations et vicissitudes qui ont été vécues dans la région depuis le XVIème siècle et jusqu’à présent. Les processus d’immigration des expéditions européennes, nord-américaines et le peuplement impulsé par les états argentin et chilien installent un contexte de rencontres, conflits et conséquences pour la culture indigène locale. Dans cette salle, en plus de comprendre les processus de contact (découverte, exploration et colonisation) il est aussi possible de s’approcher de la biodiversité magallanique avec la présentation de plus de 30 espèces de taxidermie qui illustrent la faune et le paysage le plus austral du Chili.

L’exposition est aussi remarquable de par ses caractéristiques technologiques et son design, comptant avec des plateformes interactives, des espaces audiovisuelles et des espaces d’écoute.

Source : https://www.museoyaganusi.gob.cl/noticias/reinaugurado-museo-mas-austral-del-mundo-con-nuevo-nombre-y-museografia