Argentine : le plus grand dinosaure jamais découvert a-t-il été mis au jour ? (Le Monde – AFP, 21/1/2021)

Selon les premières analyses, les os de ce sauropode géant de 98 millions d’années seraient « 10 % à 20 % plus grands » que ceux du « Titan de Patagonie », le plus grand dinosaure connu à ce jour.

Le Monde avec AFP Publié le 21 janvier 2021 à 14h29, modifié le 26 janvier 2021 à 18h59

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/01/21/argentine-le-plus-grand-dinosaure-jamais-decouvert-a-t-il-ete-mis-au-jour_6067086_1650684.html

L’équipe de chercheurs dégage des os de dinosaure lors de fouilles dans la vallée de la rivière Neuquén en Argentine, en janvier.
L’équipe de chercheurs dégage des os de dinosaure lors de fouilles dans la vallée de la rivière Neuquén en Argentine, en janvier. JOSE LUIS CARBALLIDO/CTYS-UNLAM/AFP

Le squelette n’est pas complet, mais les premiers éléments analysés laissent présager que les fossiles découverts en 2012 dans le sud-ouest de l’Argentine sont ceux du plus grand dinosaure jamais mis au jour, selon une étude publiée mercredi 20 janvier. « Ce qui a été trouvé jusqu’à présent sont les 24 premières vertèbres de la queue, des éléments de la ceinture pelvienne, de la ceinture pectorale », a déclaré Alejandro Otero, auteur principal de la première communication sur ce titanosaure, un groupe de dinosaures au long cou dont on trouve des représentants sur tous les continents, parue dans la revue scientifique Cretaceous Research.

M. Otero a cependant expliqué que les os longs, tels que l’humérus ou le fémur, qui sont traditionnellement utilisés pour faire des estimations précises de la masse corporelle, n’avaient pas été extraits de la roche dans laquelle ils sont prisonniers. Mais selon les premières analyses, les os de ce sauropode géant de 98 millions d’années, datant du crétacé supérieur, seraient ainsi « 10 % à 20 % plus grands » que ceux du Patagotitan mayorum, le « Titan de Patagonie », le plus grand dinosaure connu à ce jour, a expliqué le chercheur à la division de paléontologie des vertébrés du Musée de La Plata, dans un rapport publié par l’Université nationale de La Matanza.

Le spécimen a été localisé presque par hasard en 2012 au milieu de la vallée de la rivière Neuquén, le plus important cours d’eau de la Patagonie argentine, mais les travaux d’excavation n’ont commencé qu’en 2015. « C’est un beau spécimen car il est pratiquement articulé et nous avons plus de la moitié de la queue, beaucoup d’os de la hanche. Maintenant il est encore majoritairement enfoui dans la roche et nous en avons encore pour quelques années de fouilles », a déclaré José Luis Carballido, chercheur qui avait dirigé les études sur le Patagotitan mayorum.

« Un spécimen presque complet »

L’équipe de chercheurs dégage des os de dinosaure lors de fouilles dans la vallée de la rivière Neuquén en Argentine, en janvier.
L’équipe de chercheurs dégage des os de dinosaure lors de fouilles dans la vallée de la rivière Neuquén en Argentine, en janvier. JOSE LUIS CARBALLIDO/CTYS-UNLAM/AFP

« Nous soupçonnons que le spécimen pourra être extrait complet ou presque complet. Tout dépendra de la façon dont les fouilles se poursuivront. Mais au-delà du fait qu’il soit le plus grand ou non, le fait qu’un dinosaure articulé apparaisse, un dinosaure de ces dimensions, est quelque chose d’extraordinaire », se réjouit Alberto Garrido, directeur du Musée des sciences naturelles de Zapala, dans la province de Neuquén.

L’analyse anatomique effectuée « ne permet pas actuellement de le considérer comme une nouvelle espèce », explique les chercheurs dans le rapport, « mais la disparité morphologique et l’absence d’éléments équivalents par rapport aux fossiles contemporains nous empêchent également d’attribuer [les ossements] à des genres déjà connus », soulignent-ils.

Découvert en 2017, également en Argentine, le Patagotitan mayorum pesait environ 70 tonnes, soit dix éléphants d’Afrique, mesurait environ 40 mètres de long et avait un cou très long. L’Argentine compte de très nombreux fossiles issus des trois périodes de l’ère mésozoïque (secondaire) – le trias, le jurassique et le crétacé. Ils appartiennent à des animaux différents de ceux rencontrés dans l’hémisphère Nord. En Argentine, les gisements de fossiles de dinosaures les plus importants se trouvent en Patagonie (Sud), dans les régions de La Rioja et de San Juan (Ouest) et dans la province de Salta (Nord).

Le Monde avec AFP

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Vendée Globe / Le cap Horn, entre mythe et trivialité (Libération, 01/01/2021)

Les leaders de la course autour du monde vont franchir le «cap Dur» ce week-end. Un endroit aussi redouté pour ses tempêtes phénoménales que visité par des hordes de touristes pendant l’été de l’hémisphère Sud.

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Ce que voient les marins quand ils franchissent le cap Horn, enfin si la météo le permet. (Photo Martin Bernetti. AFP)

par Didier Ravon

publié le 1er janvier 2021 à 11h20

L’une de ces toujours surprenantes légendes de gens de mer prétend qu’une fois cap-hornier, on peut porter un anneau brisé à l’oreille et, surtout, pisser (face) au vent. Ah bon ! Tout marin ou terrien préférera pourtant, et à juste titre, uriner le vent dans le dos afin d’éviter de tremper pantalon et chaussures… Comme si le «Horn» symbolisait une sorte de toute puissance, un mythe maritime s’arrangeant de la plus élémentaire des réalités. N’empêche. Cette falaise lugubre et acérée de plus de 400 mètres de hauteur, telle une canine plantée dans le fameux détroit de Drake entre Amérique du Sud et Antarctique par 55° 58′ Sud et 67° 17′ Ouest, ne peut laisser indifférent.

A commencer par les marins du Vendée Globe, qui vont s’y succéder à partir de ce week-end. Et pour cause. Avant que ne soit ouvert le canal de Panama, en 1914, les bateaux de commerce transitant de l’Asie à l’Europe n’avaient d’autres choix que de franchir le cap Horn, surnommé aussi le cap Dur ou le cap des Tempêtes. On ne compte pas les navires jetés à la côte ou par le fond, les centaines de marins disparus lors de tempêtes mémorables, parmi les pires de la planète.

«Brutal et velu»

Le cap Horn doit son nom à la ville de Hoorn aux Pays-Bas, d’où était originaire Jacob Le Maire, un ambitieux marchand. En compagnie du navigateur Willem Schouten, il l’a passé pour la première fois le dernier jour de janvier 1616. Pour les marins du Vendée Globe, ce Horn est le dernier des trois grands caps à laisser à bâbord (gauche) après Bonn

La suite sur : https://www.liberation.fr/sports/2021/01/01/le-cap-horn-entre-mythe-et-trivialite_1809981/

Eclipse totale du soleil au Chili et en Argentine: et soudain, l’obscurité ! (L’Obs – AFP, 14/12/2020)

Publié le 14 décembre 2020 à 18h50·Mis à jour le 15 décembre 2020 à 12h35

Pucon (Chili) (AFP) – Le sud du Chili et de l’Argentine ont été plongés dans l’obscurité pendant plus de deux minutes lundi en début d’après-midi, quand la lune a totalement recouvert le disque solaire.

Le spectacle a été total en Argentine, dans la région de Bariloche (sud) où étaient rassemblés sous un ciel maculé de bleu des milliers de personnes portant des lunettes de protection contre les rayons solaires.

En revanche le spectacle a été en partie gâché au Chili, à 800 km au sud de la capitale Santiago, par une pluie tombée sans discontinuer, de gros nuages noirs empêchant de distinctement voir la partie de cache-cache entre le Soleil et la Lune.

Dans la ville touristique de Pucon, au pied du lac Villarrica, les averses n’ont cessé d’augmenter en intensité au cours de la matinée, laissant peu d’espoirs d’entrevoir l’alignement Terre-Lune-Soleil, prévu à 13H00 locales, soit 16H00 GMT, pendant précisément deux minutes et neuf secondes.

Mais au moment de l’éclipse, les nuages ont perdu en épaisseur au dessus de la plage du lac où étaient réunies des milliers de personnes couvertes de vêtements de protection contre la pluie.

« C’était magnifique, unique. On n’avait pas beaucoup d’espoir de la voir à cause des nuages, mais c’était unique quand le ciel s’est ouvert. Un miracle! », s’est enthousiasmé Matias Tordecilla, 18 ans, transcendé par le spectacle qu’il a vécu.

« C’est quelque chose que vous ne pouvez pas seulement voir avec vos yeux mais que vous pouvez sentir avec votre corps », a ajouté le jeune homme, qui a fait plus de 10 heures de route en famille pour vivre ce spectacle cosmique.

Cinthia Vega, une habitante de Pucon, dit avoir senti ses « poils se hérisser » sur sa peau au moment où l’obscurité s’est faite.

Des dizaines de scientifiques amateurs ou professionnels étaient arrivés depuis plusieurs jours pour installer leurs télescopes sur les flancs du volcan Villarrica, l’un des plus actifs du Chili, au milieu de la riche végétation du sud du pays.

Ils n’ont pas été récompensés comme en juillet 2019, lors de l’éclipse totale dans un ciel pur du nord du Chili, au milieu du désert de l’Atacama où se trouvent plusieurs observatoires astronomiques.

– Spectacle total –

A Carahue, plus proche de la côte pacifique, l’éclipse a été vécue en prières par les membres de la communauté indigène des Mapuches, la plus importante du Chili, qui voient dans ce phénomène la fin d’une époque et le début d’un nouveau processus.

Dans la région de la capitale Santiago, où vivent sept des quinze millions d’habitants frappés de restrictions de déplacement à cause de l’augmentation des cas de coronavirus, la pénombre a été passagère et la température a légèrement baissé.

La trajectoire de l’ombre lunaire, cette bande étroite de 90 km où le noir a été total, a débuté dans l’océan Pacifique, a atteint les terres chiliennes avant de traverser la Cordillère des Andes, puis a parcouru le sud de l’Argentine d’ouest en est avant de se poursuivre dans l’océan Atlantique sud.

Près de la ville touristique de Bariloche, en Patagonie, plusieurs familles ont attendu avec anxiété l’arrivée de l’éclipse. Un groupe de touristes américains espérait ne pas avoir effectué pour rien de complexes démarches administratives et de nombreux tests de détection du Covid-19 avant de bénéficier des autorisations pour atteindre la ville.

Mais le ciel est resté immaculé de nuages quand la lune a commencé à grignoter le soleil, plongeant les chanceux dans des sourires radieux derrières leurs lunettes de protection, jusqu’au point culminant où le soleil a disparu.

Chaque année, il y a deux éclipses totales du Soleil, mais selon la période de l’année et le moment de la journée elles sont plus ou moins visibles pour la population.

Source : https://www.nouvelobs.com/monde/20201214.AFP3480/eclipse-totale-du-soleil-au-chili-et-en-argentine-et-soudain-l-obscurite.html

Ils soulignent la création de l’Institut des droits indigènes (InfoFueguina, 9/12/2020 « Destacan creación del Instituto de Derecho Indígena »)

https://www.infofueguina.com/tu-ciudad/2020/12/9/destacan-creacion-del-instituto-de-derecho-indigena-52946.html

Il s’agit d’un espace créé dans le cadre du Barreau Public d’Ushuaia. Le Pouvoir Exécutif Provincial a remercié les autorités de l’institution pour « l’intérêt porté à la réalisation du Projet qui apportera les garanties nécessaires pour garantir les Droits Humains Indigènes ».

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Ils soulignent la création de l’Institut des droits indigènes (InfoFueguina, 9/12/2020 "Destacan creación del Instituto de Derecho Indígena") 5

Par la Redaction d’Infofueguina mercredi 9 décembre 2020 · 07:00

Le Secrétariat aux Peuples Indigènes de la Province a souligné et valorisé la création d’un espace spécifique dédié aux Droits Humains Indigènes au sein de l’institution, résolue lors de la dernière session extraordinaire du Conseil d’Administration de l’Ordre des Avocats Publics d’Ushuaia (CPAU).

L’organisation susmentionnée sera dirigée par les avocates Pamela Altamirando, María Muñoz, Gladys Ferraro et Alejandra Bustos, qui prépareront le règlement de l’institut et ses fonctions.

La secrétaire aux Peuples autochtones de la province, Vanina Ojeda Maldonado, a salué l’importance de l’événement et a contacté les autorités sortantes du Conseil d’administration de la CPAU, Susana Sosa et le vice-président Eduardo German Damonte, pour les remercier pour « la prédisposition et l’importance de l’institution. » en tant que garant de la réalisation effective des droits autochtones.

La responsable a considéré que « c’est une des bonnes nouvelles de 2020 pour les peuples indigènes de la province, car l’Institut servira à garantir un système judiciaire doté d’interculturalité et d’égalité dans les tribunaux judiciaires ».


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Khol Hol Naa propose de nommer des rues de Río Grande avec des noms de femmes autochtones selknam (Critica Sur, 3/11/2020)

Khol Hol Naa propose de nommer des rues de Río Grande avec des noms de femmes autochtones selknam (Critica Sur, 3/11/2020)

Il s’agit d’une initiative présentée par la conseillère municipale Cintia Susñar, à la demande du groupe de femmes selknam « Khol Hol Naa ». Elle sera débattue en commission à partir de la semaine prochaine et vise à reconnaître « les femmes qui ont lutté et qui continuent de lutter pour les droits des peuples autochtones ».

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Khol Hol Naa propose de nommer des rues de Río Grande avec des noms de femmes autochtones selknam (Critica Sur, 3/11/2020) 13

À travers un projet d’ordonnance, la conseillère municipale Cintia Susñar propose que l’on donne à un groupe de rues de Río Grande des noms de femmes autochtones selknam, répondant ainsi à une demande de l’Agrupación « Khol Hol Naa ».

Source: https://criticasur.com.ar/nota/28986/proponen_denominar_calles_de_rio_grande_con_nombres_de_mujeres_originarias_selknam/?rand=912 / traduit de l’espagnol par les bénévoles de l’association Karukinka

Parmi les arguments de sa proposition, Susñar affirme que « l’identité d’une ville se construit en valorisant ses origines », c’est pourquoi « dans le but de renforcer la culture de la ville, nous devons reconnaître, nommer et faire connaître les origines de notre culture, avec ses femmes qui ont été un pilier fondamental pour toute organisation de la société ».

En ce sens, l’élue considère que « nous devons encourager ce type d’actions afin que tous les représentants de notre ville reçoivent l’hommage et la reconnaissance qu’ils méritent », soulignant que « les premières femmes ont été des pionnières sur notre terre, et c’est ainsi que nous devons leur accorder la reconnaissance qu’elles méritent, afin de mettre en valeur leur travail, leur dévouement et leurs milliers de traces si fécondes dans notre quotidien ».

Par ailleurs, Susñar a mis en avant l’Agrupación « Khol Hol Naa », assurant qu’elle « travaille sans relâche pour que ses valeurs et principes soient transmis de génération en génération », ajoutant que « dans les temps que nous vivons, il est plus qu’important de donner la place qui revient aux femmes qui, par leurs efforts, ont forgé notre histoire ».

Six artères, actuellement sans nom, seront incluses dans le projet :

Calle s/n 418: Virginia Ángela Choquintel Napoleón
Calle s/n 438: Enriqueta Gastelumendi:
Calle s/n 439: Elvira Oray
Calle s/n 440: Rosario Imperial
Calle s/n 442: Herminia vera hilioyen
Calle s/n 443: Covadonga

La demande de Khol Hol Naa

Dans la note adressée à Susñar, les membres de l’Agrupación « Khol Hol Naa » (qui signifie « le retour des femmes » en langue selknam) ont indiqué que l’objectif est de « consolider le genre féminin et, surtout, nos racines », assurant que l’on cherche ainsi à rendre hommage « à toutes nos sœurs qui ont lutté et qui luttent encore pour les droits des peuples autochtones ».

« C’est pourquoi l’idée a toujours été de préserver et de sauvegarder la culture selknam, qui a été exclue pendant des années. Nous voulons faire valoir respectueusement notre histoire et celle de chacune de celles qui ont subi les pires atrocités et mauvais traitements », ont-elles indiqué.

Enfin, depuis l’entité, elles ont souligné que « compte tenu du contexte actuel de la ville, alors que nous célébrons notre centenaire, nous souhaitions demander cordialement de donner le nom de nos femmes autochtones à des rues, des places, des placettes, des ronds-points ou tout autre espace public ».

« Dans le contexte actuel, la femme a gagné une place méritée, réalisant d’importants progrès pour notre société, mais nous ne pouvons pas oublier nos sœurs qui ont lutté pour notre terre, où elles ont subi les pires actes de violence, d’abus et où elles ont été totalement vulnérables face à l’invasion », ont-elles affirmé.

Qui sont les femmes selknam proposées pour cet hommage ?

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Virginia Choquintel, du peuple selk’nam (Rio Grande Terre de Feu)

Virginia Ángela Choquintel Napoleón

est née le 20 juillet 1942 à la Mission salésienne de Río Grande, où elle a été pensionnaire, a effectué ses études primaires et a vécu une grande partie de sa vie. Elle a été témoin de la fin des peuples autochtones de la Terre de Feu, qui, à cette époque, ne comptaient plus que quelques survivants du génocide selknam, du métissage et des maladies importées par les Blancs.

Elle gardait très peu de souvenirs de son enfance. Elle se rappelait que son père, Natalio Choquintel, qui vivait dans une maison de la Mission salésienne, l’emmenait tous les après-midis faire du cheval. De sa mère, Magdalena Saenes, elle ne se souvenait de rien, car celle-ci avait succombé aux maladies apportées par les Occidentaux alors que Virginia n’avait que 4 ans. Virginia est décédée le 2 juin 1999 à Río Grande, à l’âge de 56 ans

Enriqueta Gastelumendi

« La India Varela » (1913-2004) est née un jour d’hiver, fille d’une mère selknam et d’un père basque espagnol. Elle a été femme, mère, grand-mère et, par-dessus tout, une femme qui nous a légué son art, ses œuvres ou, comme elle disait, « ses petits travaux » qui semblaient avoir une vie propre, cette vie transmise de l’identité fuégienne, incarnée dans le lenga, se transformant d’un arbre tombé en sang de la terre devenu art, sculptant différentes œuvres, par exemple : le Christ ona parmi tant d’autres créations. Enriqueta est décédée le 29 août 2004.

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Enriqueta Gastelumendi, femme autochtone et témoin de la culture selk’nam

Elvira Oray

Elle est née à Río Grande le 4 août 1934, fille d’Adela Parra (selknam) et de Ramón Oray, appartenant à la lignée de Lola Kiepja. À l’âge de 6 ans, elle fut amenée, avec le groupe de femmes de la famille, à vivre à la Mission salésienne, où elles furent ensuite séparées. Elvira a subi toutes sortes de violences, étant vulnérable du fait d’être « orpheline » et autochtone. À sa majorité, elle s’est mariée avec Sabino Salamanca et ils ont eu six enfants. Elle a travaillé à l’abattoir CAP et au Centre sportif municipal. Elle est décédée le 7 juillet 1987 à Río Grande

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Femmes selk’nam en haut de gauche à droite : Kiepja, Cecilia Oray dans les bras de Carmen Venegas; Anita Oray dans les bras d’Adela Parra et ? / En bas : Elvira Oray, Ejej et Leonor Oray. Photo prise à la fin du génocide selk’nam dans les années 1920 à la Mission Salésienne Rio Grande

Rosario Imperial

Selknam, propriétaire de la première pension de Río Grande, où séjournaient des gens de la campagne et des « paisanos » selknam. C’était un lieu où ils se réunissaient pour parler leur langue. Elle est décédée en 1970.

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Rosario Imperial, femme selk nam ayant vécu à Rio Grande (Terre de feu argentine)

Herminia Vera Hilioyen

Herminia Vera Hilioyen, selknam, fille de Matilde Hilioyen (selknam) et d’Antonio Vera, est née le 27 octobre 1922 à l’estancia Viamonte, où elle a passé son enfance. Par la suite, elle a été envoyée à Punta Arenas pour commencer l’école primaire, puis elle est revenue à la Mission salésienne où on lui a dispensé l’enseignement de l’époque. Elle s’est mariée à 21 ans et a eu 10 enfants. Herminia a toujours gardé à l’esprit qu’elle avait traversé des périodes de discrimination, ce qui a conduit à ce que ses origines soient cachées. Elle était reconnue pour sa chaleur humaine et sa gentillesse envers toute personne qui dialoguait avec elle. Herminia est décédée le 5 juillet 2014

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Herminia Vera Hilioyen

Covadonga

Femme du peuple selknam, également connue sous le surnom de « chonga ». Elle a été arrachée à son habitat à l’âge de 10 ans pour être mise en servitude, se faisant aimer pour sa sympathie et sa gentillesse. Elle a appris à lire et à écrire, parlait allemand et espagnol. On la voyait très à l’aise et joyeuse avant sa mort soudaine (tuberculose) en 1899. Sa mort a toujours été entourée de doutes, car il a été découvert qu’elle transmettait des informations à un jeune cacique tehuelche.

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Covadonga, une des figures du génocide selknam ayant disparu à Punta Arenas (Chili)