« Patagonie, dernier refuge, de Christian Garcin et Éric Faye: à la recherche des fantômes » (Le Figaro, 12/05/2021)

https://www.lefigaro.fr/livres/patagonie-dernier-refuge-de-christian-garcin-et-eric-faye-a-la-recherche-des-fantomes-20210512

Patagonie, dernier refuge, de Christian Garcin et Éric Faye: à la recherche des fantômes

Par Bruno Corty

Publié le 12/05/2021 à 12:53, mis à jour le 12/05/2021 à 12:53

Les deux écrivains parcourent plusieurs milliers de kilomètres, à travers les paysages désolés et sublimes de la pampa. Une plongée dans l’histoire de ce bout du monde.

Romanciers, essayistes, Christian Garcin et Éric Faye adorent voyager. Ensemble, ils ont déjà écumé l’Extrême-Orient russe et en ont tiré En descendant les fleuves. Carnets de l’Extrême-Orient (J’ai lu) en 2013. Ils sont aussi partis en 2018 du Tibet au Yunnan pour en rapporter Dans les pas d’Alexandra David-Néel (Stock). Leur attelage fonctionne bien. On le voit encore cette fois avec Patagonie, dernier refuge, qui est sans doute la plus aboutie de leurs collaborations.

De Buenos Aires et Montevideo à Puerto Williams, juste au-dessus du Cap Horn, ils vont descendre plusieurs milliers de kilomètres vers le Sud, à travers les paysages désolés et sublimes de la pampa, de la Patagonie, côté argentin et chilien, des fjords et des glaciers, du détroit de Magellan au canal de Beagle.

À chaque étape de ce périple entamé au tout début 2020 et achevé juste avant le déclenchement de la pandémie de coronavirus, des noms qui font rêver: El Chalten, El Calafate, Puerto Natales, Rio Gallegios, Punta Arenas…

(la suite de l’article est réservée aux abonnés)

Les sons du bout du monde de Lauriane Lemasson – France Musique (13 mai 2021)

https://www.francemusique.fr/emissions/musique-connectee/musique-connectee-du-jeudi-13-mai-2021-94975

A 31 ans, l’ethnomusicologue Lauriane Lemasson sillonne, depuis 2013, les étendues sauvages de Patagonie, ses micros à la main, à la rencontre des derniers descendants des populations natives.

La péninsule australe, l’immense Terre de feu, son « autre Finistère » comme l’aime l’appeler cette bretonne d’origine : c’est de ce territoire immense qu’est tombée amoureuse Lauriane Lemasson. Elle a 31 ans, elle est ethnomusicologue, c’est-à-dire qu’elle étudie notamment les relations que tissent les peuples avec leur environnement sonore. Et depuis qu’elle est enfant, Lauriane aime le vent et la montagne. A l’origine, elle est accordéoniste : elle a enseigné pendant dix ans dans des conservatoires de région parisienne, puis un accident l’a obligée à changer de cap. Lauriane s’est lancée avec feu dans l’ethnomusicologie et dans l’exploration de la Patagonie, terre du bout du monde, avec ses micros et son appareil argentique.

2000 kilomètres à pied

Depuis 2013, elle est chercheuse rattachée à la Sorbonne et elle a effectué une dizaine de missions en terre australe ; elle y reste à chaque fois entre deux et huit mois et sillonne, à pied ou en bateau, souvent seule, les fjords déserts, le dédale de canaux de la péninsule, les steppes couvertes de lichen ou encore le passage du Cap Horn… En plus des rafales qui sifflent parfois jusqu’à rendre fou, cet espace rude et immense est habité par mille petits bruits, perceptibles pour qui sait tendre l’oreille : les grincements des arbres dans la tempête, les cris d’oiseaux, le craquement lointain des glaciers, les grognements des lions de mer… 

Comprendre les liens des peuples autochtones à leur territoire

Mais Lauriane ne collecte pas les sons de la nature australe pour la seule beauté du geste. La jeune chercheuse est animée par une quête, une urgence : elle se rend en Patagonie pour débusquer les traces des populations amérindiennes qui arrivèrent en Terre de feu il y a plus de 10 000 ans, les Yagan, les Haush et les Selknam, des peuples natifs aujourd’hui hélas inconnus aux yeux et aux oreilles du grand public. A travers ses voyages, Lauriane cherche l’écho de ces populations dans les sons d’une nature qu’elles connaissaient mieux que personne. 

Retrouver l’environnement sonore des peuples natifs

Les descendants des Yagan, Haush et Selknam ont été soit exterminés par les colons européens, soit assimilés de force à la culture hispanique d’Argentine et du Chili. Pourtant, au fil de ses voyages et de ses rencontres, Lauriane a découvert que leur culture et leur langue, menacée de disparition imminente, étaient encore vives dans les mémoires. Elle s’est donné pour mission de les sauvegarder en retrouvant les traces d’occupations des peuples amérindiens qui vivaient là il y a près de 12 000 ans. Pour cela, elle multiplie les prises de sons, en reconstituant les environnements sonores des anciens lieux de vie et de culte de ces populations. En 2018, elle a notamment travaillé avec les archéologues du Centre austral d’investigation scientifique d’Ushuaia, avec lesquels elle s’est rendue sur les sites habités avec les premières tribus.

Des expéditions minutieuses 

Un travail de fourmi qui lui permet aujourd’hui de montrer que dans ces sociétés ancestrales tournées vers la nature, les chants et les rites s’inspiraient essentiellement des sons émis par les animaux, les arbres, les vagues et le vent… Lauriane constitue ainsi, petit à petit, une grande et riche base de données, une cartographie sonore de la Patagonie telle qu’elle était occupée par ses populations autochtones. Un travail qu’elle publiera peut-être un jour, avec leur accord. D’ici-là, ces recherches sont disponibles sur le site de l’association qu’elle a fondé, « Karukinka », qui signifie « la dernière terre des hommes » en langue selknam.

Au Chili, les castors ravagent le poumon végétal de la Terre de Feu (L’Obs – AFP, 23/4/2021)

Par AFP

Publié le 23 avril 2021 à 9h10·Mis à jour le 23 avril 2021 à 17h30

Terre de feu (Chile) (AFP) – Poumon de la Terre de Feu, au sud du Chili, les forêts du parc Karukinka ne sont pas directement menacées par l’homme mais par la voracité de castors nord-américains, introduits pour raisons économiques dans les années 1940.

Plus de 70 ans après l’arrivée de 10 premiers couples pour développer l’industrie de la fourrure et peupler les terres reculées de Patagonie entre Argentine et Chili, la population de castors est aujourd’hui estimée à plus de 100.000 individus.

Si les troncs robustes et longs des arbres typiques de l’écosystème des forêts des Andes et de Patagonie, des hêtres de la famille des Nothofagus (pumulio, antarctica et betuloides), ont pu être sauvés des exploitants forestiers, le castor est aujourd’hui leur plus grand prédateur.

De la même manière que dans leurs habitat d’origine au Canada, ces rongeurs construisent inlassablement des barrages sur les rivières et les lacs pour y établir leurs terriers dans un enchevêtrement de bois, d’écorces et des racines.

Or, pour récupérer de la matière première et se nourrir, cet herbivore fait tomber grâce à ses dents ciselées des arbres qui ont mis près de 100 ans pour atteindre leur maturité.

« Les castors, comme nous les humains, sont appelés ingénieurs de l’écosystème, ce qui signifie que pour habiter un environnement, ils doivent le modifier pour l’adapter aux conditions dont ils ont besoin pour survivre », explique à l’AFP Cristobal Arredondo, chercheur à la Wildlife Conservation Society (WCS) du Chili, en charge du suivi des espèces pour le parc Karukinka et la Terre de Feu.

Dans l’immensité de la Patagonie, « plus de 90 % des cours d’eau de l’île de la Terre de Feu, côté chilien, sont habités par des castors, ce qui a un impact très important sur les écosystèmes », explique-t-il.

– Puits à carbone –

Malheureusement, les forêts de Patagonie ne se régénèrent pas aussi vite que celles des grandes plaines du nord du Canada.

Et une fois que le castor s’attaque à ces forêts, le carbone « qui a été capturé par les arbres pendant des centaines d’années est finalement libéré dans l’atmosphère lorsqu’ils meurent », explique Felipe Guerra qui coordonne pour le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) les mesures de gestion, de prévention et de contrôle du castor.

Or, les forêts et les tourbières du parc de Karukinka « sont de grands puits qui stockent de grandes quantités de carbone et d’autres gaz à effet de serre comme le méthane », ajoute-t-il.

En sept décennies d’implantation des castors dans cette région, l’impact socio-économique s’élève à 73 millions de dollars, selon les estimations officielles.

La chasse au castor est autorisée mais insuffisante pour réguler leur nombre et la controverse porte davantage sur les moyens de limiter leur prolifération, les pièges aquatiques étant considérés comme « cruels » par l’Union pour la défense des droits des animaux de Punta Arenas, en Patagonie.

Eve Crowley, représentante de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Chili, ne mâche pas ses mots : « les espèces exotiques envahissantes sont l’une des principales causes de la perte de biodiversité, dégradant nos écosystèmes », dit-elle à AFP.

Elle rappelle que « la conservation et la restauration de nos puits de carbone naturels, c’est-à-dire nos sols, nos forêts et nos zones humides, sont tout aussi importantes, voire plus, que la réduction des gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement de la planète ».

Les mois polaires : informations et agenda (Institut Polaire, 21 avril 2021)

A l’occasion de la RCTA qui se tient au mois de juin 2021 à Paris, l’Institut polaire français organise et participe à un grand nombre d’évènements durant ces #MoisPolaires.

Source : https://institut-polaire.fr/fr/les-mois-polaires-informations-et-agenda/

Du 14 au 24 juin 2021, la France accueille et préside la 43ème réunion consultative du Traité sur l’Antarctique (RCTA). Ce rendez-vous diplomatique a pour objectifs de négocier de nouvelles mesures réglementaires et permet d’échanger des informations, de s’interroger sur des questions d’intérêt commun concernant l’Antarctique, d’étudier, formuler et recommander à leurs gouvernements des mesures destinées à assurer le respect des principes et la poursuite des objectifs du Traité.

Pour tout savoir sur le traité sur l’Antarctique et la RCTA, consultez cet article qui référence les publications et diffusions sur la question.

Jeudi 25 mars 2021 : Communiqué de presse  l’Institut polaire présente son bilan Carbone

A partir du 29 mars, Océanopolis et l’Institut polaire français Paul-Émile Victor s’associent pour proposer au grand public et aux établissements scolaires un « Festival Polaire connecté » : Lire le communiqué de presse

  • Séminaire polaire junior, Lundi 29 mars À l’image des colloques scientifiques, les 115 élèves participant à ce séminaire polaire junior ont été invités à préparer en amont, en classe, un sujet dédié aux pôles.
  • Conférence – table ronde « Les pôles : science, géopolitique et gestion des risques ». Vendredi 2 avril, à 20h30 Diffusion en direct sur Facebook et en replay sur YouTube : Les deux pôles de la planète concentrent des enjeux sociétaux importants ayant trait à la recherche, l’environnement, l’économie, la géostratégie ou encore la défense. Le vecteur commun à ces sujets réside dans la notion de risque : risque humain, environnemental, géopolitique, risque de conflit. Les intervenants, chacun apportant une forte compétence nationale sur le sujet tout en étant basé à Brest, apporteront leur regard professionnel sur ce sujet central et fascinant à plus d’un titre.
  • Émissions en direct autour de l’exposition « Animaux polaires, une vie de scientifique » : Comment les animaux nous en apprennent davantage sur le changement climatique en zones polaires ? Au total, ce sont 6 chercheurs qui se relayeront sur ces deux après-midis dédiés à la connaissance des animaux polaire
    • 1ère émission : avec Yan Ropert Coudert, Chercheur au Centre d’études biologiques de Chizé, Christophe Guinet, Chercheur au Centre d’études biologiques de Chizé et Cyril Gallut, Enseignant-chercheur à Sorbonne Université de Paris à l’Institut de Systématique, Évolution, Biodiversité
    • 2ème émission : avec Isabelle Charrier, Chercheure à l’Institut des Neurosciences, Paris Saclay, Eric Armynot Du Châtelet, Maître de conférences à l’Université de Lille 1 – Sciences et Technologies. Membre du Laboratoire d’Océanologie et de Géosciences et Jean-Louis Martin, Chercheur au Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (CEFE), Montpellier

Vendredi 2 avril : Brest Business School Co-organisation UMR Amure (Centre de Droit et d’Economie de la Mer), Université de Bretagne Occidentale, Institut Universitaire Européen de la Mer (IUEM). Table-ronde autour Régions polaires, un besoin de gestion des risques?  Pour en savoir plus

Semaine du 17 au 21 mai : APECS

La Semaine polaire : Événement de vulgarisation scientifique sur la thématique des pôles. Elle est organisée par APECS-France, le comité national français de l’Association of Polar Early Career Scientists (APECS) et a lieu deux fois par an au printemps et à l’automne. Durant la Semaine Polaire, des jeunes chercheurs présentent différents aspects des sciences autour des pôles sous la forme de vidéo-conférences gratuites pour les jeunes en école primaire.

L’objectif de la Semaine Polaire est la découverte de la démarche scientifique et des activités de recherches menées sur les régions polaires à travers une  grande variété de disciplines. C’est également un échange privilégié en direct entre les élèves et les intervenant.e.s.

Avril 2021 à mi-juin 2021 : Institut polaire français

  • Les lundis à pastille : une vidéo courte de découverte ou d’interview pour un autre regard sur les pôles #MinutePolaire
  • Les jeudi de l’histoire polaire: une archive du site Archipôles dévoilée pour raconter l’histoire polaire française dans le cadre du #JeudiPhoto

Mercredi 26 et jeudi 27 mai

  • Journées du CNFRA à l’Institut océanographie
  • Conférence grand public
    • « L’Odyssée Antarctique » film de Djamel Tahi
    • Débat sur les missions polaires d’aujourd’hui et leurs enjeux dans le contexte du changement global

En image : le Polar Pod, l’immense bateau vertical de Jean-Louis Etienne, sort de la table à dessin (Le Monde, 16/3/2021)

L’explorateur français annonce mardi 16 mars le lancement officiel de sa prochaine expédition scientifique, fin 2023, à bord d’un drôle de navire de 100 mètres de… haut.

Par Vahé Ter Minassian Publié le 16 mars 2021 à 11h00

Le Polar Pod prendra l’eau en décembre 2023.
Le Polar Pod prendra l’eau en décembre 2023. NICOLAS GAGNON ; SYLVAIN BERGEON

C’est parti pour le Polar Pod. Au terme de dix années d’efforts, l’explorateur Jean-Louis Etienne a réussi son pari : lancer officiellement, mardi 16 mars, sa prochaine expédition dans les cinquantièmes hurlants, cette zone de l’océan austral proche de l’Antarctique. La mission consistera, en décembre 2023, à embarquer sur un « navire vertical haut de 100 mètres et à réaliser deux tours du monde, en se laissant porter d’ouest en est, par le courant circumpolaire antarctique », expose-t-il. Avec un objectif : recueillir des données sur le climat, la biodiversité et la pollution, dans cette région mal connue dont les eaux froides absorberaient 40 % des émissions de gaz carbonique d’origine humaine.

L’étrange engin nautique, digne d’un roman de Jules Verne, a été conçu comme une plate-forme mobile, à même d’accueillir nombre d’expériences. Le comité scientifique réunit le CNRS, le CNES et l’Ifremer, qui assurera en outre la maîtrise d’ouvrage de la construction, dans le cadre du Programme d’investissement d’avenir, qui pourrait démarrer prochainement.

Vahé Ter Minassian

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/03/16/en-image-le-polar-pod-l-immense-bateau-vertical-de-jean-louis-etienne-sort-de-la-table-a-dessin_6073301_1650684.html

Tara en Patagonie (France Inter, 17/03/2021)

Le voilier scientifique Tara est en mission en Patagonie

La goélette scientifique, véritable laboratoire flottant, est partie de Lorient en décembre dernier pour une mission de 2 ans sur les microbiomes de l’océan. Tara est aujourd’hui en Patagonie et prélève des litres d’eau chaque jour pour comprendre ce qui influence ou contrarie le peuple invisible des profondeurs…

Pour en savoir plus et visionner la vidéo, rdv sur la page de France Inter

Pour découvrir d’autres actualités scientifiques liées aux régions polaires et subpoalires, rdv sur notre blog !

Ils enseigneront les langues natives selk’nam et yagan dans les écoles de la province (La ContraTapa, 15/03/2021 « Enseñaran lenguas nativas, Selknam y Yagan en las escuelas de la provincia »)

Il s’agit du programme de l’Education Interculturelle Bilingue visant à planifier l’introduction des langues natives -selk’nam et yagan- dans les contenus de l’éducation formelle, avec la collaboration des peuples originaires de la province.

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Ils enseigneront les langues natives selk'nam et yagan dans les écoles de la province (La ContraTapa, 15/03/2021 "Enseñaran lenguas nativas, Selknam y Yagan en las escuelas de la provincia") 3

(Article traduit de l’espagnol par l’association Karukinka)

La secrétaire des Peuples Originaires Vanina Ojeda Maldonado et la secrétaire Pamela Altamirando ont eu une réunion avec Héctor Gustavo Novoa, Coordinateur Provincial des Modalités Educatives et Ramón Ortiz, de l’équipe technique de l’Education Interculturelle Bilingue, pour planifier l’introduction des langues natives –selk’nam et yagan- dans les contenus de l’éducation formelle, avec la collaboration des peuples originaires de la province.

La fonctionnaire a ajouté que « la proposition est d’obtenir des certifications pour les professeurs afin de permettre l’introduction de la modalité interculturelle depuis une autre perspective, dans laquelle les peuples arrêtent d’appartenir au passé et revendiquent leur présence, leur résistance et leur lutte ».

La modalité de l’Education Interculturelle Bilingue(EIB) a été mise en place à partir de l’instauration de la nouvelle Loi de l’Education Nationale de 2006, laquelle intègre cette modalité pour garantir le respect de l’identité ethnique, culturelle et linguistique des peuples indigènes.

De cette manière la reconstruction de l’identité nationale doit être menée et mettre en avant la richesse de sa diversité et de la préexistence des peuples originaires, témoins de cultures millénaires.

Source : https://lacontratapatdf.com/nota/12226/ensenaran-lenguas-nativas–selknam-y-yagan-en-las-escuelas-de-la-provincia/

Le statut juridique de la Communauté Yagan Paiakoala a été validé (11/3/2021, Communication de l’INAI, Institut National des Affaires Indigènes d’Argentine)

Avec cette mesure, la province de Terre de Feu voit ses deux communautés reconnues par l’Etat.

11 mars 2021

Traduction de l’espagnol au français réalisée par l’association Karukinka

L’Institut National des Affaires Indigènes (INAI), dirigé par la Dr Magdalena Odarda – une organisation décentralisée sous l’égide du Ministère de la Justice et des Droits Humains de la Nation – a enregistré le statut juridique de la Communauté Indigène Yagan Paiakola d’Ushuaia, appartenant au peuple Yagan. Avec cette mesure, la province de Terre de Feu voit ses deux communautés autochtones reconnues par l’État.

En ce sens, la dirigeante de l’INAI a confirmé que la résolution 2021-18-APN de l’INAI, publiée le 22 février, a été célébrée par le gouvernement provincial qui a déclaré cette résolution via le Secrétariat aux Peuples autochtones. Il a ajouté que « cette reconnaissance légale est une grande réussite pour la communauté Yagan, car elle représente un instrument juridique à caractère déclaratif et l’outil le plus important pour garantir ses droits. »

D’autre part, le premier conseiller de la Communauté, Víctor Vargas, a écrit sur ses réseaux sociaux : « Le canoë d’Asenewensis naviguera enfin avec une bonne direction et une bonne force, dirigé par celui qui devait le faire. Merci à l’Institut National des Affaires Indigènes, dirigé par Magdalena Odarda, sa présidente, pour avoir reconnu notre peuple Yagan comme nouveau peuple autochtone d’Argentine. Comme je l’ai toujours dit, le peuple Yagan est vivant, ici et maintenant. Ázar motakaiyin, merci aux ancêtres », a-t-il déclaré.

Il convient de noter que parallèlement à cette reconnaissance, les mesures nécessaires sont prises pour procéder à la restitution des restes de Maish Kensis et de trois autres membres du peuple Yagan – actuellement en possession du Musée de l’Université Nationale de La Plata. – à la communauté indigène de Bahía Mejillones de Puerto Williams. Cette restitution est réalisée à travers le Programme national d’identification et de restitution des restes humains indigènes de l’INAI, en collaboration avec le gouvernement de la province de Terre de Feu, l’ambassade du Chili et la communauté elle-même.

Enfin, la présidente de l’INAI a célébré cette reconnaissance et a déclaré que « depuis l’organisation nationale nous sommes en train de réussir, avec les communautés à travers le pays, ce qui constitue un grand travail dans la reconnaissance de leurs droits ».

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De Trentemoult au Cap Horn (février 2012, site de la ville de Rezé)

Entre 1893 et 1921, les grands voiliers cap-horniers français connaissent leur âge d’or. Un bon nombre de leurs capitaines sont trentemousins.

Source : https://www.reze.fr/article-magazine/de-trentemoult-au-cap-hornfevrier-2012/

Elles ne passent pas inaperçues lorsqu’on déambule dans Trentemoult. Rue Roiné, rue du Port, rue de la Californie notamment, les imposantes maisons de capitaines racontent une histoire aux contours encore mystérieux. Qui étaient leurs occupants, plus souvent en mer que sur la terre ferme ? Auteur nantais d’ouvrages sur la marine marchande, Frédéric Grellier a mené l’enquête. « A partir des recensements sur la période 1891-1921, on dénombre 96 capitaines au long cours ayant vécu à Trentemoult. Parmi eux, j’ai identifié 36 capitaines cap-horniers », rapporte-t-il.

Le capitaine Kervégan, figure de Trentemoult

S’il n’est pas né à Rezé, le Lorientais Alphonse Kervégan est pour Serge Plat* « une vraie figure trentemousine ». Marié à Élisabeth Agaisse une jeune fille du village et fille d’un capitaine au cabotage, il a dirigé, après sa retraite de navigateur au long cours, le service des Roquios. Depuis le bureau de sa maison donnant sur la Loire, il surveillait la ponctualité des petits vapeur. Après la guerre 39-45 Il s’est aussi investi dans la reconstruction du port de Rezé, et de la remise en état du service des vedettes. Il est devenu  conseiller municipal rezéen de 1951 à 1959. Pour son courage pendant la guerre 14-18 son parrain, le Préfet de Loire Inférieure, lui a remit en 1937 l’insigne de la Légion d’honneur. Il s’est éteint, entouré des siens en 1963.

Auteur de l’ouvrage Des Roquios aux Navibus, éditions Coiffard, Serge Plat prépare un livre sur la vie maritime du capitaine Kervégan.

Capitaines trentemousins

En 1893, le Gouvernement français relance la navigation à voile, menacée par la vapeur, en promulguant la loi des primes à la navigation. De 1897 à 1902, 107 grands voiliers cap-horniers de primes sont construits dans les chantiers nantais. Pour recruter des officiers, les armateurs se tournent logiquement vers Trentemoult. On retrouve à la tête de ces navires qui partent au Chili, en Californie, en Australie, en Nouvelle-Calédonie, au Japon… des capitaines issus de familles de marins : Lesage, Bessac, Boju, Lancelot, Lemerle… D’autres, tels les capitaines Salaün ou Kervégan, viennent de Bretagne pour étudier à Nantes puis s’installent à Trentemoult. Les équipages se constituent en majorité dans les contrées bretonnes, très pauvres à l’époque.

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L’équipage du trois mâts barque Brizeux de Nantes. Le lieutenant Alphonse Kervégan se trouve au premier rang : en partant de la gauche, c’est la deuxième personne assise. Le voyage a eu lieu entre le 10 juin 1902 et le 4 février 1904. La photo a été prise dans un port de la côte ouest des États-Unis.

Traversées périlleuses

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Jacqueline Le Rouzic, petite-fille du capitaine Kervégan.

Sur ces trois mâts d’une centaine de mètres de long, qui peuvent transporter jusqu’à 3 000 tonnes de marchandises (nitrates, charbon, blé, nickel, bois…), 20 à 25 hommes embarquent pour un an. Les traversées sont périlleuses, notamment aux abords du fameux Cap Horn. « C’était excessivement dangereux. Les navires étaient très élégants, mais difficiles à manœuvrer, pas adaptés à une mer dure », relate Frédéric Grellier. Plus de 100 voiliers cap-horniers français firent ainsi naufrage entre 1890 et 1932. Le capitaine Alphonse Kervégan, qui franchit cinq fois le Cap Horn, échappa de justesse à ce funeste sort. En 1906, il éprouva en effet une grande frayeur, sur le Montebello. « Il fit naufrage à l’île Kangourou. Il fut l’un des seuls à s’en sortir et à sauver son équipage », raconte, émue, sa petite-fille, Jacqueline Le Rouzic. « Il dégageait une grande sérénité. C’était son métier, il le faisait avec cœur et courage », poursuit celle qui habite aujourd’hui la maison du capitaine.

Plus d’informations sur voiliersnantais.free.fr, le site web animé par Frédéric Grellier

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Cinquante trésors cap-horniers
Passionné depuis l’enfance par l’univers maritime, le Nantais Frédéric Grellier a entrepris de raconter le sommet et le crépuscule de l’épopée des grands voiliers marchands. À travers 50 portraits de bateaux, de l’Amiral Cécille au Vincennes, son livre revient sur une époque mythique. Ses recherches l’ont mené de Trentemoult jusqu’en Australie et aux Etats-Unis, où il a déniché de superbes photos inédites. Trésors cap-horniers, de Frédéric Grellier, O Large éditions

Argentine : le plus grand dinosaure jamais découvert a-t-il été mis au jour ? (Le Monde – AFP, 21/1/2021)

Selon les premières analyses, les os de ce sauropode géant de 98 millions d’années seraient « 10 % à 20 % plus grands » que ceux du « Titan de Patagonie », le plus grand dinosaure connu à ce jour.

Le Monde avec AFP Publié le 21 janvier 2021 à 14h29, modifié le 26 janvier 2021 à 18h59

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/01/21/argentine-le-plus-grand-dinosaure-jamais-decouvert-a-t-il-ete-mis-au-jour_6067086_1650684.html

L’équipe de chercheurs dégage des os de dinosaure lors de fouilles dans la vallée de la rivière Neuquén en Argentine, en janvier.
L’équipe de chercheurs dégage des os de dinosaure lors de fouilles dans la vallée de la rivière Neuquén en Argentine, en janvier. JOSE LUIS CARBALLIDO/CTYS-UNLAM/AFP

Le squelette n’est pas complet, mais les premiers éléments analysés laissent présager que les fossiles découverts en 2012 dans le sud-ouest de l’Argentine sont ceux du plus grand dinosaure jamais mis au jour, selon une étude publiée mercredi 20 janvier. « Ce qui a été trouvé jusqu’à présent sont les 24 premières vertèbres de la queue, des éléments de la ceinture pelvienne, de la ceinture pectorale », a déclaré Alejandro Otero, auteur principal de la première communication sur ce titanosaure, un groupe de dinosaures au long cou dont on trouve des représentants sur tous les continents, parue dans la revue scientifique Cretaceous Research.

M. Otero a cependant expliqué que les os longs, tels que l’humérus ou le fémur, qui sont traditionnellement utilisés pour faire des estimations précises de la masse corporelle, n’avaient pas été extraits de la roche dans laquelle ils sont prisonniers. Mais selon les premières analyses, les os de ce sauropode géant de 98 millions d’années, datant du crétacé supérieur, seraient ainsi « 10 % à 20 % plus grands » que ceux du Patagotitan mayorum, le « Titan de Patagonie », le plus grand dinosaure connu à ce jour, a expliqué le chercheur à la division de paléontologie des vertébrés du Musée de La Plata, dans un rapport publié par l’Université nationale de La Matanza.

Le spécimen a été localisé presque par hasard en 2012 au milieu de la vallée de la rivière Neuquén, le plus important cours d’eau de la Patagonie argentine, mais les travaux d’excavation n’ont commencé qu’en 2015. « C’est un beau spécimen car il est pratiquement articulé et nous avons plus de la moitié de la queue, beaucoup d’os de la hanche. Maintenant il est encore majoritairement enfoui dans la roche et nous en avons encore pour quelques années de fouilles », a déclaré José Luis Carballido, chercheur qui avait dirigé les études sur le Patagotitan mayorum.

« Un spécimen presque complet »

L’équipe de chercheurs dégage des os de dinosaure lors de fouilles dans la vallée de la rivière Neuquén en Argentine, en janvier.
L’équipe de chercheurs dégage des os de dinosaure lors de fouilles dans la vallée de la rivière Neuquén en Argentine, en janvier. JOSE LUIS CARBALLIDO/CTYS-UNLAM/AFP

« Nous soupçonnons que le spécimen pourra être extrait complet ou presque complet. Tout dépendra de la façon dont les fouilles se poursuivront. Mais au-delà du fait qu’il soit le plus grand ou non, le fait qu’un dinosaure articulé apparaisse, un dinosaure de ces dimensions, est quelque chose d’extraordinaire », se réjouit Alberto Garrido, directeur du Musée des sciences naturelles de Zapala, dans la province de Neuquén.

L’analyse anatomique effectuée « ne permet pas actuellement de le considérer comme une nouvelle espèce », explique les chercheurs dans le rapport, « mais la disparité morphologique et l’absence d’éléments équivalents par rapport aux fossiles contemporains nous empêchent également d’attribuer [les ossements] à des genres déjà connus », soulignent-ils.

Découvert en 2017, également en Argentine, le Patagotitan mayorum pesait environ 70 tonnes, soit dix éléphants d’Afrique, mesurait environ 40 mètres de long et avait un cou très long. L’Argentine compte de très nombreux fossiles issus des trois périodes de l’ère mésozoïque (secondaire) – le trias, le jurassique et le crétacé. Ils appartiennent à des animaux différents de ceux rencontrés dans l’hémisphère Nord. En Argentine, les gisements de fossiles de dinosaures les plus importants se trouvent en Patagonie (Sud), dans les régions de La Rioja et de San Juan (Ouest) et dans la province de Salta (Nord).

Le Monde avec AFP

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2021/01/21/argentine-le-plus-grand-dinosaure-jamais-decouvert-a-t-il-ete-mis-au-jour_6067086_1650684.html