Expéditions 2018-2020

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L’Appel du Sud : Des origines de l’aventure à la concrétisation d’un rêve

L’aventure qui allait devenir le série d’expéditions Patagonie 2018-2020 naît d’un double mouvement : la passion pour les terres extrêmes du sud du continent américain, et la volonté d’en comprendre les subtilités culturelles, environnementales et historiques. Après une première expédition formatrice ayant donné naissance à l’association Karukinka, Lauriane Lemasson engage un nouveau projet, plus ambitieux, visant la Réserve de Biosphère du Cap Horn, ultime frontière australe du Chili et de l’Argentine.

La préparation : rigueur, patience et persévérance (2016-2018)

Deux années de préparation précèdent le départ. Durant cette période, Lauriane s’immerge, à distance, dans l’étude des terres du Cap Horn et de ses multiples canaux grâce à une analyse rigoureuse des travaux scientifiques chiliens et argentins. Il s’agit d’établir un itinéraire « idéal », combinant intérêts scientifiques, réalisme logistique et respect des réglementations locales très strictes. Le projet d’expédition en kayak voit d’abord le jour, mais face aux exigences administratives et sécuritaires, il doit être repensé : un voilier devra finalement être utilisé.

La présentation du projet aux autorités chiliennes s’avère déterminante : convaincre l’ambassade du Chili en France, la délégation chilienne à l’UNESCO (programme « l’Homme et la Biosphère » pour la Reserve de Biosphere du cap Horn), l’Armada navale chilienne (de Valparaiso à Puerto Williams, en passant par Punta Arenas) et la CONAF (Corporation Nationale Forestière chilienne) requiert préparation, diplomatie et ténacité. Les recherches menées par Lauriane au sein du Collegium Musicae de Sorbonne Université, de l’Institut de Recherches en Musicologie et de l’École Doctorale Concepts et Langages – seront essentielles pour asseoir la légitimité scientifique de l’expédition.

Départ vers l’inconnu : la navigation et l’exploration (mars – juillet 2018)

Mars 2018 marque un tournant. Tous les feux sont au vert : financements (issus de fonds personnels, surtout, et de bourses de recherche, un peu) et matériels sont réunis, Lauriane embarque à bord du voilier Pétrouchka. Les autorisations spéciales de navigation obtenues de la capitainerie de Puerto Williams ouvrent les portes de sites inédits, notamment les baies emblématiques de Tekenika et Orange, territoires à la fois sauvages et profondément marqués par l’occupation yagan.

La vie à bord avec une famille qu’elle ne connaissait pas auparavant et la navigation pendant plusieurs mois dans un enchevêtrement de fjords, de canaux, de forêts et d’îles, constituent des défis protéiformes. Les conditions météorologiques hostiles – vents violents, froid, précipitations fréquentes – imposent une humilité totale face à la nature et complexifient l’exploration terrestre en solitaire, indispensable pour l’étude des sites yagan.

Objectifs et méthodes scientifiques

Au cœur de cette expédition, la mission scientifique s’articule autour de trois axes majeurs :

  • Le recensement et la cartographie des emplacements traditionnels de huttes yagan, peuple autochtone maritime de la région.

  • L’étude acoustique et sonore des lieux, à travers tests, relevés et enregistrements sur le terrain : l’écoute de l’environnement, la capacité à percevoir les sons de lieux devenus espaces, l’interaction entre culture et ambiance sonore.

  • La collecte de matériaux sonores, photographiques et toponymiques, visant à enrichir la base de données développée depuis plusieurs années.

Chaque débarquement offre l’occasion d’observations immersives – qu’il s’agisse d’identification de territoires, de relevés GPS, d’interactions avec la faune et la flore locale, ou d’enregistrements acoustiques porteurs de sens pour la compréhension du territoire yagan.

Résultats : innovations, découvertes et patrimoine sauvegardé (2019-2020)

Le retour en France n’est pas une fin, mais le début d’un travail de fond : l’analyse, le classement et la restitution des milliers de données accumulées. Les campagnes menées entre 2019 et 2020 permettent d’approfondir ces premiers résultats :

  • Des milliers d’emplacements de huttes yagan sont désormais identifiés, cartographiés et documentés – une vaste bases de données sur cette culture nomade.

  • Les photographies, relevés et pistes sonores collectés alimentent la confection de cartes multithématiques, véritables outils de transmission et de valorisation du patrimoine.

  • La base de données toponymiques, soigneusement élaborée, conserve la mémoire des lieux explorés, offrant un point d’ancrage précieux à ceux qui, demain, souhaiteront perpétuer cet héritage.

À travers ces couches croisées – territoire, son, mémoire – l’expédition inscrit la Patagonie et le Cap Horn dans une encyclopédie vivante et plurielle, à la croisée du documentaire, de l’archive et de l’art.

Les défis du terrain : logistique et engagement humain

Organiser une telle entreprise implique des compétences multiples : connaissance des procédures administratives locales, capacité à gérer l’imprévu (conditions météorologiques extrêmes, isolement), connaissance du terrain, et surtout une grande souplesse d’adaptation. Le soutien des autorités chiliennes et la détermination furent crucial pour lever les obstacles bureaucratiques et garantir le bon déroulement de l’expédition.

Car l’engagement personnel ne saurait être sous-estimé : il faut de la résilience pour affronter plusieurs mois loin du confort moderne, explorer seule à terre, s’adapter à la promiscuité du bord, gérer la fatigue, tout en maintenant le niveau d’exigence scientifique qui fait la spécificité du projet.

Héritage et transmission : au-delà du terrain

Aujourd’hui, les résultats de l’expédition sont partagés à travers divers médiums, colloques, publications et expositions, afin de mieux sensibiliser le public à la richesse de ce patrimoine. L’équipe Karukinka se fait le relais de la voix des peuples autochtones du sud, de la fragilité de leurs terres, et de la nécessité de tisser des liens entre recherche, aventure et transmission.

Le soutien aux prochaines générations de chercheurs et d’aventuriers demeure un enjeu pour l’association : valoriser l’esprit d’initiative, le goût de l’inconnu, et la responsabilité envers la mémoire collective. La Patagonie et le Cap Horn, longtemps considérés comme des confins inaccessibles, deviennent ainsi les laboratoires vivants d’une humanité réconciliée avec ce territoire et son histoire.

S’informer, s’engager, explorer

Pour suivre les prochaines expéditions, s’informer sur les actions menées, ou soutenir l’association : retrouvez l’équipe Karukinka sur ses réseaux sociaux, ou contactez-les au +33 2 40 56 31 95 et +33 6 72 83 03 94. L’aventure vous attend, au bout du monde, là où tout commence.

Expédition 2013

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