L’Argentine pleure Osvaldo Bayer, l’anarchiste de la «Patagonia rebelde»

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Carlos Schmerkin

Son dernier « geste » de rébellion: mourir la veille de Noël, à 91 ans. Anarcho-pacifiste, socialiste libertaire, Osvaldo Bayer laisse un vide incommensurable. Journaliste, historien, défenseur des droits humains, il s’est investi dans la lutte pour les droits des peuples originaires à récupérer ses terres.

Auteur d’un ouvrage fondamental pour la culture politique argentine: La Patagonia rebelde * (La Patagonie rebelle) et la biographie de « Severino Di Giovanni, l’idéaliste de la violence » (1970), Osvaldo Bayer a dénoncé l’exploitation et la mort des travailleurs ruraux en Patagonie et a montré comment les familles de l’oligarchie et les secteurs dominants les opprimaient . Il a toujours élevé sa voix avec courage et fut porteur d’une éthique qui en font de lui le dernier grand anarchiste argentin du XXe siècle. Les menaces, la persécution et la censure de la Triple A en 1975 l’ont forcé à s’exiler en Allemagne, d’où il a dénoncé le terrorisme d’État pendant la dernière dictature civico-militaire (1976-1983).

« J’ai décidé de ne pas avoir pitié des impitoyables. Mon manque de pitié envers les assassins, envers les bourreaux agissant depuis le pouvoir, se réduit à les démasquer, les laissant nus devant l’histoire et la société en revendiquant d’une certaine manière ceux d’en bas, qui à toutes les époques sont sortis dans la rue pour crier, pour protester et qui ont été massacrés, traités comme des criminels, torturés, volés, jetés dans une fosse commune « . (El camino al paraíso, Planeta, 2016)

Pendant plus de dix ans, il a enquêté sur l’histoire des 1500 travailleurs ruraux de Santa Cruz, tués entre 1920 et 1921. Il a eu la chance de retrouver de nombreux survivants parmi les soldats, les officiers et les propriétaires fonciers. La Patagonie rebelle rassemble les quatre volumes de Los vengadores de la Patagonia trágica (Les vengeurs de la Patagonie tragique) les trois premiers publiés en Argentine entre 1972 et 1974, et le quatrième volume publié en Allemagne en 1978.

Combattant infatigable, il a parcouru les villes du pays pour accompagner les procès contre les génocidaires du passé, qu’il s’agisse du génocide contre les Indiens ou contre les militants politiques des années 70. Il n’a jamais baissé les bras même dans les pires conditions politiques en utilisant la parole comme arme principale de combat. À Buenos Aires, dans la ville de Rauch il organisa en 1963 un referendum citoyen pour changer le nom du colonel prussien par celui d’ »Arbolito », le nom de l’indien ranquel qui l’avait tué. Il a été arrêté par ordre du général Juan Enrique Rauch, ministre de l’Intérieur de la dictature, arrière-petit-fils de Federico Rauch. Il a été emprisonné pendant 62 jours.

Depuis 2004, Bayer a réclamé le transfert du monument du général Julio Argentino Roca, situé au centre ville de Buenos Aires. Le général et futur président dirigea la « Conquête du désert » entre 1879 et 1881 afin d’obtenir la domination totale sur les régions du sud de la Pampa et sur la Patagonie orientale, jusqu’alors sous domination de la nation Mapuche. Des dizaines de milliers d’indiens furent tués ou transformés en esclaves. Bayer avait l’intention de dresser à la place un monument à la Femme originaire, projet partagé par l’Université populaire des Mères de la Place de Mai.

Rencontre

Elsa Osorio et Osvaldo Bayer à la Foire du livre de Francfort, 2010 © Carlos Schmerkin
Elsa Osorio et Osvaldo Bayer à la Foire du livre de Francfort, 2010 © Carlos Schmerkin

J’ai rencontré pour la première fois Osvaldo Bayer en 2010 à l’occasion de la Foire du livre de Francfort. En février de 2011, j’ai partagé avec lui un dîner chez la directrice de la Maison Argentine de la Cité U à Paris en compagnie d’amis argentins. Pendant le repas, Osvaldo n’arrêtait pas de raconter d’anecdotes savoureuses : sa rencontre en 1960 avec le Che à Cuba , avec l’écrivain Julio Cortázar à Paris, son admiration pour Marlène Dietrich, l’histoire des cinq prostituées de la maison close « La Catalana » à Puerto San Julián**, qui ont refusé d’avoir des relations sexuelles avec les soldats qui ont tiré sur les ouvriers lors de la grève des travailleurs ruraux à Santa Cruz, affirmant qu’elles n’allaient pas coucher avec des meurtriers. ». Nous avons mangé du couscous avec du vin algérien pour fêter « le printemps arabe »… Une soirée inoubliable qui a durée tard dans la nuit. Malgré le long trajet qui l’avait amené ce matin d’Allemagne et les trois heures de conférence, Osvaldo, avec ces 84 ans, n’a pas arrêté de nous subjuguer par son énergie débordante.

Dans une note du journal Página 12, Silvina Friera écrit : « Osvaldo savait qu’il fallait s’investir avec le corps et la parole dans de nouvelles-vieilles batailles. S’il avait précédemment dénoncé l’exploitation et la mort de travailleurs ruraux en Patagonie et accompagné les Mères de la Place de Mai, il n’a pas hésité ces dernières années à protester face aux attaques du gouvernement contre les droits de l’homme et sociaux. « Le gouvernement de (Mauricio) Macri est comme un retour au Moyen Âge », a déclaré l’écrivain lors de la dernière interview de ce journal, en août 2016. Ne pas savoir qu’il y a eu 30 000 disparus, ce qui est l’un des faits fondamentaux de la politique des droits de l’homme du pays, c’est une ignorance qui ne peut être pardonnée, ne peut être excusée (…) Les 30 000 disparus seront toujours la plus grande honte de l’Argentine. « 

A la question : Quel est l’idéal d’un gouvernement anarchiste? Comment vous l’imaginez?

-Le gouvernement par assemblée, tout le peuple doit intervenir. Je pouvais voir à quel point les assemblées étaient positives (lors de la crise de 2001-2002). Avec quelle sagesse intervenaient les gens à l’assemblée du quartier de Belgrano; même les vieilles dames qui n’avaient jamais parlé de toute leur vie se sont exprimées. C’était un spectacle magnifique d’écouter les voisins qui n’avaient jamais parlé de leur vie et qui avaient dit ce qu’ils pensaient. Quelle belle période que fut la démocratie de quartier. »

Les réseaux demandent une rue pour Osvaldo Bayer

La mort d’Osvaldo Bayer a provoqué un émoi chez ceux qui connaissaient et admiraient l’auteur de La Patagonia rebelde. 24 heures après sa mort, les réseaux ont commencé à façonner un hommage: que la rue Ramón L. Falcón porte le nom de l’écrivain et journaliste. Ainsi, le nom d’un répresseur serait changé en celui d’un défenseur des droits humains. Pour donner une impulsion à la campagne lancée sur les réseaux sociaux, la député Myriam Bregman du PTS-FIT a présenté ce 26 décembre un projet de loi qui doit être débattu à l’Assemblée législative de la ville de Buenos Aires.

Le vieux frondeur nous laisse le meilleur héritage possible: la rébellion en quête de plus de liberté, plus de démocratie et plus d’égalité. Un clin d’œil pour la France des gilets jaunes.

La Patagonia Rebelde (Pelicula de 1974) © Ana

* La Patagonia rebelde est un film réalisé par Héctor Olivera en 1974 et interprété par Héctor Alterio, Luis Brandoni, Federico Luppi et Pepe Soriano. Il a été écrit par Olivera, Fernando Ayala et Osvaldo Bayer, d’après le livre de Bayer intitulé « Les vengeurs de la Patagonie tragique ». Le 13 juin 1974 le président Juan Domingo Perón signe le décret d’approbation pour que le film puisse être projeté. Après la mort du président, il a été interdit le 12 octobre de la même année par le gouvernement d’Isabel Perón. Jorge Cepernic, gouverneur péroniste de Santa Cruz, a été emprisonné pendant six ans par la dernière dictature civico-militaire de l’Argentine, pour avoir, entre autres, permis que le film soit tourné dans cette province. La plupart des acteurs et des cinéastes ont dû partir en exil. En Argentine, il n’a pu être montré à nouveau qu’en 1984, avec le retour de la démocratie. Le film a remporté l’Ours d’argent au Festival international du film de Berlin en 1974.

**Depuis 2011, l’histoire des putes de San Julián a été jouée au Théâtre Cervantes, mis en scène par Ricardo Mosquera. En plus de collaborer en tant que scénariste, Bayer, qui avait déjà joué en tant qu’éleveur anglais dans la version cinématographique de La Patagonia Rebelde, a fait ses débuts en tant qu’acteur de théâtre et participa à la pièce en racontant lui-même sa tâche de chercheur dans cette histoire.

Zoos humains : Arte revient sur l’exhibition des «sauvages» (Le Figaro, 29/9/2018)

https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/zoos-humains-arte-revient-sur-l-exhibition-des-sauvages-_8f6a8728-c317-11e8-9a0b-ddd28b1661a5

Zoos humains : Arte revient sur l’exhibition des «sauvages»

Par Patrice Gascoin

Publié le 29/09/2018 à 08:00

Le chanteur Abd al Malik commente le documentaire édifiant d’Arte sur ces «bêtes de foire» du XIXe siècle.

C’est un documentaire qui fera date que propose ce soir Arte. Sauvages, au cœur des zoos humains nous raconte un pan oublié de l’histoire, quand des hommes exhibaient d’autres hommes.

Ils se nomment Petite Capeline, Moliko, Ota Benga, Marius Kaloïe ou Jean Thiam. Ils viennent de Patagonie, d’Australie, de Guyane, du Congo ou du Sénégal. Tous font partie d’une triste famille composée de 35 000 hommes et femmes qui furent exhibés dans le monde entier de 1810 à 1940 au fil d’expositions universelles ou coloniales, dans des cirques ou des zoos! Ils y furent présentés à un milliard et demi de visiteurs comme des sauvages ou des monstres… Le documentaire d’Arte fait resurgir ce pan oublié de l’histoire de l’humanité.

« S’imaginer que des gens sont allés au zoo pour aller voir d’autres êtres humains mis en scène tels des bêtes, cela fait froid dans le dos »Abd al Malik

«Quand on se rend compte que ces choses-là ont eu lieu il n’y a pas si longtemps, c’est fort, commente Abd al Malik, qui prête sa voix au film pour nous raconter cette histoire. On est nous-mêmes parents. On emmène nos enfants dans des zoos voir des animaux. S’imaginer que des gens l’ont fait pour aller voir d’autres êtres humains mis en scène tels des bêtes, cela fait froid dans le dos.» Sauvages retrace les destins de six de ces exhibés oubliés, s’appuyant sur des images d’archives inédites, des images exceptionnelles, le récit d’historiens et de spécialistes, et surtout les témoignages de leurs descendants. Leurs analyses nous permettent de comprendre la façon dont nos sociétés se sont construites en fabriquant, lors de grandes fêtes populaires, une représentation stéréotypée de «l’autre» pour légitimer la domination coloniale.

«Ces expositions, ces zoos étaient à Paris, à Berlin et dans d’autres grandes villes d’Europe ou aux États-Unis, explique Abd al Malik. On y voit les préambules et la construction d’une grande idéologie raciste. D’une certaine manière, cela explique aussi que les instincts et les réflexes négatifs que l’on peut avoir vis-à-vis de “l’autre” participent de la construction de longue date d’un regard.» Pour l’artiste, poser sa voix sur un document aussi fort est forcément impliquant. «Que ce soit dans des chansons, des livres ou au cinéma, je suis un raconteur d’histoires. Ici, mon outil, c’est ma voix. Mes parents sont originaires du Congo Brazzaville. Alors forcément, quand je parle de la vie d’Ota Benga, un Pygmée exhibé originaire du Congo belge, cela devient très personnel. Cette émotion, je la laisse transparaître.»

« El Remate de Indios » sur la Plaza de Armas de Punta Arenas (08/08/2018)

L’évènement important d’hier : « El Remate de Indios » sur la Plaza de Armas de Punta Arenas. Une première comme un point de départ, pour ne jamais oublier qu’une culture est, entre autres, histoire et mouvement. Toutes nos félicitations à Rodrigo Gonalez Vivar et Nitzamé Mayorga Gallardo pour l’organisation et la réalisation de cet évènement retraçant l’un des moments les plus sombres de l’histoire du génocide selk’nam, en présence de Mirtha Salamanca, membre de la Comunidad Indigena Rafaela Ishton de Rio Grande. 

Intervención deja muda a Punta Arenas con recreación del « remate » de 165 esclavos selk’nam

Intervención deja muda a Punta Arenas con recreación del “remate” de 165 esclavos selk’nam« No se olviden de eso, nadie conquista, porque ellos ya estaban aquí, y aunque hayan hecho un genocidio, la memoria de ellos aún vive y persiste, para que estos hechos no sucedan más », comentó una indígena en el lugar. La intervención artística fue fruto de un trabajo de un historiador y una actriz de la Universidad de Magallanes.
Una intervención urbana en la Plaza de Armas de Punta Arenas, en alusión a un « remate de indios » que hubo allí en 1895, se realizó este miércoles en la ciudad.

El 3 de agosto de ese año llegaron 165 selk’nam desde Tierra del Fuego hasta el muelle de Punta Arenas, esperando a ser repartidos entre los vecinos de Punta Arenas para incorporarlos como verdaderos esclavos, a través de servidumbre y reeducación, mientras la mayoría perecía por las enfermedades y malos tratos. El 7, 8 y 9 de agosto de 1895 se realizó el reparto, bajo el mando del gobernador Manuel Señoret.

Este triste hito histórico fue recordado por un grupo de voluntarios al mediodía, en una intervención de 20 minutos.

« Siento tristeza al ver que nuestros nativos eran maltratados, abusados, despreciados como personas; la sociedad aristocrática se unió al abuso teniéndolos como esclavos y ellos formaron parte de aquellos remates humanos », comenta Carolina Quintúl Coliboro, representante kaweskar en la performance, a la cual además asistió Mirtha Salamanca, en nombre del pueblo selk’nam, quien llegó especialmente desde Argentina.

« Sin piedad se separaron familias enteras de sus hijos y no hubo ningún apoyo de justicia para ellos. Esta sociedad, que estaba formada por gente foránea, trajo todas sus maldades a nuestros pueblos, aplastándolos sin piedad, abusando, matando, pero aquí nuestros pueblos fueron los primeros habitantes. No se olviden de eso, nadie conquista, porque ellos ya estaban aquí y, aunque hayan hecho un genocidio, la memoria de ellos aún vive y persiste, para que estos hechos no sucedan más ».

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La ceremonia

La performance fue organizada por Rodrigo González Vivar, profesor de Historia de la Universidad de Magallanes, en conjunto con Nitzamé Mayorga Gallardo, actriz y directora del grupo de teatro de la misma casa de estudios, así como el bailarín Ariel Oyarzún Sanhueza.

Inició su recorrido desde un punto cercano a la plaza, para contar los traslados desde Tierra del Fuego. Entre sus intérpretes hubo « niños, adultos, abuelos, magallánicos, nuevos migrantes, actores y no actores », destaca Mayorga.

« En su mayoría las personas no tienen experiencia escénica », explica. « Nos enfocamos en el trabajo más bien del simbolismo y significante, trabajamos con un guión que va presentando distintas estaciones, donde en cada una va desarrollando conceptos, por ejemplo, la extrañeza, el despojo, trabajamos con la imagen y lo coreográfico y luego desde el movimiento se instala la escena, siempre teniendo en cuenta no entrar en literalidad », añade.

Los voluntarios cruzaron la calle Magallanes, que alude al estrecho homónimo, hasta llegar a una de las esquinas de la plaza, donde se vio cómo los esperaban sus « rematadores », como el propio Señoret, Juan Contardi, Rodolfo Stubenrauch y Alberto Barra.

Luego las « víctimas » fueron llevadas al centro de la plaza y comenzó el remate, donde se vio cómo se produjo esta trasformación de ser indígenas hasta el momento de ser occidentalizados y con pérdida total de su idioma.

El público asistente también fue clave. En palabras de la actriz, « en el fondo ellos completan este hecho, representando a las personas que venía a ver este espectáculo, a dejarles ropas viejas para cubrirlos o rematar directamente ».

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Acontecimiento histórico

La performance apunta a una reflexión sobre el hoy y « de cómo nos sentimos rematados en este presente, de cómo es nuestro actuar con la otredad y cómo reconocemos la identidad de lo distinto. La intervención, nos habla de una negación de una cultura, un territorio, un lenguaje, cómo se suprimió y se quiso trasformar un pueblo occidentalizandolos, quitándoles hasta sus nombres, para que la sociedad de esa época no se sintiera incomoda con su presencia, hasta llegar el punto del exterminio », enfatiza la actriz.

« A la comunidad le impacta saber que hubo esclavitud en la ciudad, más aún con el pueblo selk’nam, donde la mayoría de la población siente empatía por la tragedia ocurrida con ellos. Realizar esta actividad es una novedad, ya que mucha gente se manifestó con el apoyo en asistir al lugar a ver qué es lo que iba ocurrir y también en participar dentro del equipo que realizó la intervención », complementa González Vivar.

Para él, el “remate de indios” es un acontecimiento histórico que expone la tragedia sufrida por el pueblo selk’nam producto del proceso de exterminio y destierro para el desarrollo ganadero en Tierra del Fuego.

« La memoria de nuestros ancianos aún recuerda algunos hechos de abusos en contra de ellos, por ser humildes y apacibles », comenta Quintul. « Es más, se recuerda del hecho de zoológicos humanos, en donde fueron llevados como especies raras o como exhibición de circo, y recordar cómo fueron humillados, maltratados, sacados de sus familias, pueblos, de su cultura, lengua y modismos », expresa.

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Mirtha Salamanca asistió a la performance en representación del pueblo selk’nam. Vino especialmente desde Argentina.

Actividades previas

El origen de la intervención artística tiene larga data. Mayorga inició hace un tiempo una vinculación con el Museo del Recuerdo del Instituto de la Patagonia de la universidad, y comenzó a desarrollar una línea de teatro museográfico. Este año trabajaron en una de las Casas Pioneras para hablar de la esclavitud en Magallanes, basándose en el “Sumario de los Vejámenes inferidos a Indígenas de Tierra del Fuego”, que data de 1895, se encuentra en el Archivo Judicial de Magallanes y relata el remate.

« Ya estábamos trabajando con el tema y cada vez que uno lee más sobre la historia de los pueblos originarios, te das cuenta de que es necesario hablarlo y que un gran porcentaje de la gente que vive en esta región no sabe de las atrocidades que vivieron y sobre todo los de Tierra del Fuego, porque entorpecían a los estancieros que llegaron a esa vivir tierras », dice Mayorga.

Para el Día del Patrimonio reciente, en mayo, se realizó una performance de Teatro Museográfico en el museo. Allí se intervino una casa colonial de 1877, donde se presentó una escena sobre la esclavitud selk’nam en las casas de Punta Arenas como sirvientas y empleados domésticos para los adultos, mientras los menores eran tomados como “chinitos” para los mandados.

« Tras recrear este episodio, en conjunto con el grupo de teatro de la Universidad de Magallanes, decidimos hacer una actividad sobre el remate de 1895, pero esta vez en la Plaza Benjamín Muñoz Gamero (Plaza de Armas), debido a que está en el centro de la ciudad y con una metáfora interesante, al ver, al centro de la plaza, la imponente figura de Fernando de Magallanes por sobre los pueblos originarios », explica González.

Además, como destaca Mayorga, la mayoría de las casas que están construidas alrededor de la plaza pertenecían a los principales exponentes y responsables de los vejámenes, como Sara Braun y José Menéndez.

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Monumento en Plaza de Armas.

Práctica común

El remate de esclavos fue una práctica común en América, incluso bajo la figura de “encomienda”, creada por los españoles para mantener controlada a la población indígena.

En una entrevista del año 2014, el historiador argentino Osvaldo Bayer señala que en Argentina se realizó un “remate de indios” en enero de 1879. En esa ocasión, con avisos en los diarios: “Hoy entrega de indios a toda familia de bien que lo requiera, se le entregará un indio varón como peón, una china como sirvienta y un chinito como mandadero”.

« Aquí en Punta Arenas, cuando se realizó el remate en 1895, el 7, 8 y 9 de agosto, en un galpón en las cercanías del muelle, se publicaron algunas notas en el diario e incluso carteles en la ciudad, invitando a la comunidad a participar del remate », dice González Vivar.

« Por lo que se sabe, es el único remate público del territorio, aunque también hay relatos sobre cómo se raptaba a indígenas para las faenas de trabajo, como los peleteros, buscadores de oro o navegantes que pasaban por los canales australes », detalla.

Él destaca que la población de Punta Arenas repudió la ignominia a la que fueron expuestos los fueguinos, por lo que no se concretó la totalidad del reparto.selknam3

El destino de los rematados

El objetivo principal de la intervención fue dar a conocer este hito histórico poco conocido, « ya que generalmente se habla de que hubo un genocidio y etnocidio », dice.

« Sin embargo, hubo sobrevivientes, supervivientes, a situaciones adversas, pero que lograron mezclarse en la sociedad, aunque desplazados del relato histórico: con una nueva identidad occidental, fueron olvidados y silenciados con el paso del tiempo », explica.

Poco se sabe del destino de los indígenas rematados. « Los menores de edad fueron los primeros rematados, por lo que eran bautizados bajo la religión católica con un nuevo nombre cristiano », cuenta.

« Algunos provenían desde las misiones salesianas, por lo que también venían evangelizados y con otra identidad. En la Región de Magallanes y Antártica chilena no se ha manifestado descendencia directa o indirecta », precisa.

Agrega, sin embargo, que no se puede descartar que en algún momento pudieron ser parte de un matrimonio con una pareja occidental y después formar una familia que continuaba la descendencia cultural milenaria, transmitiendo el lenguaje y el patrimonio cultural ancestral, como ocurre en Río Grande (Tierra del Fuego, Argentina), donde existe una comunidad de familiares descendientes del pueblo selk’nam que esperan continuar compartiendo su cultura.

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Aserradero de la misión San Rafael.

La actividad, en todo caso, no solo apuntó al pasado, sino también al presente, para invitar a la reflexión « sobre cómo estamos viviendo una situación similar pero con actores distintos: ayer fueron vejados los selk’nam, hoy son los migrantes, las minorías sexuales, otros pueblos originarios, las mujeres, personas con diversidad funcional y todas aquellas personas que son consideradas como ‘otros' ».

« De cierta forma es cíclico, y es nuestra misión compartir este pensamiento con nuestra comunidad e invitarles a dialogar con el otro, con lo distinto », concluye.

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http://www.elmostrador.cl/cultura/2018/08/09/intervencion-deja-muda-a-puntas-arenas-con-recreacion-del-remate-de-165-esclavos-selknam/?fbclid=IwAR0cdI0h2BXVp_LOl-xBEDrFsMU0vbvOpgbsSIVszP35-tWUGk-lSJ39PLo

200 Argentins se recueillent aux Malouines (Le Figaro – AFP, 27/3/2018)

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/03/27/97001-20180327FILWWW00012-200-argentins-se-recueillent-aux-malouines.php

200 Argentins se recueillent aux Malouines

Par Le Figaro.fr avec AFP

Publié le 27/03/2018 à 06:44, mis à jour le 27/03/2018 à 06:46

Environ 200 proches de 90 soldats argentins tombés aux Malouines ont pu, pour la première fois depuis la guerre en 1982, se recueillir devant leur sépulture dans le cimetière militaire de Darwin sur ces îles appelées Falkland par les Britanniques.

« Ce fut une très longue journée. Tout a été très émouvant: arriver dans notre patrie, dans les îles, au cimetière, voir le lieu de repos de mon père », a témoigné à son retour à Buenos Aires Sergio Aguirre, fils d’un marin mort durant le conflit.

L’Argentine revendique la souveraineté sur ces îles stratégiques britanniques, pour le contrôle desquelles Londres et Buenos Aires se sont livré une guerre éclair de 74 jours en 1982 qui a fait 649 morts côté argentin et 255 côté britannique.

« Maintenant je sais où il est. J’ai pu parlé avec lui. Je l’ai senti proche. Cela m’apaise de savoir où est Daniel », a dit Dalal Massad, la mère de Daniel Massad, un soldat tombé le 11 juin 1982.

L’identification des restes date de 2017, quand une mission d’experts encadrés par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a pu mettre un nom sur 90 des 121 croix blanches du cimetière, non loin du champ de bataille.

Jusque là, l’inscription en anglais « Soldat argentin seulement connu de Dieu » apparaissait sur toutes les tombes.

Au total, 237 sépultures sont installées dans le cimetière. « Ce que nous avons vécu aujourd’hui fut très émouvant. C’est un cimetière plein de vie », a déclaré à son retour le secrétaire argentin aux droits de l’Homme, Claudio Avruj, à la radio Once Diez.

« Cela ne va pas changer l’histoire, cela va rien changer à la perte d’un être cher, mais pouvoir s’incliner devant une plaque avec son nom et son prénom, cela prend une autre valeur », avait dit aux familles le ministre argentin des Affaires étrangères, Jorge Faurie, avant leur départ pour les Malouines.

L’Argentine revendique les Iles Malouines, à 400 kilomètres de la Patagonie, un territoire qu’elle a occupé de 1820 à 1833. Les Iles ont depuis été administrées par le Royaume-Uni.

Buenos Aires demande en vain à Londres d’entamer un dialogue sur la souveraineté des Malouines, préconisé par une résolution de l’ONU de 1965.

Londres refuse, arguant que lors du référendum d’autodétermination organisé en 2013, les 3.000 habitants des Malouines ont réaffirmé leur attachement à la couronne britannique.

Podcast : « La Patagonie attire les hommes d’affaires les plus fortunés de la planète » (RTS, 01/03/2018)

La Patagonie attire les touristes en mal de grands espaces. Mais depuis les années 1990, ce sont aussi des hommes d’affaires très fortunés qui y ont élu domicile. Parmi eux, Joe Lewis, le sixième homme le plus riche d’Angleterre qui ne cesse d’étendre sa propriété privée déjà immense.

Source : https://www.rts.ch/audio-podcast/2018/audio/la-patagonie-attire-les-hommes-d-affaires-les-plus-fortunes-de-la-planete-25519495.html

Création du plus grand sanctuaire marin en Antarctique

Le plus grand sanctuaire marin au monde va être créé en Antarctique, aux termes d’un accord obtenu après des années de négociations. Il s’étendra sur une superficie de plus de 1,55 million de kilomètres carrés, dont 1,12 million km2 interdits à la pêche.

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Vendredi 28 octobre, après des années de négociations, les 25 membres de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) ont approuvé à l’unanimité un accord « historique ». Après quelques modifications apportées au texte d’origine présenté par les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande, «l’ accord final tient en équilibre la protection marine, la pêche durable et les intérêts scientifiques », a détaillé Murray McCully, le ministre des affaires étrangères néo-zélandais.

Ce sanctuaire exceptionnel est destiné à protéger la zone immaculée de la mer de Ross en Antarctique ; une immense baie côté pacifique, sous juridiction néo-zélandaise. Du nom de l’explorateur britannique James Clark Ross qui l’a découverte en 1841, elle fait office de zone vierge de toute pollution, de  surpêche et d’espèces invasives. On la surnomme « le dernier océan », abritant une très riche biodiversité dont un tiers des manchots Adélie et d’innombrables krills (petites crevettes nourrissants poissons, phoques, baleines et oiseaux marins).

Ce projet porte sur une zone de 1,57 million de kilomètres carrés dont 1,12 million seront totalement protégés de tout prélèvement, pêche comprise. L’équivalent en surface de l’Angleterre, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie réunies.

Jusqu’en 2015, le gouvernement chinois y était réticent, avant de s’incliner. Ne manquait plus que l’accord de la Russie, qui s’opposait au projet en raison des droits de pêche. Désormais, l’accord est signé, courant sur 35 ans.

« Une avancée majeure pour la protection de la vie sauvage », saluée par le WWF France. Sa présidente et ancienne navigatrice Isabelle Autissier ajoute : « l’accord qui a été trouvé est un moment décisif pour l’avenir et la protection de l’Antarctique et de l’océan Austral […] Après des années d’impasse lors des réunions annuelles de la CCAMLR, cette décision va donner un nouvel élan au sein de la Commission qui nous permettra, nous l’espérons, d’atteindre un statut de protection permanent pour la mer de Ross au cours des prochaines années et d’obtenir par ailleurs un statut d’Aire Marine Protégée en Antarctique Est et dans la mer de Weddell ».

Photo : NASA/GSFC/Michael Studinger

Source : http://www.greenweez-magazine.com/environnement/creation-du-plus-grand-sanctuaire-marin-en-antarctique_a-43-461.html