C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Julia Gonzalez Calderon hier et après plusieurs années de lutte contre la maladie.
Notre soutien et nos meilleures pensées traversent l’océan pour rejoindre la communauté yagan, ses proches, et plus particulièrement son frère José German et les petites Thiaré et Hevolett.
Chère Julia, merci pour tout ce que tu as transmis avec générosité à la communauté en générale, pour ces moments précieux passés à cuisiner, à discuter, ainsi qu’à préparer et tresser les joncs ensemble bien au chaud dans ton salon.
Que ton voyage vers les confins des canaux de ton enfance te soit doux et te rapproche de ceux que tu aimais partis avant toi.
L’utilisation du nom yagan par une marque de vente de produits de la mer a réveillé le désagréement au sein de la communauté Yagan de la Baie Mejillones qui lutte pour conscientiser sur les bonnes pratiques de protection et d’approche à sa culture.
Le nom yagan utilisé comme marque pour vendre un filet de saumon fût l’image qui a commencé le débat. D’un côté, une petite entreprise chilienne et française cherchant à « rendre hommage à un peuple originaire admirable ». D’un autre côté, une communauté yagan qui lutte pour conscientiser la population et les autorités nationales sur le respect dans l’usage du patrimoine culturel de leur peuple.
« Nous ne sommes pas un peuple disparu comme le disent certains livres d’histoire. Nous sommes un peuple vivant et actif, nous sommes ici dans le territoire et s’ils utilisent notre nom et notre culture, ils parlent de nous, donc le premier pas avant de le faire est de se rapprocher de la communauté et qu’ils nous interrogent. Mais s’ils vont nous associer à un produit qui symbolise une industrie qui a utilisé notre territoire comme zone de sacrifice, cela est indigne », résume María Luisa Muñoz, représentante de la communauté indigène yagan de la Baie de Mejillones.
Depuis la Yahgan Seafoods s’exprime l’ouverture à dialoguer sur le sujet avec la communauté, et ils clarifient que leur entreprise n’est pas un élevage de saumons (salmoniculture) sinon un atelier qui donne une valeur ajoutée à une matière première d’origine marine. « Dans notre portefolio, la préoccupation de travailler avec la plus large gamme de matières premières marines a toujours été présente. Cependant, la tendance de nos clients et du marché national nous a dirigé vers les produits élaborés à partir du saumon »; ils signalent.
“L’entreprise s’est approchée par le biais d’un courrier électronique et nous sommes en train de voir quoi répondre. Quand le nom est déjà utilisé et que la marque est déjà enregistrée, qu’est-ce qui se fait ? Ce sont des situations qui sont déjà établies, donc c’est difficile d’entrer à dialoguer à cette étape et avec une entreprise liée à une activité qui est tellement néfaste pour nous », explique María Luisa.
Les bonnes pratiques pour protéger la culture yagan
Comme le commente María Luisa, ce n’est pas la première fois que sa communauté s’affronte à des situations de ce type. « La brasserie australe a une bière Yagan et dans le contenant se trouve la photo d’une arrière-grand-mère d’une des familles d’ici. Il y a quelques temps est apparût à Buenos Aires un puzzle avec le visage d’une artisane de la communauté. La Fondation Omora a un parc ethnobotanique où sont utilisés les noms de la végétation dans notre langue mais si toi tu vas là-bas, tu ne rencontreras personne de la communauté travaillant comme guide par exemple », énumère-t-elle.
Pour la représentante yagan, le problème se joue au niveau national et des autorités. « Le même Etat, à travers des initiatives de Corfo et Prochile, ou de l’institut de propriété industrielle, inscrivent ces noms sans questionnements ni protocoles, et c’est super facile d’inscrire un nom et ça reste là pour toujours si vous pouvez le payer. Nous, comme communauté, avions inscrit le nom yagan et nous l’avons perdu parce que nous ne pouvions pas continuer de payer, et de suite une autre entreprise l’a pris. Visibiliser ces situations et générer des protocoles et les diffuser est une partie de ce que nous faisons en tant que communauté »; elle soutient.
L’objectif final n’est pas de fermer la porte mais plutôt de générer de meilleures pratique d’approche à leur culture. « Au niveau local, beaucoup de gens ont de petites entreprises et envoient une lettre pour demander l’utilisation du nom. Nous voyons que c’est une entreprise appartenant à quelqu’un des environs et qui a du respect pour la communauté, et nous n’avons pas d’inconvénient à donner notre approbation, mais cela peu de personnes le font », conclue María Luisa.
Saumons durables
Le point majeur de désaccord selon l’entreprise Yahgan Seafoods est due à l’association du nom yagan pour commercialiser des produits dérivés du saumon. “Nous travaillons seulement avec des fournisseurs qui ont des piscicultures certifiées. Nous soutenons le changement pertinent dans l’industrie du saumon afin de la rendre durable, soutenant la révolution qui s’opère dans ce secteur avec le développement d’élevages de saumon 100% à terre, recyclant l’eau et utilisant les résidus comme engrais naturel pour l’agriculture » signalent-ils dans un communiqué depuis l’entreprise.
Mais cet éclaircissement ne tranquillise pas la communauté. “Nous nous avons lutté de manière infatigable contre l’industrie du saumon qui a des effets dévastateurs sur notre territoire ancestral. Ce dont nous sommes certains c’est qie les lois chiliennes et lien avec l’environnement ne sont pas une garantie pour la protection. Ce type d’activité, même si elle a lieu à terre, ne coincide pas pour nous avec notre culture et ne prend pas soin de ce qui nous entoure. Nous avons vu des salmonicultures mentir, occulter des rapports et présager de bonnes pratiques. Ils ne peuvent pas nous demander de confier en eux”, analise María Luisa.
Traduction de l’article publié en espagnol à l’adresse : https://www.eldesconcierto.cl/bienes-comunes/2021/10/08/marca-de-nombre-yagan-reabre-debate-sobre-apropiacion-cultural-y-patrimonio-indigena.html
Publié le 16/09/2016 à 17:30, mis à jour le 26/09/2016 à 12:52
EN IMAGES – Il y a quatre siècles un navire hollandais passait le cap le plus austral du globe et lui donnait un nom devenu symbole. Depuis la découverte du cap Horn, le vent et la mer ont tramé dans l’extrême sud de la Terre de Feu une histoire marine, grandiose et tragique. Voyage vers un caillou mythique.
La forêt magellanique est une dangereuse magicienne. Son chant attire à elle des voyageurs du monde entier et le philtre qu’elle leur administre est capable de changer l’enfer en paradis. Mais l’illusion ne fait généralement effet qu’un court instant, car la nature, dans ces parages, est singulièrement rétive aux charmes de l’enchanteresse. C’est ainsi qu’ayant débarqué dans la baie d’Ainsworth, au pied du glacier Marinelli, un des mille monstres froids qui, s’écoulant de la cordillère de Darwin, baignent les eaux glacées des canaux de Patagonie, par 55° de latitude sud, au cœur de ce fouillis d’îles par lequel le continent américain s’effrite dans l’océan Pacifique, un groupe de voyageurs modernes eut le sentiment d’avoir mis le pied au paradis: il faisait beau, des oiseaux gazouillaient dans le soleil. Au fond des bois, une falaise couverte de mousse laissait s’écouler, goutte à goutte, l’eau de la dernière averse dans une mare qui s’était formée à sa base. Cela donnait une musique d’une pureté absolue, comme un premier chant du monde. Là-dessus, les feuilles minuscules des coigües, les arbres patagons, laissaient passer suffisamment de lumière pour que du sol chauffé monte aux narines un parfum d’humus. Née de ces falaises, une rivière traversait la courte plaine séparant la forêt de la grève: sur ses berges poussaient des arbustes dont les fruits ressemblaient à des pommes miniatures, si petites qu’il aurait fallu à Adam et Eve en croquer beaucoup avant d’être expulsés de cet éden.
L’envoûtement dura le temps d’une promenade: dans l’après-midi, tout changea. En Terre de Feu, il suffit d’un nuage pour que cette beauté primitive de la terre laisse la place à un paysage d’une parfaite morosité: quelques heures plus tard, quand le Stella Australis quittait la baie d’Ainsworth, le ciel était devenu d’un gris insondable, un vent glacial se levait. Le navire, seul bateau d’expédition frayant dans ces parages, s’enfonçait dans un brouillard poisseux, entre deux séries de montagnes obscures, gluantes d’humidité, abritant une forêt compacte qui s’étalait jusqu’à l’eau verte du canal et qui, reculant lorsque la pente devenait trop abrupte, s’effaçait sur des rochers couverts de mousse orange, striés de cascades semblables à des voiles de mariée emportés par le vent.
Naguère encore, la seule évocation de ce lugubre paysage faisait frissonner les marins les plus expérimentés: les innombrables récits de voyage dans cette région inamicale fourmillent de descriptions toutes plus catastrophiques les unes que les autres. Mais les canons de l’esthétique ont singulièrement changé: dans un monde surpeuplé, en voie de surchauffe, la désolation, la solitude et les glaces sont devenues belles aux yeux des hommes. La centaine de passagers présents à bord n’avait donc de cesse d’admirer ce paysage funeste et gigantesque. Ils avaient embarqué deux jours plus tôt à Punta Arenas, au Chili, dans ce confortable navire de la compagnie chilienne Australis. But de ce voyage au bout du monde: le cap Horn, lieu redoutable dont on fête cette année le 400e anniversaire de la découverte. Découverte étant à vrai dire un bien grand mot puisqu’il ne s’est jamais vraiment laissé approcher et que les marins qui le croisent depuis 1616 n’ont généralement qu’une hâte, c’est de le laisser bien loin derrière eux et au plus vite. Miracle de la technique, on peut désormais débarquer sur l’île de Horn: c’était le but du voyage. Depuis quelques années, un officier de la marine chilienne y vit en compagnie de sa femme et de ses deux enfants, le courageux ermite ayant la noble tâche de surveiller le dernier caillou de l’Amérique. Comment peut-on vivre là? La rencontre avec l’Américain le plus austral du monde promettait d’être passionnante.
Embouquant le canal Magdalena, le Stella Australis s’apprêtait à naviguer toute la nuit dans le labyrinthe d’eau et de roches que composent les canaux de Patagonie. Hautes montagnes couvertes de glace, fjords profonds, récifs et écueils, tourbillons de vent: toujours plus au sud dans ces voies d’eau que les marins chiliens connaissent comme leur poche. Le solide navire ballotté par la longue houle du Pacifique lorsque, sortant du canal Cockburn, il quitte pour quelques heures l’abri des îles avant de se faufiler à nouveau entre deux murailles en direction du canal Beagle, lequel conduit à Ushuaia et à la baie de Nassau, dernière étape avant l’ultime confetti de montagnes émergeant de la mer. Là se trouve le cap Horn.
L’été austral laisse peu de temps à la nuit. Au petit matin, alors qu’un soleil pâle brillait déjà dans un grand ciel délavé par le vent, le bateau se trouvait au pied de l’île de Horn. Bien plus grande que ne la dessinait l’imagination, elle était couverte d’une sorte de gazon vert émeraude qui brillait singulièrement dans la lumière. L’herbe se balançait harmonieusement, agitée par le vent terrible qui soufflait: 130 kilomètres-heure, force 12, la plus haute sur l’échelle de Beaufort qui l’assimile à un ouragan «au-delà du 40e parallèle»: de ce côté-ci, c’est chose courante, juste ce qu’il faut pour porter les pétrels géants, les albatros et les sternes arctiques qui jouaient à raser les falaises. A l’ouest, l’horizon était barré par une formidable muraille gris sombre que touchait du doigt un arc-en-ciel planté dans la mer. Des vagues courtes et dures battaient la coque du navire. Le vent leur enlevait des nuages d’écume: ils se mêlaient aux averses de grêle qui fouettaient brutalement le pont du bateau. Nul gardien de l’île à l’horizon: on pouvait simplement deviner sa petite maison blottie au pied du phare, imaginer l’homme avec sa femme et ses enfants, debout derrière la fenêtre de sa cuisine, une tasse de café fumant à la main, observant le lourd bateau qui tournait en rond au pied de son caillou. De peur qu’ils ne soient retournés par le vent, le capitaine décida de ne pas mettre les canots à la mer. Fidèle à sa terrible légende, le Horn se refusait aux visiteurs. Après l’avoir admiré, on alla prendre le petit déjeuner.
Etonnant contraste entre le confort du voyage et la rigueur de l’environnement qui, il y a quelques décennies, laissait déjà songeur Stefan Zweig. Dans la préface de la très belle biographie qu’il a consacrée à Magellan, l’écrivain viennois raconte que c’est dans l’ennui et le luxe d’une longue traversée de l’Atlantique à bord d’un paquebot que lui est venue l’idée de raconter la vie de l’illustre marin. «Rappelle-toi, écrit-il, dans quelles conditions on voyageait autrefois. Compare cette traversée avec celles des audacieux navigateurs qui découvrirent ces mers immenses.» L’ouvrage raconte comment la quête d’une route plus courte vers les îles aux épices poussa le navigateur portugais à convaincre le futur Charles Quint de lui confier une flotte de cinq navires. Persuadé qu’il existait un passage, quelque part au sud du continent américain, permettant de relier l’Atlantique au Pacifique, Magellan quitta Séville le 10 août 1519 en compagnie de 265 hommes dont peu connaissaient le vrai but du voyage, sinon qu’il durerait très longtemps…
Son exploit accompli, Magellan alla mourir quelque part dans l’archipel des Philippines. Seuls 18 marins à bord d’un navire proche du naufrage parviendraient à relier Séville, le 6 septembre 1522. Le destin avait interdit à Magellan de recevoir en Europe le tribut du vainqueur. Le temps a réparé l’injustice: le nom de l’illustre marin est resté accolé au détroit qu’il a découvert. L’histoire maritime de la Terre de Feu pouvait commencer. Elle ne manquerait pas de panache, car ici croiseraient les navigateurs les plus intrépides.
Mais la difficulté des conditions de navigation allait considérablement ralentir le travail d’exploration de la région: il faudra attendre plusieurs siècles avant que les canaux de Patagonie soient correctement cartographiés. En 1578, le pirate anglais Francis Drake voguera dans les parages. Découvrant qu’il n’y avait pas de continuation terrestre entre la Terre de Feu et les terres australes, il franchira en premier le passage qui sépare les continents américain et antarctique. Quelques années plus tard, le 14 juin 1615, deux navires hollandais quittaient la rade du Texel. Affrétés par la Compagnie Australe, basée dans la ville de Hoorn, ils étaient commandés par Jacob Le Maire, le fils du fondateur de l’entreprise et Willem Schouten. Les marins avaient pour mission d’ouvrir une nouvelle voie maritime qui éviterait le détroit de Magellan, alors soumis à une restriction imposée par leur grand concurrent: la toute-puissante Compagnie néerlandaise des Indes. Huit mois plus tard, Willem Schouten franchissait le passage de Drake. Croisant au large de la dernière île de Terre de Feu, il lui donna le nom de Hoorn, double hommage à la cité où avait été conçue son expédition et au bateau qui l’avait accompagné jusque-là, la patache Hoorn ayant disparu dans les flammes quelques jours plus tôt.
Parmi les centaines d’expéditions qui allaient se succéder au fil des siècles, il faut garder en mémoire celles de Fitz Roy. Le capitaine britannique allait se rendre à deux reprises en Terre de Feu à bord du célèbre Beagle. En 1826, puis en 1832, en compagnie du naturaliste Charles Darwin, qui allait trouver dans l’observation des Indiens yaghans une confirmation de sa théorie de l’évolution des espèces. En 1882, c’est l’aviso français La Romanche qui se rendit là, dans le cadre d’une expédition scientifique dans les mers australes. Parallèlement, le passage de Drake s’imposait comme une des premières routes commerciales du monde. En 1892, plus de 1 200 voiliers croisaient le cap Horn: tout à leur course de vitesse, les grands clippers évitaient les tortueux canaux de Patagonie. Mais la navigation restait particulièrement périlleuse: en 1905, on dénombrait 53 naufrages au large du ténébreux rocher. C’est dire si l’ouverture du canal de Panamá, en 1914, fut accueillie avec soulagement. En 1949, le Pamir, vaisseau allemand, fut le dernier voilier de commerce à franchir le cap Horn. Fin de l’histoire. Après une courte éclipse qui l’avait placée au carrefour du monde, la Patagonie pouvait reprendre la place qui lui revenait dans l’ordre naturel des choses: loin de tout.
Une autre histoire, littéraire celle-ci, pouvait commencer. Les écrivains ferment souvent la marche des explorateurs. Dans les années 50, alors qu’il naviguait dans le détroit de Magellan, Jean Raspail fit une rencontre qui, raconte-t-il, allait déterminer son existence: un canot de bois avec, au fond, quelques silhouettes massées autour de trois braises scintillant dans le brouillard. C’étaient sans doute les ultimes Kaweskars: les «hommes», comme ils s’appelaient eux-mêmes, les derniers Indiens de canots. Restés bloqués à l’âge de pierre, ils ne survécurent pas à la rencontre de l’homme moderne. Raspail leur a livré un magistral hommage dans son livre Qui se souvient des hommes… Aujourd’hui, les hommes ont disparu. Quelques descendants, métisses d’Indiens et de marins européens, tentent vaguement de se réapproprier une culture dont le sort fut scellé le jour où un de leurs ancêtres vit passer, depuis son rocher, les bateaux de Magellan. Et pour les voyageurs qui aboutissent aujourd’hui dans l’ancien royaume de ces ombres, il ne reste plus qu’à songer, en contemplant l’eau sombre des fjords et les plages de galets où ils vivaient jadis, à l’étrange destin de ce peuple. Ces lieux s’y prêtent particulièrement bien.
Parmi ces activités d’anniversaire, l’Université de Magallanes organisa un hommage reconnaissant à la dernière locutrice de la langue yagán, Cristina Calderón. Photographie de Luisa Villablanca
Pour le 53ème anniversaire de l’Université de Magallanes (UMAG), le département régional des hautes études a rendu ce jeudi, un hommage mérité à Cristina Calderón, Trésor Humain Vivant du peuple yagán, et représentante de la culture « canoera » (nomades des canaux) de l’extrême sud du Chili.
La cérémonie s’est déroulée à l’Institut de la Patagonie, et a été conduite par le recteur de l’UMAG, Juan Oyarzo, accompagné de l’intendant de Magallanes y Antártica Chilena, Jorge Flies.
La plus grande autorité régionale félicite l’université pour cet « hommage mérité » attribué à Cristina Calderón. “C’est en effet ce que nous devons faire en tant que communauté. Nous avons la chance d’avoir Cristina parmi nous. Nous sommes très heureux qu’elle ait pu venir accompagnée de sa fille et recevoir nos marques d’affection. Nous reconnaissons tous que cet hommage que nous lui faisons est important pour elle, reconnue Trésor Humain Vivant par l’UNESCO.”, signala l’intendant Flies.
Le chef du Gouvernement Régional considère comme un véritable cadeau de donner la possibilité à Cristina Calderon de s’exprimer dans sa langue maternelle. En ce sens, et pour préserver la langue yagán, Flies a annoncé qu’il avait commencé à solliciter le linguiste Oscar Aguilera, celui qui a réalisé de grands travaux sur la langue kawésqar, pour que soit fait, avec Calderon, un travail similaire au bénéfice de la sauvegarde de cette langue.
Pour sa part, le recteur de l’UMAG, Juan Oyarzo, s’est montré très ému à la fin de la cérémonie. “Je suis très touché d’avoir pu diriger cet événement et dire quelques mots à la abuela Cristina cet après-midi”, dit Oyarzo et ajouta “Il est bon de rendre ces hommages tant qu’elle est en vie, mais nous avons aussi un sentiment de culpabilité d’une époque où les gens ne réalisaient pas les conséquences de leurs actes contres les personnes appartenant à cette ethnie et aujourd’hui nous en voyons les effets : une ethnie et une langue sur le point de disparaître”.
“Je suis rempli d’émotion car, bien que tardif, nous sommes parvenus à rendre cet hommage, mais surtout parce que nous sommes une université inclusive qui prétend relier toutes les localités comme Puerto Williams, Puerto Natales ou Porvenir, là où nous avons aussi des centres universitaires”, commenta le recteur. Il annonça qu’il s’engageait à appuyer en tant qu’universitaire les intentions d’une nièce de Cristina, présente à cet hommage, qui souhaite étudier la Pédagogie en Education Maternelle.
Les autorités s’engagent à assurer la gestion de la possibilité, pour Cristina Calderón, d’enseigner sa langue et ainsi préserver et diffuser une partie de sa culture avec le reste de la communauté magellanique.