Ouverture du site internet de l’association Karukinka

Bonjour à tous !

Nous vous souhaitons la bienvenue sur le site officiel de KARUKINKA.

Après des années de travail, c’est désormais officiel : depuis le lundi 27 janvier, l’association KARUKINKA a été fondée suite à l’initiative de Lauriane Lemasson.

C’est au sein de cette structure à but non lucratif que nous allons pouvoir concrétiser de nouveaux projets en régions polaires et subpolaires, avec en ligne de mire pour cette année :

-la diffusion des actualités politiques, scientifiques et artistiques de la Patagonie insulaire;

-et l’organisation d’une expédition pluri-disciplinaire dans les îles du sud du détroit de Magellan pendant l’hiver austral 2018.

Vous voulez en savoir plus ? Rendez-vous dans les différentes rubriques de notre site internet pour découvrir qui nous sommes et ce que nous faisons.

Vous avez des questions ? Vous voulez vous joindre à nous ? N’hésitez pas à remplir notre formulaire d’adhésion ou, pour un engagement plus poussé, à nous contacter directement. Nous vous répondrons dans les plus brefs délais.

Bonne lecture et à très bientôt pour de nouvelles aventures.

L’équipe de KARUKINKA

La mort de José Donoso (Le Monde, 10/12/1996)

L’écrivain chilien José Donoso est mort à Santiago du Chili, samedi 7 décembre, victime d’un cancer, à l’âge de soixante-douze ans.

Par RAMON CHAO Publié le 10 décembre 1996 à 00h00, modifié le 14 mars 2022 à 11h31

Le personnage principal et narrateur de l’un des romans de José Donoso, Julio Méndez, est lui-même un romancier qui s’étonne de n’être pas aussi célèbre que Julio Cortazar, Mario Vargas Llosa, Gabriel Garcia Marquez ou Carlos Fuentes. C’est une question que Donoso se posait peut-être et que nous nous posons douloureusement aujourd’hui.

Il est vrai que Donoso ne correspondait en rien à l’image que l’on a en Europe de ce que doit être un écrivain d’Amérique latine : baroque, sentant bon la violence et la magie, sur fond de mythologies indiennes. Il était discret, réservé, il rejetait le romantisme révolutionnaire et, après avoir condamné le régime du général Pinochet, il fut le premier exilé de stature internationale à retourner vivre dans son pays. Son œuvre est singulière à tous les points de vue. Sans délaisser l’engagement social, il nous décrit un monde étrange, déroutant, souvent insaisissable, à la limite du conte de fées.

Il était né en 1924, dans le quartier bourgeois de Santiago. Son père était médecin, professeur d’université et lecteur de Proust. Sa mère appartenait à la famille propriétaire du plus grand quotidien du Chili. Après ses études, ses parents l’envoient apprendre la littérature anglaise à Princeton, aux Etats-Unis, où il se passionne pour Henry James, Faulkner et Joyce. Revenu à Santiago, il s’enfuit pour devenir berger en Patagonie.

Il sait qu’il veut être écrivain et se fixe l’âge de trente ans pour se prouver à lui-même qu’il en a la capacité. Il s’installe à la campagne, où il vit en anachorète et en émerge quelques jours avant son trentième anniversaire avec un recueil de nouvelles, Veraneo y otros cuentos, qui connaît un succès d’estime. C’est son premier roman, Le Couronnement (Calmann-Lévy), qui le place parmi les grands de la génération dite du « boom ». Il y expose le thème du jardin délabré (souvenir de celui de ses parents, métaphore de l’ébranlement d’un ordre social périmé), qui réapparaîtra avec des variations multiples dans tous ses romans.

Anachorète

En 1963, il retourne aux Etats-Unis pour la sortie de la traduction anglaise. Ce sera le début d’un exil volontaire de dix-huit ans. A l’université de l’Iowa, il enseigne l’anglais aux Américains, parmi lesquels John Irving. Il a déjà publié Ce dimanche-là (Calmann-Lévy), Le Lieu sans limite (Calmann-Lévy) et prépare L’Obscène Oiseau de la nuit (Editions du Seuil), qu’il ne parvient pas à terminer car l’ambiance n’est pas propice pour écrire en castillan. Il parcourt l’Espagne et, en 1970, le termine, nous donnant ainsi l’un des plus beaux romans de ces décennies. Après L’Obscène Oiseau de la nuit,…

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