Le premier long-métrage de l’Argentin Emiliano Torres montre une terre photogénique mais pèche par une réalisation trop appliquée.

Par Mathieu Macheret Publié le 28 juin 2017 à 07h25, modifié le 28 juin 2017 à 07h25

Une scène du film argentin et français d’Emiliano Torres, « Patagonia, el invierno ».
Une scène du film argentin et français d’Emiliano Torres, « Patagonia, el invierno ». FILM BURÓ/TAMASA DISTRIBUTION

L’avis du « Monde » – pourquoi pas

Un vieil homme nommé Evans (Alejandro Sieveking) s’occupe seul d’un ranch perdu au fin fond de la Patagonie, pour le compte de propriétaires étrangers. Parmi une bande de travailleurs saisonniers dépêchés sur place, Evans prend en main un jeune homme, Jara (Cristian Salguero), qui doit sous peu devenir son second. Mais une fois formé à la gestion de l’exploitation (vouée à l’élevage des moutons), le nouveau venu est promu à la place de l’ancien, alors prié de plier bagage. A l’approche de l’hiver, Jara tâche de survivre, loin d’une famille qu’il a cachée à ses employeurs, dans un environnement de plus en plus hostile.

Sur le papier, ce premier long-métrage de l’Argentin Emiliano Torres, qui fut l’assistant de nombreux autres réalisateurs (Daniel Burman, Emanuele Crialese, Paz Encina, etc.), aurait pu donner un bon western, ouvrant sur une expérience des limites, liée à la rudesse et à l’isolement de son territoire – la Patagonie, toujours aussi photogénique. En lieu et place, on assiste à un drame plus restreint, plus ténu, de la transmission entre générations, virant à la concurrence parce qu’instrumentalisée par les possédants à leur propre profit.

Un solide duo de comédiens

Emiliano Torres démontre d’abord une belle assurance, sachant faire exister ses décors et ses personnages, le film devant beaucoup à la présence saillante d’un solide duo de comédiens. Sa mise en scène se caractérise toutefois, sur la durée, par la recherche sans doute illusoire d’une « bonne distance », et manifeste ainsi une sagesse de bon élève appliqué. Ce faisant, le film ne décolle qu’à de rares occasions de sa signification toute tracée (le capitalisme mondialisé organise la rivalité entre les travailleurs), alors qu’un paysage « surréel », perclus de gouffres et de menaces obscures, lui tendait les bras.

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Film argentin et français d’Emiliano Torres. Avec Alejandro Sieveking, Cristian Salguero, Adrian Fondari, Pablo Cedron, Mara Bestelli (1 h 35). Sur le Web : www.facebook.com/Tamasa-Distribution-330131643671380

Mathieu Macheret

https://www.lemonde.fr/cinema/article/2017/06/28/patagonia-el-invierno-drame-de-la-transmission-en-patagonie_5152207_3476.html

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