La quatrième édition du festival artistique « Kreeh Chinen » s’est tenue à Ushuaia. Des artistes des trois localités de la province y ont participé. L’événement a bénéficié du soutien et de la contribution de l’association « Karukinka », d’origine française, qui mène des activités avec des membres des peuples autochtones de la région. La prochaine édition du festival aura lieu en juillet, dans la ville de Río Grande. Certains des organisateurs ont souligné le caractère indépendant et solidaire de l’événement.

Lauriane Lemasson, chercheuse française, et Alejandro Pinto, écrivain et poète de Río Grande, ont participé à l’émission de radio « Desde las Bases », diffusée sur Radio Provincia [aux côtés de José Pineiro]. Ils y ont évoqué la quatrième édition du festival Kreeh Chinen, qui s’est tenue cette fois-ci dans la ville d’Ushuaia.
En commentant l’organisation du festival Kreeh Chinen, Pinto a mentionné qu’avec cette initiative « Nous avons commencé l’année dernière, l’idée est de faire trois rencontres par an, une dans chaque ville. La première que nous avons faite cette année a été la quatrième édition et elle s’est déroulée samedi dernier, le 3 mai, à Ushuaia, au Latino Pub. Elle a débuté par ce que nous appelons une cérémonie artistique, car cela s’inspire un peu des cérémonies des peuples autochtones. Kreeh Chinen est un mot qui vient du selk’nam et sa signification, pas littérale mais plutôt métaphorique, est : accrochés à la lune », a expliqué l’écrivain.
Il a ensuite souligné que « l’intention est de faire une rencontre artistique, en essayant autant que possible d’impliquer des artistes de toute la province, des trois villes. Et ce n’est pas seulement une rencontre d’artistes, mais il y a aussi des initiatives locales des trois villes qui nous accompagnent. Des producteurs locaux, des artisans et de petits commerçants également, qui nous soutiennent. D’une certaine manière, nous nous aidons mutuellement, pour qu’ils puissent proposer leurs produits et aussi nous accompagner dans ce mouvement artistique », a-t-il détaillé.
Au cours de l’entretien, ils ont également mentionné que, parfois, des organisations environnementales comme « Estepa Viva » et l’« Asamblea Comunidad Costera de TDFeIAS » ont participé au festival, aux côtés de membres des peuples autochtones. « L’idée est de rendre visibles les thématiques régionales, environnementales, culturelles des peuples autochtones. Ainsi, en tenant compte aussi des thèmes artistiques de la province, qui sont toujours un peu liés aux peuples autochtones, à la géographie, à l’histoire de l’île », ont-ils indiqué.





Concernant le rôle de l’association « Karukinka », Lauriane Lemasson a expliqué qu’en plus d’avoir participé en jouant de l’accordéon lors du festival organisé à Ushuaia, cela avait à voir avec le sens de « cette association que j’ai fondée avec des passionnés de France et Ale (Pinto), qui sont là depuis le début de ce projet. C’était en 2014 et à cette époque, nous n’imaginions pas qu’un jour nous aurions un bateau pour développer nos propres projets au niveau local. L’idée de l’association a toujours été de créer le pont qui manquait entre l’Europe et la Terre de Feu », a-t-elle souligné.
La chercheuse a insisté sur le fait que « l’indépendance, aujourd’hui, je crois que c’est le plus important, et aussi faire en sorte que les gens se réunissent, non pas pour se réunir dans un but de profit économique sinon avec de l’utopie, des rêves et l’envie de changer les choses en apportant chacun un peu, la part du colibri. Je crois beaucoup au pouvoir du collectif totalement indépendant, et c’est pourquoi, quand Ale m’a parlé de son idée de créer Kreeh Chinen, il y a un peu plus d’un an maintenant, j’ai dit oui, tout de suite ».
Ils ont également cité certaines des activités menées par l’association « Karukinka », tant dans des pays européens qu’en Terre de Feu, dans un accompagnement constant pour le développement de différents projets liés aux peuples autochtones de la région. Tout cela en contact permanent avec les communautés, dont un voyage important réalisé en 2019 par Mirtha Salamanca, petite-fille de la Selk’nam Lola Kiepja ; Víctor Vargas Filgueira et José González Calderón, tous deux appartenant au peuple yagán, en France ; dans le but de participer à un festival organisé dans la ville de Bayonne, entre autres activités.
Enfin, concernant la prochaine édition, ils ont indiqué qu’il n’y a pas encore de date exacte, « mais ce sera pendant les vacances d’hiver, car il y a des artistes qui étudient ou travaillent dans le nord, et profitent des vacances pour revenir. Alors, à leur retour, ils auront déjà un espace artistique, nous avons déjà parlé avec certains, et nous soupçonnons que ce sera le deuxième week-end des vacances d’hiver, ici à Río Grande », ont-ils finalement annoncé.
Source: https://red23noticias.com.ar/nota/12118/un-festival-que-reune-artistas-de-toda-la-provincia/
Enregistrement de l’interview disponible (en espagnol) via le lien suivant : https://desdelasbases.com.ar/nota/8348/un-festival-artistico-que-crece-desde-el-pie/ ou ici