Quatre étudiants racontent leur incroyable expédition dans l’Antarctique (Le Figaro, 12/7/2019)

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Quatre étudiants racontent leur incroyable expédition dans l’Antarctique

Par Maud Kenigswald Publié le 12/07/2019 à 09:49, mis à jour le 12/07/2019 à 17:46

L’équipe du projet Amazing Antarctique: de gauche à droite, Clément Tissot, Camille Amaz, Aurélie Schwartz, Robin Amaz, Frédéric, Floriane Eonnet, Jacques et Catherine Amaz.Camille Amaz

En février 2019, une équipe menée par quatre étudiants ingénieurs prenait le large pour un mois d’expérimentation scientifique en Antarctique. Six mois plus tard, de retour sur la terre ferme et forts de leur recul, ils racontent leur expédition.

Le 10 février dernier, un groupe supervisé par quatre élèves de l’IMT Mines-Albi quittait Ushuaia pour mettre le cap sur l’Antarctique, afin d’y mener une série d’expériences scientifiques. Néanmoins, leur aventure ne se circonscrit pas à ce mois passé hors du temps, elle comprend également l’année de préparation ainsi que le retour à la vie «réelle».

Ainsi, réunis sur un toit de Paris, les étudiants au cœur du projet se confient au Figaro Étudiant sur leurs péripéties: récit à quatre voix d’une épopée dans le Grand froid.

À l’origine, une soif de défis

Amazing Antarctique, c’est à l’origine quatre jeunes de 21 ans, étudiants ingénieurs à Albi: Aurélie, Clément, Floriane et Robin. Las de leur train-train quotidien, les amis se sont lancés à l’assaut du Sixième Continent, au service de la science.

Robin Amaz est à l’initiative du projet: depuis son plus jeune âge, ce Lyonnais est passionné de milieux froids et a fortiori, de sciences. Enfermé pendant ses deux années de classe préparatoire, Robin rêvait de grands espaces. Lors de sa troisième année d’études supérieures, à l’IMT Mines-Albi, il s’est lancé. Pour ce faire, il a dû constituer un groupe de choc autour de lui: Aurélie, Floriane et Clément, trois camarades de promo. Clément n’a pas hésité une seconde, voyant là une occasion de «montrer l’exemple». «Je voulais prouver qu’à 21 ans, on peut déjà accomplir des prouesses, scientifiques notamment» rapporte-t-il. Même discours pour Floriane, qui souhaitait également profiter de l’expédition «pour faire passer un message de prévention écologique».

Et le défi a commencé avant même la montée à bord du voilier: «Il s’agissait de préparer en un an une expédition que les professionnels mettent généralement cinq ans à orchestrer», raconte Robin. Une fois ce constat dressé, la course contre la montre est lancée. Il fallait donc être efficace, se répartir le travail. Pour pallier leur manque d’expérience dans le domaine, les quatre étudiants ont dû redoubler d’effort, sacrifiant tout leur temps libre à la préparation du projet. Cette année s’est donc écoulée à toute vitesse, avec la constitution du reste de l’équipe: outre les quatre élèves, le groupe comptait également Camille Amaz, biostatisticienne à Lyon, ainsi que trois «mécènes» – qui n’étaient autres que les parents de Robin et un proche de la famille Amaz – et les marins.

Départ destination ailleurs

Un jour de janvier 2019, il est déjà temps de quitter la France pour la Patagonie. Avant d’embarquer à bord du voilier, l’équipe a décidé de passer trois semaines ensemble, pour s’habituer à la promiscuité. Vingt jours plus tard, l’excitation au ventre, les huit aventuriers pénètrent dans ce qui va devenir leur fief pendant un mois, le voilier Podorange. Les équipiers découvrent les cabines, et doivent s’habituer sans broncher à faire fi de toute intimité pour (re)découvrir la vie en collectif: «Pas de portes, les cabines étaient séparées par des rideaux donc on entendait tout», explique Aurélie.

Appareillage pour le détroit de Drake, passage obligatoire pour accéder à l’Antarctique. Ce bras de mer séparant l’extrémité sud de l’Amérique du Sud et l’Antarctique est particulièrement redouté, y compris par les marins aguerris. Pour les étudiants, les quatre jours de traversée du Drake se sont apparentés à un véritable calvaire. Clément en garde des souvenirs amers: «On vivait avec un rythme de balancier non rythmé permanent, qui nous a tous rendus malades», décrit-il, les empêchant par là même d’avaler quelque aliment et les circonscrivant au seul espace de leur couchette.

Trois fois par jour, pendant deux heures, chaque binôme devait aller sur le pont pour vérifier qu’il n’y ait pas d’iceberg ou d’obstacles impromptus, que le sonar n’aurait pu repérer. «Ces tours de garde nous trempaient invariablement, on rentrait dans nos cabines frigorifiés», se rappelle Robin. L’occasion pour les étudiants d’expérimenter des mers particulièrement compliquées, et donc, d’entrer dans le «dur» de la navigation. Une fois arrivés en Antarctique, l’équipe n’a pas pris plus d’une nuit pour se reposer. L’objectif: commencer le travail scientifique au plus vite afin de mettre à profit leur environnement singulier.

Leur objectif: faire avancer science et consciences

En préparant leur expédition, la volonté des étudiants était claire: faire avancer science et consciences en rapportant des données permettant d’enrichir la réflexion sur le réchauffement climatique. Ils ont ainsi centré leurs recherches sur quatre domaines. Leur premier objet de recherche est l’étude des planctons, afin de fournir à Plankton Planet, une filiale du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) des échantillons de plancton de cette zone, ce dont ils manquent cruellement.

De plus, Robin, Aurélie, Clément et Floriane, ont souhaité, avec l’aide d’une biostatisticienne, «étudier la réaction du corps lorsqu’il évolue dans des conditions extrêmes pendant une durée prolongée», à l’instar de ce mois sur un voilier en Antarctique. Un troisième aspect de leur recherche se concentrait sur le microplastique afin d’en observer l’évolution dans ce périmètre depuis 2018, date des dernières expérimentations sur place. Enfin, les quatre jeunes se sont intéressés aux courants océaniques: la péninsule Antarctique constituant le point de jonction des trois océans, elle est le lieu parfait pour suivre la salinité, prendre des mesures de l’eau et faire des relevés quotidiens.

Un dur retour à la réalité

À l’issue de ce mois passé hors du temps, à concentrer uniquement son attention sur les sciences et l’environnement, il était déjà temps pour toute l’équipe de revenir sur la terre ferme, puis de rejoindre l’Hexagone. Le retour à la réalité fut brutal: «On a par exemple redécouvert la couleur verte, qui est inexistante en Antarctique: en débarquant du voilier, on a directement été se rouler dans l’herbe», rapportent Clément et Robin, le ton rieur.

Ce retour s’est révélé particulièrement stressant: les étudiants devaient à la fois rattraper leur retard, notamment à l’école mais aussi, organiser les conférences et plus généralement, s’occuper de l’après-expédition.

Désormais, les perspectives sont nombreuses pour ces étudiants. «Je compte organiser des ateliers à destination des enfants pour les informer sur les bons comportements à adopter pour ne pas polluer l’environnement», explique Robin. Le deuxième pan de leur action se situe sur le terrain scolaire puisqu’ils désirent accroître le nombre de projets sur l’écologie dans leur école, l’IMT Mines-Albi. Les idées fourmillent: ils souhaitent rendre leur campus zéro-plastique, mettre en place des ruches et des ateliers pour faire son savon, son shampooing ou encore son yaourt soi-même. Là encore, il s’agit d’encourager les étudiants à prendre leurs responsabilités vis-à-vis de la Terre. «L’avenir de la planète nous appartient», conclut Robin Amaz.

Quand l’expédition Terra Nova explorait le pôle Sud entre 1910 et 1913

En 1910, une ambitieuse expédition se met en route pour l’Antarctique. Objectif ? Atteindre pour la première fois le pôle Sud.

En 1910, une ambitieuse expédition se met en route pour l’Antarctique. Objectif ? Atteindre pour la première fois le pôle Sud.

L’explorateur britannique Robert Falcon Scott, en 1910, se met en tête d’entreprendre une ambitieuse expédition en Antarctique. Son rêve : mettre le pied sur des terres inconnues, mener des études scientifiques et surtout devenir par là même occasion le premier homme à atteindre le pôle Sud.

Cette mission avait donc tout d’un énorme challenge. L’année d’avant, un certain Ernest Shackleton avait déjà approché le pôle à moins de 200 kilomètres. Un autre explorateur, le Norvégien Roald Amundsen, avait également des vues sur ce record à battre.

Alors, immédiatement après avoir obtenu des fonds publics et privés, l’expédition britannique (plus populairement appelée l’expédition de Terra Nova, du nom du navire d’approvisionnement) n’a pas perdu de temps et s’est mise en route pour l’Antarctique.

En janvier 1911, le navire atteint la dépendance de Ross, une région glacée située au sud de la Nouvelle-Zélande et dominée par la barrière de Ross, la plus grande barrière de glace de la région. C’est au bord de cette barrière, sur les rives volcaniques de l’île de Ross, que l’expédition a déchargé ses chiens de traîneau, ses poneys, ses traîneaux motorisés ainsi qu’une cabane en bois préfabriquée et isolée grâce à des algues matelassées.

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Le Terra Nova, dans toute sa splendeur, 1910.
UNIVERSAL HISTORY ARCHIVE/UIG VIA GETTY IMAGES
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Des hommes et des chiens, à bord du Terra Nova, 1910.
LIBRARY OF CONGRESS/CORBIS/VCG VIA GETTY IMAGES

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Le matelot Mortimer McCarthy, aux commandes du Terra Nova, 1910.
ERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES
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Le médecin de bord George Murray Levick écorche un pingouin, en 1910.
HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

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Le 28 décembre 1910, un pingouin traverse une plaque de glace de la dépendance de Ross.
HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES
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5 janvier 1911 : le géologue Thomas Griffith Taylor et le météorologue Charles Wright observent leTerra Nova depuis l’intérieur d’une grotte de glace.
IMAGE: HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

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Le 23 janvier 1911, des hommes montent le campement sur le cap Evans. À l’arrière plan de la photo, on aperçoit le volcan du mont Erebus.
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En décembre 1910, le capitaine Lawrence Oates se tient près des poneys dans leur étable, à bord du Terra Nova.
HERBERT PONTING/PUBLIC DOMAIN

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En 1911, le docteur Edward Wilson en compagnie de Nobby le poney.
HERBERT G. PONTING/LIBRARY OF CONGRESS/CORBIS/VCG VIA GETTY IMAGES

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Quelques chiens se reposent près d’un iceberg.
HERBERT G. PONTING/LIBRARY OF CONGRESS/CORBIS/VCG VIA GETTY IMAGES
Le Terra Nova, au loin, en 1911.
THE PRINT COLLECTOR/PRINT COLLECTOR/GETTY IMAGES

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Le Terra Nova, au loin, en 1911.
THE PRINT COLLECTOR/PRINT COLLECTOR/GETTY IMAGES

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Un pingouin empêche le photographe Herbert Ponting de s’approcher de son nid sur l’île de Ross, en 1911.
HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

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Chris le chien à traîneau écoute de la musique, planté devant le gramophone.
HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

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Le sous-officier Edgar Evans, en 1911.
PETTY OFFICER EDGAR EVANS.IMAGE: HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

C’est une fois le camp installé que les membres de l’expédition ont pu poursuivre leurs explorations.

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7 février 1911 : les hommes réchauffent leurs repas au campement.
HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

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Le docteur Edward Wilson en tenue de traîneau, en avril 1911.
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Un membre de l’expédition en train de manger une boîte de conserve de haricots, en janvier 1912.
HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

Le commandant de bord Victor Campbell avait choisi six hommes pour l’accompagner sur le Terra Nova, dans l’espoir de mener des travaux scientifiques sur la terre du Roi-Édouard-VII. Un jour, sur le chemin du retour à leur campement, ils ont été surpris de tomber sur une autre expédition arrivée entre temps : celle de Roald Amundsen, qui avait posé ses valises dans la baie des Baleines.

Encore plus près du pôle

Les deux expéditions ont échangé quelques plaisanteries cordiales, puis Campbell s’est empressé de revenir au camp pour informer Scott de l’arrivée des rivaux. Un peu abasourdi par la nouvelle, Scott a choisi de poursuivre la mission comme prévu et a ordonné le déplacement des cargaisons plus près du pôle.

La manœuvre n’a pas été une partie de plaisir. Presque immédiatement, les complications sont arrivées : violents blizzards, fatigue des chevaux commençant à s’affamer… Seuls deux des huit présents au début de la mission ont d’ailleurs pu survivre.

tn10.jpgLe maître-chien Cecil Meares et le capitaine Lawrence Oates cuisinent de la graisse de baleine pour les chiens, en mai 1911. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

Pendant ce temps-là, des groupes de géologues exploraient les régions avoisinantes.

Les 25 hommes de la fête se sont installés dans la hutte, au début de l’hiver en Antarctique, en avril 1911, tuant le temps à lire, étudier et parfois jouer quelques matchs de foot. Scott poursuit, au même moment, ses calculs et ses plans pour organiser le voyage vers le pôle.

Au cours de l’hiver, le docteur Edward Wilson, scientifique en chef, a mené plusieurs hommes dans une sortie pour récupérer des œufs de manchots empereurs dans une colonie de rochers, situé à plus de 100 kilomètres du campement.

tn11.jpgLe capitaine Scott, en bout de table, célèbre son 43e anniversaire, le 6 juin 1911. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

tn12.jpg12 juillet 1911 : le géologue Frank Debenham écrase des bouts de pierre. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

tn13.jpg22 juillet 1911 : le photographe Herbert Ponting dans sa chambre noire. IMAGE: HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

tn14.jpgUn traîneau, en 1912. HULTON-DEUTSCH COLLECTION/CORBIS/CORBIS VIA GETTY IMAGES

tn15.jpgApsley Cherry-Garrard, en octobre 1911. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

tn16.jpg7 octobre 1911 : le capitaine Scott écrit dans son journal intime. Il a accroché des photos de sa femme et de son fils sur le mur derrière lui. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

tn17.jpg8 octobre 1911 : un homme se tient en haut du Matterhorn, avec le volcan Erebus en arrière plan. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

tn18.jpg9 octobre 1911 : Henry Robertson Bowers, Lawrence Oates, Cecil Meares, Edward L. Atkinson et Apsley Cherry-Garrard se reposent. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

tn19.jpg2 décembre 1911 : Anton Omelchenko se trouve sur le glacier Barne, sur l’île de Ross. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

tn20.jpgJanvier 1912, Cecil Meares joue du piano. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

tn21.jpgNovembre 1911 : le capitaine Scott prêt à aller vers le pôle Sud. IMAGE: HULTON ARCHIVE/GETTY IMAGES

À l’arrivée du printemps, Scott a établi son plan pour atteindre le pôle Sud. Une première troupe de 16 hommes s’est mise en marche pour la grande barrière de glace, transportant des fournitures et des traîneaux à moteur, des poneys ainsi que des chiens.

tn22.jpgJanvier 1912 : le capitaine Scott mène un convoi vers le pôle Sud. HULTON ARCHIVE/GETTY IMAGES

tn23.jpgJanvier 1912, un plutôt gelé Charles Wright est revenu au campement après avoir atteint la barrière de Ross. HERBERT PONTING/SCOTT POLAR RESEARCH INSTITUTE, UNIVERSITY OF CAMBRIDGE/GETTY IMAGES

Le 4 décembre, la mission a atteint le bord le plus éloigné de la barrière de Ross et a commencé à grimper le glacier Beardmore.

Le 20 décembre, les hommes atteignent enfin le début du vaste plateau vide qui se trouvait entre eux et le pôle. Les chiens sont alors renvoyés à la base, et le 3 janvier 1912, Scott choisit les quatre hommes qui le rejoindraient dans la partie polaire : le scientifique en chef Edward Wilson, Lawrence Oates, Henry Bowers et Edgar Evans.

Arrivés un mois trop tard

Les cinq derniers hommes poussent alors vers le sud. Le 16 janvier, au milieu d’une immense étendue de néant blanc autour d’eux, ils aperçoivent quelque chose – un drapeau noir flottant sur un traîneau. Une note a été jointe. Amundsen les avait battus d’un mois. Crestfallen, Scott et ses compagnons atteignirent le pôle Sud le lendemain et découvrirent le camp qu’Amundsen avait laissé derrière lui le lendemain.

tn24.jpgLe docteur Wilson, les capitaines Scott et Oates, Henry Bowers ainsi que Edgar Evans posent au pôle Sud, le 18 janvier 1912. DOMAINE PUBLIC

tn25.jpg18 janvier 1912 : le capitaine Scott trouve une tente noire derrière Amundsen, plantée là un mois plus tôt. HULTON-DEUTSCH COLLECTION/CORBIS/CORBIS VIA GETTY IMAGES

Bien que n’étant pas le triomphe qu’ils avaient imaginé, leur mission avait enfin été menée à bien. Sur cette satisfaction, le groupe décide de retourner au campement. Mais Evans, souffrant de gelures sévères et d’autres blessures, s’effondre et meurt au bord du glacier le 17 février. Les quatre hommes survivants traversent alors la barrière de Ross pour retrouver leurs chiens.

Ceux-ci ne sont pas présents au rendez-vous. Or, les pieds gelés d’Oates ne lui permettent plus de marcher plus d’une dizaine de kilomètres par jour. Le 17 mars, à l’âge de 32 ans, il perd l’usage de ses mains. Conscient d’être un frein pour le groupe, un jour, il assure à ses partenaires sous leurs tentes qu’il sort juste prendre l’air un moment. Il ne reviendra jamais.

“Dehors, la tempête gronde. Je n’ai plus beaucoup d’espoir”

Scott, Bowers et Wilson ont continué, devenant plus faibles et malades tout au long du voyage. Le 20 mars, à seulement une vingtaine de kilomètres du grand campement, ils sont immobilisés par une féroce tempête de neige.

“Nous tentons de rejoindre notre grand campement, mais dehors, la tempête gronde. Je n’ai plus beaucoup d’espoir. Bien sûr, nous allons tout faire pour tenir le choc, mais il faut faire face à l’évidence : nous sommes de plus en plus faibles. Même si le grand campement n’est plus bien loin. Je n’ai pas l’énergie d’écrire davantage. R. Scott. Pour l’amour de Dieu, prenez soin de nos hommes”, peut-on lire dans le journal de Robert Falcon Scott, à la date du 23 mars 1912. Ce sera la dernière entrée de son carnet.

Deux semaines tard, les corps de Scott, Wilson et Bowers ont été retrouvés par les hommes restés au campement.

tn26.jpgLes membres de l’expédition retournent en Nouvelle Zélande, à bord du Terra Nova, après avoir retrouvé les corps de Scott et de ses coéquipiers. HULTON-DEUTSCH COLLECTION/CORBIS/CORBIS VIA GETTY IMAGES

Source : Quand l’expédition Terra Nova explorait le pôle Sud entre 1910 et 1913

Expédition Antarctica : sur les traces du manchot empereur

Expédition Antarctica : sur les traces du manchot empereur

Dix ans après La Marche de l’Empereur, Oscar du meilleur documentaire en 2006, Luc Jacquet est retourné sur la base de Dumont d’Urville en Antarctique accompagné de photographes, afin de mesurer l’impact du bouleversement climatique sur les régions polaires et d’attirer l’attention du grand public sur cette problématique. Après avoir suivi l’expédition en décembre 2015 (voir les vidéos), découvrez les coulisses de ce tournage exceptionnel grâce aux vidéos VR 360 d’Expédition Antarctica (disponibles sur l’appli 360° d’ARTE via iOS et Android).

Également à venir en janvier, deux documentaires de Jérôme Bouvier : 

1. Antarctica, sur les traces de l’empereur, 90′, diffusé sur ARTE le 28 janvier 2017 à 20h50

Chef de l’expédition, Luc Jacquet revient sur la manchotière de “La Marche de l’Empereur” pour témoigner de la fragilité de ces symboles de l’Antarctique, continent qui subit aujourd’hui l’impact du dérèglement climatique. Les photographes Vincent Munier et Laurent Ballesta embarquent avec l’expédition « Wild-Touch Antarctica ! » pour la base de Dumont d’Urville en Antarctique, afin de découvrir les trésors de cette immense réserve naturelle. Mêlant les points de vue sous-marins et terrestres, ils apportent leurs regards artistiques sur ce continent en pleine mutation et ses habitants, confrontés aux effets du changement climatique. Des images uniques où la douceur de la banquise s’oppose à la densité des fonds marins sous la glace. 

Un film écrit par Jérôme Bouvier et Marianne Cramer, en collaboration avec Gil Gébaïli. Réalisé par Jérôme Bouvier. Narrateur : Aurélien Recoing; Coproduction : Arte France, Paprika Films, Wild-Touch Production, Andromède Océanologie, CNRS Images, avec le soutien de la région Ile de France, avec la participation du CNC, avec le soutien institutionnel des TAAF et de l’IPEV, en partenariat avec Blancpain (France, 2016, 1h30)

2. Les secrets des animaux des glaces, 52′diffusé sur ARTE le 28 janvier 2017 à 22h20

Au coeur des glaces de l’Antarctique se cache une faune et une flore d’une richesse étonnante. Sur la banquise ou sur le continent comme dans l’océan qui entoure le continent, tels des super héros, les habitants de l’Antarctique sont les gardiens de la frontière du vivant.  Au delà des conditions climatiques auxquelles ils font face, toute vie semble impossible. En cela, ils sont un formidable laboratoire de connaissance et de compréhension du vivant que nous vous proposons de découvrir. Comment ces espèces peuvent-elles survivre au milieu de ce désert hostile ? Quelles sont les mécaniques d’adaptation à l’oeuvre qui leur permettent de maintenir la vie au sud du sud de nôtre planète ? Que nous apprennent-elles de notre monde et de son évolution ?

Un film écrit et réalisé par Jérôme Bouvier et Marianne Cramer, avec Christophe Barbaud, chercheur au CNRS, spécialiste de la faune antarctique. Coproduction : Arte France, Paprika Films, Wild-Touch Production, Andromède Océanologie, CNRS Images, avec le soutien de la région Auvergne-Rhône Alpes, la participation du CNC, le soutien institutionnel des TAAF et de l’IPEV et en partenariat avec Blancpain (France, 2016, 52 mn).

Source : Expédition Antarctica : sur les traces du manchot empereur

La première expédition au pôle Sud a 105 ans

Roald Amundsen plantait le drapeau norvégien sur le point le plus austral de la Terre le 14 décembre 1911.

Ce fut une victoire inespérée. Le 14 décembre 1911, à l’époque ou les explorateurs se livrent une bataille sans merci pour parcourir les coins les plus reculés de la planète jamais encore atteint, l’Antarctique reste la dernière terre à conquérir. Deux équipes s’affrontent : d’un côté, celle du Norvégien Roald Amundsen, de l’autre celle menée par Robert Falcon Scott, engagé par la couronne britannique. Le premier, que l’on surnomme “le dernier des Vikings” crée la surprise en plantant le drapeau de la Norvège au pôle Sud. Il double sur la ligne d’arrivée les Anglais, ses principaux adversaires dans la conquête des pôles.

Les Britanniques étaient pourtant partis favoris. Ils sont les premiers à prendre la mer. Pendant ce temps, en Norvège, Roald Amundsen prépare officiellement une expédition vers le pôle Nord. Mais impossible pour lui de laisser les Britanniques lui arracher son rêve.

Il part à l’assaut du Sud à bord du Fram, dans le plus grand secret. Les deux équipes arrivent à quelques kilomètres de l’Antarctique et organisent leur camp. L’explorateur norvégien réussit l’exploit en premier. Quelques jours plus tard, Scott retrouve une tente enfouie sous la neige. À l’intérieur, une lettre signée Amundsen, leur indiquant qu’ils sont passés ici même, et avant eux.

Rien ne se passera décidément comme prévu pour les Anglais. Acharnement du sort, alors que le bateau de Roald Amundsen rentrera en vainqueur en Norvège, tout l’équipage de Scott trouvera la mort sur le chemin du retour.

Source : La première expédition au pôle Sud a 105 ans

L’écrivain Jean Raspail place Karukinka sous le haut-patronage du Consulat Général de Patagonie

Le 18 mai 2014, l’écrivain français Jean Raspail a officiellement placé les projets de Karukinka sous le haut-patronage du Consulat Général de Patagonie. Toute notre équipe est très heureuse de partager cette nouvelle avec vous.

Explorateur, journaliste, écrivain… C’est un homme fasciné par le Grand Sud qui nous fait l’honneur de soutenir nos projets.

De 1951 à 1952, alors âgé de 26 ans, Jean Raspail  rallia la Terre de Feu à l’Alaska en voiture et rédigea un premier récit d’aventure en 1952. Une cinquantaine d’années plus tard, il retourna sur les traces de son périple, en terre fuégienne, à la recherche des souvenirs de sa jeunesse et du passé perdu de la Patagonie des années 50. En résulte alors un témoignage fascinant et riche de références historiques sur ce bout du monde balayé par les vents (Adios Tierra del Fuego, 2001).

Parmi ses oeuvres, nous ne pouvons trop vous conseiller la lecture de Qui se souvient des hommes… (Editions Robert Laffont, Paris, 1986 – Prix Chateaubriand, Charles-Oulmont, Gutenberg et Livre Inter), Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie (Editions Albin Michel, Paris, 1981 – Grand prix du roman de l’Académie française) et Adios Tierra del Fuego (Albin Michel, Paris, 2001 –  Prix Jean Giono).

Qui se souvient des hommes moi-antoine-de-tounens-roi-de-patagonie AdiosTierradelFuego

Nous remercions chaleureusement Monsieur Jean Raspail, Monsieur Tulli et le Consulat Général de Patagonie pour l’attention portée à notre association. Comme demandé, nous les tiendrons régulièrement informés de l’avancement de nos projets.