La quatrième édition du festival artistique « Kreeh Chinen » s’est tenue à Ushuaia. Des artistes des trois localités de la province y ont participé. L’événement a bénéficié du soutien et de la contribution de l’association « Karukinka », d’origine française, qui mène des activités avec des membres des peuples autochtones de la région. La prochaine édition du festival aura lieu en juillet, dans la ville de Río Grande. Certains des organisateurs ont souligné le caractère indépendant et solidaire de l’événement.
Lauriane Lemasson, José Pineiro et Alejandro Pinto (Desde las Bases, 08/05/2025, Rio Grande, Tierra del Fuego, Argentine)
Alejandro Pinto (Desde las Bases, 08/05/2025)
Lauriane Lemasson (Desde las Bases, 08/05/2025)
Lauriane Lemasson, chercheuse française, et Alejandro Pinto, écrivain et poète de Río Grande, ont participé à l’émission de radio « Desde las Bases », diffusée sur Radio Provincia [aux côtés de José Pineiro]. Ils y ont évoqué la quatrième édition du festival Kreeh Chinen, qui s’est tenue cette fois-ci dans la ville d’Ushuaia.
En commentant l’organisation du festival Kreeh Chinen, Pinto a mentionné qu’avec cette initiative « Nous avons commencé l’année dernière, l’idée est de faire trois rencontres par an, une dans chaque ville. La première que nous avons faite cette année a été la quatrième édition et elle s’est déroulée samedi dernier, le 3 mai, à Ushuaia, au Latino Pub. Elle a débuté par ce que nous appelons une cérémonie artistique, car cela s’inspire un peu des cérémonies des peuples autochtones. Kreeh Chinen est un mot qui vient du selk’nam et sa signification, pas littérale mais plutôt métaphorique, est : accrochés à la lune », a expliqué l’écrivain.
Il a ensuite souligné que « l’intention est de faire une rencontre artistique, en essayant autant que possible d’impliquer des artistes de toute la province, des trois villes. Et ce n’est pas seulement une rencontre d’artistes, mais il y a aussi des initiatives locales des trois villes qui nous accompagnent. Des producteurs locaux, des artisans et de petits commerçants également, qui nous soutiennent. D’une certaine manière, nous nous aidons mutuellement, pour qu’ils puissent proposer leurs produits et aussi nous accompagner dans ce mouvement artistique », a-t-il détaillé.
Au cours de l’entretien, ils ont également mentionné que, parfois, des organisations environnementales comme « Estepa Viva » et l’« Asamblea Comunidad Costera de TDFeIAS » ont participé au festival, aux côtés de membres des peuples autochtones. « L’idée est de rendre visibles les thématiques régionales, environnementales, culturelles des peuples autochtones. Ainsi, en tenant compte aussi des thèmes artistiques de la province, qui sont toujours un peu liés aux peuples autochtones, à la géographie, à l’histoire de l’île », ont-ils indiqué.
Lauriane Lemasson por Ignacio Boreal (Kreeh Chinen #4)Mesa poética por Ignacio Boreal (Kreeh Chinen #4)Lola Boffo por Ignacio Boreal (Kreeh Chinen #4)Mesa poética por Ignacio Boreal (Kreeh Chinen #4)Santi Markin por Ignacio Boreal (Kreeh Chinen #4)
Concernant le rôle de l’association « Karukinka », Lauriane Lemasson a expliqué qu’en plus d’avoir participé en jouant de l’accordéon lors du festival organisé à Ushuaia, cela avait à voir avec le sens de « cette association que j’ai fondée avec des passionnés de France et Ale (Pinto), qui sont là depuis le début de ce projet. C’était en 2014 et à cette époque, nous n’imaginions pas qu’un jour nous aurions un bateau pour développer nos propres projets au niveau local. L’idée de l’association a toujours été de créer le pont qui manquait entre l’Europe et la Terre de Feu », a-t-elle souligné.
La chercheuse a insisté sur le fait que « l’indépendance, aujourd’hui, je crois que c’est le plus important, et aussi faire en sorte que les gens se réunissent, non pas pour se réunir dans un but de profit économique sinon avec de l’utopie, des rêves et l’envie de changer les choses en apportant chacun un peu, la part du colibri. Je crois beaucoup au pouvoir du collectif totalement indépendant, et c’est pourquoi, quand Ale m’a parlé de son idée de créer Kreeh Chinen, il y a un peu plus d’un an maintenant, j’ai dit oui, tout de suite ».
Ils ont également cité certaines des activités menées par l’association « Karukinka », tant dans des pays européens qu’en Terre de Feu, dans un accompagnement constant pour le développement de différents projets liés aux peuples autochtones de la région. Tout cela en contact permanent avec les communautés, dont un voyage important réalisé en 2019 par Mirtha Salamanca, petite-fille de la Selk’nam Lola Kiepja ; Víctor Vargas Filgueira et José González Calderón, tous deux appartenant au peuple yagán, en France ; dans le but de participer à un festival organisé dans la ville de Bayonne, entre autres activités.
Enfin, concernant la prochaine édition, ils ont indiqué qu’il n’y a pas encore de date exacte, « mais ce sera pendant les vacances d’hiver, car il y a des artistes qui étudient ou travaillent dans le nord, et profitent des vacances pour revenir. Alors, à leur retour, ils auront déjà un espace artistique, nous avons déjà parlé avec certains, et nous soupçonnons que ce sera le deuxième week-end des vacances d’hiver, ici à Río Grande », ont-ils finalement annoncé.
Message d’Alejandro Pinto, à l’initiative du festival indépendant « Kreeh Chinen » dont l’association Karukinka est partenaire.
« Après la rencontre extraordinaire de samedi dernier à Ushuaia, les répercussions et la croissance de ce festival continuent.
Un immense merci à toute l’équipe, aux artistes qui ont participé à toutes les éditions, aux lieux qui nous ont accueillis pour le réaliser, aux commerçants et aux entrepreneurs qui nous ont aidés à faire avancer ce projet artistique, ainsi qu’au public si chaleureux pour sa générosité.
Merci également à José Piñeiro pour l’excellent reportage qu’il nous a consacré dans son émission de radio « Desde Las Bases ». Vous pouvez retrouver ce reportage en vidéo sur sa page Facebook, le lire (en espagnol) sur le portail de Red 23 Noticias : https://red23noticias.com.ar/…/un-festival-que-reune…/ [ou traduit en français sur le site de l’association :
L’aventure continue, et nous préparons déjà la cinquième édition qui aura lieu à Río Grande plus tôt que prévu. Pour en savoir plus, vous pouvez lire ou écouter le reportage.
Krèeh Chinen continue de grandir. Pour cette édition, la première de l’année dans la ville d’Ushuaia, nous proposerons un spectacle coloré de marionnettes pour les plus petits avec la présentation de Títeres del Bosque. Nous accueillerons également le théâtre de marionnettes Mono Rojo, pour des éclats de rire garantis.
Le reste ne change pas : une aventure artistique, un voyage à travers le temps culturel, une expédition poétique, des retrouvailles indispensables dans l’agenda indépendant.
Aux tables littéraires, nous retrouverons des écrivains, enseignants et poètes de différentes générations, dont les voix feront vibrer l’esprit de la poésie fuéguienne. Il s’agit de Nicolás Romano, Alejandro Ogando, Andrea Jofre, Sol Araujo, Roberto Santana et Angel Herrera Prado.
Dans cette merveilleuse aventure, nous sommes accompagnés par diverses associations, initiatives et groupes indépendants qui, grâce à leurs propositions, contribuent à la croissance et à la consolidation permanente de l’identité culturelle fuéguienne.
Dans le domaine de la communication, inauguré cette année, nous compterons sur une équipe d’étudiants en audiovisuel de l’UNTdF d’Ushuaia, dirigée par Ange. Ainsi, cette quatrième rencontre sera diffusée en direct pour toute la galaxie.
L’art fuéguien est une création constante, une quête qui n’a pas commencé aujourd’hui, ni ne s’arrêtera demain.
Un immense merci, du fond du cœur, à toute la commission organisatrice qui porte ce projet à bout de bras : María, Lauriane, Flor, Ignacio, Facu, Ange et Joaquín ! Quelle équipe formidable !!
Voici Krèeh Chinen, et nous sommes Accrochés à la Lune.
Karukinka est partenaire de cette réunion d’artistes indépendants de Terre de Feu argentine, depuis ses débuts. En adéquation complète avec nos valeurs et engagements, Kreeh Chinen est un mouvement totalement indépendant qui réunit des bénévoles engagés et des artistes de toute la province.
Si vous êtes à Ushuaia le 3 mai, vous savez donc ce qu’il faut faire : nous rejoindre !
La cérémonie de clôture de l’ “EMUSH 2025” [Rencontre internationale de Muralistes à Ushuaia] a eu lieu dans la salle Niní Marshall de la Maison de la Culture. Les onze artistes qui ont participé ont ajouté leurs œuvres aux plus de 350 fresques murales que compte actuellement la ville.
Le Secrétariat à la Culture et à l’Éducation de la Municipalité d’Ushuaia a organisé la cérémonie de clôture de la 6e Rencontre Internationale de Muralistes du Bout du Monde “EMUSH 2025”, dans la salle Niní Marshall de la Maison de la Culture.
Lors de l’événement, auquel a assisté le maire de la ville, Walter Vuoto, les travaux réalisés par les 11 artistes sélectionnés ont été présentés, et un certificat de participation à la Rencontre leur a été remis.
À cette occasion, on a pu découvrir le travail d’Antonela Gualla et Rodrigo Crespo d’Ushuaia, Enrique Jorge Bernard et Sofía Hst de Río Grande, Julia Anahí Tiscornia de Río Negro, Adrián Cola et Martín Agazzi de Buenos Aires, Agustina Cantoni de San Juan, Soledad Moisas d’Ayacucho, Lucas Artola de La Plata, ainsi que l’artiste invité Sebastián Daels, aux côtés des participants incluant des muralistes et artistes de la ville, des diplômés du Polivalente de Arte et Agustín, un jeune en situation de handicap qui se consacre à l’aquarelle et a accompagné les travaux à divers endroits de la ville.
« Nous sommes fiers de partager cette cérémonie de clôture avec la communauté, en poursuivant ce grand défi d’une politique publique culturelle intégrale que nous a confiée le maire Walter Vuoto », a déclaré la secrétaire à la Culture et à l’Éducation d’Ushuaia, Belén Molina, qui a confirmé que « l’Emush compte aujourd’hui 60 interventions artistiques à son actif, représentant sur nos murs des aspects de notre identité ».
La responsable a remercié « tous ceux qui ont rendu possible cette nouvelle édition de l’Emush, les artistes et les habitants qui ont offert leurs murs, les participants qui ont collaboré et accompagné le processus, ainsi que l’ambassadrice et l’ambassadeur d’Ushuaia, María José Pazos et Omar Lemul, qui ont soutenu tout le processus »
Nous sommes partis de bon matin mardi 15/10 pour une traversée plutôt « calme » du golfe de Gascogne; dégolfer est le terme technique.
Les prévisions pour la zone IROISE – YEU nous promettent un vent d’Ouest à Sud-Ouest, 2 à 4 virant Est à Sud-Est 3 à 4, avant de fraîchir 4 à 5 en tournant plus Sud.
Très vite, la terre disparaît, le champs d’éoliennes en mer de St Nazaire s’efface et nous voici seuls face à l’océan avec une route la plus directe possible vers la Galice. Le planning des quarts se met en place : Damien et Lauriane alterneront toutes les trois heures, et le reste de l’équipage se relaiera. Chaque équipier sera de veille et à la manœuvre pendant 3h, en binôme avec un autre équipier et avec un changement par tranche d’1h30.
[Cap au Sud #2] Stage haute mer de Saint Nazaire (Loire Atlantique, France) à La Corogne (Galice, Espagne) - traversée du Golfe de Gascogne 19
Si le début du trajet nous permet une route relativement directe, la suite est moins directe. Un besoin de moteur pour combler une pénurie de vent et après c’est le début d’une route beaucoup moins droite! La mer est assez formée avec heureusement une houle longue ce qui rend le bateau plutôt stable; à défaut de nos estomacs! S’amariner disent les marins!!
Grand-Voile, Artimon, Yankee et Trinquette, avec 15 -18 nœuds de vent nous font avancer à 7 nœuds sur une mer peu agitée. Dans l’après-midi, passée la latitude de l’île d’Yeu, le vent forcit et Milagro évolue dès lors à 8,5 nœuds. La houle augmente et les estomacs commencent à douter de leur capacité à garder leur contenu… La nuit tombée, nous prenons 1 ris dans la Grand Voile et 1 ris dans l’artimon afin de pouvoir jouer des voiles d’avant selon l’évolution des conditions. Les prévisions météo, en incluant les zones suivantes de notre périple pour la soirée du 15/10 et la journée du 16/10 sont :
YEU et ROCHEBONNE : Sud-Est 4 à 5, parfois 6, s’orientant Ouest 3 à 5 à la fin de journée. Mer peu agitée à agitée, devenant agitée à forte en soirée. Longue houle d’Ouest 3m à la fin.
PAZENN : Sud 3 à 5 virant Ouest 4 à 5 en fin de nuit. Mer peu agitée à agitée, devenant forte à très forte le matin. Longue houle d’Ouest 3-4m le matin.
Il faut profiter des quarts pour barrer, regarder fous de Bassan, pétrels, thons et dauphins, voir la mer se lever et s’abattre sur le bateau, éviter les embruns et les paquets d’eau qui rincent le pont, essayer d’avaler de quoi se substanter; heureusement que Lauriane est une experte en cuisine dans ces conditions car nous ne sommes pas d’une grande aide! Et le soir, profiter d’une lune pleine pour un quart de nuit sous la voûte étoilée : tourner les yeux vers le ciel devient une évidence. Nos pensées sont évidement tournées vers les marins qui nous précèdent et veillent sur nous depuis les astres lumineux de la nuit. Puis, aller se coucher du mieux qu’on peut en entendant la mer frapper sur la coque. S’habiller s’avère tout aussi rocambolesque!
Vers minuit le 16/10, le vent variable s’accompagne de bancs de brume. Progressivement le vent diminue pour passer sous la barre des 6-7 nœuds, nous contraignant à s’appuyer sur le moteur (1500tr/min) pour retrouver une vitesse convenable de 5,5 nœuds. Malgré plusieurs tentatives de l’arrêter, il nous faudra compter sur lui jusqu’à 13h30, peu de temps après avoir croisé un objet flottant, un baril. La journée durant nous nous faisons littéralement doucher par de grosses averses.
[Cap au Sud #2] Stage haute mer de Saint Nazaire (Loire Atlantique, France) à La Corogne (Galice, Espagne) - traversée du Golfe de Gascogne 20
Deux virements de bord ponctuent la journée, avec un vent de 15-20 nœuds, forcissant ponctuellement 25-30, nous obligeant à sortir de notre torpeur de temps en temps pour réduire ou augmenter la surface de voilure de Milagro. En fin de journée, le vent est plus stable, 18-20 nœuds avec rafales à 25, nous faisant alors avancer à 7 nœuds. et nous passons sous la barre des 200 milles nautiques nous séparant du cap Finisterre.
La météo du bulletin Large de Météo France nous promet pour la nuit suivante et le lendemain (17/10) :
PAZENN : Ouest 4 à 5, virant Ouest à Nord-Ouest la nuit, temporairement 6 à l’ouest de la zone en fin de nuit, puis redevenant Ouest dans l’après-midi. Mer forte à très forte. Longue houle d’Ouest s’atténuant 3,5-4m. Pluie et averses, parfois orageuses, s’atténuant dans l’après-midi.
Peu avant l’aube, la longue houle arrive et nous avançons à 8 nœuds, avec 16-18 nœuds de vent. Progressivement le vent forcit pour atteindre 25-30 nœuds constants dans la matinée : on enroule le yankee et 1 ris supplémentaire est pris dans la GV. Vers 11h30, un gros grain vient à notre rencontre, les 40 nœuds sont dépassés et Damien et Lauriane sont à la manœuvre pour affaler la Grand Voile et attendre le retour au « calme » avec artimon 2 ris et la trinquette. Passée ce petit coup d’adrénaline, nous changeons la garde robe de Milagro : GV 2 ris, artimon 1 ris, 1/2 yankee et 2/3 de trinquette. La panoplie fonctionne : 8,5 nœuds. La journée s’enchaîne avec de rares moments passés à moins de 7 nœuds ! Nous entrons dans les eaux espagnoles et le risotto de crevettes et haricots verts fait du bien aux estomacs peu à peu rétablis.
[Cap au Sud #2] Stage haute mer de Saint Nazaire (Loire Atlantique, France) à La Corogne (Galice, Espagne) - traversée du Golfe de Gascogne 21
La nuit tombée, petit point météo pour la nouvelle zone de navigation du 17/10 à 18h au 18/10 à 18h:
FINISTERRE : Ouest 3 à 5, revenant Sud-Ouest 5 à 6 demain matin, fraîchissant localement 6 à 7 en fin d’après-midi au nord de la zone. Mer forte, localement très forte au nord au début, s’amplifiant forte à très forte en fin d’après-midi. Houle d’Ouest 3,5-4m, diminuant demain matin avant de s’amplifier 4-4,5m à la fin.
Le vendredi matin, force est de constater que la douche de la Corogne s’est bien éloignée suite aux virements de bord qui ponctuèrent la nuit! Vers 9h30, après avoir croisé deux bateaux de pêche, la côte galicienne se dévoile à l’horizon.
Le bateau fait des virements de bord à 120-130 degrés (sur de petits bateaux, c’est plutôt 90 degrés) et MILAGRO ne peut pas remonter à plus de 50-60 degrés du vent! La douche attendra, on profite du soleil revenu et d’une mer plus clémente pour enfin prendre l’air! Les virements de bord s’enchaînent… Doucement mais sûrement, nous atteignons le Cabo Prioriño Chico, porte d’entrée vers la baie de la Corogne. A 21h30, nous voilà amarrés au Real Club Nautico pour un week-end sur le plancher des vaches en attendant la bascule de vent. Après un dîner au restaurant pour fêter notre « dégolfage », c’est au tour d’une bonne douche bien méritée!
Au programme de ces deux jours d’escale, du repos et une visite rapide de la Corogne, la plus grosse ville de la province et lieu où se trouve la tour d’Hercule, le plus vieux phare au monde.