« C’est une étape historique pour la communauté autochtone » (Aire Libre, 23/04/2025 « Esto es un paso histórico para la comunidad indígena”)

« C’est une étape historique pour la communauté autochtone » (Aire Libre, 23/04/2025 « Esto es un paso histórico para la comunidad indígena”)

Le Gouvernement de la Province a procédé ce lundi à Tolhuin à la remise des cinq premiers actes de naissance intégrant l’identité autochtone à des membres de la communauté (autochtone) des peuples de Terre de Feu, délivrés par le Registre Civil. Après cet événement historique pour la communauté, AIRE LIBRE FM a interrogé la vice-présidente de la Communauté Selk’nam Rafaela Ishton, Antonela Guevara, au sujet de cette avancée.

Guevara a déclaré : « Nous avons les six premiers actes de naissance reconnaissant l’appartenance autochtone. Principalement, nier ou omettre l’identité d’une personne dès l’acte de naissance est un acte grave, qui était une pratique du colonialisme. Donc, aujourd’hui, il faut le souligner, ce n’est pas l’État national qui le reconnaît, mais l’État provincial : en reconnaissant nos actes de naissance avec l’appartenance autochtone, il vient garantir les droits collectifs, tout ce que cela implique pour la cosmovision de notre communauté, la vie sur le territoire, vivre sur un territoire communautaire et non en propriété privée, le respect des coutumes ancestrales ; c’est donc bien plus qu’un simple acte administratif. »

« Justement, en sortant de cette cérémonie, ils m’ont dit, non maman, pour nous, comme me l’a dit Valentín, il m’a dit : je veux que tu saches maman que pour nous c’est important et écouter tout ce que tu as dit autour de la table nous apprend que nous devons maintenir vivante la mémoire de notre peuple. Je crois donc qu’ils sont nés dans la communauté, ils ont vécu de nombreuses années le conflit de la communauté, ils savent ce que signifie la lutte pour défendre nos droits et pour essayer de bien faire les choses, ils ont donc un engagement et une conscience de ce qu’ils font. C’est aussi important », a exprimé la vice-présidente de la Communauté Selk’nam Rafaela Ishton.

« C’est un fait historique, non seulement dans la province, mais aussi dans le pays. C’est la première fois que cela arrive, comme l’a exprimé le Secrétaire à la Justice, Gonzalo Carrillo, et grâce au fait qu’hier on a pu visibiliser d’une certaine manière ce qui se passait, beaucoup de familles de notre peuple se sont jointes, plusieurs autres démarches ont été entamées hier même et plus de 15 personnes rassemblent leurs documents pour faire la demande, et aussi avec la nouvelle que le peuple Yagán m’a contactée hier pour que je leur explique comment faire, donc sûrement, je ne sais pas si ce sera cette semaine, mais la prochaine il y aura des nouvelles concernant l’autre communauté de la province de Terre de Feu, le peuple Yagán, qui dispose d’une personnalité juridique et pourra également effectuer cette démarche. Parce que l’un des critères est de disposer de la personnalité juridique », a-t-elle assuré.

L’héritage du canoë Kawésqar et la résistance depuis la mer (La Prensa Austral 13/04/2025, « El legado canoero de los Kawésqar y la resistencia desde el mar »)

L’héritage du canoë Kawésqar et la résistance depuis la mer (La Prensa Austral 13/04/2025, « El legado canoero de los Kawésqar y la resistencia desde el mar »)

[Les Kawésqar et les Yagan sont des groupes nomades. La navigation en canoë se faisait pour la subsistance et dans les fjords, canaux et îles de Patagonie]

Selon les registres de la Corporation nationale indigène (Conadi) au niveau national, 3 213 communautés et 1 843 associations indigènes ont été créées à ce jour [au Chili]. La loi Lafkenche a comblé une lacune dans l’accès des peuples autochtones côtiers aux ressources et à la protection de leurs usages traditionnels. De cette manière, différents peuples autochtones pourront accéder à ce nouveau statut, selon leurs coutumes ancestrales. Le peuple Mapuche, entre les huitième et onzième régions, les peuples Chango et Diaguita au nord. Quant au peuple Kawésqar, l’extension s’applique du golfe de Penas au détroit de Magellan.

Contrairement à d’autres peuples, les Kawésqar et les Yagan se caractérisent par le fait qu’ils vivent en canoë et sont des groupes nomades. La navigation se faisait en canoë, avec un feu allumé au centre, pour la subsistance et dans chacun des fjords, canaux et îles explorés par nos Taiwaselok hoyok (ancêtres). Ces anciennes coutumes sont devenues illégales et impraticables dans le monde actuel et ses lois modernes.

Le voyage pour les Kawésqar servait également de moyen d’enseignement par transmission orale, des adultes aux enfants, en leur faisant découvrir les noms des différents lieux, la flore et la faune, ainsi que les techniques de navigation, de chasse, de pêche et de cueillette. Le territoire qu’ils parcouraient comprenait deux grands secteurs, divisés d’est en ouest : jáutok et málte, qui étaient occupés selon les saisons de chasse, de pêche et de cueillette. Jáutok est le nom donné à la zone des canaux intérieurs, où les eaux sont plus calmes ; tandis que Malte était le nom donné à la côte extérieure faisant face au Pacifique et au détroit de Magellan aujourd’hui.

Cela dit, compte tenu du vaste territoire parcouru par nos ancêtres et celui que nous parcourons aujourd’hui, où nous pouvons légitimement revendiquer, protégés par la loi, les usages et la protection de la mer, ce serait une erreur de le considérer comme exclusif d’activités telles que la pêche artisanale. Le peuple Kawésqar avait un régime alimentaire basé principalement sur les fruits de mer, consommant de la viande de mammifères marins et terrestres, du poisson et des crustacés, complétés par des fruits sauvages, des plantes et des champignons.

La loi Lafkenche vise à harmoniser et à rendre compatibles les usages coutumiers du littoral avec les autres activités exercées dans les mêmes zones. Par rapport à la vision du monde des anciens, des activités telles que la voile, la plongée, la pêche ou, aujourd’hui, la cinématographie, le tourisme et la recherche, sont compatibles avec l’environnement maritime. L’objectif ultime est d’assurer la protection des écosystèmes, et tant que ces activités ne perturbent pas l’équilibre naturel des eaux, elles ne constitueront pas un obstacle.

Cette vision du territoire maritime est fréquemment déformée par des discours de désinformation qui cherchent à aliéner les peuples autochtones d’autres secteurs, afin de désinformer sur les demandes d’espaces marins côtiers des peuples autochtones (ECMPO), afin qu’elles soient rejetées par les autorités de l’État chilien. Le lobbying intense derrière les décisions prises a déjà été évoqué dans des chroniques précédentes, qui est loin de respecter les normes minimales de transparence et, au contraire, stigmatise et promeut les discours racistes et haineux contre les peuples autochtones du territoire.

Nous, les Kawésqar, ne réclamons pas l’exclusivité, ni ne voulons posséder quoi que ce soit, mais plutôt le droit d’exister sur notre territoire sans être étiquetés comme des obstacles au développement. La loi Lafkenche doit être considérée comme un pont, et non une barrière, entre la vie de nos ancêtres qui ont navigué sur les eaux et la vie d’un pays qui doit apprendre à coexister sans effacer leur mémoire. Face au lobbying et à la désinformation, tout ce que nous pouvons faire est de continuer à naviguer avec la vérité au premier plan, jusqu’à ce que notre droit devienne une réalité.

Groupes familiaux de nomades marins de la communauté de Kawésqar

Source: https://laprensaaustral.cl/2025/04/13/el-legado-canoero-de-los-kawesqar-y-la-resistencia-desde-el-mar/ Traduit de l’espagnol par l’association Karukinka

Portrait de Mirtha Salamanca, descendante selk’nam de Kiepja (« Femmes de notre histoire », pour le centenaire de la ville de Rio Grande)

Portrait de Mirtha Salamanca, descendante selk’nam de Kiepja (« Femmes de notre histoire », pour le centenaire de la ville de Rio Grande)

Mirtha Salamanca, originaire de la Terre de Feu argentine et descendante de Lola Kiepja, est née à Río Grande le 8 septembre 1959 et est très fière d’être « fueguina » et d’être née sur sa terre, son Oroski, qui en langue selknam signifie Río Grande.

Mirtha Esther Salamanca est née à Río Grande, dans une fratrie de cinq enfants, quatre filles et un garçon. Ils ont toujours vécu rue Ameghino. Elle se souvient avoir eu une enfance belle et heureuse ; des hivers avec beaucoup de neige et de froid : « adulte, on ressent le froid et le vent, mais pendant l’enfance, c’était merveilleux » et « les cours n’étaient pas suspendus à cause du vent ou de la neige, il fallait aller à l’école quoi qu’il arrive ».

Son père était menuisier et chaque année, il leur fabriquait de nouveaux traîneaux et bâtons. L’hiver, avec les voisins du quartier, ils faisaient des courses de traîneaux et restaient dehors jusqu’à tard ; il n’y avait pas de danger, il n’y avait pas de voitures dans la rue. Tout le quartier se retrouvait pour patiner jusqu’à ce que les parents les fassent rentrer pour le dîner. Le quartier a marqué son enfance.

La mémoire collective du génocide selk’nam transmise de génération en génération

Mirtha est descendante de Lola Kiepja, qui était sa bisaïeule du côté de sa mère, Elvira Oray. Mirtha se souvient d’une histoire très triste, celle des femmes de sa famille. Elle parle de ses femmes parce que les hommes avaient déjà été tués. Les femmes ont été emmenées de la réserve indigène du lac Khami. On les a transportées en charrette jusqu’à la Mission salésienne. À la Mission, elles ont toutes été séparées, sans contact possible, et il leur était interdit de parler leur langue.

Toute cette partie de l’histoire est empreinte de tristesse, selon les témoignages qu’elle a recueillis de ses aïeules. Elles ont subi des coups, des humiliations. Elle se souvient que sa mère lui racontait que, lorsqu’elle faisait pipi au lit, on la forçait à défiler nue avec le matelas devant les autres pour la couvrir de honte. Tout cela fait partie de la triste histoire de sa famille, de ses femmes, dont Lola Kiepja, sa bisaïeule.

Lola Kiepja venait à Río Grande pour faire ses courses puis retournait dans son habitat, avec ses guanacos et ses coutumes. C’est ainsi que Mirta a connu sa bisaïeule ; elle se souvient qu’elle l’attendait quand elle venait en ville, qu’elles prenaient le maté avec des tortas fritas. Mirta se demandait toujours pourquoi sa mère et sa bisaïeule Lola Kiepja parlaient bizarrement et se couvraient la bouche.

Plus tard, on lui expliqua qu’elles parlaient ainsi à cause de leur langue d’origine, le selknam, qu’elles avaient cessé de parler par peur, à cause de tout ce qu’elles avaient enduré : coups, sévices et terreur vécus en tant que femmes. Petite, elle voyait les choses différemment d’aujourd’hui, mais en découvrant ces témoignages, elle a commencé à comprendre. Sa mère raconte la même chose, la souffrance vécue par les femmes de sa famille.

Mirtha se souvient que sa mère lui a toujours dit la vérité et qu’elle-même a eu des actes de résistance : à la mission salésienne, vers 10 ou 12 ans, elle s’enfuyait pour échapper aux coups.

La réforme de 1994 et l’évolution des lois indigènes en Argentine

Mirtha a toujours su qu’elle était indigène, et sa mère la protégeait pour qu’on ne la traite pas d’« Indienne » à l’école. Avec la réforme de la Constitution nationale argentine en 1994, ces histoires, longtemps tues, ont commencé à être racontées. Les témoignages existaient, mais ils n’avaient jamais été révélés, car on ne savait pas à qui les dire, à qui les confier ; ce n’était pas par honte, mais par ignorance de l’interlocuteur et par la responsabilité, en tant que communauté, de continuer à faire connaître leur histoire.

C’est donc à partir de la réforme de 1994 que les voix jusque-là réduites au silence ont pu s’exprimer. Mirtha s’est alors intéressée à d’autres lois, aux lois indigènes, aux conventions, à la loi sur les terres et à l’importance de continuer à travailler. « Savoir qui nous sommes, d’où nous venons, pour pouvoir transmettre. Parce qu’il se peut qu’un jour tu découvres que tu es indigène et il faut alors lutter, pour la reconnaissance et contre l’adversité quotidienne, et pouvoir tout transmettre », raconte Mirtha.

Mirtha a parcouru tout le pays, elle appartient à l’ETNOPO (Rencontre nationale des organisations territoriales des peuples autochtones) qui regroupe les Selknam, Mapuche et Tehuelche. Elle a travaillé sur la loi 25.517 en 2011 concernant la restitution des restes humains conservés dans les musées. Elle a travaillé avec cette loi dans la ville de Malargüe avec des archéologues et des anthropologues, pour commencer à retirer les corps des expositions dans les musées et les rendre à leur peuple, aux autochtones, les rendre à leurs frères d’où ils avaient été pris.

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Mirtha Salamanca à Punta Arenas (2018)

Un engagement pour son peuple qui rayonne au-delà de l’Argentine

Mirtha donne chaque année des conférences à l’université de Punta Arenas (Chili) et à l’université de Porvenir (Chili). Lors d’un voyage à Punta Arenas, au musée salésien Maggiorino Borgatello, où elle cherchait des photos et des documents sur sa famille, on ne lui a rien donné car elle n’avait pas d’argent. Les photos étaient vendues comme cartes postales, même si sa mère, sa grand-mère y figuraient… Elle a aussi été invitée à la Nuit Selknam où elle a pu témoigner. Lors de ces voyages à Punta Arenas, Mirtha a rencontré Lauriane Lemasson, chercheuse à l’université de la Sorbonne. Grâce à elle, elle a voyagé en France en 2019 dans le cadre du Festival Haizebegi et participé aux activités suivantes :

  • Interview pour le journal basque « Sud Ouest »,
  • Rencontre et conférence avec Pascal Blanchard (historien, ACHAC-CNRS) sur les zoos humains et la naissance du racisme, à l’Espace Culturel Louis Delgrès à Nantes
  • Collecte et préparation de joncs pour des ateliers de vannerie,
  • Visite du site mégalithique de Saint-Just et de la vallée du Don (Bretagne),
  • Consultation des archives françaises d’Anne Chapman à la Bibliothèque universitaire Brou-Dampierre de Nanterre,
  • Rencontre avec Jean-Luc Nahel, président de la Conférence des présidents d’universités (CPU) de France et responsable des relations internationales,
  • Visite du Panthéon et du bâtiment historique de la Sorbonne,
  • Conférences au Musée Basque de Bayonne et cérémonie de restitution des enregistrements de Gusinde, Furlong et Koppers de l’archive phonogrammique de Berlin par Lars-Kristian Koch, ethnomusicologue et directeur du Musée ethnographique de Berlin,
  • Rencontre avec les élèves des classes internationales du Collège Alexandre Dumas de Bayonne,
  • Exposition d’artisanat Selknam, atelier de vannerie et exposition d’artisanat pour la Journée des Sciences à Hendaye,
  • Présentation de la cérémonie du Hain à la salle Abbadia de Hendaye,
  • Conférence et débat avec des chercheurs et artistes sur ce que l’artiste et/ou le chercheur emporte ou restitue des cultures yagan et selk’nam, en présence de Federico Vladimir Pezdirc, Pablo Esbert Lilienfeld, Pantxika Telleria et Joaquín Cofreces,
  • Conférence à l’université de Donostia (Saint-Sébastien) avec les étudiants de quatrième année,
  • Conférence avec Lauriane Lemasson et débat ouvert sur le rôle du chercheur et la toponymie actuelle du sud de Hatitelen (détroit de Magellan en selknam),
  • Conférence et débat sur les lois étatiques et la réalité des peuples originaires au Chili et en Argentine avec José German Gonzalez Calderon et Víctor Vargas Filgueira,
  • Débat sur la diversité culturelle, l’environnement et les luttes pour la protection des relations des peuples autochtones avec leur environnement (Bayonne et Paris)
  • Visite impromptue du Musée de l’Homme pour obtenir une réponse de l’institution de référence concernant les restes humains yagan et selk’nam conservés au Musée,
  • Séminaire universitaire de master en ethnomusicologie au Centre Clignancourt (Université de la Sorbonne) invité par le professeur François Picard de l’Institut de Recherches en Musicologie (IReMus) du CNRS, sur le thème : Archives et patrimoines « de l’humanité » (mise en perspective des voix familiales, nécessité de poursuivre le dialogue avec les peuples)
  • Rencontre avec les responsables des collections d’objets et de photographies du Musée du quai Branly à Paris avec Ana Paz Núñez, Christine Barthe, Dominique Legoupil. Consultation des archives photographiques.
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Mirtha Salamanca lors de la visite des collections « Terre de Feu » du Musée du Quai Branly (Paris, octobre 2019)

Mirtha a été sollicitée par Lauriane Lemasson, dans le cadre d’une carte blanche reçue de l’ethnologue Denis Laborde, directeur de recherche au CNRS et qui étudie les peuples autochtones.

La chercheuse a été surprise au tout début de ses recherches en 2013 car elle pensait qu’il n’y avait plus de Selknam. Lors du festival en France, Mirtha a parlé de ce qu’avaient vécu ses ancêtres et a découvert le fonds Anne Chapman, où elle a entendu les chants de sa grand-mère et vu les archives conservées. Ces chants chamaniques enregistrés par Chapman étaient des chants interdits, qui ne doivent pas être diffusés ni reproduits.

Au musée de Berlin, il y a aussi des corps selknam qui ont été emmenés pour être étudiés et comprendre leur mode de vie. Le directeur du musée de Berlin a déclaré que la restitution des corps est une décision politique. À Ushuaia, ils les ont emmenés à Necochea où ils sont conservés. Là aussi, c’est une décision politique. Ils ne sont pas reconnus, mais ce sont des corps selknam prélevés autour de la mission salésienne.

En 2016, elle a remporté les élections du CPI (Conseil participatif indigène) en tant que représentante du peuple Selknam au niveau national.

Le groupe de femmes descendantes de la lignée de Kiepja : Khol Hol Naa

Mirtha fait partie de l’organisation « Khol Hol Naa » (que reviennent les femmes), une organisation de sœurs, nièces, tantes, toutes issues de la lignée de Lola Kiepja, défendant tout ce qui touche à la mémoire collective des femmes selk’nam.

Le combat de Mirtha est de revendiquer l’histoire de son peuple, car on avait fini par croire que le peuple Selknam avait disparu, qu’ils avaient tous été exterminés. Lola Kiepja fut la dernière chamane, la dernière Sho’on ; mais la lignée ne s’est pas arrêtée là. Elle n’a de cesse de lutter pour le patrimoine de son peuple et de sa famille, pour la restitution des matériaux dans les musées et la mise en valeur de la culture autochtone de la Terre de Feu et de Río Grande.

Elle souhaite que ses filles continuent à maintenir vivante la mémoire de l’identité de leur peuple.

Elle ne changerait rien à sa vie, elle se souvient de son enfance avec beaucoup de bonheur et de fierté, fière de ses racines et de son héritage de sang.

Elle revendique la lutte et l’union des femmes, « elle leur demande de ne jamais abandonner, malgré la difficulté de la vie de femme, de toujours aller de l’avant et qu’ensemble, elles y arriveront toujours. Elle demande aux nouvelles générations de respecter et de ne pas oublier leurs anciens ».

« J’aime Río Grande, mon Oroski, la pluie, le vent, le froid, la neige et la chaleur de ses habitants et leur solidarité ».

Jusqu’à la réalisation de cette interview, aucun recensement des autochtones n’a été effectué, mais on estime qu’il y a environ 600 personnes entre Ushuaia, Río Grande et Tolhuin.

Source (en espagnol, traduit par l’association Karukinka) : https://100rgmujeres.com.ar/mujeres/mirtha-esther-salamanca

Alors qu’en Argentine les droits des peuples autochtones se perdent, au Chili, la co-gouvernance mapuche est accordée dans un parc national (18/12/2024 par Kay Pacha / Equipe Pueblos Originarios du SERPAJ, « Mientras en Argentina se pierden derechos indígenas, en Chile se otorga co-gobernanza Mapuche en un parque nacional »)

Il y a quelques semaines, une reconnaissance historique a eu lieu au Chili, comme la co-gouvernance entre les communautés autochtones, en l’occurrence les Mapuches, et les agences d’État pour gérer conjointement un secteur du parc national Villarrica.

Source : https://argentina.indymedia.org/2024/12/18/mientras-en-argentina-se-pierden-derechos-indigenas-en-chile-se-otorga-co-gobernanza-mapuche-en-un-parque-nacional/ traduit de l’espagnol par l’association Karukinka

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Alors qu'en Argentine les droits des peuples autochtones se perdent, au Chili, la co-gouvernance mapuche est accordée dans un parc national (18/12/2024 par Kay Pacha / Equipe Pueblos Originarios du SERPAJ, "Mientras en Argentina se pierden derechos indígenas, en Chile se otorga co-gobernanza Mapuche en un parque nacional") 9

Télécharger l’archive audio (en espagnol)

En effet, un accord a été signé entre ce parc et l’Association des Communautés Mapuche Winkulmapu de Kurarrewe, la CONAF, qui est la Société Nationale des Forêts, et le Ministère des Biens Nationaux par lequel un Conseil conjoint de Gouvernance et de Gestion a été créé avec les communautés autochtones du Pusco Lanín. secteur dudit Parc National.

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Alors qu'en Argentine les droits des peuples autochtones se perdent, au Chili, la co-gouvernance mapuche est accordée dans un parc national (18/12/2024 par Kay Pacha / Equipe Pueblos Originarios du SERPAJ, "Mientras en Argentina se pierden derechos indígenas, en Chile se otorga co-gobernanza Mapuche en un parque nacional") 10

Ceci est similaire au système de cogestion qui existe entre la Confédération mapuche de Neuquén et les parcs nationaux du parc national Lanín.

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Alors qu'en Argentine les droits des peuples autochtones se perdent, au Chili, la co-gouvernance mapuche est accordée dans un parc national (18/12/2024 par Kay Pacha / Equipe Pueblos Originarios du SERPAJ, "Mientras en Argentina se pierden derechos indígenas, en Chile se otorga co-gobernanza Mapuche en un parque nacional") 11

De cette manière, les communautés Mapuche participeront efficacement à la prise de décision concernant la gestion de ce secteur du parc.

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Alors qu'en Argentine les droits des peuples autochtones se perdent, au Chili, la co-gouvernance mapuche est accordée dans un parc national (18/12/2024 par Kay Pacha / Equipe Pueblos Originarios du SERPAJ, "Mientras en Argentina se pierden derechos indígenas, en Chile se otorga co-gobernanza Mapuche en un parque nacional") 12

Il convient de noter que cet accord, comme toujours, est le résultat d’un processus qui, dans ce cas, a commencé en 2017, lorsque les communautés mapuches ont décidé d’entrer dans le parc pour revendiquer leurs droits territoriaux, car auparavant la restriction d’accès affectait les pratiques traditionnelles et les usages du territoire, comme la récolte des pignons de pin.

Le parc national Villarrica a été créé en 1940 et est actuellement l’un des plus emblématiques en raison de sa biodiversité, de ses paysages volcaniques et de son importance dans la culture mapuche.

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Alors qu'en Argentine les droits des peuples autochtones se perdent, au Chili, la co-gouvernance mapuche est accordée dans un parc national (18/12/2024 par Kay Pacha / Equipe Pueblos Originarios du SERPAJ, "Mientras en Argentina se pierden derechos indígenas, en Chile se otorga co-gobernanza Mapuche en un parque nacional") 13

Pour mieux expliquer tout ce processus, nous allons écouter le témoignage du frère Simón Crisóstomo Loncopan, Inal Lonko du Lof Txankura et président de l’Association Mapuche Winkulmapu de Kurarewe, du Chili,

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Alors qu'en Argentine les droits des peuples autochtones se perdent, au Chili, la co-gouvernance mapuche est accordée dans un parc national (18/12/2024 par Kay Pacha / Equipe Pueblos Originarios du SERPAJ, "Mientras en Argentina se pierden derechos indígenas, en Chile se otorga co-gobernanza Mapuche en un parque nacional") 14

Photographies de Nicolas Amar

Une autre attaque sournoise contre les peuples autochtones, la loi 26160 a été abrogée (14/12/2024, par Kay Pacha / Equipe Pueblos Originarios du SERPAJ « Otro artero ataque a los Pueblos Indígenas, se derogó la ley 26160 »)

Comme cela menaçait, a finalement été abrogée – par le décret 1083 – cette loi adoptée fin 2006 et qui avait été prolongée à plusieurs reprises. Bien qu’elle ait été considérée comme « d’urgence », sa prolongation a été de plus de 15 ans.

Source : https://argentina.indymedia.org/2024/12/14/otro-artero-ataque-a-los-pueblos-indigenas-se-derogo-la-ley-26160/ Traduit de l’espagnol par l’association Karukinka

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Une autre attaque sournoise contre les peuples autochtones, la loi 26160 a été abrogée (14/12/2024, par Kay Pacha / Equipe Pueblos Originarios du SERPAJ "Otro artero ataque a los Pueblos Indígenas, se derogó la ley 26160") 21

Télécharger le témoignage audio (en espagnol)

Et maintenant, avant même d’assumer ce gouvernement, nous nous souvenons des déclarations de la vice-présidente Villarruel dans lesquelles elle disait que cette loi ne devrait plus exister.

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Une autre attaque sournoise contre les peuples autochtones, la loi 26160 a été abrogée (14/12/2024, par Kay Pacha / Equipe Pueblos Originarios du SERPAJ "Otro artero ataque a los Pueblos Indígenas, se derogó la ley 26160") 22

Donc entre cela et les rumeurs que nous entendions, cette mesure n’a pas retenu notre attention, mais cela ne veut pas dire qu’elle ne nous indigne pas et ne corrobore pas la haine et le racisme en vigueur contre les communautés par ceux qui dirigent les destinées de notre pays. Il s’agit, comme le disent de nombreux frères, d’une campagne de génocide et d’extermination des peuples indigènes.

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Une autre attaque sournoise contre les peuples autochtones, la loi 26160 a été abrogée (14/12/2024, par Kay Pacha / Equipe Pueblos Originarios du SERPAJ "Otro artero ataque a los Pueblos Indígenas, se derogó la ley 26160") 23

Et bien sûr, grâce à cette mesure, les juges ou les procureurs, en complicité avec le pouvoir en place, avec des propriétaires fonciers ayant obtenu des titres au moins arbitrairement ou avec de puissantes sociétés extractives, peuvent avancer sur les territoires indigènes.

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Une autre attaque sournoise contre les peuples autochtones, la loi 26160 a été abrogée (14/12/2024, par Kay Pacha / Equipe Pueblos Originarios du SERPAJ "Otro artero ataque a los Pueblos Indígenas, se derogó la ley 26160") 24

Mais bon, cela nous oblige à nous rapprocher, à mieux nous organiser, à nous articuler avec différentes forces pour faire face à la dure réalité qui s’annonce. C’est pourquoi, à cette occasion, il nous a semblé très positif de diffuser les paroles de Jorge Nahuel, référence historique de la Confédération Mapuche de Neuquén, dans une interview avec lui par le Frère Oscar Moreno, que nous remercions de nous avoir fourni ce matériel très intéressant.

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Une autre attaque sournoise contre les peuples autochtones, la loi 26160 a été abrogée (14/12/2024, par Kay Pacha / Equipe Pueblos Originarios du SERPAJ "Otro artero ataque a los Pueblos Indígenas, se derogó la ley 26160") 25
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Une autre attaque sournoise contre les peuples autochtones, la loi 26160 a été abrogée (14/12/2024, par Kay Pacha / Equipe Pueblos Originarios du SERPAJ "Otro artero ataque a los Pueblos Indígenas, se derogó la ley 26160") 26