Cristina Zarraga est une écrivaine et chercheuse chilienne, née à Concepción, reconnue comme une nouvelle gardienne de la langue yagan, langue autochtone du sud de la Patagonie.
Petite-fille de Cristina Calderón (connue comme la dernière locutrice native du yagán), elle s’est engagée dans la préservation et la transmission de ce patrimoine linguistique et culturel.
[Portrait] Cristina Zarraga, la "ikamanakipa" (femme qui écrit) 2
Avec le linguiste Oliver Vogel, elle a publié en 2010 un dictionnaire yagán utilisé aujourd’hui dans certaines écoles pour enseigner la langue aux nouvelles générations. Elle est également l’auteure de plusieurs livres sur sa grand-mère et sur les légendes et traditions yagánes, contribuant ainsi à la sauvegarde de la mémoire et de l’identité de ce peuple autochtone réparti entre le Chili et l’Argentine. Cristina Zárraga se définit comme ikamanakipa (femme qui écrit) et joue un rôle central dans la valorisation et la revitalisation de la culture yagán, notamment à travers l’adaptation et la traduction de récits oraux transmis par sa famille.
Elle anime des ateliers de langue yagan au sein de la communauté, participe à la transcription et à la documentation de récits oraux, et collabore avec des linguistes pour créer des ressources pédagogiques et de revitalisation linguistique essentielle de cette langue en péril.
Voici quelques écrits majeurs de Cristina ayant joué un rôle central dans la préservation et la valorisation de la langue et de la culture yagán :
Yágankuta – Pequeño Diccionario Yagán (2010) Co-écrit avec le linguiste Oliver Vogel, ce dictionnaire illustré, accompagné d’un CD audio, est l’un des premiers outils pédagogiques modernes pour l’apprentissage du yagán. Il est utilisé dans certaines écoles pour enseigner la langue aux jeunes générations et comprend des explications sur la prononciation, des activités de lecture, ainsi que des légendes racontées en yagán et en espagnol par Cristina Calderón. (lien vers les éditions PIX)
Cristina Calderón. Memorias de mi abuela Yagán (2017) Biographie de sa grand-mère, Cristina Calderón, dernière locutrice native du yagán, ce livre retrace l’histoire familiale et la transmission des savoirs et traditions. Il contribue à la mémoire collective et à la reconnaissance de l’importance de la culture yagán.
Hai kur Mamashu shis (Je veux vous raconter une histoire, 2005) Recueil de contes, récits et histoires de vie recueillis auprès de sa grand-mère, destiné à préserver l’oralité et la richesse narrative du yagán.
Voyage au bout du monde, en Patagonie, depuis la Rochelle !
Si vous prévoyez de passer à la Rochelle cet été, ne manquez pas ce voyage au bout du monde ! Créée par Sébastien Laurier et en partenariat avec l’association du phare du bout du monde et la ville de la Rochelle, cette fiction sonore et immersive vous transporte pendant une heure à l’extrême sud de la Patagonie, au départ du bureau du port de la pointe des Minimes.
Un projet avec plusieurs de nos membres : Mirtha Salamanca (selk’nam), Marie-Pierre Lemasson et Lauriane Lemasson
Plusieurs membres de l’association Karukinka ont participé à ce projet, dont Mirtha Salamanca (femme selk’nam membre du conseil participatif indigène d’Argentine) et confiant sa voix française à Marie-Pierre Lemasson, trésorière de l’association et que Mirtha connaît depuis 2019, lors de sa première venue en France, dans le cadre du projet Haizebegi. Et oui, le personnage principal, Lauriane, n’est pas sans faire écho à la fondatrice de Karukinka…
Parce qu’il est selon nous l’un des meilleurs documentaire dédié à la région du cap Horn et ses habitants et pour bien commencer l’année, nous vous recommandons de visionner “Tanana, estar listo para zarpar” (être prêt à partir naviguer) avec Martin Gonzalez Calderon et réalisé par Alberto Serrano, directeur du Musée Yagan Usi – Martin Gonzalez Calderon de Puerto Williams, île Navarino, région de Magallanes et Cabo de Hornos, Chili. Une véritable expédition sensible dans ces territoires majestueux et à ne pas manquer pour découvrir ces visages qui font les lieux.
Ce film a été principalement tourné dans une des baies du nord de l’île Navarino : la baie Mejillones. Il est dédié à la construction d’un petit voilier, le Pepe II, selon la tradition yagan. Toute la famille de Martin apparaît au fil des séquences, que ce soit pour le choix de l’arbre à utiliser pour la construction mais aussi pour fabriquer ce navire puis le mettre à l’eau. S’ensuit la navigation ancestrale à la voile et à la rame dans les canaux de Patagonie, menée par Martin Gonzalez Calderon et son gendre, tout cela aussi grâce au soutien de pêcheurs locaux, tant la législation complique la navigation traditionnelle à l’approche, entre autres, des glaciers de la cordillère Darwin et du faux cap Horn.
Pour la petite anecdote, Martin est le grand frère d’un des membres honneur de notre association : José German Gonzalez Calderon, venu nous rendre visite en France en octobre 2019. Sa présentation de la version française de ce documentaire et de la navigation telle qu’il l’a vécue dès son plus jeune âge avec sa famille dans les canaux de Patagonie a été un des moments forts du festival Haizebegi. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à vous rendre sur la page de ce projet, sur le site de l’association : Haizebegi 2019.