« L’assemblée a approuvé dans une troisième procédure un projet issus de députées et députés qui permet d’incorporer ce peuple dans la liste des ethnies reconnues par l’Etat.
Pour pouvoir passer à l’Exécutif pour sa promulgation en tant que loi, il restait un projet (bulletin 12862) qui incorpore le peuple Selk’nam aux ethnies indigènes reconnues par l’Etat.
Ceci a été rendu possible grâce à l’approbation par l’assemblée de la Chambre des modifications de la proposition demandées par le Sénat. Les amendements en question étaient surtout de caractère formel plutôt que de contenu.
Lors de la première procédure, la Chambre avait opté pour un texte qui spécifiait l’inclusion de ce peuple dans la norme de la loi 19.253, au sujet de la Protection, de la Promotion et du Développement des Indigènes. Le Sénat a préféré se référer à cette norme et reformuler sa rédaction en incluant dedans les Selk’nam.
Sur ce plan, la disposition est devenue ainsi :
« L’Etat reconnaît comme principaux peuples ou ethnies indigènes du Chili les Mapuches, Aimara, Rapa Nui ou Pascuense; Atacameño, Quechua, Colla, Diaguita, Chango du nord du pays, Kawashkar ou Alacalufe, Yámana ou Yagán des canaux australs, et les Selk’nam. L’Etat valorise leur existence comme part essentielle des racines de la Nation chilienne, tout comme son intégrité et son développement, en accord avec leurs coutumes et valeurs. »
L’initiative est née d’une motion présentée en août 2019. L’ont apportée Claudia Mix (Comunes), Emilia Nuyado (PS), Camila Rojas (Comunes), Andrés Longton (RN), Jorge Rathgeb (RN) et Cristóbal Urruticoechea (PREP). S’y ajoutèrent également les ex-députés Jaime Bellolio, Gabriel Boric, Amaro Labra et Gabriel Silber.
Justice pour les Selk’nam
Durant le débat, la motion originale a été présentée par trois de ses auteurs : Claudia Mix, Cristóbal Urruticoechea et Emilia Nuyado. De plus, sont intervenus les indépendants Hernan Palma et Carlos Bianchi.
De manière unanime, les députés ont donné leur soutien à la proposition. Ils firent remarquer l’importance de faire un geste de justice et de restitution des droits aux survivants d’une ethnie qui s’est retrouvée au bord de l’extermination.
Dans ce cadre, plusieurs ont dirigé leurs propos et leurs regards vers les tribunes pour valoriser le travail des dirigeants des communautés Selk’nam qui ont lutté durant des années pour concrétiser cette reconnaissance légale.
Il a aussi été mis en lumière la particularité de ce peuple, avec un mode de vie unique à l’extrême sud de notre pays. Dans le même temps, a été déplorée la complicité de l’Etat chilien, entre la deuxième moitié du XIXe siècle et les débuts du XXe siècle, lors de la chasse acharnée des indigènes de ce groupe ethnique. Parmi les raisons de ce génocide il y a celle de l’appropriation de terres pour l’élevage ovin.
De plus, est intervenue la ministre du Développement Social, Javiera Toro, qui a souligné qu’aujourd’hui se répare une dette historique avec ce peuple. Elle a aussi valorisé le fait que soit inclue dans la norme le concept de peuple et non seulement d’ethnie.
Les Sables-d’Olonne devient le haut lieu des Cap-Horniers
La Ville des Sables d’Olonne, capitale mondiale de la course au large en solitaire, accueille désormais le siège de l’Association internationale des Cape Horners (International Ass. of Cape Horners – IACH).
À quelques jours du départ de la mythique Golden Globe Race, la Ville a inauguré le mercredi 31 août le «Cap Horn Hall of Fame» qui distinguera les marins les plus prestigieux ayant franchi le mythique Cap Horn. De quoi renforcer encore un peu plus les liens qui unissent les Sables d’Olonne aux aventuriers du grand large.
Une bourrasque au Cap Horn (ci-dessous)
Le passage du Cap Horn est souvent une délivrance
Des pics rocheux qui se jettent à la mer, une terre inhospitalière… et pourtant, un sentiment de délivrance. Franchir le Cap Horn, terre la plus australe de l’Amérique du sud et point de passage entre l’océan Pacifique et l’Atlantique, est une aventure en soi, un accomplissement pour tant de marins, alors que les conditions peuvent y être particulièrement éprouvantes.
« En plus d’être redouté par les marins les plus téméraires en raison des conditions extrêmement difficiles qui le caractérisent (les vagues des deux océans s’entrechoquent dans cet entonnoir et le froid y est glacial), le passage du « Cap des tempêtes », coincé, à l’extrémité de la Terre de Feu, entre la Cordillère des Andes et le Pôle Sud, est aussi symbolique. Encore peu de marins peuvent en effet se targuer d’avoir franchi ce lieu légendaire qui a acquis la réputation d’être le « cimetière marin ». Signe de la performance, les navigateurs qui franchissent cette pointe se voient glorifier du titre de « cap-horniste ». « Un titre de noblesse », précisait sur les ondes de la RTBF Philippe De Radiguès, qui fait parti de ces rares marins détenteurs du titre. Selon les conditions météo, le passage du Cap peut offrir aux plus chanceux un spectacle grandiose ; sa terre rouge vive éclairée par le soleil, bordée de glaciers, est semblable à un « paysage lunaire » (Sources: DHN Dernière Heure / Belgique)
Une association fondée en 1937
Pour rendre hommage à ces femmes et à ces hommes qui ont fait preuve de tant de bravoure et de courage, l’Association internationale des Cape Horners, fondée en 1937, vient de dévoiler le Tableau d’honneur qui trône désormais aux Sables d’Olonne, dans la Ville du Vendée Globe.
28 Cap-Horniers intègrent le Tableau d’honneur
Une cérémonie historique et émouvante s’est déroulée en présence de trois Cap-Horniers qui ont marqué l’Histoire : – Sir Robin Knox-Johnston, premier homme à avoir accompli un tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et en course ; – Jean-Luc Van Den Heede, a doublé 12 fois le Cap Horn et effectué 6 tours du monde en solitaire. Finisher de deux Vendée Globe et grand vainqueur de la GGR 2018 ; – et Chay Blyth concurrent du Golden Globe Challenge en 1968.
Chaque marin intronisé a été sélectionné dans une liste de candidature établie par un comité indépendant et l’ensemble des membres de l’IACH s’est prononcé par la suite afin d’établir ce premier classement honorifique.
Tous les ans, la Ville des Sables-d’Olonne et l’IACH organiseront une cérémonie pour intégrer de nouveaux noms et faire vivre la communauté des grands marins indéfectiblement liés au Cap Horn. Pour ce lancement, les noms de 28 Cap Horniers ont été gravés dans le bois du Tableau d’Honneur qui trônera désormais dans un espace dédié à » l’International Association of Cape Horners » au coeur de Port Olona.
Ci-dessous: Chay Blyth, Jean-Luc Van den Heede, Yannick Moreau, Sir Robin Knox-Johnston, Don McIntyre, et Ashley Manton
Ils ont dit: Ashley Manton, Président de l’International Association of Cape Horners (IACH): « Je me réjouis que ce nouvel événement annuel soit généreusement organisé par Les Sables d’Olonne ». Le Cape Horn Hall of Fame a vocation à encourager les générations futures à suivre les exploits de leurs aînés et à établir de nouveaux records dans les courses autour du monde les plus prestigieuses, à l’instar du Vendée Globe et de la Golden Globe Race ».
Yannick Moreau, maire des Sables-d’Olonne: « Il est naturel pour notre cité maritime, qui a vu tant de marins traverser les océans et franchir le Cap Horn, d’accueillir l’International Association of Cape Horners. Quel meilleur endroit, quel meilleur moment, quels meilleurs ambassadeurs pour inaugurer ce Hall of Fame des Cap-Horniers. A quelques heures du départ de la Golden Globe Race, en présence de la légende Sir Robin Knox-Johnston, une page de l’Histoire maritime s’écrit aux Sables d’Olonne».
Les 28 récipiendaires annoncés en août 2022 Willem Schouten (1567-1625), Pays-Bas Jacob Le Maire (1585-1616), Belgique Vice Admiral Robert Fitzroy (1805-1865), Angleterre Capt. Vern Verner Björkfelt (1900-1982), Finlande Capt. Thomas Carter (T.C) Feraron (1813 – 1869) Capt. Adolph Hauth, Allemagne (1899 – 1975) Capt. Louis Allaire (1880-1949), France Alan Villiers (1903-1982), Australie Vito Dumas (1900-1965), Argentine Marcel Bardeaux (1950-1958), France Sir Francis Chichester (1901-1972), Angleterre Sir Alec Rose (1908-1991), Angleterre Sir Robin Knox-Johnston (1939-), Angleterre Bernard Moitessier (1925-1994), France Sir Chay Blyth (1940-), Écossais Ramon Carlin (1923-2016), Mexique Éric Tabarly (1931-1998), France Cornelis van Rietschoten (1926-2013), Pays-Bas Dame Naomi James (1949-), Nouvelle-Zélande Kay Cottee (1954-), Australie Jon Sanders (1939-), Australie Philippe Jeantot (1952-), France Titouan Lamazou (1955-), France Sir Peter Blake (1948-2001), Nouvelle-Zélande Dilip Donde (1967-), Inde Stan Honey (1955-), Amérique Dee Caffari (1973-), Angleterre Jean-Luc Van Den Heede (1945-), France
Il s’agit d’un Tableau d’Honneur Vous pouvez aussi visualiser tous ceux qui sont enregistrés depuis 1969: https://www.capehorners.club/main/roundingsregister.php
BIO n°1: Captain Adolf Hauth Le Priwall (1917 – 1945)
Capitaine Adolf Hauth (1899 – 1975) Le contournement le plus rapide d’Est en Ouest du Cap Horn par un voilier commercial a été enregistré en 1938 par le Flying P-Liner allemand « Priwall » (1917 – 1945) qui comportait 33 voiles et naviguait avec un équipage de 27 hommes. De 1917 à 1941 il est allemand et basé à Hambourg, et de 1941 à 45 il devient chilien, comme prise de guerre, le Chili ayant soutenu les Alliés. En 1941 son nom change pour « Lautaro » et sa base est Valparaiso.
Le Priwall fut transformé en navire-école en 1926, notamment sous le commandement (entre 1937 et 39) du capitaine Adolf Hauth. Celui-ci a effectué le passage du Cap Horn à 14 reprises dont 4 fois en tant que capitaine du « Priwall ».
Lors de l’un de ces passages sur le « Priwall » en 1938, le tour d’Est en Ouest du Cap Horn (50ème parallèle de l’Atlantique vers le 50ème du Pacifique) a été effectué par Adolph Hauth dans le temps record de 5 jours et 14 heures. Sa coque de plaques d’acier rivetées lui permettait de naviguer dans l’Atlantique sud dont le Cap Horn.
Le bateau faisait du commerce de salpêtre (nitrate de potassium) vers le Chili, et de blé vers l’Australie. Le 28 février 1945, le salpêtre emballé dans des sacs prend feu (le salpêtre servait notamment pour la poudre de canon); de nombreux marins meurent à cause des fumées inhalées ou de brûlures. Un vapeur remorque le navire mais celui-ci coule en route, le 8 mars 1945, faisant encore des morts dont le capitaine du navire, Enrique Garcia Gonzalez. Le naufrage est considéré comme une catastrophe nationale au Chili.
Publié le 22 avril 2023 à 5h00·Mis à jour le 23 avril 2023 à 20h50
Valdivia (Chili) (AFP) – Dans une forêt du sud du Chili, un cyprès de Patagonie géant, en passe d’être certifié comme le plus vieil arbre de la planète, renfermerait des informations précieuses pour la science en matière d’adaptation au changement climatique.
Ce Fitzroya cupressoides de 28 mètres de haut et quatre de diamètre, baptisé « Grand Abuelo » (arrière-grand-père), serait âgé de quelque 5.000 ans. Il serait ainsi plus vieux que le doyen actuellement reconnu, le « Mathusalem », un pin Bristlecone de 4.850 ans, préservé dans un endroit tenu secret aux Etats-Unis.
« C’est un survivant. Aucun autre arbre n’a eu l’occasion de vivre aussi longtemps », assure face au spécimen Antonio Lara, chercheur à l’Université australe du Chili et au Centre chilien des sciences du climat et de la résilience, qui fait partie de l’équipe chargée d’étudier l’âge de l’arbre.
Au bord du ravin où il se trouve, dans la région de Los Rios, à 800 km au sud de Santiago, il a échappé aux incendies et à la surexploitation de cette espèce endémique du sud du continent américain, dont le bois, extrêmement résistant, a servi pendant des siècles à la construction de maisons et de bateaux.
– Histoire de famille –
Avant même son entrée au Guinness des records, les touristes marchent pendant une heure dans une forêt de mélèzes plus jeunes (300 à 400 ans) pour réaliser un selfie au côté de l’arbre au tronc épais et sinueux recouvert de mousses et de lichens.
Sa notoriété grandissante a poussé l’Office national des forêts à augmenter le nombre de gardes forestiers et limiter les visites, seulement sur inscription préalable.
Le « Gran Abuelo » a été découvert en 1972 par un garde forestier, Anibal Henriquez, qui « ne voulait pas que les gens et les touristes sachent (où il se trouve), parce qu’il savait qu’il était très précieux », explique sa fille Nancy Henriquez, elle-même garde forestière.
Le petit-fils d’Anibal, Jonathan Barichivich, a grandi en jouant parmi ces cyprès de Patagonie et est aujourd’hui l’un des scientifiques qui étudient l’espèce au sein du Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, à Paris.
En 2020, dans le cadre de ses recherches sur le changement climatique, il a extrait, avec Antonio Lara, un échantillon de l’arbre à l’aide de la plus longue foreuse manuelle existante. Mais ils n’ont pu atteindre son centre.
Cet échantillon a été formellement estimé à 2.400 ans et, grâce à un modèle prédictif, « 80% des trajectoires possibles indiquent que l’arbre aurait 5.000 ans », explique M. Barichivich, qui espère publier ses travaux prochainement.
L’étude a suscité l’enthousiasme du monde scientifique, car la dendrochronologie –l’étude de l’âge des arbres à partir des cernes de leur tronc– a ses limites lorsqu’il s’agit de mesurer des spécimens plus anciens, car beaucoup ont des noyaux pourris.
– « Symboles de résilience » –
« Ce n’est pas seulement son âge, il y a beaucoup d’autres raisons qui donnent à cet arbre de la valeur et du sens et qui justifient la nécessité de le protéger », explique M. Lara.
Témoin des 5.000 dernières années, il est considéré comme une formidable « capsule temporelle » qui stocke des informations sur le passé et sur la manière dont ces arbres ont réussi à s’adapter aux changements climatiques et à leur environnement.
Rares sont les arbres si anciens. La plupart ont moins de 1.000 ans et très peu ont vécu plus de 2 à 3.000 ans.
« Ils sont comme un livre ouvert », explique Carmen Gloria Rodriguez, assistante de recherche au laboratoire de dendrochronologie et de changement global de l’Université australe.
Ils témoignent notamment des années sèches (avec des anneaux plus étroits) et des années pluvieuses (plus larges) et peuvent donner des indications des incendies et tremblements de terre.
« Ils sont des symboles de résilience et d’adaptation. Si ces arbres disparaissent, une clé importante de la façon dont la vie s’adapte aux changements de la planète disparaît avec eux », assure M. Barichivich.
Patagonia sin salmoneras, Delight Lab / Patagonia sin salmoneras, Delight Lab
Le groupe Delight Lab, qui projetait des phrases avec de la lumière sur la Tour Téléphonique de Santiago durant le mouvement social populaire, a réalisé une intervention lumineuse à Puerto Natales appelant à prohiber la salmoniculture en Patagonie chilienne, comme cela s’est fait en Patagonie Argentine.
La nuit du dimanche 19 février, à la colline Dorotea de Puerto Natales dans la région de Magallanes, a été projeté un message lumineux qui disait : “Patagonie chilienne libre de salmonicultures. (l’Argentine l’a déjà fait)”.
L’intervention a été réalisée par le groupe Delight Lab, qui s’est rendue célèbre pour son activisme lumineux en projetant des phrases lumineuses sur la Tour Téléphonique durant les protestations du mouvement social populaire à Santiago.
La seconde partie de la phrase se réfère à la loi historique en vigueur en Argentine depuis 2021 et qui interdit l’élevage de saumons en Patagonie. Des organisations territoriales de Magallanes qui ont travaillé pendant des années dans la campagne pour une Patagonie sans salmonicultures ont remercié l’intervention et la diffusion de leur message.
Il s’agit d’une intervention de plus qu’ont réalisé les membres de ce studio audiovisuel lors de sa tournée au sud du Chili, durant laquelle ils ont participé à des conversations et réalisé des projections, annonçant les localisations de ces évènements sur les réseaux sociaux.
Les interventions du Delight Lab durant le mouvement social populaire sont celles qui leur a donné une notoriété massive, mais les créateurs du studio n’étaient pas éloignés de l’activisme social et environnemental. Ils ont réalisé depuis 2019 au moins des interventions notoires comme la projection de la phrase « Zone de sacrifice » sur la fumée d’une des entreprises thermoélectriques de la baie Quintero, ou celle du visage de Camilo Catrillanca sur la façade du Congrès à Valparaiso.