Quel rôle joue le nouveau voilier de 20m dans la réalisation des activités de Karukinka ?

Quel rôle joue le nouveau voilier de 20m dans la réalisation des activités de Karukinka ?

Un camp de base flottant polyvalent en Patagonie insulaire

Milagro est un voilier d’expédition acquis par l’association Karukinka en 2023 grâce au soutien de ses membres. C’est un ketch Bruce Roberts de 20 mètres en acier qui joue un rôle fondamental dans la réalisation de nos activités associatives. Ce navire, construit en Suède et ayant déjà effectué deux tours du monde, est un véritable « camp de base flottant » permettant d’accueillir diverses initiatives qu’elles soient artistiques, scientifiques ou sportives. #voilier patagonie

Avec ses caractéristiques techniques adaptées (longueur de 20m, maître-bau de 5m25, tirant d’eau de 2m30, motorisation Cummins 180CV, voilure 180m² au près et 295m² au portant), le Milagro offre une plateforme robuste et adaptée pour nos expéditions en régions polaires et subpolaires, domaines d’activité privilégiés de Karukinka.

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Le voilier Milagro au pied d’un glacier de la Cordillère Darwin, Tierra del Fuego, canaux de Patagonie, Chili (Photographie: Diego Quiroga, du voilier Pic La Lune, Ushuaia)

Un navire support pour la logistique de nos expéditions scientifiques, sportives et artistiques

Une infrastructure adaptée aux recherches de terrain

Le Milagro constitue un support logistique essentiel pour les expéditions scientifiques et artistiques menées par Karukinka. Entièrement équipé et isolé, ce navire permet d’accueillir jusqu’à 12 personnes (10 personnes pour les projets de plus d’une semaine) grâce à ses cinq cabines (quatre doubles et une quadruple). Cette capacité d’accueil importante facilite la constitution d’équipes pluridisciplinaires, conformément à l’approche de notre association qui réunit des compétences sportives, artistiques et scientifiques.

L’autonomie considérable du navire (1500L de gasoil, 1000L d’eau + dessalinisateur, groupe électrogène, panneaux solaires…) lui permet d’atteindre des zones reculées et d’y séjourner suffisamment longtemps pour mener à bien nos travaux. Le navire est également équipé pour les télécommunications en zone A4 et d’un accès à internet, garantissant la sécurité et la connectivité même dans les régions les plus isolées comme les canaux de Patagonie (Terre de Feu, Cordillère Darwin, cap Horn, Antarctique…).

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Exploration d’un fjord de la Cordillère Darwin (Terre de Feu) où vèle l’un des nombreux glaciers de Patagonie (voilier Milagro, canaux de Patagonie, Chili, mars 2025)

Un outil pour les projets ambitieux

Grâce au Milagro, Karukinka a pu élargir considérablement ses actions et mettre en place des expéditions et résidences de recherches scientifiques et artistiques en toute indépendance. Le navire est mené par un équipage professionnel bénévole composé de deux à trois personnes diplômées du Brevet d’État Voile et de la Marine Marchande française.

L’acquisition de ce voilier a notamment permis la réalisation de l’expédition Cap Nord – Cap Horn (2023-2025), un projet majeur soutenu par le programme « Mondes Nouveaux » du Ministère de la Culture. Cette expédition, qui relie à la voile le cap Nord en Norvège au cap Horn en Patagonie, s’est conclut par une arrivée en Terre de Feu le 24 janvier 2025, après un voyage de plus de 15 000 milles nautiques et par le passage du cap Horn à la voile en mars et avril 2025.

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Milagro au mouillage dans une des nombreuses baies de la Réserve de Biosphère du Cap Horn (2025)

Financement des activités de l’association

Une section voile pour l’autofinancement

Depuis 2023, Karukinka dispose d’une section voile affiliée à la Fédération Française de Voile. L’association propose des stages de voile réservés à ses membres, ce qui permet de financer ses actions en faveur des peuples autochtones et de garantir la réalisation de projets ambitieux.

Compte tenu du budget nécessaire à la maintenance et à l’utilisation d’un voilier de 20 mètres, et de l’ampleur des projets à long terme de l’association (digitalisation de documents/archives, création de bases de données en ligne, financement de séjours en Europe pour des membres des communautés autochtones), Karukinka définit chaque année en Assemblée Générale la cotisation nécessaire pour participer aux différentes activités de navigation et ainsi pérenniser ses actions.


Un soutien pour la recherche indépendante

Consciente des difficultés rencontrées par les laboratoires et chercheurs pour obtenir des financements en milieux polaires et subpolaires, Karukinka met tout en œuvre pour soutenir des projets scientifiques, artistiques, sportifs et humanistes. Le voilier Milagro joue ainsi un rôle crucial dans cette stratégie d’autofinancement et de soutien à la recherche indépendante.

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Pêche artisanale dans les canaux de Patagonie avec José Germán Gonzalez Calderón (patron de pêche et artisan yagan, membre d’honneur de Karukinka et parrain du navire)

L’association propose également ses services pour la réalisation de missions de terrain à bord du Milagro pour des laboratoires, instituts et groupes de chercheurs et/ou artistes. Cette approche permet de mutualiser les ressources et de rendre accessibles des terrains d’étude difficiles d’accès.

Un outil de liberté pour les projets futurs

L’acquisition du Milagro a considérablement élargi les horizons de notre association. Grâce à ce navire nous avons désormais toute la liberté de poursuivre nos actions et recherches au sud du détroit de Magellan, pour commencer de 2025 à 2030 !

Le voilier permet à l’association de mener des projets pluridisciplinaires dans des régions difficiles d’accès, comme les canaux de Patagonie, l’Antarctique, la Géorgie du Sud… Il facilite également la poursuite des travaux avec les peuples autochtones selk’nam, haush et yagan du sud de la Patagonie, qui constituent l’un des axes principaux de travail de l’association.

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Arrivée du voilier Milagro dans le canal Beagle, Patagonie, après 15 000mn (photographie de José Germán González Calderón, à côte de Puerto Williams, île Navarino, région du Cap Horn, Chili, 2025)

Le voilier Milagro représente bien plus qu’un simple moyen de transport et n’est pas une fin sinon un moyen. Il constitue un véritable outil stratégique qui permet à l’association de réaliser pleinement sa mission d’exploration, de recherche scientifique et de création artistique en régions polaires et subpolaires.

Grâce à ce navire, Karukinka peut mener des projets ambitieux, autofinancer ses activités, soutenir la recherche indépendante et poursuivre son travail avec les peuples autochtones. Le Milagro incarne ainsi la philosophie de l’association : indépendance, bienveillance et engagement au service de la connaissance et de la préservation des cultures et des environnements des régions extrêmes de notre planète.

Départ du voilier Milagro au port de pêche de Puerto Williams avec un équipage international (Argentine, Chili et France) Aude, Lauriane, Sébastien, Clément, Alejandro, Shenü, Damien, Mirtha (marraine du navire), Alicia, Maria et Vaïna, filmé par José, le parrain de Milagro (janvier 2025)
Quel est l’historique du géant français [Total Eren] qui veut exporter de l’ammoniac depuis la Patagonie ? (Polar Comunicaciones, Chili, 10/05/2025)

Quel est l’historique du géant français [Total Eren] qui veut exporter de l’ammoniac depuis la Patagonie ? (Polar Comunicaciones, Chili, 10/05/2025)

​Une filiale de la multinationale TotalEnergies vient de soumettre une étude d’impact environnemental au SEA Magallanes, afin d’évaluer le plus grand projet énergétique d’Amérique du Sud et le troisième plus grand du monde. Quel a été son comportement d’entreprise au cours d’un siècle d’existence ? En accédant uniquement à des informations publiques, nous avons découvert des antécédents qui méritent d’être connus de toute la communauté.

un guanaco en patagonie
Guanacos à Pali Aike (Photo Luna Pérez)

Source : https://www.radiopolar.com/cual-historial-gigante-frances-exportar-amoniaco-patagonia / Traduit de l’espagnol par l’association Karukinka

Total Eren est une entreprise française spécialisée dans les énergies renouvelables. Depuis 2021, elle porte le projet H2 Magallanes, un projet de production et d’exportation d’hydrogène et d’ammoniac à grande échelle, qu’elle souhaite implanter à l’estancia Cañadón Grande, à 3,5 km du parc national Pali Aike, dans la région de Magallanes, au Chili.

Cette société est une filiale de TotalEnergies, multinationale au riche passé de dénonciations pour pratiques extractives dans des territoires vulnérables, alliances avec des dictatures, greenwashing d’entreprise, influence disproportionnée sur les politiques publiques et désastres socio-environnementaux. Ces antécédents, associés à l’ampleur de son mégaprojet, obligent à porter un regard critique et rigoureux sur ses intentions en Patagonie.

La société mère [TotalEnergies]

TotalEnergies est un groupe mondial du secteur pétrochimique et énergétique, qui produit et commercialise du pétrole, des biocarburants, du gaz naturel, des gaz verts, des énergies renouvelables et de l’électricité. Elle a été créée en 1924 sous le nom de Compagnie française des pétroles, s’attribuant la mission de « garantir l’indépendance énergétique de la France ».

Connue tout au long de son histoire comme la compagnie pétrolière Total, elle a décidé en mai 2021 de changer de nom pour « la production et la fourniture d’énergies de plus en plus abordables, fiables et propres ». C’est ainsi qu’elle a intégré des entreprises dédiées aux énergies renouvelables, comme Total Eren, acquise à 100 % en 2023.

En un siècle d’histoire, la multinationale a fait l’objet de graves accusations.

1. Conflits avec les populations autochtones et les communautés

En Afrique, l’oléoduc East African Crude Oil Pipeline (EACOP), qui traverse l’Ouganda et la Tanzanie, a été remis en question par des organisations telles que Human Rights Watch. Sur la base de plus de 90 entretiens avec des familles déplacées, un rapport a documenté les impacts dévastateurs sur les moyens de subsistance des familles, en raison du processus d’acquisition des terres.

Total a acquis une participation significative dans l’entreprise Suncor en 1997, pour exploiter des sables bitumineux sur des territoires ancestraux au Canada, jusqu’à ce qu’en octobre 2023, elle vende ses opérations à la même entreprise. Une enquête publiée dans Science a révélé que la pollution atmosphérique de ces sables bitumineux dépasse les émissions déclarées par l’industrie sur les sites étudiés, de 1 900 % à plus de 6 300 %. Pendant des décennies, les communautés autochtones de la région se sont plaintes de l’impact sur la santé de l’air toxique causé par ces opérations.

En Birmanie, au début des années 1990, Total s’est associée à la compagnie pétrolière Unocal et au régime militaire birman pour construire le gazoduc de Yadana. Le régime a créé un corridor de gazoducs hautement militarisé, dans lequel il a violemment réprimé la dissidence, forcé la population locale à construire l’infrastructure du gazoduc et à fournir du carburant à l’armée, obligé des villages entiers à se relocaliser, et commis des actes de torture, des viols et des exécutions sommaires. La plainte déposée par des villageois birmans a obligé Unocal à un accord en 2005, marquant la première fois qu’une plainte pour droits humains contre une multinationale aboutissait.

2. Désastres industriels et gestion des risques

En 1999, le naufrage du navire Erika – affrété par Total – a provoqué une marée noire dévastatrice pour la vie marine, terrestre et l’économie locale, sur plus de 400 kilomètres de côtes en France. En 2001, dans son usine chimique AZF à Toulouse, 300 tonnes de nitrate d’ammonium ont explosé, causant 31 morts, plus de 2 500 blessés, un cratère de près de 30 mètres de profondeur et 200 de diamètre, et une ville marquée par la tragédie. En 2012, une fuite de gaz incontrôlée sur la plateforme Elgin, en mer du Nord, a libéré 300 000 tonnes de méthane dans l’atmosphère, générant une crise environnementale et de sécurité dont les effets persistent aujourd’hui.

3. Sanctions judiciaires pour corruption

En 2013, la Securities and Exchange Commission (SEC) et le Département de la Justice des États-Unis ont infligé une amende à Total pour avoir soudoyé des fonctionnaires iraniens entre 1995 et 2004, afin d’obtenir des contrats d’exploitation d’un gisement de gaz naturel dans le golfe Persique. En 2018, un tribunal de Paris l’a sanctionnée pour la même affaire.

En 2023, le Tribunal de Strasbourg l’a condamnée pour avoir enfreint le programme « Pétrole contre nourriture », créé en 1996 pour l’achat de nourriture, de médicaments et de produits à des fins humanitaires pour la population irakienne, qui subissait les sanctions imposées par l’ONU après l’invasion militaire du Koweït. Une enquête menée par l’ancien président de la Réserve fédérale américaine, Paul Volcker, a détecté des détournements de fonds pour conclure des contrats secrets avec le gouvernement de Saddam Hussein.

4. Actions en justice avec de nouveaux outils juridiques

Un groupe d’organisations a poursuivi Total devant les tribunaux pour ne pas avoir élaboré et mis en œuvre son plan de vigilance environnementale et de droits humains, exigé en France par une loi de 2017 visant à lutter contre la négligence des entreprises. Cela concerne un mégaprojet pétrolier qu’elle souhaite installer dans un parc naturel protégé en Ouganda, pour forer plus de 400 puits, extraire près de 200 000 barils de pétrole par jour et construire un oléoduc de 1 445 km.

En 2024, une plainte pénale inédite a été déposée contre elle, l’accusant d’avoir contribué à l’aggravation de catastrophes naturelles en toute connaissance de cause, de saper la transition énergétique et de s’enrichir au détriment du changement climatique.

Aujourd’hui en Patagonie [Parc éolien, électrolyse, dessalinisateur, terminal maritime…]

La compagnie pétrolière française arrive au sud du continent avec un nouveau nom, et des niveaux d’intervention pour la phase 1 de son projet qui sont inimaginables, non seulement pour tout le continent, mais aussi pour la majorité du monde, puisqu’il s’agit du troisième plus grand projet d’hydrogène de la planète. Sur une surface foncière disponible de 72 000 ha, elle prévoit d’installer :

  • un parc éolien de 5 GW avec 616 éoliennes de 8 MW,
  • sept centres d’électrolyse totalisant 3,85 GW pour la production d’hydrogène,
  • une usine de dessalement permanente d’une capacité de 1 300 litres par seconde,
  • une usine d’ammoniac qui produira jusqu’à 10 800 tonnes par jour,
  • un terminal maritime pour l’importation d’équipements et l’exportation d’ammoniac,
  • une centrale à gaz et des ouvrages auxiliaires.

Tout cela serait situé à côté de l’un des patrimoines touristiques, archéologiques, géologiques et naturels les plus importants de la steppe australe : le parc national Pali Aike, caractérisé par la forte présence de vestiges des premières occupations humaines, des paysages lunaires, des cônes volcaniques, des cratères, des grottes et des champs de lave, où vit une grande variété de faune et de flore, dont de nombreuses espèces menacées.

Connaissons-nous les véritables implications sur le territoire et nos modes de vie qu’aura l’arrivée de ce géant français, dont les ambitions sont d’atteindre une capacité de production annuelle de 1,9 million de tonnes d’ammoniac, pour approvisionner énergétiquement les pays développés ? Que ce soit pour ce projet ou d’autres en cours d’évaluation ou à l’étude, nous ne le savons pas. Nous n’avons pas non plus de clarté sur la façon dont leur fonctionnement simultané nous affectera, une question que nous avons soulevée en août 2023, par le biais d’une lettre envoyée au gouvernement régional et à d’autres autorités locales, au milieu du processus de promotion de cette méga-industrie en Patagonie.

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Brève alerte au tsunami après un puissant séisme en mer à l’extrême sud de l’Argentine et du Chili (Le Monde, 2 mai 2025)

Le Centre sismologique national chilien a évalué le tremblement de terre survenu vendredi à une magnitude de 7,5 tandis que l’Institut américain de géophysique a mesuré une magnitude de 7,4.

Voici le lien vers un des nombreux articles dédiés à une alerte au tsunami au sud du Chili (mer de Drake) et publié par le journal Le Monde (avec l’AFP) le 2 mai 2025 à 18h50 (et modifié le 02 mai 2025 à 19h19) : https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/05/02/breve-alerte-au-tsunami-apres-un-puissant-seisme-en-mer-a-l-extreme-sud-de-l-argentine-et-du-chili_6602317_3244.html

Un puissant séisme en mer au sud du Chili et de l’Argentine a déclenché, vendredi 2 mai, une brève alerte au tsunami et un ordre d’évacuation des populations en zone côtière de cette région peu peuplée proche de l’Antarctique.

Le tremblement de terre a été enregistré à 9 h 58, heure locale (14 h 58 heure de Paris), à dix kilomètres de profondeur en mer, à 218 kilomètres au sud de la localité de Puerto Williams et à environ 2 500 kilomètres au sud de Santiago, selon le Centre sismologique national, dépendant de l’Université du Chili. Le Centre sismologique national l’a évalué à une magnitude de 7,5 tandis que l’Institut américain de géophysique (USGS) a mesuré une magnitude de 7,4.

Le Service national de prévention et de réponse aux catastrophes (Senapred) et le Service hydrographique et océanographique de la marine (SHOA) du Chili ont immédiatement déclenché l’appel à évacuer : « [Le] Senapred face à la menace de tsunami demande d’évacuer le secteur du bord de mer de la région de Magallanes », a écrit l’organisme sur X. Peu après, le Senapred a demandé « d’évacuer la zone de plage du territoire antarctique ».

Mais peu avant midi (17 heures, heure de Paris), l’alerte au tsunami a été levée. « L’évacuation préventive est terminée. En d’autres termes, tout le monde reprend ses activités. Tous les secteurs devraient fonctionner normalement, à l’exception de toutes les activités économiques sur la côte », a dit Juan Carlos Andrade, directeur régional du Senapred de Magallanes.

Convergence de trois plaques tectoniques

En Argentine voisine, les autorités de la province de Terre de Feu ont appelé la centaine d’habitants de la petite ville de Puerto Almanza à évacuer « préventivement (…), [à] se rendre dans des endroits élevés et sûrs » et à « suspendre tout type d’activité aquatique et de navigation dans le canal Beagle » jusqu’à 15 h 30 (20 h 30 à Paris).

Dans la ville d’Ushuaïa, à 75 kilomètres de Puerto Almanza, « il n’y a pas d’alerte », a rapporté sur la chaîne de télévision TN Pedro Franco, secrétaire de la protection civile de la province, et « seules les activités aquatiques ont été suspendues ». « Il n’y a pas de dommages aux structures des bâtiments », a-t-il ajouté.

Au Chili est attendu dans les prochaines heures, sur les côtes de la péninsule antarctique, le train de vagues générées par le séisme, avec des hauteurs estimées entre 30 centimètres et un mètre. Les bases militaires chiliennes Bernardo O’Higgins et Arturo Prat, en Antarctique, devraient être les premières affectées.

Les chaînes de télévision ont montré l’évacuation ordonnée par les populations qui se réunissaient dans des points hauts et éloignés de la mer.

La localité de Puerto Williams, la plus proche de l’épicentre du tremblement de terre, compte environ 2 800 habitants. La région de Magallanes en compte 170 000.

Le Chili est l’un des pays qui a enregistré le plus de séismes au monde. Sur son territoire convergent trois plaques tectoniques : la plaque de Nazca, la plaque sud-américaine et la plaque antarctique. En 1960, la ville de Valdivia (Sud) a été dévastée par un séisme de magnitude 9,5, considéré comme le plus puissant jamais enregistré, qui a fait 9 500 morts.

Le Monde avec AFP

L’héritage du canoë Kawésqar et la résistance depuis la mer (La Prensa Austral 13/04/2025, « El legado canoero de los Kawésqar y la resistencia desde el mar »)

L’héritage du canoë Kawésqar et la résistance depuis la mer (La Prensa Austral 13/04/2025, « El legado canoero de los Kawésqar y la resistencia desde el mar »)

[Les Kawésqar et les Yagan sont des groupes nomades. La navigation en canoë se faisait pour la subsistance et dans les fjords, canaux et îles de Patagonie]

Selon les registres de la Corporation nationale indigène (Conadi) au niveau national, 3 213 communautés et 1 843 associations indigènes ont été créées à ce jour [au Chili]. La loi Lafkenche a comblé une lacune dans l’accès des peuples autochtones côtiers aux ressources et à la protection de leurs usages traditionnels. De cette manière, différents peuples autochtones pourront accéder à ce nouveau statut, selon leurs coutumes ancestrales. Le peuple Mapuche, entre les huitième et onzième régions, les peuples Chango et Diaguita au nord. Quant au peuple Kawésqar, l’extension s’applique du golfe de Penas au détroit de Magellan.

Contrairement à d’autres peuples, les Kawésqar et les Yagan se caractérisent par le fait qu’ils vivent en canoë et sont des groupes nomades. La navigation se faisait en canoë, avec un feu allumé au centre, pour la subsistance et dans chacun des fjords, canaux et îles explorés par nos Taiwaselok hoyok (ancêtres). Ces anciennes coutumes sont devenues illégales et impraticables dans le monde actuel et ses lois modernes.

Le voyage pour les Kawésqar servait également de moyen d’enseignement par transmission orale, des adultes aux enfants, en leur faisant découvrir les noms des différents lieux, la flore et la faune, ainsi que les techniques de navigation, de chasse, de pêche et de cueillette. Le territoire qu’ils parcouraient comprenait deux grands secteurs, divisés d’est en ouest : jáutok et málte, qui étaient occupés selon les saisons de chasse, de pêche et de cueillette. Jáutok est le nom donné à la zone des canaux intérieurs, où les eaux sont plus calmes ; tandis que Malte était le nom donné à la côte extérieure faisant face au Pacifique et au détroit de Magellan aujourd’hui.

Cela dit, compte tenu du vaste territoire parcouru par nos ancêtres et celui que nous parcourons aujourd’hui, où nous pouvons légitimement revendiquer, protégés par la loi, les usages et la protection de la mer, ce serait une erreur de le considérer comme exclusif d’activités telles que la pêche artisanale. Le peuple Kawésqar avait un régime alimentaire basé principalement sur les fruits de mer, consommant de la viande de mammifères marins et terrestres, du poisson et des crustacés, complétés par des fruits sauvages, des plantes et des champignons.

La loi Lafkenche vise à harmoniser et à rendre compatibles les usages coutumiers du littoral avec les autres activités exercées dans les mêmes zones. Par rapport à la vision du monde des anciens, des activités telles que la voile, la plongée, la pêche ou, aujourd’hui, la cinématographie, le tourisme et la recherche, sont compatibles avec l’environnement maritime. L’objectif ultime est d’assurer la protection des écosystèmes, et tant que ces activités ne perturbent pas l’équilibre naturel des eaux, elles ne constitueront pas un obstacle.

Cette vision du territoire maritime est fréquemment déformée par des discours de désinformation qui cherchent à aliéner les peuples autochtones d’autres secteurs, afin de désinformer sur les demandes d’espaces marins côtiers des peuples autochtones (ECMPO), afin qu’elles soient rejetées par les autorités de l’État chilien. Le lobbying intense derrière les décisions prises a déjà été évoqué dans des chroniques précédentes, qui est loin de respecter les normes minimales de transparence et, au contraire, stigmatise et promeut les discours racistes et haineux contre les peuples autochtones du territoire.

Nous, les Kawésqar, ne réclamons pas l’exclusivité, ni ne voulons posséder quoi que ce soit, mais plutôt le droit d’exister sur notre territoire sans être étiquetés comme des obstacles au développement. La loi Lafkenche doit être considérée comme un pont, et non une barrière, entre la vie de nos ancêtres qui ont navigué sur les eaux et la vie d’un pays qui doit apprendre à coexister sans effacer leur mémoire. Face au lobbying et à la désinformation, tout ce que nous pouvons faire est de continuer à naviguer avec la vérité au premier plan, jusqu’à ce que notre droit devienne une réalité.

Groupes familiaux de nomades marins de la communauté de Kawésqar

Source: https://laprensaaustral.cl/2025/04/13/el-legado-canoero-de-los-kawesqar-y-la-resistencia-desde-el-mar/ Traduit de l’espagnol par l’association Karukinka

« Un Rémois, Roi de Patagonie » (série de podcasts Les trésors de Champagne-Ardenne, France Bleu, 06/01/2025)

« Un Rémois, Roi de Patagonie » (série de podcasts Les trésors de Champagne-Ardenne, France Bleu, 06/01/2025)

Achille Laviarde, Roi de Patagonie

Un lieu, un événement, un personnage célèbre, Grégory Duchatel vous raconte les « Trésors de Champagne-Ardenne ».

Si la Cathédrale de Reims a accueilli le Sacre de nombreux Rois, il y a un, installé à Reims, qui a eu un destin pas ordinaire.

A Reims, entre la Vesle et le canal, rue de la Roseraie, un parc public a servi de lieu de vie d’un Rémois qui a eu un destin singulier. L’espace était autrefois un jardin de près de 4000 m2 dessiné par l’architecte-paysager Édouard Redon. Au milieu de ce jardin se trouvait « le château des grenouilles vertes » qui appartenait à Achille Laviarde, Roi de Patagonie.

Mais comment un rémois est-il devenu Roi de cette région située entre l’Argentine et le Chili ? Achille n’avait pas vraiment de travail. Il s’illustre tout de même dans l’aviation. C’est à lui que l’on doit le premier vol en dirigeable entre Reims et Warmeriville. En fait, il était davantage intéressé par la vie mondaine parisienne …

Le podcast est écoutable sur la page de France Bleu : https://www.radiofrance.fr/francebleu/podcasts/les-tresors-de-champagne-ardenne/un-remois-roi-de-patagonie-4110562

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achille laviarde roi de patagonie podcast france bleu
"Un Rémois, Roi de Patagonie" (série de podcasts Les trésors de Champagne-Ardenne, France Bleu, 06/01/2025) 9