Le Breton Hervé Peaudecerf s’est plongé dans l’histoire des cap-horniers, une épopée qu’il retrace dans un ouvrage à la fois pédagogique, historique et ludique, un livre richement illustré de photos, cartes, dessins et autres documents.
Intitulé « Quatre mousses au Cap Horn. Hissez les voiles ! », le livre évoque ainsi ces grands voiliers marchands français qui, pendant plus de 100 ans, jusqu’en 1925, ont emprunté la route du Cap Horn reliant l’Europe aux ports du Pacifique. Dans leurs cales, ces bateaux ramenaient guano, nitrate, céréales, bois, métaux, minerai de nickel…
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À l’occasion du Green Shift Festival, qui se tient du 5 au 7 juin à Monaco, Jorge Quilaqueo, chamane Mapuche, a échangé avec Sabah Rahmani, journaliste anthropologue, et Hélène Collongues, anthropologue spécialiste du peuple Jivaro.
Sur la scène du Green Shift Festival, de gauche à droite, Jorge Quilaqueo, Sabah Rahmani, Hélène Collongues et Sébastien Uscher (mdérateur). Crédit : Philippe Fitte / FPA2
Jorge Quilaqueo est chamane Mapuche. Ce peuple autochtone du Chili et d’Argentine occupait, jusqu’à l’arrivée des Espagnols, une grande partie du territoire de part et d’autre de la cordillère des Andes, de l’océan Pacifique à l’océan Atlantique. Jorge Quilaqueo défend les droits de son peuple qui a été spolié d’une grande partie de ses terres et a été décimé au fil des siècles – il resterait moins d’un million de Mapuches aujourd’hui. Il œuvre aussi pour inciter les peuples, tous les peuples, à se reconnecter au vivant.
De passage en Europe, il a ouvert, mercredi 5 juin, le Green Shift Festival 2024 de Monaco par une cérémonie de l’eau. Cet événement, dédié aux nouveaux imaginaires d’un monde plus durable, est l’occasion d’aborder « l’écologie du sensible plus que du rationnel », comme l’a expliqué Olivier Wenden, vice-président de la Fondation Prince Albert II de Monaco, qui organise le festival et dont WE DEMAIN est partenaire.
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Après une traversée mouvementée qui a permis d’évaluer la capacité des patrouilleurs outre-mer à naviguer par mer très formée, c’est dans des conditions plus clémentes que le deuxième POM a franchi le cap mythique.
En effet, avec un soleil radieux et un léger vent d’ouest, le Teriieroo a Teriierooiteraiest passé au plus près du roc qui culmine à 425 mètres. La température extérieure était alors de 4° et celle de la mer de 8°. Des conditions qui tranchent nettement avec les jours précédents, où le POM naviguant sous les 40ème rugissants puis les 50ème hurlants a traversé une mer 6 pendant plusieurs jours.
L’occasion pour l’ensemble des marins présents à bord d’ajouter une nouvelle case à leur CV de marin en devenant cap-horniers, gagnant le droit de porter la célèbre boucle d’oreille d’or à l’oreille gauche.
Après ce point d’orgue du déploiement vers la Polynésie française, le navire et son équipage ont mis le cap sur Ushuaia, leur prochaine escale. Puis commencera une remontée du Pacifique « côté terre », avec quatre jours de navigation cap au Nord dans les chenaux de Patagonie.
Une expédition en haute mer au large des côtes chiliennes a récemment révélé des découvertes exceptionnelles, bouleversant notre compréhension de la biodiversité marine.
Des chercheurs du Schmidt Ocean Institute (SOI) ont cartographié de vastes étendues d’océan et ont documenté plus de 100 nouvelles espèces ainsi que la découverte de quatre montagnes sous-marines jusqu’alors inconnues. Ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives sur la vie marine et soulignent l’importance de protéger ces écosystèmes précieux.
52 000 kilomètres carrés explorés
Une mission d’exploration menée par le Schmidt Ocean Institute a permis des découvertes révolutionnaires au large des côtes chiliennes. Entre le 8 janvier et le 11 février, les chercheurs ont utilisé le navire de recherche Falkor pour cartographier près de 52 800 kilomètres carrés d’océan, se concentrant sur les crêtes de Nazca et Salas y Gómez, ainsi que les parcs marins Juan Fernández et Nazca-Desventuradas.
Un trésor de biodiversité marine
L’expédition a abouti à la découverte de quatre montagnes sous-marines, dont la plus imposante, baptisée Solito, s’élève à 3 530 mètres de hauteur. De plus, plus de 100 espèces marines inconnues ont été identifiées, dont des oursins oblongs, des éponges complexes, des coraux en spirale, et même un homard aux yeux globuleux. Par la suite, des échantillons seront analysés par les biologistes afin de confirmer qu’elles n’étaient pas encore répertoriées parmi les espèces déjà connues. Ces découvertes représentent une avancée significative dans notre connaissance des profondeurs marines.
“On s’attend toujours à trouver de nouvelles espèces dans ces zones reculées et peu explorées, mais les quantités que nous avons trouvées, en particulier pour certains groupes comme les éponges, sont époustouflantes” a déclaré Javier Sellanes directeur du groupe de chercheurs.
L’importance de la conservation des écosystèmes marins
Les montagnes sous-marines jouent un rôle crucial dans les écosystèmes océaniques en tant que points chauds de biodiversité. La découverte de nouveaux monts sous-marins au large du Chili souligne l’importance de protéger ces habitats marins précieux. En effet, ces écosystèmes sont vulnérables aux activités humaines telles que le chalutage et l’exploitation minière en haute mer. Les données recueillies fournissent un aperçu précieux de la biodiversité marine et éclairent les stratégies de préservation.
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Une équipe de scientifiques écoute la faune marine du continent blanc en immergeant des micros dans ses profondeurs. Une aventure fascinante.
Dans les profondeurs de l’Antarctique, des microphones immergés recueillent des sons de « vaisseaux spatiaux » et une variété de bourdonnements « impressionnants », explique la scientifique colombienne Andrea Bonilla, à l’écoute de la vie sous-marine lors d’une expédition aux confins du continent blanc.
À 500 mètres de profondeur
La biologiste de l’université Cornell de New York immerge à 500 mètres de profondeur des hydrophones enveloppés de titane qui enregistreront une année entière ces ondes sonores des profondeurs.
Une fois déchiffrées, elles permettront de comprendre le comportement des mammifères marins et leurs déplacements pendant l’hiver austral, lorsque l’Antarctique devient presque inhabitable.
« Il y a ici des espèces dont le son est impressionnant, littéralement comme dans Star Wars, on dirait des vaisseaux spatiaux. Très peu d’oreilles ont le privilège de les entendre », déclare la scientifique de 32 ans à bord de l’ARC Simon Bolivar, un navire de la marine colombienne.
Tension et excitation
Titulaire d’un doctorat en acoustique marine, Andrea Bonilla et les autres scientifiques à bord de la 10e expédition colombienne dans l’Antarctique récupèrent également les micros déposés l’an passé lors d’une mission opérée par la marine turque.
Guidé par des coordonnées GPS, le bateau entre dans la zone de rencontre. Pour remonter l’hydrophone à la surface, Andrea Bonilla déclenche la libération de l’ancre qui le retenait immergé. Toute l’équipe scrute alors longuement pendant huit minutes de tension palpable les eaux calmes jusqu’à l’apparition, dans la joie, d’un petit drapeau déployé en surface.
Ses collègues la félicitent chaleureusement et elle se dit soulagée. « Je suis super excitée parce que c’était la première fois que nous faisions cette manœuvre dans ces eaux. […] Tout s’est super bien passé », se réjouit la scientifique colombienne.
Mesurer l’impact de l’activité humaine
Une fois sur la terre ferme, elle analysera un an d’enregistrements. « Dans un environnement marin, le son est fondamental », affirme-t-elle. Car le bruit ou les perturbations auditives peuvent affecter la communication des espèces ou entraver le déroulement normal d’activités naturelles telles que la chasse.
Photo d’illustration Sipa/Chine Nouvelle
Ces recherches entendent également mesurer l’impact de l’activité humaine et de la pollution auxquelles sont exposés les mammifères dans un des endroits les mieux préservés de la planète.
« Zone marine protégée »
Un autre objectif est de soutenir la proposition, promue par le Chili et l’Argentine depuis 2012, de faire de la péninsule Antarctique « une zone marine protégée ». Andrea Bonilla travaille avec des spectrographes qui représentent visuellement les fréquences sonores. Les moyennes et hautes fréquences enregistrent des animaux de différentes tailles.
Ses découvertes ne serviront pas seulement à surveiller les mammifères marins, mais aussi à la recherche géophysique : les micros captent les basses fréquences émises par les mouvements telluriques et la fonte des glaces.
Manchots et baleine
Non loin du navire, une colonie de manchots marche sur un bloc de glace géant en forme de toboggan tandis qu’au-dessus des eaux profondes, les chercheurs observent une baleine à bosse qui prend une de ses dernières respirations avant que l’hiver ne la fasse fuir vers les eaux plus chaudes de l’océan Pacifique.
Photo d’illustration Sipa/Chine Nouvelle
« Ma première rencontre avec une baleine a été avec une baleine qui chantait, et je pense que cela a changé ma vie », se souvient la scientifique.
Après s’être nourries pendant des mois dans la péninsule Antarctique et dans le détroit de Magellan au Chili, des milliers de ces grands mammifères se retrouvent pour se reproduire entre juin et octobre dans un corridor marin qui s’étend du sud du Costa Rica au nord du Pérou.
Des chants harmonieux
Mais « il y a aussi des espèces qui ne vivent qu’ici », souligne-t-elle, comme les phoques de Weddell et les léopards de mer, qui émettent des chants aigus de différentes tonalités, des compositions harmonieuses qui fournissent des informations sur leur comportement.
Andrea Bonilla se prépare à un nouveau largage d’hydrophone et attache le drapeau rouge au sommet de la bonbonne de titane qui servira à la repérer au milieu des eaux à son retour l’année prochaine. Au cours de l’expédition, trois microphones ont été immergés, deux dans le détroit de Bransfield et un dans le passage de Drake.