A l’abri dans un loch de la côte ouest de Jura, nous avons laissé passer le mauvais temps et profité de l’escale pour randonner à terre, lire et se reposer.
La végétation globalement ocre à la sortie de l’hiver est actuellement en pleine mutation printanière et se met progressivement au vert. Les fougères se déroulent petit à petit et des champs entiers de fleurs bleues ornent, sous forme de patchs, l’horizon. Les oies bernaches et les sternes font aussi halte avec nous dans ce loch, et participent au paysage sonore des cris de faisans, des allers et venues des cervidés, des cormorans, des loutres, et du chant du coucou.
Doté de deux bothies (refuges non gardés), ce loch est aussi un paradis pour les randonneurs partant avec tente et sac à dos, du port de Craighouse, le seul village de l’île desservi par le ferry. Parmi les idées rando pour la prochaine fois, nous garderons celle des trois Paps, les trois sommets principaux de l’île que sont le Beinn an Òir (la montagne de l’or en gaélique, 785 m), le Beinn Shiantaidh (la montagne sacrée en gaélique, 755 m) et le Beinn a’ Chaolais (la montagne du détroit en gaélique, 734 m). Pour la prononciation… débrouillez-vous 😉
Après cette escale, nous avons repris notre chemin vers le nord. L’objectif initial était d’aller jeter l’ancre dans un loch du sud de l’île de Mull mais le vent ayant choisi une orientation différente de celle prévue, nous avons finalement décidé de changer de cap et de nous rapprocher d’un lieu mythique et pas seulement pour les marins : le Corryvreckan.
En fin d’après-midi, toujours sous voile (vent NE 6 Beaufort et mer agitée) et après avoir revérifié trois fois les horaires de marées et consulté à peu près toutes les informations à notre portée (!), nous avons timidement pointé le nez sur le détroit et continué, malgré les courants croisés, les petits tourbillons et autres remous, vers l’unique mouillage du nord de Jura : le Bagh Gleann nam Muc (la baie des cochons). Les conditions par beau temps et à l’étale laissent à chacun le loisir d’imaginer le même trajet par mauvais temps… La nuit au mouillage a été des plus paisibles, après un magnifique coucher de soleil et bien à l’abri du vent.
La mauvaise réputation de ce détroit d’un mille nautique de long environ s’explique par plusieurs facteurs :
la morphologie des fonds : imaginez un grand canyon sous l’eau et mettez-y une colonne (de type fin d’ascension de la Dibona pour les montagnards qui nous lisent) faisant brusquement passer la profondeur d’entre 50 et plus de 220m à… 29m. C’est à cet endroit que se créent alors les “eddies” ou tourbillons, faisant du gouffre de Corryvreckan le 3e plus important maelstrom du monde.
les effets de marées : ajoutez à cette morphologie particulière les courants de marées forts à cet endroit puisque directement ouvert sur l’océan Atlantique. Le courant peut atteindre plus de 8 nœuds donc si vous calculez mal votre coup, en plus de ne pas aller là où vous aviez prévu, vous risquez même de vous retrouver plus loin que votre point de départ.
Les effets du vent : si aux effets de marées s’ajoute un vent soufflant dans une direction contraire au courant, là c’est encore mieux car en plus de ne pas avancer (au mieux) ou de reculer (le plus probable), vous avez des vagues stationnaires pouvant dépasser les 9 mètres et là… bravo, vous avez gagné votre venue sur Milagro pour nous raconter tout ça en détails !
et enfin les évocations du lieu dans la culture populaire et la littérature, qui elles aussi ne promettent vraiment rien de bon en cas de mauvais calcul. Quelques exemples : le grondement du gouffre s’entendrait à plus de 10kms dans les pires moments; pour les lecteurs de Jules Verne un petit coup d’œil dans Rayon vert vous fera voyager à cet endroit le temps d’un chapitre ; maintes fois au cours de l’histoire les locaux auraient favorisé la venue de navires ennemis à cet endroit pour les faire disparaître ; et aussi l’expérience vécue par George Orwell lors d’une navigation là, peu de temps avant de terminer son chef d’œuvre 1984 à quelques encablures du détroit : Barnhill sur la côte est de Jura.
Bref, vous l’aurez compris, nous avons un peu étudié la question avant de nous lancer et c’est encore plus timidement que la veille que nous avons levé l’ancre de bon matin pour nous engager dans sa traversée d’ouest en est. Les conditions étaient bonnes et comme prévu les tourbillons principaux actifs sur la rive nord du détroit. Nous étions au supposé bon moment de la marée et pourtant, les courants traversants décidaient parfois de la direction de Milagro et ses 45 tonnes. Loin des dangers et loin d’utiliser la pleine puissance du moteur pour lutter systématiquement contre, c’était assez fascinant de sentir ces effets (et aussi assez stressant pour le barreur). Les guillemots emportés par le courant semblaient heureux de voyager sans effort, plongeant le bec de temps en temps pour attraper la nourriture qui passe. De chaque côté le paysage révélait des conditions âpres : de la roche pelée marbrée de lichens et herbes, et aucun bosquet d’arbres. Ce n’est qu’à la sortie qu’apparût sur notre bâbord une petite maison perchée sur l’île de Scarba. Décision est prise de revenir pour expérimenter le mauvais temps, protégés à l’intérieur.
Quelques images de ce passage réalisé sous le soleil et des lumières changeantes :
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Après un arrêt au port de Craobh Haven, c’est vers Loch Melfort que nous avons fait cap, pour les retrouvailles de Damien avec la ferme aquacole Kames Fish Farm.
Après avoir débarqué près de la jetée de Bruidladdich, nous sommes partis visiter le village de Port Charlotte en empruntant le chemin côtier et profitant ainsi des couleurs du couchant sur le Loch Indaal, de la vue sur le phare surplombant le Rubh’ An Duin (un peu de gaélique : Rubha : promontoire; Dun : fort, monticule) et la Kilchoman Parish Church.
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Au retour à Bruidladdich, nous avons jeté un oeil aux horaires d’ouverture de la distillerie du même nom et productrice des whiskys Port Charlotte, Bruidladdich et Octomore. Cette distillerie est l’une des neuf distilleries présentes sur l’île d’Islay et nous nous décidons à la visiter demain en début d’après-midi (Le matin aussi c’était ouvert mais l’idée de déguster du whisky de bon matin réunissait peu d’amateurs…).
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Après une matinée tranquille à bord, sans houle ni vent, c’est sous un grand ciel bleu que nous quittons le bord pour la fameuse visite de la distillerie Bruidladdich. Nous nous rendons à l’accueil, faisant aussi office de point de vente, et apprenons alors que la visite guidée avait uniquement lieu le matin à 10h30. Notre interlocutrice nous propose de revenir le lendemain, sauf que le lendemain, nous avons prévu de repartir en direction de la côte nord d’Islay… Visiblement très déçus, elle nous prend en sympathie en apprenant que nous sommes venus ici en voilier, ce grand voilier tout seul dans cet immense loch, et se propose de nous faire visiter la distillerie sur le champ, demandant à sa collègue de garder au comptoir la mascotte du bord, la Toupie, le temps de cette visite.
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Elle nous apprend que cette distillerie a été fondée en 1881 et que bon nombre des équipements servant à la fabrication de leurs whiskys est toujours utilisé aujourd’hui. Elle nous décrit les différentes étapes de la fabrication et machines utilisées, l’origine du malt (et les partenariats avec des producteurs locaux), nous fait sentir l’évolution de la fermentation dans plusieurs fûts de dizaines de milliers de litres chacun… Le procédé est complexe et la passion pour son métier nous font véritablement plonger dans un nouvel univers. La grande salle de distillation s’apparenterait presque à un musée, avec des objets dignes d’une plongée dans l’univers de Jules Verne. Nous sommes complètement bluffés par le contraste entre les procédés mécaniques et artisanaux que nous voyons et les volumes produits : plus de 3 millions de litres whisky par an ! (et 1 million de litre de Gin « Botanist » passant tous dans la « Ugly Betty »). Et seulement deux personnes manient tout cela sur le bout des doigts pour donner à chaque whisky son identité (plus ou moins tourbée), maintenir la tradition et créer avec audace, comme l’illustre leur Octomore, le whisky le plus tourbé au monde (et préféré de Lauriane!).
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A l’issue de cette visite, nous retrouvons la Toupie au comptoir accompagnée de ses nouveaux admirateurs, et entamons l’étape de la dégustation. Le choix est fait de goûter ce qui se démarque le plus de l’ordinaire : les quatre Octomore (14.1, 14.2, 14.3 et 14.4). Finalement tous très différents, chacun trouvera celui qui lui plaît, tantôt vanillé, tantôt rappelant le cuir et l’odeur de fumée.
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Après une dernière ballade vers le fond du loch, nous retournons à bord, préparer le dîner et la navigation du lendemain.
La nuit suivante est un peu agitée par une petite houle arrivant du sud, avant le vent de la même direction prévu à la mi-journée. Nous faisons un point météo et nous préparons à lever l’ancre. Les prévisions sont bonnes, vent de sud à sud-est 4 à 6 et une mer peu agitée à agitée dans notre zone (MALIN). Nous partons en fin de matinée afin de profiter des conditions de marée favorables pour passer l’îlot An Coire ayant en arrière plan l’île Orsay surplombée par le phare de Rhinns of Islay et les villages de Port Wemyss et Portnahaven. Nous avançons à 5 noeuds, avec trinquette et artimon. Nous contournons la zone de courant et tourbillons afin d’éviter de rester trop longtemps dans une mer croisée. Il pleut et le vent se lève peu à peu, nous offrant cette « bonne » visibilité par moment…
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Après avoir passé la pointe nous empannons pour remonter l’ouest de l’île, dans des conditions plus confortables et un ciel qui se dégage par moment, nous permettant entre autre d’observer la plage de sable blanc de Machir bay.
En fin d’après-midi nous passons entre Colonsay au nord et Ardnave Point, Nave Island et les Balach Rocks au sud, sous artimon, trinquette et yankee, par mer calme et à 7 nœuds avec 20 nœuds de vent : que du bonheur ! Les falaises du nord d’Islay se couvrent et se découvrent, laissant apparaître des arcs en ciel puis, progressivement, le phare de Rubha a’Mhail. Ce dernier marque l’entrée nord du Sound of Islay, séparant cette île de sa voisine encore plus sauvage : Jura.
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Nous gardons le cap à l’est, et, à l’approche du chenal d’entrée, enroulons et affalons les voiles pour atteindre un petit coin de paradis dont l’approche s’avère exigeante, avec plusieurs alignements (rochers peints en blanc) à respecter pour se frayer un passage (étroit) entre les nombreux écueils et récifs.
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C’est dans un environnement illustrant la notion de sauvage et d’immensité que nous jetons l’ancre, protégés du mauvais temps prévu le lendemain, et qui nous donne l’occasion de laisser la navigation de côté pour partir randonner, visiter deux bocies (refuges) et réaliser le premier vol inaugural du drone de l’asso dont voici le résultat :
La suite ce week-end avec au programme la remontée de Jura, la traversée du Corryvreckan et le retour, vingt ans plus tard, de Damien à Loch Melfort !
Après avoir laissé passer un sérieux coup de vent, nous faisons cap vers l’Ecosse. Les prévisions sont bonnes : vent NE 3 à 5, occasionnellement 6, avec une mer belle à peu agitée et une visibilité bonne malgré de rares pluies.
Nous sortons de la baie de Belfast, laissant sur notre babord la ville de White Head et son phare, le Black Head.
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Nous hissons la Grand-Voile tout en prenant un ris par précaution, hissons haut l’artimon et déroulons le yankee et la trinquette. Les falaises surplombées de verts pâturages, ainsi que les nombreux mouillages dans de petites baies repérées sur la carte défilent et nous invitent à revenir plus longuement en Irlande du Nord. La prochaine fois !
Vers 16h, c’est 20-22 noeuds qui nous arrivent pleine face, ce qui n’était pas prévu. Nous réduisons, GV 2 ris, artimon 1 ris, trinquette 2/3 et un petit bout de yankee pour continuer, au près, de dépasser l’île de Rathlin et le phare d’Altacarry Head, avec beaucoup de courant et des « eddies » (tourbillons).
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Un brin têtus nous insistons en direction du Loch Indaal, enchaînant les virements de bord pour gagner à l’ouest. Puis apparaissent les éclats du phare laissé dans notre sillage, nous rappelant que la nuit arrivera bientôt. Peu enclins à jeter l’ancre de nuit, et fatigués d’insister à 3 nœuds avec le courant devenant cette fois vraiment contraire, nous nous résignons à faire cap au nord, en direction de Kilnaughton Bay. Le pavillon de courtoisie écossais est désormais hissé pour plusieurs semaines !
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Nous jetons l’ancre en Ecosse, à Islay, près du Flying Dutchman, un voilier ancien de 28m et le lendemain la découverte du paysage autour est magique : plage de sable blanc, collines aux teintes ocres et grises,… et les fumées de la malterie de Port Ellen sur notre tribord. Tout cela rien que pour nous, Milagro étant tout seul dans cette grande baie. Port Ellen est le nom du village mais aussi celui d’une ancienne distillerie ayant fermé il y a plusieurs décennies et qui se dédie désormais à la préparation du malt pour les distilleries environnantes (elles sont neuf sur Islay). Les quelques bouteilles de whisky Port Ellen ayant été conservées se vendent aujourd’hui à des prix parfois astronomiques.
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Nous profitons de cette escale pour randonner à plusieurs reprises dans les environs, dont voici quelques images :
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Et aussi, pour visiter les environs de Laophraig sous un ciel aussi beau que menaçant nous ayant fait choisir le pub de Port Ellen face à la plage, plutôt que de continuer vers Lagavullin Bay et Ardberg Bay :
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Le surlendemain nous levons l’ancre, décidés à atteindre le loch Indaal, à hauteur de Bruidladdich. Les prévisions nous promettent une certaine lenteur à la voile (2 à 4 Beaufort) et nous faisons donc une partie du trajet au moteur, laissant sur notre tribord les falaises de la péninsule de Oa et le monument nommé Mull of Oa de 20m de haut, dédié à la mémoire de naufragés américains en 1918, lors de la Première Guerre Mondiale.
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En fin d’après-midi nous arrivons à destination et laissons Milagro seul dans cette immense baie, au nord de Port Charlotte, entre Bruidladdich et Bowmore, des noms qui interpellent tout de suite les amateurs de whisky tourbé écossais !
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La suite dans un prochain post ! La suite dans un prochain post ! Et pour ceux qui souhaitent nous rejoindre, il reste de la place pour nos prochaines étapes consultables ici : https://karukinka-exploration.com/ecosse/, pour la remontée des fjords de Norvège jusqu’à Tromsö puis au-delà, au Finnmark.
Après une petite escale à Dun Laoghaire, le tampon officiel sur le passeport de Toupie la mascotte (lui donnant droit d’aller au Royaume-Uni) et le passage d’un coup de vent, Milagro et son équipage ont repris leur route vers le nord, sous des pluies éparses et un vent de O à SO 4 à 6 Beaufort. Sous Grand-Voile 2 ris, Artimon 1 ris et Yankee, Milagro fait route à 6,5 nœuds, laissant dans son sillage le phare de Baily.
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En soirée le vent mollit sérieusement et le choix est fait d’entrer dans la baie de Carlington (Carlington Lough, à la frontière entre l’Irlande et le Royaume-Uni), pour aller jeter l’ancre devant le village de Greencastle. L’entrée est étroite par le chenal nord et le balisage pas toujours éclairé la nuit tombée. Après un slalom de nuit entre les bouées de mouillage (merci la lampe torche!), nous jetons l’ancre à quelques encablures d’un ponton utilisé par les pêcheurs et les pilotes maritimes dédiés à la remontée de la rivière jusqu’aux ports de Warrenpoint et Newry.
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Le lendemain matin nous découvrons les ruines du château qui surplombent le village. Nous apprenons quelques heures plus tard, lors de la visite, qu’il a été construit au XIIIè siècle et qu’il fût le théâtre de nombreux affrontements. Autour de nous de vertes collines et prairies, et un ciel bleu qui contraste avec les infos météo de France reçues de nos proches : à Nantes, il pleut !
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Après galettes et gâteau au chocolat-bananes, nous reprenons la route pour mouiller devant le petit port de Kilkeel. Pas de vent et pas de houle, de quoi nous faire oublier que nous dormons dans un bateau ! Le lendemain matin même chose : pétole. Nous aurons la belle surprise, quelques jours plus tard, de découvrir que pendant que nous réglions un petit détail sur la Grand-Voile, Stuart Pirie a pris une belle image de Milagro et compléter sa fiche sur Marine Traffic !
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Nous choisissons d’avancer malgré l’absence de vent, l’objectif étant d’être à Bangor le soir même. Nous remontons donc au moteur près de la côte pour profiter du paysage et Damien se dédie alors à repasser deux bosses de ris qui se croisaient dans la bôme. Parmi les choses vues ce jour-là, le phare de St John’s Point, l’entrée du port de Donnaghadee avec son église et ses maisons colorées, des grands dauphins gris nous escortant dans le Donnaghadee Sound, sous un coucher de soleil, jusque dans la Belfast Lough.
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La nuit tombée et après un bref arrêt au ponton gasoil, nous nous amarrons dans la marina de Bangor. Le lendemain un fort coup de vent est prévu, nous resterons à l’abri !
Nous avons quitté Pornichet dimanche 7 avril en milieu de matinée (SSO 4-5, mer agitée à forte, houle 3-4m), nous avons fait route jusqu’à Lorient (Kernével) pour récupérer un sixième membre d’équipage et laisser passer le mauvais temps pendant 48h.
Durant ces deux jours à écouter siffler le vent dans les haubans, tout l’équipage a pu faire plus ample connaissance et étudier au calme dans le carré avec Damien plusieurs thèmes dont la météo, les manœuvres et réglages de voile et des bases de matelotage.
(c) Anne-Marie Louapre
La dépression Pierrick ayant continué son chemin et libéré le nôtre, nous avons pris plein ouest mercredi matin et les quarts se sont enchaînés pour tout le monde afin de dépasser la pointe de Penmarch la nuit suivante et sortir du rail d’Ouessant à la tombée de la nuit du jeudi.
(c) Lauriane Lemasson
Les prévisions météo étaient justes (SO 4 à 5, mer agitée à forte, houle de O/NO 2-3m) et c’est au largue que nous avons fait cap au nord afin de traverser la Manche, laisser les îles Scilly sur tribord et rejoindre la mer Celtique, accompagnés durant la majeure partie de la traversée par du soleil ou au minimum de belles éclaircies.
(c) François Poulmarc’h(c) Anne-Marie Louapre
Après avoir dépassé le sud est de l’Irlande et les Tuskar Rocks en fin de journée le samedi, c’est au travers que nous sommes remontés plein nord vers Dublin. Le dimanche au petit matin, sous le ciel bleu et une vive fraîcheur, Milagro et son équipage sont arrivés à la marina de Dun Laoghaire
(c) Lauriane Lemasson(c) Gabrielle Souliman
Petit résumé en images, avant la suite lors d’un prochain post et le cap sur les Hébrides! Pour ceux qui souhaiteraient nous rejoindre, quelques places sont encore disponibles pour la remontée de l’Ecosse jusqu’à la fin du mois.
(c) François Poulmarc’h(c) Arnaud Bailly(c) François Poulmarc’h(c) Arnaud Bailly(c) Damien Treutenaere(c) Arnaud Bailly(c) Anne-Marie Louapre(c) Damien Treutenaere