Dix ans après La Marche de l’Empereur, Oscar du meilleur documentaire en 2006, Luc Jacquet est retourné sur la base de Dumont d’Urville en Antarctique accompagné de photographes, afin de mesurer l’impact du bouleversement climatique sur les régions polaires et d’attirer l’attention du grand public sur cette problématique. Après avoir suivi l’expédition en décembre 2015 (voir les vidéos), découvrez les coulisses de ce tournage exceptionnel grâce aux vidéos VR 360 d’Expédition Antarctica (disponibles sur l’appli 360° d’ARTE via iOS et Android).
Également à venir en janvier, deux documentaires de Jérôme Bouvier :
1. Antarctica, sur les traces de l’empereur, 90′, diffusé sur ARTE le 28 janvier 2017 à 20h50
Chef de l’expédition, Luc Jacquet revient sur la manchotière de “La Marche de l’Empereur” pour témoigner de la fragilité de ces symboles de l’Antarctique, continent qui subit aujourd’hui l’impact du dérèglement climatique.Les photographes Vincent Munier et Laurent Ballesta embarquent avec l’expédition « Wild-Touch Antarctica ! » pour la base de Dumont d’Urville en Antarctique, afin de découvrir les trésors de cette immense réserve naturelle. Mêlant les points de vue sous-marins et terrestres, ils apportent leurs regards artistiques sur ce continent en pleine mutation et ses habitants, confrontés aux effets du changement climatique. Des images uniques où la douceur de la banquise s’oppose à la densité des fonds marins sous la glace.
Un film écrit par Jérôme Bouvier et Marianne Cramer, en collaboration avec Gil Gébaïli. Réalisé par Jérôme Bouvier. Narrateur : Aurélien Recoing; Coproduction : Arte France, Paprika Films, Wild-Touch Production, Andromède Océanologie, CNRS Images, avec le soutien de la région Ile de France, avec la participation du CNC, avec le soutien institutionnel des TAAF et de l’IPEV, en partenariat avec Blancpain (France, 2016, 1h30)
2. Les secrets des animaux des glaces, 52′, diffusé sur ARTE le 28 janvier 2017 à 22h20
Au coeur des glaces de l’Antarctique se cache une faune et une flore d’une richesse étonnante. Sur la banquise ou sur le continent comme dans l’océan qui entoure le continent, tels des super héros, les habitants de l’Antarctique sont les gardiens de la frontière du vivant. Au delà des conditions climatiques auxquelles ils font face, toute vie semble impossible. En cela, ils sont un formidable laboratoire de connaissance et de compréhension du vivant que nous vous proposons de découvrir. Comment ces espèces peuvent-elles survivre au milieu de ce désert hostile ? Quelles sont les mécaniques d’adaptation à l’oeuvre qui leur permettent de maintenir la vie au sud du sud de nôtre planète ? Que nous apprennent-elles de notre monde et de son évolution ?
Un film écrit et réalisé par Jérôme Bouvier et Marianne Cramer, avec Christophe Barbaud, chercheur au CNRS, spécialiste de la faune antarctique. Coproduction : Arte France, Paprika Films, Wild-Touch Production, Andromède Océanologie, CNRS Images, avec le soutien de la région Auvergne-Rhône Alpes, la participation du CNC, le soutien institutionnel des TAAF et de l’IPEV et en partenariat avec Blancpain (France, 2016, 52 mn).
Roald Amundsen plantait le drapeau norvégien sur le point le plus austral de la Terre le 14 décembre 1911.
Ce fut une victoire inespérée. Le 14 décembre 1911, à l’époque ou les explorateurs se livrent une bataille sans merci pour parcourir les coins les plus reculés de la planète jamais encore atteint, l’Antarctique reste la dernière terre à conquérir. Deux équipes s’affrontent : d’un côté, celle du Norvégien Roald Amundsen, de l’autre celle menée par Robert Falcon Scott, engagé par la couronne britannique. Le premier, que l’on surnomme « le dernier des Vikings » crée la surprise en plantant le drapeau de la Norvège au pôle Sud. Il double sur la ligne d’arrivée les Anglais, ses principaux adversaires dans la conquête des pôles.
Les Britanniques étaient pourtant partis favoris. Ils sont les premiers à prendre la mer. Pendant ce temps, en Norvège, Roald Amundsen prépare officiellement une expédition vers le pôle Nord. Mais impossible pour lui de laisser les Britanniques lui arracher son rêve.
Il part à l’assaut du Sud à bord du Fram, dans le plus grand secret. Les deux équipes arrivent à quelques kilomètres de l’Antarctique et organisent leur camp. L’explorateur norvégien réussit l’exploit en premier. Quelques jours plus tard, Scott retrouve une tente enfouie sous la neige. À l’intérieur, une lettre signée Amundsen, leur indiquant qu’ils sont passés ici même, et avant eux.
Rien ne se passera décidément comme prévu pour les Anglais. Acharnement du sort, alors que le bateau de Roald Amundsen rentrera en vainqueur en Norvège, tout l’équipage de Scott trouvera la mort sur le chemin du retour.
Le plus grand sanctuaire marin au monde va être créé en Antarctique, aux termes d’un accord obtenu après des années de négociations. Il s’étendra sur une superficie de plus de 1,55 million de kilomètres carrés, dont 1,12 million km2 interdits à la pêche.
Vendredi 28 octobre, après des années de négociations, les 25 membres de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) ont approuvé à l’unanimité un accord « historique ». Après quelques modifications apportées au texte d’origine présenté par les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande, «l’ accord final tient en équilibre la protection marine, la pêche durable et les intérêts scientifiques », a détaillé Murray McCully, le ministre des affaires étrangères néo-zélandais.
Ce sanctuaire exceptionnel est destiné à protéger la zone immaculée de la mer de Ross en Antarctique ; une immense baie côté pacifique, sous juridiction néo-zélandaise. Du nom de l’explorateur britannique James Clark Ross qui l’a découverte en 1841, elle fait office de zone vierge de toute pollution, de surpêche et d’espèces invasives. On la surnomme « le dernier océan », abritant une très riche biodiversité dont un tiers des manchots Adélie et d’innombrables krills (petites crevettes nourrissants poissons, phoques, baleines et oiseaux marins).
Ce projet porte sur une zone de 1,57 million de kilomètres carrés dont 1,12 million seront totalement protégés de tout prélèvement, pêche comprise. L’équivalent en surface de l’Angleterre, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie réunies.
Jusqu’en 2015, le gouvernement chinois y était réticent, avant de s’incliner. Ne manquait plus que l’accord de la Russie, qui s’opposait au projet en raison des droits de pêche. Désormais, l’accord est signé, courant sur 35 ans.
« Une avancée majeure pour la protection de la vie sauvage », saluée par le WWF France. Sa présidente et ancienne navigatrice Isabelle Autissier ajoute : « l’accord qui a été trouvé est un moment décisif pour l’avenir et la protection de l’Antarctique et de l’océan Austral […] Après des années d’impasse lors des réunions annuelles de la CCAMLR, cette décision va donner un nouvel élan au sein de la Commission qui nous permettra, nous l’espérons, d’atteindre un statut de protection permanent pour la mer de Ross au cours des prochaines années et d’obtenir par ailleurs un statut d’Aire Marine Protégée en Antarctique Est et dans la mer de Weddell ».
6 personnes ont été arrêtées en Espagne et une dizaine d’autres placées sous surveillance dans le cadre d’une enquête internationale sur un réseau de pêche illégale en Antarctique.
Des pêcheurs relèvent des filets dans les eaux antarctiques. Nicolas Gasco / Biosphoto
INTERPOL. De nationalité espagnole, les six suspects ont été accusés « d’infractions à l’environnement », de « blanchiment d’argent », de « falsification de documents » ainsi que de « crime organisé », a précisé Interpol, l’organisation internationale de police criminelle qui enquête sur ces faits. Leur commerce, qui reposait sur l’utilisation de trois bateaux, leur rapportait chaque année 10 millions d’euros avant de prendre fin en début du mois lors d’une large opération de police impliquant 15 pays dont l’Espagne. « Le rôle d’Interpol dans la coordination de tous les échanges de données et de renseignements a été déterminant dans le succès de l’opération », a déclaré le général Vincente Pérez Pérez, responsable du service de la protection de la nature de la Garde civile espagnole (Seprona). C’est en janvier 2015 que les trois bateaux suspects avaient été repérés par les forces espagnoles en train de pêcher au large de l’Antarctique des poissons à dents de Patagonie, vendus à prix d’or sur le marché, dans une zone protégée par la Convention sur la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR). Bien qu’interdits dans la région, des filets à lamelles avaient été alors utilisés.
CONTREBANDE. A la demande de la Nouvelle-Zélande, des notices « pourpres » avaient été lancées par Interpol afin de collecter le maximum d’information sur les activités des trois navires et qui avaient abouti en mars 2015 au lancement d’une large opération de police. C’est dans ce cadre que des agents d’Interpol, dont des officiers de la Garde civile espagnole, ont été dépêchés en février dernier au Sénégal pour s’informer sur l’un des bateaux. Ils avaient ensuite découvert ses liens notamment avec une société fantôme enregistrée en Espagne. L’équipe avait été aussi capable de suivre les 180 tonnes de poissons péchés illégalement, transportés par bateau à destination du Vietnam via Singapour. Les contrebandiers avaient pour cela changé à plusieurs reprises le nom de leurs trois navires ainsi que leurs drapeaux, selon Interpol.