Nouvelle inauguration du musée le plus austral du monde, avec un nouveau nom et une nouvelle muséographie ( source: Service National du Patrimoine Culturel chilien, 10 janvier 2024)

Nouvelle inauguration du musée le plus austral du monde, avec un nouveau nom et une nouvelle muséographie ( source: Service National du Patrimoine Culturel chilien, 10 janvier 2024)

Publié hier, l’article suivant témoigne d’une étape fondamentale pour la communauté yagan et le musée dédié à leur culture situé à Puerto Williams.

Traduction de l’espagnol par l’association Karukinka

Le Musée Anthropologique Martin Gusinde de Puerto Williams initie une nouvelle étape avec une nouvelle présentation et un nouveau nom: à partir d’aujourd’hui il s’appelle le Musée Territorial Yagan Usi – Martín González Calderón, et sa muséographie se centre sur cette culture ancestrale et sur l’établissement de ponts entre la vision du passée et la communauté actuelle.

Une nouvelle vision du musée et du travail communautaire a été le marqueur de la ré inauguration à Puerto Williams du musée le plus austral du monde, avec un nouveau nom et une exposition permanente renouvelée. A partir d’aujourd’hui, l’espace connu initialement comme Musée Anthropologique Martin Gusinde s’appellera Musée Territorial Yagan Usi – Martín González Calderón, dénomination en cohérence avec la nouvelle exposition, centrée sur la culture de ce peuple ancestral qui habite l’extrême austral du Chili et de l’Argentine depuis sept mille ans.

La cérémonie a été dirigée par la déléguée présidentielle de Puerto Williams, María Luisa Muñoz; la secrétaire du Patrimoine Carolina Pérez Dattari; la directrice nationale du Service du Patrimoine Culturel (Serpat) Nélida Pozo Kudo; le maire de Cabo de Hornos Patricio Fernández, et plusieurs familles de la Communauté Indigène Yagan de la Baie Mejillones, avec leur représentant Luis Gómez Zarraga.

Le directeur du musée, Alberto Serrano, a fait remarqué que cette transformation relève de la dimension territoriale, comme Martín González Calderón, membre de la Communauté Indigène Yagan de la Baie Mejillones à Villa Ukika et référent de l’art de la navigation ancestrale en canoë et de la culture traditionnelle Yagan. Martín González Calderón a réalisé maints efforts et initiatives orientées vers la diffusion de son savoir ancestral et a collaboré étroitement avec le musée. Résultat de la pandémie de Covid-19, il est décédé le 18 octobre 2020, victime, comme beaucoup de ses ancêtres, des maladies introduites.

La secrétaire Carolina Pérez a fait remarqué que « nous sommes très heureux de pouvoir faire partie de cette étape qui permettra de reconnaître la communauté Yagan et dans laquelle se réouvre un espace patrimonial pour les citoyens. Nous espérons que le projet muséographique qui a été travaillé pendant deux ans par l’équipe de la Sous-Direction Nationale des Musées, et qui incorpore une présentation avec une vision territoriale, se convertira en un espace de rencontre pour les habitants et habitantes de la région ».

Pour sa part, la directrice nationale du Serpat, Nélida Pozo, a jouté que « cet espace est maintenant imprégné d’une vision surgie du territoire lui-même, de la main de la communauté Yagan de la Baie Mejillones, en pleine conscience et avec la certitude que nous sommes en présence d’une culturel ancestrale vivante, qui se pense, se projette et revitalise, et, en même temps, qui nous parle d’une nouvelle manière de penser les musées, comme des institutions accessibles et inclusives, qui encouragent la diversité et la durabilité avec la participation des communautés ».

La vision territoriale et culturelle de la nouvelle exposition

La proposition de rénovation muséographique a involucré un long processus de dialogue et de recherche avec les communautés résidentes et avec la Communauté Indigène Yagan de la Baie Mejillones, dans le but de préserver la mémoire locale et tous les éléments qui la compose historiquement et contemporainement. De ce fait, ce fût la communauté elle-même qui sollicita le changement du nom de cet espace.

Le nouveau parcours muséographique a pour protagoniste le peuple Yagan, et rend compte des modes de vie et des processus historiques, sociaux et culturels expérimentés par la communauté, étant aussi étudié l’apport culturel de l’archipel, et l’objectif de contribuer aux processus de revitalisation de la communauté, tout en dédiant des espaces de réflexion et de dialogue au sujet des processus de colonisation par la culture occidentale et l’Etat chilien à l’extrême sud du pays.

La nouvelle narration crée constamment des ponts entre l’ancestral et le contemporain, pour connecter les traditions avec les nouvelles générations. En outre, durant toute la présentation, sont utilisés des mots de yagankuta [langue yagan] pour revitaliser la langue et le patrimoine immatériel. De plus, elle incorpore la perspective du genre pour donner de la visibilité aux barrières que la communauté indigène et les kipayamalim [les femmes yagan] ont affronté.

Au premier étage se déploie un tour par le Yagan Usi (le territoire yagan) durant lequel les collections arquéologiques et ethnographiques abordent le peuplement de l’Archipel du Cap Horn, situé durant l’Holocène Moyen il y a approximativement 6500 ans BP. Les caractéristiques du territoire dialoguent avec l’existence humaine à travers les vestiges arquéologiques, la navigation, la chasse, la vannerie, l’artisanat, les rituels et la présence du yagankuta, une langue qui refuse de disparaître.

Parmi les différents objets, la muséographie fait remarquer la restitution de 29 objets de la collection Martin Gusinde provenant du Musée National d’Histoire Naturelle et de 32 pièces de vannerie yagan comme des paniers, cordages et filets de pêche élaborés en jonc par Cristina Calderón Harbán, Julia González Calderón, Claudia González Vidal, Marta Balfor Clemente, et beaucoup d’autres femmes et artisanes qui ont cultivé cette technique ancestrale. La vannerie, élément de la culture matériel et immatérielle, reflète une importante connexion entre les savoirs de la nature, le climat, la récolte de matières premières et les points de tressage qui ont été transmis durant des générations.

Le public des visiteurs, en plus de voir ces objets, pourra observer une infographie qui expose différents type de paniers et de techniques de fabrication, écouter un enregistrement audiovisuelle et apprendre les mots de la yagankuta [la langue yagan] qui renforcent la mémoire collective.

Au deuxième étage continue le récit avec Poluaóala Shanatara (les étrangers arrivent) dont les collections de caractère historiques présentent les transformations et vicissitudes qui ont été vécues dans la région depuis le XVIème siècle et jusqu’à présent. Les processus d’immigration des expéditions européennes, nord-américaines et le peuplement impulsé par les états argentin et chilien installent un contexte de rencontres, conflits et conséquences pour la culture indigène locale. Dans cette salle, en plus de comprendre les processus de contact (découverte, exploration et colonisation) il est aussi possible de s’approcher de la biodiversité magallanique avec la présentation de plus de 30 espèces de taxidermie qui illustrent la faune et le paysage le plus austral du Chili.

L’exposition est aussi remarquable de par ses caractéristiques technologiques et son design, comptant avec des plateformes interactives, des espaces audiovisuelles et des espaces d’écoute.

Source : https://www.museoyaganusi.gob.cl/noticias/reinaugurado-museo-mas-austral-del-mundo-con-nuevo-nombre-y-museografia

Tanana, être prêt à partir naviguer : le passionnant documentaire de Martin Gonzalez Calderon et Alberto Serrano dédié à la navigation à la voile dans les canaux de Patagonie

Tanana, être prêt à partir naviguer : le passionnant documentaire de Martin Gonzalez Calderon et Alberto Serrano dédié à la navigation à la voile dans les canaux de Patagonie




Parce qu’il est selon nous l’un des meilleurs documentaire dédié à la région du cap Horn et ses habitants et pour bien commencer l’année, nous vous recommandons de visionner “Tanana, estar listo para zarpar” (être prêt à partir naviguer) avec Martin Gonzalez Calderon et réalisé par Alberto Serrano, directeur du Musée Yagan Usi – Martin Gonzalez Calderon de Puerto Williams, île Navarino, région de Magallanes et Cabo de Hornos, Chili. Une véritable expédition sensible dans ces territoires majestueux et à ne pas manquer pour découvrir ces visages qui font les lieux.

Ce film a été principalement tourné dans une des baies du nord de l’île Navarino : la baie Mejillones. Il est dédié à la construction d’un petit voilier, le Pepe II, selon la tradition yagan. Toute la famille de Martin apparaît au fil des séquences, que ce soit pour le choix de l’arbre à utiliser pour la construction que pour fabriquer ce navire puis le mettre à l’eau. S’ensuit la navigation ancestrale à la voile et à la rame dans les canaux de Patagonie, menée par Martin Gonzalez Calderon et son gendre, tout cela aussi grâce au soutien de pêcheurs locaux, tant la législation complique la navigation traditionnelle à l’approche, entre autres, des glaciers de la cordillère Darwin et du faux cap Horn.

Vous pouvez le visionner sous titré en français sur la plateforme Youtube : https://youtube.com/watch?v=1g35XTtaMdQ%3Ffeature%3Doembed

Pour la petite anecdote, Martin est le grand frère d’un des membres honneur de notre association : José German Gonzalez Calderon, venu nous rendre visite en France en octobre 2019. Sa présentation de la version française de ce documentaire et de la navigation telle qu’il l’a vécue dès son plus jeune âge avec sa famille dans les canaux de Patagonie a été un des moments forts du festival Haizebegi. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à vous rendre sur la page de ce projet, sur le site de l’association : Haizebegi 2019.



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Tanana, être prêt à partir naviguer : le passionnant documentaire de Martin Gonzalez Calderon et Alberto Serrano dédié à la navigation à la voile dans les canaux de Patagonie 2
L’industrie du saumon détruit les fjords de la Patagonie chilienne (Le Temps, 25/11/2023)

L’industrie du saumon détruit les fjords de la Patagonie chilienne (Le Temps, 25/11/2023)

Les fjords de la Patagonie, la pointe du continent sud-américain, tout comme ceux d’Islande ou de Norvège, sont envahis par des fermes de saumons d’élevage dont les impacts sont multiples: destruction d’écosystèmes marins, usage massif d’antibiotiques, conditions de travail déplorables. «Le Temps» s’est rendu sur place

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Ferme piscicole de saumon, dans le fjord, à Hornapiren, Chili. — © Alamy Stock Photo

Marion Esnault, Chili

Publié le 25 novembre 2023 à 11:00

A bord de son humble bateau de pêche traditionnelle, Daniel Caniullan sort du petit port de Melinka, un village de 2000 habitants perché sur une île de la Patagonie chilienne. Il montre du doigt un bâtiment flambant neuf, construit au pied de l’océan. «Cette base appartient à l’entreprise de saumon Aqua Chile. Les travailleurs arrivent par avionnette, et ils partent d’ici en bateau vers les fermes de saumon, plus au sud», commente-t-il. Pour ajouter: «C’est l’une des entreprises du saumon qui respectent le moins l’environnement.»

Le Chili est le deuxième producteur de saumon d’élevage, derrière la Norvège. L’activité a démarré il y a plus de quarante ans et n’a fait que croître. En 1991, le Chili produisait 60 000 tonnes de saumons alors que, aujourd’hui, il en produit plus d’un million, selon le Service national de la pêche.

La suite de cet article est disponible pour les abonnés du journal suisse Le Temps, à l’adresse suivante : https://www.letemps.ch/sciences/environnement/l-industrie-du-saumon-detruit-les-fjords-de-la-patagonie-chilienne

Pour découvrir d’autres actualités de la Patagonie chilienne et argentine, rendez-vous sur la page dédiée du blog de l’association Karukinka

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Documentaire à ne pas manquer : « Canoeros: Memoria Viva » (2022) | Pristine Seas | National Geographic Society

Documentaire d’une expédition avec des membres des peuples autochtones Kawésqar et Yagán dans la réserve nationale Kawésqar, dans le sud du Chili. Ensemble, ils explorent certaines des régions marines les plus uniques et les moins étudiées de la planète, notamment de vastes forêts de varech, des glaciers et des fjords, dans le but de les protéger contre les menaces posées par l’élevage continu du saumon dans la réserve.

Passage de Davvenjárga, le cap Nord, à la voile le 09/08/2023 !

Après s’être approché à quelques dizaines de milles nautiques de la frontière russo-norvégienne nord, l’équipage a fait cap à l’ouest pour franchir toutes voiles dehors et pour la deuxième fois le Kinarodden, le point le plus septentrional de l’Europe continentale, puis pour la première fois cette fois Davvenjárga, le cap Nord, suivi du Knivskjellodden, la pointe la plus au nord, devançant quelque peu le cap Nord. 

Une nouvelle étape de l’expédition a donc été franchie, avec des conditions de navigation parfaites. Nous avons même pu voir le navire grâce à la webcam en temps réel et à 360°. Les captures d’écran pâtissent du manque de résolution mais couplées aux données MarineTraffic, nous avons bien pu voir qu’ils étaient là, seul voilier au milieu des navires de pêche ! 

L’équipage est en pleine forme et se réjouit de vous partager le fruit de ses recherches en terres samis lors de son retour en France à la fin du mois.

Ils nous ont transmis quelques images et nous en ajouterons en fonction de leurs envois.

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CAP HORN. Un moment historique: le Hall of Fame installé aux Sables-d’Olonne Vendée (Le Reporter Sablais, 11/05/2023)

Les Sables-d’Olonne devient le haut lieu des Cap-Horniers

La Ville des Sables d’Olonne, capitale mondiale de la course au large en solitaire, accueille désormais le siège de l’Association internationale des Cape Horners (International Ass. of Cape Horners – IACH).

Source : https://www.lereportersablais.com/cap-horn-un-moment-historique-le-hall-of-fame-installe-aux-sables-dolonne/

Cap Horn Hall of Fame

À quelques jours du départ de la mythique Golden Globe Race, la Ville a inauguré le mercredi 31 août le «Cap Horn Hall of Fame» qui distinguera les marins les plus prestigieux ayant franchi le mythique Cap Horn.
De quoi renforcer encore un peu plus les liens qui unissent les Sables d’Olonne aux aventuriers du grand large.

Une bourrasque au Cap Horn (ci-dessous)

Une bourrasque au Cap Horn
Une bourrasque au Cap Horn

Le passage du Cap Horn est souvent une délivrance

Des pics rocheux qui se jettent à la mer, une terre inhospitalière… et pourtant, un sentiment de délivrance. Franchir le Cap Horn, terre la plus australe de l’Amérique du sud et point de passage entre l’océan Pacifique et l’Atlantique, est une aventure en soi, un accomplissement pour tant de marins, alors que les conditions peuvent y être particulièrement éprouvantes.


« En plus d’être redouté par les marins les plus téméraires en raison des conditions extrêmement difficiles qui le caractérisent (les vagues des deux océans s’entrechoquent dans cet entonnoir et le froid y est glacial), le passage du « Cap des tempêtes », coincé, à l’extrémité de la Terre de Feu, entre la Cordillère des Andes et le Pôle Sud, est aussi symbolique. Encore peu de marins peuvent en effet se targuer d’avoir franchi ce lieu légendaire qui a acquis la réputation d’être le « cimetière marin ».
Signe de la performance, les navigateurs qui franchissent cette pointe se voient glorifier du titre de « cap-horniste ». « Un titre de noblesse », précisait sur les ondes de la RTBF Philippe De Radiguès, qui fait parti de ces rares marins détenteurs du titre.
Selon les conditions météo, le passage du Cap peut offrir aux plus chanceux un spectacle grandiose ; sa terre rouge vive éclairée par le soleil, bordée de glaciers, est semblable à un « paysage lunaire »  (Sources: DHN Dernière Heure / Belgique)


Une association fondée en 1937

Pour rendre hommage à ces femmes et à ces hommes qui ont fait preuve de tant de bravoure et de courage, l’Association internationale des Cape Horners, fondée en 1937, vient de dévoiler le Tableau d’honneur qui trône désormais aux Sables d’Olonne, dans la Ville du Vendée Globe.

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Tableau d’Honneur des Cap Horniers – Les Sables d’Olonne

28 Cap-Horniers intègrent le Tableau d’honneur

Une cérémonie historique et émouvante s’est déroulée en présence de trois Cap-Horniers qui ont marqué l’Histoire :
– Sir Robin Knox-Johnston, premier homme à avoir accompli un tour du monde à la voile en solitaire, sans escale et en course ;
– Jean-Luc Van Den Heede, a doublé 12 fois le Cap Horn et effectué 6 tours du monde en solitaire. Finisher de deux Vendée Globe et grand vainqueur de la GGR 2018 ;
– et Chay Blyth concurrent du Golden Globe Challenge en 1968.

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Sir Robin Knox-Johnston et Jean-Luc Van den Heede – Les Sables-d’Olonne 31 août 2022

Chaque marin intronisé a été sélectionné dans une liste de candidature établie par un comité indépendant et l’ensemble des membres de l’IACH s’est prononcé par la suite afin d’établir ce premier classement honorifique.

Tous les ans, la Ville des Sables-d’Olonne et l’IACH organiseront une cérémonie pour intégrer de nouveaux noms et faire vivre la communauté des grands marins indéfectiblement liés au Cap Horn.
Pour ce lancement, les noms de 28 Cap Horniers ont été gravés dans le bois du Tableau d’Honneur qui trônera désormais dans un espace dédié à  » l’International Association of Cape Horners  » au coeur de Port Olona.

Ci-dessous:
Chay Blyth, Jean-Luc Van den Heede, Yannick Moreau, Sir Robin Knox-Johnston, Don McIntyre, et Ashley Manton

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Personnalités lors de la cérémonie des Cap-Horniers – Les Sables-d’Olonne Vendée 31 août 2022

Ils ont dit:
Ashley Manton, Président de l’International Association of Cape Horners (IACH):
« Je me réjouis que ce nouvel événement annuel soit généreusement organisé par Les Sables d’Olonne ». Le Cape Horn Hall of Fame a vocation à encourager les générations futures à suivre les exploits de leurs aînés et à établir de nouveaux records dans les courses autour du monde les plus prestigieuses, à l’instar du Vendée Globe et de la Golden Globe Race ».

Yannick Moreau, maire des Sables-d’Olonne:
« Il est naturel pour notre cité maritime, qui a vu tant de marins traverser les océans et franchir le Cap Horn, d’accueillir l’International Association of Cape Horners.
Quel meilleur endroit, quel meilleur moment, quels meilleurs ambassadeurs pour inaugurer ce Hall of Fame des Cap-Horniers. A quelques heures du départ de la Golden Globe Race, en présence de la légende Sir Robin Knox-Johnston, une page de l’Histoire maritime s’écrit aux Sables d’Olonne».

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Les Trophées en forme de Cap Horn avec le nom des récipiendaires

Les 28 récipiendaires annoncés en août 2022
Willem Schouten (1567-1625), Pays-Bas
Jacob Le Maire (1585-1616), Belgique
Vice Admiral Robert Fitzroy (1805-1865), Angleterre
Capt. Vern Verner Björkfelt (1900-1982), Finlande
Capt. Thomas Carter (T.C) Feraron (1813 – 1869)
Capt. Adolph Hauth, Allemagne (1899 – 1975)
Capt. Louis Allaire (1880-1949), France
Alan Villiers (1903-1982), Australie
Vito Dumas (1900-1965), Argentine
Marcel Bardeaux (1950-1958), France
Sir Francis Chichester (1901-1972), Angleterre
Sir Alec Rose (1908-1991), Angleterre
Sir Robin Knox-Johnston (1939-), Angleterre
Bernard Moitessier (1925-1994), France
Sir Chay Blyth (1940-), Écossais
Ramon Carlin (1923-2016), Mexique
Éric Tabarly (1931-1998), France
Cornelis van Rietschoten (1926-2013), Pays-Bas
Dame Naomi James (1949-), Nouvelle-Zélande
Kay Cottee (1954-), Australie
Jon Sanders (1939-), Australie
Philippe Jeantot (1952-), France
Titouan Lamazou (1955-), France
Sir Peter Blake (1948-2001), Nouvelle-Zélande
Dilip Donde (1967-), Inde
Stan Honey (1955-), Amérique
Dee Caffari (1973-), Angleterre
Jean-Luc Van Den Heede (1945-), France

Il s’agit d’un Tableau d’Honneur
Vous pouvez aussi visualiser tous ceux qui sont enregistrés depuis 1969:
https://www.capehorners.club/main/roundingsregister.php



BIO n°1: Captain Adolf Hauth

Le Priwall (1917 – 1945)

Priwall
Priwall

Capitaine Adolf Hauth (1899 – 1975)
Le contournement le plus rapide d’Est en Ouest du Cap Horn par un voilier commercial a été enregistré en 1938 par le Flying P-Liner allemand « Priwall » (1917 – 1945) qui comportait 33 voiles et naviguait avec un équipage de 27 hommes.
De 1917 à 1941 il est allemand et basé à Hambourg, et de 1941 à 45 il devient chilien, comme prise de guerre, le Chili ayant soutenu les Alliés. En 1941 son nom change pour « Lautaro » et sa base est Valparaiso.

Le Priwall fut transformé en navire-école en 1926, notamment sous le commandement (entre 1937 et 39) du capitaine Adolf Hauth.
Celui-ci a effectué le passage du Cap Horn à 14 reprises dont 4 fois en tant que capitaine du « Priwall ».

Lors de l’un de ces passages sur le « Priwall » en 1938, le tour d’Est en Ouest du Cap Horn (50ème parallèle de l’Atlantique vers le 50ème du Pacifique) a été effectué par Adolph Hauth dans le temps record de 5 jours et 14 heures.
Sa coque de plaques d’acier rivetées lui permettait de naviguer dans l’Atlantique sud dont le Cap Horn.

Le bateau faisait du commerce de salpêtre (nitrate de potassium) vers le Chili, et de blé vers l’Australie. Le 28 février 1945, le salpêtre emballé dans des sacs prend feu (le salpêtre servait notamment pour la poudre de canon); de nombreux marins meurent à cause des fumées inhalées ou de brûlures.
Un vapeur remorque le navire mais celui-ci coule en route, le 8 mars 1945, faisant encore des morts dont le capitaine du navire, Enrique Garcia Gonzalez.
Le naufrage est considéré comme une catastrophe nationale au Chili.

(Sources: Nicole Erler / Condor)

Le Priwall peint par Robert Carter (© Photo: DR)

Priwall Robert Carter
Priwall by Robert Carter
© Photo: DR

Suite des BIOS prochainement


Note:
Le Cap Horn fait partie de la commune de Cabo de Hornos (Chili).

https://www.lereportersablais.com



VIDEO de la cérémonie des Cap-Horniers – 31 août 2022
(Note: pour des raisons pratiques, nous avons volontairement laissée la vidéo brute).



Philippe Brossard-Lotz

Source : Le Reporter sablais

Parce que nous aussi, au sein de l’association, nous nous dédions à la région du cap Horn, nous vous invitons à découvrir nos travaux avec plusieurs membres des communautés natives (yagan, haush et selk’nam). Dans le cadre de nos recherches toponymiques, le cap Horn a retrouvé son nom d’avant la colonisation. Il s’agit de Lököshpi, en langue yagan.

Pour en savoir plus : https://karukinka.eu/fr/expedition-cap-nord-cap-horn-2023-2024/