Agir pour le vivant et Libération publient une tribune de Lauriane Lemasson, fondatrice de notre association (1ère partie)

Patagonie : mais où sont donc les peuples Yagan, Haush et Selk’nam ? (partie 1)

Si l’on regarde une carte de Terre de feu, l’une des premières sensations est celle de vide, un criant vide de sens. Le territoire est immense mais les toponymes manquent pour décrire ce qui m’entoure.

par Lauriane Lemasson, chercheuse en ethnomusicologie, acoustique et géographie à Sorbonne Université et fondatrice de l’association Karukinka – publié le 14 juin 2021 à 10h58

En 2011 j’ai posé pour la première fois mon regard sur ce Finistère américain : l’extrême sud de la Patagonie, au sud du détroit Hatitelen, plus connu sous le nom de détroit de Magellan. Après avoir étudié un large corpus d’ouvrages disponibles en Europe, les conclusions étaient sans appel concernant les premiers habitants de ces terres : il ne restait plus qu’une seule femme yagan à Villa Ukika, au Chili, et plus aucun Haush ou Selk’nam en Patagonie. Tous avaient disparu à la suite des maladies importées d’Europe, malgré les bonnes volontés des missions anglicanes et salésiennes qui tentèrent de les sauver en leur apportant refuge, nourriture, vêtements, et surtout «civilisation».

Voici en résumé ce que dit l’histoire officielle. Je décidai malgré tout de m’y rendre pour la première fois en janvier 2013 et pendant un peu plus de trois mois. Je savais que j’allais sûrement sillonner un désert vidé de ses premiers habitants pendant toute cette période, mais peut-être que les paysages, eux, auraient encore des choses à me conter. Je partis donc, principalement seule et en autonomie complète, avec pour compagnons d’expédition mon sac à dos, ma tente, mon duvet, et de quoi manger, photographier et enregistrer. Passés ces trois premiers mois d’exploration et beaucoup d’autres missions à la suite, je peux vous assurer que oui, ces lieux devenus espaces continuent de beaucoup m’apprendre sur l’horreur du génocide dont ont été victimes les peuples Yagan, Haush et Selk’nam.

Si l’on regarde une carte de Terre de feu, l’une des premières sensations est celle de vide, un criant vide de sens. Le territoire est immense mais les toponymes manquent pour décrire ce qui m’entoure. Des rivières, montagnes, collines, plaines… devaient pourtant avoir des noms, avant, lorsqu’ils faisaient partie d’un quotidien, que des voix troublaient le silence. Où sont-ils désormais ? Et ces restes de vie, ces ustensiles de pierre taillée qui jonchent le sol de ces anciens campements, ne sont-ils pas les témoins de l’exode, de la fuite face à l’arrivée des génocidaires ? Imaginez un dîner familial et faites-en disparaître tous les membres assis autour de la table : voici la sensation qui vous prend aux tripes quand vous vous retrouvez là. Le temps s’y est arrêté et ces bribes de vie quotidienne vous entourent, sans leurs acteurs. Où sont-ils ? Qu’ont-ils vécu ici ? Ont-ils pu s’en sortir en s’engouffrant dans l’inextricable forêt fuégienne ? Ou bien ont-ils été capturés et déportés comme tant d’autres vers les missions, la prison de Rawson ou le camp de concentration de l’île Dawson, séparés de leur territoire, pour favoriser l’expansion des élevages d’ovins et de bovins ? Tout cela s’est déroulé durant la conquête d’un désert qui n’en était pas un : la colonisation aussi macabre que rapide initiée par l’Argentine et le Chili entre la fin du XIXe et le début du XXe siècles en Patagonie.

Sinistre trafic humain

Durant la même période se développèrent en Europe occidentale les théories d’anthropologie physique. Convaincus d’avoir trouvé en Patagonie le chaînon manquant entre l’homme et l’animal, de nombreux chercheurs firent appel à des explorateurs ou se rendirent sur place pour les étudier. L’objectif était de confirmer leurs théories empreintes des conclusions de Charles Darwin lors de son passage dans l’extrême sud patagon. Il était difficile de convaincre les Selk’nam, Haush et Yagan de se soumettre à toutes sortes de mesures anthropométriques, comme le montrent certains témoignages, dont ceux de Paul Hyades. Ces personnes connaissaient depuis plusieurs décennies déjà le cruel traitement que leur réservaient les Blancs en ces terres de non-droit. Le réflexe était donc celui de la fuite. Alors les chercheurs et explorateurs se mirent à déterrer les cadavres, malgré l’opposition des familles, et à les envoyer vers différents musées, dont le musée d’Ethnographie du Trocadéro, devenu en 1937 musée de l’Homme, faisant fi de l’éthique et violant les pratiques funéraires des populations concernées.

Ce sinistre trafic se déroula principalement entre 1880 et 1920 en Patagonie. Ces personnes, une fois arrivées par bateau, furent morcelées, classées et stockées, comme objets d’une collection. Ils font partie aujourd’hui encore de la collection de restes humains modernes du musée de l’Homme qui regroupent officiellement plus de 1 000 squelettes et 18 000 crânes. Les restes humains de Terre de feu ont entre autres été collectés par la mission scientifique du cap Horn dans la baie Orange (1882-1883) et la mission de Henri Rousson et Polydore Willems en péninsule Mitre (1890-1891), mais aussi grâce aux dons réalisés par Martin Gusinde et Perito Moreno, ce dernier étant aussi l’un des principaux collecteurs et collectionneurs des restes humains composant la collection du musée de La Plata en Argentine. Et au musée de La Plata se trouvent aussi… des Français ! Agriculteurs, cordonniers, trappeurs, couturières, tisseuses… Ils y sont classés par sexe, métier et lieu d’origine.

https://www.liberation.fr/plus/patagonie-mais-ou-sont-donc-les-peuples-yagan-haush-et-selknam-20210614_5VTJJIATRNESFGFDRJV6LLMNIQ/

Au Chili, les castors ravagent le poumon végétal de la Terre de Feu (L’Obs – AFP, 23/4/2021)

Par AFP

Publié le 23 avril 2021 à 9h10·Mis à jour le 23 avril 2021 à 17h30

Terre de feu (Chile) (AFP) – Poumon de la Terre de Feu, au sud du Chili, les forêts du parc Karukinka ne sont pas directement menacées par l’homme mais par la voracité de castors nord-américains, introduits pour raisons économiques dans les années 1940.

Plus de 70 ans après l’arrivée de 10 premiers couples pour développer l’industrie de la fourrure et peupler les terres reculées de Patagonie entre Argentine et Chili, la population de castors est aujourd’hui estimée à plus de 100.000 individus.

Si les troncs robustes et longs des arbres typiques de l’écosystème des forêts des Andes et de Patagonie, des hêtres de la famille des Nothofagus (pumulio, antarctica et betuloides), ont pu être sauvés des exploitants forestiers, le castor est aujourd’hui leur plus grand prédateur.

De la même manière que dans leurs habitat d’origine au Canada, ces rongeurs construisent inlassablement des barrages sur les rivières et les lacs pour y établir leurs terriers dans un enchevêtrement de bois, d’écorces et des racines.

Or, pour récupérer de la matière première et se nourrir, cet herbivore fait tomber grâce à ses dents ciselées des arbres qui ont mis près de 100 ans pour atteindre leur maturité.

« Les castors, comme nous les humains, sont appelés ingénieurs de l’écosystème, ce qui signifie que pour habiter un environnement, ils doivent le modifier pour l’adapter aux conditions dont ils ont besoin pour survivre », explique à l’AFP Cristobal Arredondo, chercheur à la Wildlife Conservation Society (WCS) du Chili, en charge du suivi des espèces pour le parc Karukinka et la Terre de Feu.

Dans l’immensité de la Patagonie, « plus de 90 % des cours d’eau de l’île de la Terre de Feu, côté chilien, sont habités par des castors, ce qui a un impact très important sur les écosystèmes », explique-t-il.

– Puits à carbone –

Malheureusement, les forêts de Patagonie ne se régénèrent pas aussi vite que celles des grandes plaines du nord du Canada.

Et une fois que le castor s’attaque à ces forêts, le carbone « qui a été capturé par les arbres pendant des centaines d’années est finalement libéré dans l’atmosphère lorsqu’ils meurent », explique Felipe Guerra qui coordonne pour le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) les mesures de gestion, de prévention et de contrôle du castor.

Or, les forêts et les tourbières du parc de Karukinka « sont de grands puits qui stockent de grandes quantités de carbone et d’autres gaz à effet de serre comme le méthane », ajoute-t-il.

En sept décennies d’implantation des castors dans cette région, l’impact socio-économique s’élève à 73 millions de dollars, selon les estimations officielles.

La chasse au castor est autorisée mais insuffisante pour réguler leur nombre et la controverse porte davantage sur les moyens de limiter leur prolifération, les pièges aquatiques étant considérés comme « cruels » par l’Union pour la défense des droits des animaux de Punta Arenas, en Patagonie.

Eve Crowley, représentante de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Chili, ne mâche pas ses mots : « les espèces exotiques envahissantes sont l’une des principales causes de la perte de biodiversité, dégradant nos écosystèmes », dit-elle à AFP.

Elle rappelle que « la conservation et la restauration de nos puits de carbone naturels, c’est-à-dire nos sols, nos forêts et nos zones humides, sont tout aussi importantes, voire plus, que la réduction des gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement de la planète ».

Haizebegi 2019 : Interview de Lauriane Lemasson par InfoFueguina « La vergüenza que se convirtió en orgullo »

La estudiante e investigadora francesa, Lauriane Lemasson, detalló las actividades que realizaron tres integrantes de los pueblos selk´nam y yagan en Paris y otras ciudades europeas. Destacó la recepción que tuvieron y la posibilidad de “acercarse al lugar del otro, para no cometer las cosas inaceptables que se hicieron, en parte de los siglos IXX y XX, en antropología”. Remarcó que sobre los pueblos originarios “el único poder que tienen los colonialistas es haber impuesto la vergüenza por la propia identidad, pero hoy esa vergüenza se convirtió en orgullo”, aseveró.

jueves, 19 de diciembre de 2019 · 08:30

“Presenté mi trabajo durante un coloquio internacional en París, eso fue en enero de 2019, y encontré a Denis Laborde que es el organizador del Festival Haizebegi. Él seguía mis investigaciones, que comenzaron  en 2011, y cuando llegó al coloquio me preguntó sobre mis trabajos”, comenzó relatando Lauriane Lemasson, investigadora francesa que realiza sus estudios en La Sorbona, elaborando su tesis sobre “Paisaje sonoro como recurso cultural, al sur del Hatitelén (Estrecho de Magallanes)”, para la cual viaja a la Patagonia chileno-argentina recurrentemente y mantiene un contacto frecuente con integrantes de pueblos originarios.

Lemasson dijo que después de la charla, Haizebegi le manifestó que tenía “carta blanca” para presentarse en el festival que se realizó el pasado mes de octubre en Bayona – Francia, con el antecedente de una entrevista que había realizado en Punta Arenas con Mirtha Salamanca, nieta de Lola Kiepja, la cual fue traducida en distintos idiomas aunque siempre “con aviso previo a la propia Mirtha, para saber si contaba con su acuerdo”, aclaró la investigadora francesa.

Luego de escuchar la entrevista, Laborde propuso invitar a Mirtha Salamanca al festival y manifestó que “se podrían invitar a dos personas más, quizás tres si contábamos con la subvención”, mencionó Lauriane Lemasson, advirtiendo que la fundación que encabeza Denis Laborde se sostiene con mucho esfuerzo, con aportes propios o de colaboradores  “pero sin financiamiento directo del estado”, remarcó.

Dijo que se trata de una fundación que “trabaja mucho con los inmigrantes, con cuestiones sociales y apoya muchas causas humanitarias”. Con ese objetivo se planteó la importancia de referirse a la situación de los pueblos originarios de la zona invitando -en consulta con Mirtha Salamanca- a Víctor Vargas Filgueira  y José González Calderón, ambos pertenecientes al pueblo yagán.

Lauriane Lemasson aclaró que todo el material que se presentó, como así también el contenido de las charlas y las conferencias fue resuelto por  Salamanca, Vargas Filgueira  y González Calderón. “De ellos surgían la iniciativas, porque  la idea era que definieran lo que querían compartir con la gente en Francia”, señaló.

Dijo que pudieron hablar “de una variedad de temas importantes como las salmoneras, el respeto de su cultura por parte de artistas e investigadores, la importancia de dar una devolución a los pueblos cuando se realiza algún trabajo para que no se pierda”. La investigadora francesa comentó que luego los integrantes de los pueblos originarios pudieron intercambiar y compartir con referentes locales, y en esos contactos se dieron cuenta que también en Francia había pueblos originarios “entre ellos los de mis antepasados”, destacó Lauriene Lemasson, mencionando que desciende de bretones.

Otro contacto importante fue con Pascal Blanchard, quien investiga sobre los llamados “zoológicos humanos”, y con quien pudieron “darse cuenta que no había solamente shelk´nam y yaganes exhibidos, sino que también había integrantes de pueblos europeos y de otras partes del mundo, para mí también fue importante porque descubrí que había gente de mi pueblo también exhibida allí”, expresó.  

La investigadora francesa indicó que fue con los zoológicos humanos que  “nació el racismo, porque de esa época viene. Antes había desconocimiento del otro, pero no esa jerarquía entre la gente. Con la época de los zoológicos humanos nació el racismo y fue apoyado por los antropólogos y científicos de ese tiempo, en un intento por comprender como había sido la evolución humana”.

Contó que también tuvieron “acceso a los archivos de (la antropóloga franco-norteamericana Anne) Chapman, dónde fue muy emocionante ver que podían tener contacto directo con ese material. También mantuvieron contacto con el responsable de las Relaciones Exteriores de la Conferencia de los Presidentes de las Universidades Francesas, Jean Luc Nahel, con quien se planteó la posibilidad de algunos proyectos a futuro”.

La actividad tuvo, como otro punto fuerte, una charla para estudiantes franceses quienes se vieron visiblemente emocionados por los testimonios, en especial el de Mirtha Salamanca y el relato de la historia de su abuela Lola Kiepja. Como conclusión los estudiantes, por iniciativa propia, resolvieron elevar una nota con su firma para apoyar el reclamo de restitución de los restos y “pedir una respuesta”.

Lauriane Lemasson indicó, por último, que quedó en claro en el viaje que el investigador debe “acercarse al lugar del otro, para no cometer las cosas inaceptables que se hicieron en parte de los siglos IXX y XX en antropología. También fue muy importante saber que la gente se está acercando para preguntar cuando se van a repetir los talleres que se hicieron, como el de cestería, reflejando lo significativo de la relación que se estableció y como conclusión saber que el único poder que tienen los colonialistas es haber impuesto a los pueblos la vergüenza por la propia identidad, pero hoy esa vergüenza se convirtió en orgullo”, remarcó la investigadora francesa. 

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Haizebegi 2019 : Mirtha Salamanca interviewée par InfoFueguina : “Trabajar para recuperar lo nuestro”

Mirtha Salamanca fue parte de una delegación de integrantes de los pueblos shelknam y yagán, que viajó a Francia para realizar distintas actividades. Relató las conferencias y los encuentros de los cuales participaron y destacó la importancia de “recuperar lo nuestro”. También expresó una mirada crítica sobre el trabajo de Anne Chapman con su bisabuela, Lola Kiepja.

CIUDAD
lunes, 11 de noviembre de 2019 · 09:24

“La invitación en lo personal fue por el linaje de Lola Kiepja, mi bisabuela. Fui con dos hermanos del pueblo yagán, Víctor Vargas de Ushuaia y José González Calderón de Puerto Williams, y estuvimos cerca de 20 días que fueron muy intensos. Participamos del festival al cual nos invitaron que se viene organizando hace ya seis años, donde hay música y se tratan temas diferentes”, relató Mirtha Salamanca, miembro del pueblo shelknam.

En declaraciones al programa radial “Desde las Bases”, contó que “en este caso, la temática era los pueblos originarios. La gran sorpresa, para quienes concurrieron, fue que había shelknam y yaganes, porque la versión que se instaló fue que ya no había más. A partir de ahí fue la invitación, hubo autoridades muy importantes, recorrimos museos, fue un precedente muy importante y vamos a seguir porque hay mucho para hacer”, expresó Salamanca.

Después mencionó que “el nexo lo hizo Lauriane Lemasson, a quien yo encontré en Punta Arenas por un invitación que me había hecho la universidad y entonces la conocí. Fue una gran sorpresa, ella está haciendo un trabajo magnífico en lo que tiene que ver con la toponimia de la Isla, con los sonidos de la naturaleza, y ese trabajo también se expuso durante estos días”, destacó la integrante del pueblo shelknam.

Anticipando que la científica francesa  “está próxima a volver para esta zona, así que vamos a seguir trabajando. Es muy valeroso, porque sirve para recuperar lo nuestro. En Francia estuvimos en contacto con los alumnos de las universidades, pudimos ver el archivo de Anne Chapman. Yo pude conocer algunas crónicas, es algo con lo que hay que trabajar muchísimo tenemos que aprovechar esta oportunidad”, señaló Mirtha Salamanca.

Luego comentó que también estuvieron “dando charlas en una universidad de España, tomamos contacto con el director del museo de Berlin. Realmente fue una actividad que nos dejó mucho y pudimos hacer un pedido respecto de la devolución de los restos que están en esos museos”, confirmó.

Críticas para Anne Chapman

En ese mismo sentido mencionó que durante las charlas se refirieron “a lo que fue el zoológico humano, porque fue una clara muestra de racismo. Sabemos lo que ocurrió con nuestro pueblo y pudimos exponerlo allí”, remarcó. Después, sobre el trabajo de Anne Chapman, lo cuestionó y manifestó: “siempre digo que la opinión mía, como familiar, es de disconformidad por lo que se hizo con mi abuela”.

“Muchos dicen que sirvió para dejar en resguardo algo de mi abuela, pero yo hubiera preferido que no hubiera dejado nada. Porque sabemos que los cantos chamánicos eran privados, no podía quedar ese registro y aparte se le dio un mal uso. Realmente para nosotros, como familia, es algo muy triste. Considero que Anne Chapman vino con todo el aparato, con todo pago, mi madre por ejemplo no la quiso tender porque no nos respetaban”, relató la bisnieta de Lola Kiepja.

Dijo que cuando se presentaron ante la antropóloga franco –estadounidense “nos respondió que no nos iba a atender, porque ella con “los puros” había trabajado. Desconociendo nuestro linaje y nuestra pertenencia, la gente no sabe que atrás de esos registros hay una historia muy cruel. Llegó a decir que Lola había tenido “12 hijos seis puros y seis impuros”, ¿qué es lo que significa eso? No tuvo respeto por la familia”, insistió Salamanca.

Un pueblo ultrajado y la necesidad de recuperar la historia

Durante la entrevista expresó “sabemos que nuestro pueblo fue ultrajado, violado, entonces hay que tener un poco de respeto por esa historia. Nosotros somos un pueblo que sigue en silencio, pero estamos luchando, trabajando. Descubrimos un documental en el cual aparecían imágenes nuestras que no sabíamos que existían. Tomadas sin ninguna autorización, tenemos mucho por rescatar, mucho por trabajar”, advirtió.

Indicó que “se puede hacer algo diferente, yo siempre digo que tenemos un Estado ausente. Tenemos un ente controlador que es el Instituto Nacional de Asuntos Indígenas, pero primero hay que decir que nosotros no somos un asunto. Parece que tuviéramos que estar a merced de ellos, nosotros tenemos nuestras leyes que se deben hacer respetar”, reclamó.

Mirtha Salamanca manifestó que a veces “es muy lamentable, nosotros creemos que en las escuelas siempre se tiene que decir la verdad. Por eso yo voy y digo que estamos vivos, creo que hay que contar lo que pasó con nuestro pueblo, con la mal llamada conquista que fue en realidad una invasión a nuestro pueblo y a todos los pueblos de América”.

“Porque somos un pueblo pre existente y nos sacaron todo, prácticamente nos impusieron sus leyes. Respeto el himno, la bandera, pero nos fueron impuestos. Nosotros teníamos el haruwen, nuestros grupos familiares. Se vivía libremente, en la naturaleza, en armonía, luego todo fue imposición. Hay que trabajar mucho respecto de eso, tratar de recuperar nuestra cultura y que se diga la verdad. Esa es la actividad que nos estamos planteando”, concluyó la representante del pueblo shelknam.

Foto: Facebook Lauriane Lemasson

Création du plus grand sanctuaire marin en Antarctique

Le plus grand sanctuaire marin au monde va être créé en Antarctique, aux termes d’un accord obtenu après des années de négociations. Il s’étendra sur une superficie de plus de 1,55 million de kilomètres carrés, dont 1,12 million km2 interdits à la pêche.

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Vendredi 28 octobre, après des années de négociations, les 25 membres de la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR) ont approuvé à l’unanimité un accord « historique ». Après quelques modifications apportées au texte d’origine présenté par les Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande, «l’ accord final tient en équilibre la protection marine, la pêche durable et les intérêts scientifiques », a détaillé Murray McCully, le ministre des affaires étrangères néo-zélandais.

Ce sanctuaire exceptionnel est destiné à protéger la zone immaculée de la mer de Ross en Antarctique ; une immense baie côté pacifique, sous juridiction néo-zélandaise. Du nom de l’explorateur britannique James Clark Ross qui l’a découverte en 1841, elle fait office de zone vierge de toute pollution, de  surpêche et d’espèces invasives. On la surnomme « le dernier océan », abritant une très riche biodiversité dont un tiers des manchots Adélie et d’innombrables krills (petites crevettes nourrissants poissons, phoques, baleines et oiseaux marins).

Ce projet porte sur une zone de 1,57 million de kilomètres carrés dont 1,12 million seront totalement protégés de tout prélèvement, pêche comprise. L’équivalent en surface de l’Angleterre, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie réunies.

Jusqu’en 2015, le gouvernement chinois y était réticent, avant de s’incliner. Ne manquait plus que l’accord de la Russie, qui s’opposait au projet en raison des droits de pêche. Désormais, l’accord est signé, courant sur 35 ans.

« Une avancée majeure pour la protection de la vie sauvage », saluée par le WWF France. Sa présidente et ancienne navigatrice Isabelle Autissier ajoute : « l’accord qui a été trouvé est un moment décisif pour l’avenir et la protection de l’Antarctique et de l’océan Austral […] Après des années d’impasse lors des réunions annuelles de la CCAMLR, cette décision va donner un nouvel élan au sein de la Commission qui nous permettra, nous l’espérons, d’atteindre un statut de protection permanent pour la mer de Ross au cours des prochaines années et d’obtenir par ailleurs un statut d’Aire Marine Protégée en Antarctique Est et dans la mer de Weddell ».

Photo : NASA/GSFC/Michael Studinger

Source : http://www.greenweez-magazine.com/environnement/creation-du-plus-grand-sanctuaire-marin-en-antarctique_a-43-461.html

Un documentaire chilien fait revivre l’épopée de la navigation yagan

Aujourd’hui sort à Santiago « Tanana » un long-métrage qui montre un habile charpentier de marine construisant son bateau et partant naviguer, comme ses ancêtres, au cœur de l’archipel du cap Horn. 

Il aura fallut cinq ans pour obtenir ce documentaire d’une grande beauté scénique et surprenant d’intimité.

Dans « Tánana » (2016, 74 minutes), l’anthropologue Alberto Serrano et le réalisateur Cristóbal Azócar témoignent de comment Martín González Calderón (62 ans) est retourné naviguer dans les îles de Tierra del Fuego, sur un bateau à voile, celui qu’il a construit face à la caméra.

Neveu de Cristina Calderón, la dernière locutrice yagán, le personnage principal se souvient avec beaucoup de nostalgie qu’enfant, il a visité tous les canaux et toutes les îles.

Martin Gonzalez Calderon (photo : Alberto Serrano/Cristobal Azocar)

Martin Gonzalez Calderon (photo : Alberto Serrano/Cristobal Azocar)

« Nous avons eu l’idée de voyager dans ces lieux où il n’avait jamais pu revenir, mais aussi de partager cette réalité avec son contexte. Le discours de l’extinction domine tout mais en vérité il y a des nuances. Même lorsque l’installation du Parlement européen et de l’Etat chilien a été très violente, tout n’a pas disparu d’un coup. L’héritage yagan est vivant; et il y a des personnes comme Don Martin qui continue de parcourir les archipels de manière traditionnelle » dit Serrano, directeur du Musée Martin Gusinde et vivant à Puerto Williams.

Il utilisèrent le format digital Full-HD et le tournage dura quatre mois. Ils ont filmé tout le processus de construction du bateau, soit quatre mois depuis le choix des arbres et un important témoignage de la grande maîtrise du protagoniste dans l’art de la charpente marine. Et puis, quand il leva les voiles, les réalisateurs le suivirent pendant quinze jours. Ainsi, ils voyagèrent dans des îles où plus personne ne vit et où les maisons sont devenues des ruines. Ils furent étonnés par les peintures rupestres et les lieux secrets. « Par sa géographie, c’est un lieu unique, très extrême. En hiver il n’y a pas de jour et il n’y a pas de nuit en été. J’apprécie beaucoup la faune: les oies, baleines et dauphins sont à portée de main. Et les condors volent au ras de la mer. », ajouta Azócar.

Les histoires du protagoniste sont concises et pleines de sens. Il a traversé quatre fois le faux cap Horn. La première fois fut avec son père et la plus difficile car une tempête avait endommagé le petit bateau. Son père a commencé à le réparer puis il su que c’était à son tour de gérer la navigation. Il avait 12 ans.

« Le plus puissant et important de la navigation traditionnelle est son lien avec le lieu; chaque baie est une maison. Don Martin a une sagesse qui lui a été transmise par l’amour de son espace de vie. Mais cette connaissance est en train de disparaître, il se trouve donc dans une phase charnière : ses parents ont toujours navigué mais ses enfants n’en ont pas la possibilité », ajoute Serrano.

« Tánana » (« être prêt à naviguer », en langue yagán) reçu le premier prix au Festival de Cinéma de la Patagonie, et sera présenté ce soir à Santiago, au Matucana 100 (19:30). L’accès est gratuit mais sur inscription en envoyant un mail à l’adresse suivante: matucana100@m100.cl.

« Cette année nous allons faire voyager le film pour le présenter de manière personnelle, et nous croyons qu’il pourrait être un bon outil au niveau scolaire. »  suggère Serrano. Le documentaire a pu compter sur le financement d’un Fonds Audiovisuel.

Romina de la Sotta Donoso pour le journal « El Mercurio » (http://diario.elmercurio.com/2016/06/20/actividad_cultural/actividad_cultural/noticias/FB718A3F-12C4-40C1-9EB3-975EA0F5DEC0.htm?id={FB718A3F-12C4-40C1-9EB3-975EA0F5DEC0})