Impact environnemental des navires polaires : une publication du COMNAP (Institut Polaire, 21 décembre 2021)

En 2018, le COMNAP lance une étude sur les navires polaires récemment construits. Patrice Bretel, alors directeur à l’Innovation à l’Institut polaire, a participé à ce groupe de travail, dont le rapport est aujourd’hui publié dans le Cambridge University Press.

Dans une démarche très innovante, cet article cherche à montrer comment l’Australie, la Chine, la France, la Norvège, le Pérou et le Royaume-Uni ont pris en compte les besoins scientifiques et les enjeux de durabilité environnementale dans la conception et l’exploitation de leurs nouveaux navires.

Lire la publication sur le site de Cambridge University Press

Source : https://institut-polaire.fr/fr/impact-environnemental-des-navires-polaires-une-publication-du-comnap/

Entre Vendée Globe et Terre de Feu, c’est quoi penser le sauvage demain ? Marc Thiercelin et Lauriane Lemasson aux Rencontres de la prospective sportive (Musée de l’Homme, 24/11/2021)

Invitation de François Bellanger
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On en parle ce mercredi de 11h45 à 12h45 lors des deuxièmes Rencontres de la Prospective Sportive organisée au musée de l’Homme autour de la question « Et si le sauvage devenait le nouvel horizon du sport ? »  

Nos invités :

– Lauriane LEMASSON, ethnomusicologue qui parcourt la Patagonie sur les traces des populations natives.

– Marc THIERCELIN – navigateur, auteur de la série « À la rencontre des peuples des mers. »

C’est gratuit et ouvert à tous.

Pour s’inscrire, .

https://transit-city.blogspot.com/2021/11/entre-vendee-globe-et-terre-de-feu-cest.html

« Selk’nam: réapparition d’un peuple que l’on croyait disparu » par Victoria Dannemann (DW, 28/10/2021)

Dans l’extrême sud de l’Amérique, le peuple selk’nam ou ona est en train de démontrer qu’il n’est pas disparu, contrairement à ce qu’affirmaient les académiciens et les livres. En récupérant leurs histoires familiales et leurs traditions ils cherchent la reconnaissance.

Traduction par l’association Karukinka d’un article de Victoria Dannemann paru en espagnol le 28/10/2021 et intitulé « Selk’nam: reaparición de un pueblo que se creía extinguido » (Source : https://p.dw.com/p/42IU6)

Maintenant Marcela Comte comprend pourquoi sa mère maintenait toujours les rideaux fermés et était terrorisée d’ouvrir la porte quand quelqu’un frappait. La peur l’accompagnait, même en vivant au nord du Chili, à plus de quatre mille kilomètres de la Terre de Feu, cette île lointaine d’où venait son grand-père.

Pour Hema’ny Molina, la bonne note, qu’elle obtint avec un devoir scolaire au sujet des peuples indigènes de la région australe, qui disait que les selk’nam ou ona étaient disparus, n’était pas juste. « Je regardais mon grand-père et ma mère et je savais qu’ils étaient onas. Je l’ai dit à ma professeure que mon travail était mauvais, qu’ils n’étaient pas disparus, mais je n’ai pas trouvé la force de lui dire que je suis ona » se souvient elle.

Ainsi grandirent ils, loin du territoire de leurs ancêtres et avec plein de contradictions, dans une société qui officiellement les disait disparus et dans laquelle il valait mieux se taire. « Cela toutes les familles l’ont vécu. Nous l’avons très mal vécu au collège, on se moquait de nous. Jusqu’à ce que l’un prenne le pouvoir en s’affirmant et en n’accordant pas d’importance à ce que les autres disent. Mais malgré cela aujourd’hui encore certains n’ont pas dépassé la barrière de la peur » dit Hema’ny Molina, aujourd’hui présidente de la Corporation Selk’nam du Chili.

Dos hemanas selk'nam en Tierra del Fuego (1923)
Heman’ny Molina: « Ce fût tellement violent que la première réaction des enfants a été de se taire et d’oublier qu’ils étaient selk’nam, parce que de cela dépendait la vie. »Image: CC BY-Martin Gusinde/Världskulturmuseet-NC-ND

« Ils n’osent pas le dire publiquement parce que comme les livres disent que nous n’existons pas, ils ne se sentent pas sûrs. « Où est ton peuple » te demandent ils, « et tu crois que tu es tout seul » ajoute Marcela Comte, trésorière de la corporation. Toutes deux appartiennent à la Communauté Covadonga Ona qui réunit des familles qui s’auto-identifient comme selk’nam au Chili (les documents officiels les enregistrent indistinctement en tant que selk’nam ou selknam).

La majorité des survivants du génocide contre ce peuple a fini par se disperser au Chili et en Argentine – pays auxquels appartient la Terre de Feu -, mais aussi beaucoup d’autres ont été embarqués sur des navires marchands vers une destination incertaine. « A un moment donné nous avons cru que nous étions l’unique famille à avoir conscience de venir de là-bas. Toutes les familles l’ont aussi pensé et c’est un très grand sentiment de solitude » dit Molina.

Survivants de l’extermination

Quand le missionnaire et ethnologue allemand Martin Gusinde est arrivé en Terre de Feu en 1918, il a estimé que sur l’île il restait moins de 300 selk’nam. 50 ans plus tard, l’anthropologue Anne Chapman décréta qu’avec la mort de la supposée dernière locutrice nous étions disparus. « Nous avons été victimes d’un génocide physique et académique », dit Molina.

Cazadores selk'nam en Tierra del Fuego.
Aujourd’hui les descendants de ceux qui ont survécu au « génocide physique et académique » sont les protagonistes d’un processus d’auto identification et de réémergence. Image: CC BY-Martin Gusinde/Världskulturmuseet-NC-ND

Le premier choc a eu lieu avec l’arrivée des navigateurs et des chercheurs d’or, et avec la séquestration des indigènes qui furent présenté dans les expositions et les zoos humains en Europe. Dans la seconde moitié du XIXème siècle sont arrivés les pionniers de l’élevage ovin. Molina indique qu’avec l’aval des Etats du Chili et de l’Argentine, « il y a eu de véritable chasses humaines, allant jusqu’au paiement d’une livre sterling pour un homme mort. La Terre de Feu est criblée de cadavres, et beaucoup sans tête parce qu’ils la leur coupaient pour la vendre aux musées. »

Les hommes et les anciens étaient assassinés et les jeunes femmes et les enfants séquestrés. Les enfants du métissage forcé parlaient la langue et étaient élevés comme selk’nam, mais on leur refusait le droit de l’être. Beaucoup finirent dans les missions salésiennes situées en dehors de l’île, où ils prétendirent sauver les indigènes des massacres et les évangéliser, mais ils apportèrent des maladies qui les décimèrent. Les enfants survivants furent donnés en adoption. Beaucoup perdirent leurs noms et grandirent sans connaître leurs origines.

Chile | Hema'ny Molina
« Dans le cas des exilés, leurs enfants nés à l’extérieur ne sont pas moins chiliens… Et, dans notre cas, aucun selk’nam de quitta la Terre de Feu de sa propre volonté », dit Hema’ny Molina. Image: María Luisa Rodríguez/Corp. Selk’nam Chile

« Il y a une coupure historique durant laquelle personne n’a rien su de nous. Ce fût tellement violent que la première réaction des enfants a été de se taire et d’oublier qu’ils étaient selk’nam, parce que de cela dépendait la vie. Le trauma familial est très grand, c’est pour cela qu’il est difficile de parler », dit Marcela Comte.

Des histoires de famille à la reconnaissance

Du côté argentin de la Terre de Feu, la communauté indigène Rafaela Ishton a réussi à obtenir des droits et garanties, ce qui est en aval aussi de la lutte de ce peuple au Chili. Dans le dernier recensement du pays, 1.144 personnes se reconnaissent comme selk’nam et la communauté Covadonga Ona regroupe plus de 200 membres.

Avec la Corporation Selk’nam du Chili, ils veulent la reconnaissance officielle de l’Etat en tant qu’ethnie originaire. La chambre des députés a approuvé l’idée du législateur et le Gouvernement vient d’autoriser le déblocage de fonds pour l’étude anthropologique, historiographique et arquéologique requise. Une fois remise, le Sénat devra se prononcer. Cela leur permettra d’accéder à une série de bénéfices qui composent la loi nommée Loi Indigène. Un autre antécédent positif est que, depuis quelques années, ils participent à des instances destinées aux peuples originaires et qu’ils ont des échanges entre eux.

De plus, cela fait cinq ans qu’ils travaillent avec l’Université Catholique Silva Henríquez – et maintenant s’ajoute l’Université de Magallanes-, dans la recherche des antécédents sur la survie selk’nam au Chili. « Certains ont seulement le soupçon et rien avec quoi le prouver, mais ils se regardent dans le miroir et il y a une tendance inexplicable. Quand ils commencent à recueillir les histoires et les coutumes, ils trouvent un ancêtre qui a été adopté, à qui le nom a été changé, et qui a transmis les traits culturels qui sont restés dans la famille » indique Hema’ny Molina.

L’anthropologue Constanza Tocornal, de l’Université Catholique Silva Henríquez, travaille avec eux à la reconstruction de la mémoire orale et des histoires de famille, et dans la révision des sources archivistiques et documentaires.

« La reconnaissance culturelle et politique du peuple selk’nam doit considérer que le génocide a rendu difficile la continuité culturelle. Dans ces mémoires familiales il y a des processus intimes d’invisibilisation, la peur et la violence soufferts jusqu’à l’auto-identification en tant que peuple, dans une société qui les disait disparus. Cela aussi fait partie des composants identitaires », explique-t-elle.

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Membres de la communauté Covadonga Ona et de la Corporation Selk’nam du Chili demandant à l’Etat chilien de les reconnaître comme ethnie originaire, comme cela s’est passé pour neuf autres groupes. Image: María Luisa Rodríguez/Corp. Selk’nam Chile

Le processus légal de reconnaissance n’a rien à voir avec la pureté du sang précisent-ils au sein de la corporation. Les peuples changent et même si aujourd’hui ils ne vivent plus dans le territoire ni parlent la langue, ils maintiennent quelques caractéristiques culturelles. Eux-mêmes découvrent des similitudes quand ils se réunissent. Il y aussi certaines pratiques et habiletés dans les familles, comme le travail textile ou en cuir qui « une fois qu’est reconnue la possibilité d’un ancêtre selk’nam et que celui-ci est corroboré par des récits ethnographiques, rencontre une plus grande explication » ajoute Tocornal.

Aujourd’hui ils sont dans un processus de récupération de la langue, qui ne s’est jamais perdue complètement. Chaque jour ils reçoivent plus de questions des collèges et universités pour qu’ils leur livrent leur témoignage relate Marcela Comte: « Ils nous posent beaucoup de questions, nous leur enseignons quelques mots et ils se retrouvent émerveillés que nous soyons là et que les textes scolaires soient faux. »

Festival Agir pour le vivant 2021 : « l’habiter colonial aujourd’hui », table ronde organisée par Séverine Kodjo-Grandvaux, avec Achille Mbembe, Parfait Akana et Lauriane Lemasson (25/08/2021)

« L’habiter colonial aujourd’hui »

(Arles, Chapelle du Méjan, le 25/08/2021 de 10h30 à 12h00)

 

Achille Mbembe, Philosophe, politologue et historien, professeur à l’université du Witwatersrand de Johannesburg.

Lauriane Lemasson, Chercheuse en ethnomusicologie, acoustique et géographie à Sorbonne Université et fondatrice de l’association Karukinka.

Parfait Akana, Sociologue, anthropologue et éditeur.

Table ronde animée par Séverine Kodjo-Grandvaux, Philosophe et journaliste.

Colonisation, extraction et captation illimitée des richesses de la Terre, exploitation des forces vitales humaines, le système capitaliste s’est développé sur un rapport instrumental et de domination du tout-vivant. Culture de masse, consumérisme, diktat de l’urgence, crises (écologique, humanitaire, économique, sanitaire…), burn out, repli identitaire, restriction des libertés, surveillance généralisée, fragilisation des démocraties deviennent les maîtres maux de nos sociétés. 

Comment sortir de cette relation mortifère au vivant et vibrer au monde ? Comment, à l’ère du présentisme, du tout-urgent, réinvestir le temps long de la création de soi, de la fabrication d’imaginaires émancipateurs et de la mise en résonance afin d’esquisser des manières d’habiter le monde et l’univers qui permettent de recouvrer des temporalités intimes enfouies, de vibrer aux différents rythmes du monde, de renouer avec soi et son élan vital ? D’éprouver le vivant et de frissonner de nouveau avec le monde ?

RCTA : un message international des stations antarctiques (Institut Polaire, 23 juin 2021)

À l’occasion de la Réunion consultative du Traité sur l’Antarctique, qui se tient actuellement à Paris, nous vous proposons en simultané avec les autres pays participants de découvrir quelques-unes des stations antarctiques :

Les équipes d’hivernage japonaise, ukrainienne, anglaise, uruguayenne, chilienne, malaisienne, coréenne, turque et française nous ont envoyé un message des stations antarctiques, une visite internationale du continent blanc !

Source : https://institut-polaire.fr/fr/rcta-un-message-international-des-stations-antarctiques/