Déclaration des opérateurs polaires (Institut Polaire, 13 novembre 2023)

Suite au One Planet – Polar Summit, l’Institut polaire français est heureux de pouvoir partager le rapport des opérateurs polaires qui a été remis aux Ministères de différents pays.

Les annonces du président de la République qui ont suivi ce sommet ont été à la hauteur des enjeux polaires : 1 milliard d’euros dédiés au polaire. Une belle dynamique pour toutes les communautés polaires !

Lire le rapport ici.

Source : https://institut-polaire.fr/fr/declarations-des-operateurs-polaires/

Une recherche reconstruit l’histoire des peuples autochtones de Terre de Feu (DYCIT, 16/10/2023 « Una investigación reconstruye la historia de los pueblos originarios de Tierra del Fuego »)

Des scientifiques du CONICET étudient les objets des yagans

Yagans ou Yámanas, Selk’nam ou Onas, Kawésqar ou Alakaluf sont les noms qu’ils se donnent entre eux et que donnèrent les explorateurs aux peuples qui habitaient l’archipel fuéguien au moment du contact avec les les européens à partir du XVIème siècle. Les photos de ces personnes, de leurs visages, corps et gestes, représentent un moment donné et, en même temps, immobilisent des milliers d’années d’histoire dans cet instant. « La profondeur historique des peuples autochtones de la Terre de Feu est difficile à retracer, mais pas impossible. La colonisation a tenté d’effacer la mémoire orale, et il n’existe aucun témoignage écrit laissé par les autochtones eux-mêmes, ni aucune peinture rupestre ni aucun grand bâtiment », note María Paz Martinoli, archéologue au CONICET. Cependant, le scientifique souligne que grâce au travail archéologique des scientifiques du Centre Austral de Recherche Scientifique (CADIC, CONICET), mené depuis des décennies, a permis de récupérer des artefacts et des vestiges qui permettent de reconstituer cette histoire comme un énorme puzzle enfoui dans différents endroits de l’île.

« Nous savons, par exemple, que le peuplement de la côte sud a débuté environ huit mille ans avant notre ère. Nous n’y avons retrouvé que des vestiges d’outils en pierre que les chasseurs-cueilleurs utilisaient pour leurs activités quotidiennes, ainsi que quelques traces laissées par leurs foyers, comme des os d’animaux servant de nourriture ou de matière première. Mille ans plus tard, des amas coquilliers ont commencé à apparaître dans cette région, de vastes accumulations formées à partir des restes de coquillages abandonnés qu’ils consommaient, mais qu’ils utilisaient également pour fabriquer des outils et des ornements. Cette matière organique nous a permis de mieux comprendre le mode de vie de ces colons autochtones », explique Martinoli, spécialiste de l’étude des restes de mammifères marins sur les sites archéologiques, dont les travaux visent à comprendre comment ces animaux étaient exploités par les groupes autochtones.

La chercheuse explique que ces communautés utilisaient des os d’animaux — baleines, otaries, guanacos, oiseaux — pour fabriquer des ustensiles et des outils, comme des harpons, des coins pour séparer l’écorce et fabriquer des canoës, et des poinçons. Mais ils étaient également utilisés pour fabriquer des ornements personnels et des objets décoratifs, notamment entre 6400 et 4400 ans avant nos jours. « Ils n’étaient pas en reste non plus avec les pierres : ils fabriquaient des grattoirs pour préparer les peaux, des grattoirs pour couper et préparer différents matériaux, différents types de pointes d’armes pour chasser, et même les pointes de flèches qui ont commencé à apparaître environ 1 500 ans avant aujourd’hui », explique Martinoli.

Comme l’explique la spécialiste, ces modes de vie et ces relations avec la nature ont été interrompus par la conquête et la colonisation européennes et créoles de la Terre de Feu, qui ont eu lieu à partir de la seconde moitié du XIXème siècle. Contrairement à d’autres régions du pays, elle est restée aux mains de missionnaires religieux et d’éleveurs, avec une faible présence de l’État. L’établissement des missionnaires anglicans dans la baie d’Ushuaia et des missions salésiennes dans le nord de l’île se caractérisa par la perturbation de la vie nomade de ces peuples, la séparation des familles, la surpopulation, l’enseignement des évangiles et des langues d’origine (anglais ou espagnol), et des épidémies de tuberculose et d’autres maladies extérieures à la région, qui conduisirent à un déclin tragique des populations autochtones.

L’étude de nombreux textes de voyageurs, de missionnaires et d’ethnographes, ainsi que de photographies d’époque du peuple Yagan, a permis aux scientifiques du CONICET d’observer que certaines pratiques de subsistance résistaient au processus de transculturation occidentale : depuis les canoës, les hommes utilisaient des harpons pour capturer des otaries, et les femmes ramaient assises pour chasser leurs proies à travers les vagues avec une grande habileté. C’est ce qu’explique Ana Butto, archéologue au CONICET, spécialisée dans l’étude et l’analyse des collections archéologiques, ethnographiques et du patrimoine contemporain, et elle précise également : « D’autres pratiques ont été adoptées plus rapidement par les autochtones, comme le port d’un pantalon et d’une chemise ou d’une robe. »

C’est alors, selon Butto, que commença l’effacement des peuples autochtones, à la fois physiquement et symboliquement. Depuis le début du XXe siècle, les Selk’nam, les Yagan et les Kawésqar ont commencé à vivre comme des travailleurs urbains ou ruraux, des hispanophones et des écoliers, dans un récit stigmatisant de la diversité culturelle. Ils les ont également représentés comme des citoyens d’États-nations qui considéraient les peuples autochtones comme un obstacle à surmonter pour construire une nation blanche et civilisée, une nation « descendante des navires » et excluant donc tout ce qui était considéré comme « autre » : Indiens, Noirs et métis », explique Butto.

Avec la fondation de la ville d’Ushuaia en 1884 et l’arrivée d’agents du gouvernement, poursuit la scientifique, les missionnaires anglicans se sont déplacés vers d’autres localités et en 1916 ils ont fermé les missions, mais ont maintenu leurs estancias à Puerto Harberton et Punta Remolino, qui sont devenues un lieu de travail pour certains Yagans comme ouvriers agricoles, ainsi qu’un refuge contre les attaques des mineurs et des chercheurs d’or du nord de l’île. L’autre vecteur majeur de la colonisation en Terre de Feu fut l’élevage de laine, établi à partir de 1885, lorsque les États argentin et chilien commencèrent à octroyer des terres dans le nord-ouest de l’île. Dans les années qui suivirent, de nombreuses concessions foncières furent accordées à des entreprises étrangères et à la Société d’exploitation de la Terre de Feu, propriété chilienne, cédant ainsi la plupart des territoires ancestralement habités par les Selk’nams, ajoute Butto.

Comme le souligne la chercheuse, « nous assistons actuellement à des processus de reclassification ethnique, c’est-à-dire à la résurgence de communautés autochtones luttant pour la revendication collective de leur différence culturelle. Ainsi, ces dernières années, nous avons assisté à la visibilité et à l’émergence sur la scène publique de nombreuses communautés autochtones qui n’étaient pas prises en compte par les politiques publiques et qui réclament la reconnaissance de leurs droits », conclut la chercheuse.

Source: https://www.dicyt.com/viewNews.php?newsId=47353 (traduit de l’espagnol par l’association Karukinka)

Documentaire à ne pas manquer : « Canoeros: Memoria Viva » (2022) | Pristine Seas | National Geographic Society

Documentaire d’une expédition avec des membres des peuples autochtones Kawésqar et Yagán dans la réserve nationale Kawésqar, dans le sud du Chili. Ensemble, ils explorent certaines des régions marines les plus uniques et les moins étudiées de la planète, notamment de vastes forêts de varech, des glaciers et des fjords, dans le but de les protéger contre les menaces posées par l’élevage continu du saumon dans la réserve.

[PARTENARIAT] Libération : Apprendre à écouter les nuisances sonores d’un territoire (le Parlement des Liens 2023)

https://www.liberation.fr/forums/apprendre-a-ecouter-les-luisances-sonores-dun-territoire-20230929_743XYPB5AVD2LHUKNAF4MLKACY/

Entre la mélodie des cloches et le hululement des oiseaux, une ethnomusicologue et un compositeur ont sillonné le Pays d’Uzès pour en dresser une carte d’identité sonore.

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L’église Saint-Etienne, à Uzès. (René Mattes/Hemis. AFP)

par Anne-Laure Pineau, publié le 29 septembre 2023 à 1h54

Lauriane Lemasson ne connaissait pas Uzès et sa région, et ne savait pas à quoi s’attendre en débarquant au printemps 2022 avec ses micros et ses carnets de notes. D’ordinaire, l’ethnomusicologue et audio-naturaliste originaire de Loire-Atlantique travaille à l’autre bout du monde. Elle mène des recherches sur les liens qui se tissent entre l’homme et les sons de la nature et a fondé l’association Karukinka signifiant «la dernière terre des hommes»en langue selk’nam, un peuple indien de l’extrême sud du continent américain.

Il y a un monde entre Uzès et la Patagonie, mais depuis plus d’un an, accompagnée du musicien compositeur parisien Antonin-Tri Hoang, elle enquête dans les vallées et la garrigue de l’Uzège pour dresser un portrait sonore du territoire sur chaque saison. Armés de leurs micros bisoniques (pour faire des enregistrements 3D), les deux partenaires enregistrent les derniers mots d’occitan dans les villages, le bruit du tour du céramiste, les ceps que l’on coupe au sécateur, les fusils des chasseurs et les hululements du petit duc.

«Cour de récréation»

Le Parlement des liens leur a donné carte blanche pour dessiner une carte d’identité sonore. «On a sillonné les routes à partir des cartes IGN et ce qu’on pouvait y repérer d’intéressant : des lavoirs, d’anciens fours utilisés pour cuire les poteries… On a essayé d’être les plus ouverts et exhaustifs possible. Antonin a travaillé sur une partie liée à la musique en retrouvant une mélodie perdue puis retrouvée, la “fadaise d’Uzès”, une chanson des maçons uzétiens. On a également fait une grande enquête sur les clochers de 34 communes… Des clochers perçus soit comme du patrimoine soit comme une nuisance sonore.»

Les deux compères ont aussi condensé des récits d’habitants du territoire. «J’ai enfilé ma panoplie d’ethnologue, souligne Lauriane Lemasson. Les maires de plusieurs petites communes par exemple, quand je leur demandais quel était le son qu’ils préféraient, me répondaient que c’était le celui de la cour de récréation de leur école… Car cela signifiait que le village continuerait à vivre longtemps. C’était synonyme d’avenir.»

Le travail des deux musiciens fera l’objet d’un fascicule d’une cinquantaine de pages (publié par Les liens qui libèrent) qui sera mis à disposition lors du forum, les morceaux créés lors de cette expérience seront accessibles sur Internet.

[PARTENARIAT] Le Parlement des Liens en Uzège : Libération publie un dossier dédié à la 3e édition

https://www.liberation.fr/dossier/parlement-des-liens/

Comment agir dans un monde fini ? Que faire pour répondre aux grands défis de notre temps ? Venez en débattre lors de notre forum à Uzès le 30 septembre 2023. Un événement coorganisé par Libération et les éditions Les Liens qui Libèrent avec le concours de la région Occitanie.

Programme de l’exposition : Regards antarctiques (Institut Polaire, 22 septembre 2023)

Confronter imaginaires et réalités

Du 18 octobre 2023 au 14 janvier 2024

Une exposition de l’Institut polaire français

Source : https://institut-polaire.fr/fr/programme-de-lexposition-regards-antarctiques/

Passage des Arpètes, Ateliers des Capucins, Brest

Dire que l’Antarctique fascine est une évidence. Pourtant, la réalité de ces territoires peut être rude, âpre, douloureuse… mais tous, ceux qui partent comme ceux qui restent, portent un regard d’abord fasciné. Regards antarctiques propose de découvrir quelques regards portés sur l’Antarctique par des artistes mais aussi des institutions. A travers leurs créations, peintures, dessins, photos, l’exposition souhaite souligner la diversité des représentations de ce continent mais surtout questionner les imaginaires que ce continent provoque. Cette déambulation à travers ces regards nous offre la possibilité de confronter, parfois conforter, ces représentations avec la réalité du terrain, fil rouge de l’exposition illustrée sous la forme de journaux intimes.

LES DATES

Dans l’exposition

  • Jeudi 19 octobre : Job dating et Rencontres avec des professionnels des métiers polaires

Dans l’exposition et à l’auditorium de la médiathèque François Mitterrand

  • Samedi 9 décembre : Artistes, scientifiques et pôles, regards croisés
  • Mercredi 10 janvier 2024 : Archives polaires, une soirée d’Histoire

Au Cinéma Pathé, les jeudis des documentaires sur l’Antarctique

  • 9 novembre : Le poids de l’Antarctique de Marjorie Cauwel
  • 16 novembre : Antarctique de Solène Desbois
  • 23 novembre : La glace et le ciel de Luc Jacquet
  • 30 novembre : Odyssée Antarctique de Djamel Tahi
  • 7 décembre : Soirée Mario Marret en partenariat avec la Cinémathèque de Bretagne SOIREE ANNULEE reportée au 10 Janvier 2024 à l’auditorium des Capucins, entrée gratuite.

Aux Curiosités de Dialogues, les mercredis autour des pôles

  • 25 octobre : lecture d’album autour des pôles
  • 22 novembre : jeu de société
  • 27 décembre : lecture d’album autour des pôles
  • 10 janvier : lecture d’album autour des pôles

Rencontres-dédicaces (Dates à préciser)

  • Voyages en Terres Australes – Collectif

Au 70.8, un musée pour l’océan

  • Samedi 9 décembre : Conférences sur les nouvelles technologies

DÉTAILS DES EVENEMENTS

Visites commentées de l’exposition par des personnels de l’Institut polaire français

Jeudi 19 octobre : Rencontre avec des professionnels des métiers polaires

Dans l’exposition

  • 15h-16h : Visites commentées de l’exposition : Inscriptions ici !
  • 16h-17h : Job dating
  • 17h-19h : Rencontre avec des anciens hivernants, des scientifiques et des permanents, professionnels des métiers recrutés chaque année pour partir travailler sur les stations polaires.

Boulanger-pâtissier, cuisinier, plombier, mécanicien engins, mécanicien centrale, électrotechnicien, chef mécanicien, outilleur, responsable technique, technicien instrumentation Des professionnels des différents types de contrats et des spécificités administratives liées au travail dans les pôles Des scientifiques spécialistes des projets de recherche déployés dans les pôles

Samedi 9 décembre : Artistes, scientifiques et pôles, regards croisés

Dans l’exposition

  • A 11h : Visite commentée de l’exposition : inscriptions
  • De 10h à 13h : Atelier de création avec l’artiste Liz Hascoët (Sur inscription, un créneau à 10h et un créneau à 11h30)
  • De 10h à midi : Venez dessiner sur le thème « Imagine ton Antarctique » : 5 dessins seront choisis pour partir en Antarctique et être exposés à la station Dumont d’Urville et à la station Concordia

A l’auditorium de la médiathèque des Capucins (entrée libre dans la limite des places disponibles)

  • 14h-15h : Film et échange autour du thème « l’art au service de la diffusion des sciences » avec Cyril Gallut, chercheur et Eduardo Da Forno, photographe.
  • 15h15-16h15 : table-ronde « Imaginer l’Antarctique » Isabelle Bianquis, anthropologue et Liz Hascoet, illustratrice, animée par Aude Sonneville
  • 16h30-17h30 : Projection du film de Marjorie Cauwel, « White out » suivie d’une discussion

Aux Curiosités de Dialogues

  • 16h30 Séance dédicaces
    • Jean-Yves Besselièvre et Lénaig L’Aot-Lombart : Voyages en Terres Australes

Au 70.8, un musée pour l’océan

Tarif d’entrée exceptionnellement à 4€ au lieu de 9€ pour un adulte.

  • 20 minutes de conférences et discussions autour d’innovations techniques au service de la recherche polaire :
    • 14h Agnès Lewden
    • 15h Emma Bent
    • 16h Théophile Lebrun

Mercredi 10 janvier : Archives polaires, une soirée d’Histoire

Dans l’exposition

Auditorium (195 places, inscription préférable ici)

  • 19h : projection de film(s) d’archives
    • Terre Adélie (1951, 22 min)
    • Bjorn et Yfaut, chiens polaires (1955, 18 min)
    • Nous avons vingt ans (1969, 23 min)
  • 20h : échange avec la Cinémathèque de Bretagne sur la conservation des archives
  • 20h30 discussion avec des anciens hivernants

Partenariat avec la Cinémathèque de Bretagne

Au Cinéma Pathé, les jeudis

Entrée à 9 euros – Diffusion à 19h30

  • 9 novembre : White out de Marjorie Cauwel
  • 16 novembre : Antarctique de Solène Desbois
  • 23 novembre : La glace et le ciel de Luc Jacquet : Hommage à Claude Lorius 
  • 30 novembre : Odyssée Antarctique de Djamel Tahi