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A travers les nuages, j’aperçois les îles et les canaux du sud du détroit de Magellan. Tandis que l’avion amorce l’atterrissage, je reste concentrée, le regard fixé vers ces montagnes vierges et magnifiques qui se dévoilent devant mes yeux. Se profile alors dans mon esprit le défi qui est désormais le mien : suivre les traces des indiens Yahgans, Haush et Selk’nam qui peuplaient ces territoires de la Terre de Feu et comprendre les liens qui se tissent entre ces cultures, aujourd’hui disparues, et le paysage sonore de ces lieux. Une approche sensible et intime est alors nécessaire pour appréhender la relation entre l’être humain et son environnement naturel.

Accompagnée par mon coéquiper Sébastien Pons, me voici partie pour deux mois d’expéditions qui constitueront la première étape de mes recherches de terrain, à la fois ethnomusicologique, acoustique et écologique. Equipée d’un enregistreur audio Nagra LB, de deux microphones Rode NTG-3, d’appareils photos Leica M9-P et 1C et de jumelles Leica, ces expéditions me permettront d’enregistrer les paysages sonores et collecter des informations relatives à cet environnement si hostile.

Nos premiers pas à Ushuaia se font sous un immense ciel bleu habillé de ça et là de nuages gris et blancs. Nous voilà arrivés en plein cœur de la ville la plus australe au monde. Après quelques minutes de marche, le temps fuégien nous fait sa première démonstration : des rafales de vent, de la pluie et du froid. Si c’est tous les jours comme ça, le mot « extrême » prendra véritablement tout son sens…

La préparation 

Après avoir réglé quelques formalités, vérifié l’ensemble du matériel et s’être assuré que nous puissions communiquer au mieux avec nos collaborateur en France, nous voici sur le départ de la première étape de notre expédition : Mosca Loca.

Nous quittons pour la première fois la ville en voiture et découvrons tout au long du chemin d’innombrables étendues montagneuses quasi-vierges. Au bout d’une vingtaine de minutes nous nous arrêtons au milieu de nulle part à côté d’une maison en bois sur la Ruta Nacional 3, la route principale qui relie les villes principales de Terre de Feu : Ushuaia, Tolhuin et Rio Grande. Nous traversons alors une exploitation agricole, une estancia, et progressons assez rapidement sur un chemin.

Au bout d’une petite heure, nous nous arrêtons pour réaliser un premier relevé au beau milieu d’un paysage marécageux entouré de montagnes, de barrages de castors et de grosses libellules. Après la réalisation de photographies, phonographies et relevés météorologiques, nous reprenons notre route.

Les paysages défilent et je commence à imaginer les Indiens Selk’nam qui vivaient ici. Près de la rivière, le sol  est jonché d’arbres morts abattus par les tempêtes, les champignons ou les castors. Tout est verdoyant, la faune et la flore biens vivantes dans ce climat inhospitalier pour l’homme : le vent se fait tantôt timide tantôt moqueur, accompagné des chants et cris d’oiseaux et du flot imperturbable de Rio Olivia. Vers 16h30 nous trouvons un endroit rêvé pour un bivouac : rivière à proximité et terrain plat bien dégagé à l’abri des arbres fragilisés par les tempêtes…

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